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Réconciliation nationale : Gbagbo et les musulmans face à face enfin!
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- Title
- Réconciliation nationale : Gbagbo et les musulmans face à face enfin!
- Creator
- Seydou Koné
- Publisher
- Le Patriote
- Date
- June 9, 2001
- number of pages
- 1
- Subject
- Al Coran
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0007098
- extracted text
-
Koné Seydou
« Seules les montagnes ne se rencontrent pas » , dit le dicton. Depuis de longs mois, les responsables de la communauté musulmane courent après le President Laurent Gbagbo pour solliciter une audience. Jusqu'à présent, ils n'ont trouvé devant eux qu'une porte barricadée. Mais quoiqu'on fasse, on est oblige d'affronter la vérite un jour, et ce jour est arrivé. La communauté internationale ayant pose comme prealable à la levée de l'embargo de fait qui pèse sur notre pays, la réconciliation nationale, les pyromanes sont obligés de s'assecir pour discuter. Après le séminaire de Grand-Bassam, les rencontres entre le chef de l'Etat et les partis politiques, c'est au tour des religieux de jouer leur partition. Les syndicats leur emboîteront le pas avant la grand'messe du Forum qui est prévue le 9 juillet 2001. Le Président Gbagbo rencontrera donc les Musulmans le lundi 11 juin prochain et les Chrétiens, le mardi 12 juin 2001.
La rencontre avec la communauté musulmane est intéressante à plus d'un titre, parce que c'est cette communauté qui est la plus grande victime de la deuxième République. Sous Konan Bédié déjà, les injustices contre cette communauté s'étaient faites criardes. Mais le sang des Musulmans a commencé à couler pendant la transition, après l'entrée en matière constituée par les interpellations d'Imams et la fouille des Mosquées à la recherche
Réconciliation nationale
Le Président du CNI, El Hadj Koné Koudouss.
de prétendues caches d'armes. Le paroxysme a été atteint à la chute du Général Guéi Robert, lorsque le FPI, ses militaires et ses militants ont décrété que les Musulmans constituaient l'obstacle à abattre pour accéder au pouvoir d'Etat.
Pourtant, rien ne laissait présager les carnages d'octobre et de décembre 2000. En raison du soutien apporté par les chefs religieux musulmans à Gbagbo, à Blé Goudé et à toutes les victimes des injustices commises sous Houphouët et Bédié, personne ne pouvait imaginer que, une fois au pouvoir,
GBAGBO ET LES MUSULMANS FACE À FACE ENFIN !
la communauté musulmane serait pour eux l'ennemi à abattre. En effet, les plaies sont encore fraîches des hordes de gendarmes, de policiers et de miliciens lancés comme des loups contre les musulmans. Des Imams ont été assassinés, battus, déshabillés devant leurs fidèles et humiliés. Des Musulmans ont été contraints de boire de l'alcool puisque l'alcool leur est interdit. Des Musulmanes ont été déshabillées dans la rue, puisque leur religion les oblige à s'habiller décemment. D'autres ont été violées. A l'Ecole de police, au Camp de gendarmerie d'Agban et dans les Commissariats de police. Pour s'amuser, on a brûlé la barbe à certains quand on ne les obligeait pas à se tirer les poils du menton. On a déchire les pages du Coran en criant. « Ce sont des versets sataniques » , et on a incendié des Mosquées à Abidjan, San Pedro, Gagnoa, Divo, etc On a assimilé les Musulmans aux étrangers, et certains sont allés jusqu'à dire que, le Nord étant considéré comme musulman, si on le détachait de la Côte d'Ivoire, ce ne serait pas une perte. C'était la belle époque où des demeurés pensaient qu'il y avait une poule aux oeufs d'or dans le mot "pouvoir » . L'euphorie est tombée. Le soleil s'est levé, montrant la réalité dans toute sa laideur, ou dans toute sa beauté, c'est selon…. Il s'agit ici d'un simple rappel, et non d'une quelconque incitation à la haine religieuse ou tribale. En principe, ce sont les responsables de ces crimes et leur mea culpa que la Côte d'Ivoire attend pour se réconcilier avec elle-
même. Nul doute donc que l'Imam Konė Idriss Koudouss et le Conseil national islamique ont beaucoup de choses à dire à Gbagbo. Du bon vieux temps où on les menaçait parce qu'ils demandaient à Houphouët et à Bédié d'écouter la voix de la raison. Nul doute aussi qu'ils demanderont à Gbagbo pourquoi cette subite volte-face et pourquoi tous ces morts, toutes ces frustrations ? Nul doute qu'ils demanderont enfin au chef de l'Etat pourquoi il refuse aux autres ce qu'il a demandé pour lui-même ? Diaby Koweit et son CSI s'étant évaporés dans la nature, il reste à souhaiter que le pouvoir ne se serve pas de « Al-Coran » pour amuser la galerie. En effet, l'heure n'est plus aux plaisanteries, et la manière dont sera conduit le face-à-face Gbagbocommunauté musulmane donnera un