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Pour le scrutin présidentiel du 22 octobre : le clergé musulman décrète le dimanche "jour d'adoration et de jeûne"
- Title
- Pour le scrutin présidentiel du 22 octobre : le clergé musulman décrète le dimanche "jour d'adoration et de jeûne"
- Type
- Article de presse
- Creator
- Mamadou Doumbes
- Publisher
-
Le Patriote
- Date
- October 19, 2000
- DescriptionAI
- Le Conseil Supérieur des Imams (COSIM) a décrété le dimanche 22 octobre, jour du scrutin présidentiel, "jour d'adoration et de jeûne" pour les fidèles musulmans, les invitant à rester chez eux. Cette décision est une protestation contre l'exclusion de candidats clés, y compris des musulmans, de l'élection présidentielle par une Chambre constitutionnelle jugée partiale. Le clergé dénonce également la persécution et les agressions subies par les musulmans et les nordistes, appelant à la vigilance et au dialogue pour la cohésion nationale.
- pages
- 5
- number of pages
- 1
- Subject
- Idriss Koudouss Koné
- Alassane Ouattara
- Mosquée de la Riviéra Golf
- Élection présidentielle ivoirienne de 2000
- Parti démocratique de Côte d'Ivoire
- Inza Koné
-
Association des Élèves et Étudiants Musulmans de Côte d'Ivoire
- Conseil National Islamique
-
Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques
- Aboubacar Fofana
- Language
- Français
- Contributor
-
Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0007063
- content
-
Pour le scrutin présidentiel du 22 octobre
LE CLERGÉ MUSULMAN DÉCRÈTE LE DIMANCHE "JOUR D'ADORATION ET DE JEÛN"
Mamadou Doumbes
Les fidèles musulmans sont invités à rester chez eux ce dimanche, en jeunant et en priant pour le pays. Ils doivent surtout rester vigilants face aux éventuelles agressions et autres exactions dont ils pourraient être victimes de la part d'ultra-nationalistes et d'éléments à la solde de la junte militaire au pouvoir.
C'est ce qui ressort du Conseil consultatif extraordinaire du Conseil Supérieur des Imams (COSIM), tenu hier à la grande Mosquée de la Riviera. Expliquant les motivations de cette décision, le clergé musulman a dénoncé l'impartialité de la Chambre constitutionnelle, qui a retenu une liste de candidats pour les joutes présidentielles de 2000, sur des bases juridiques contestables.
Excluant ainsi de facto une frange importante de la société ivoirienne, avec l'élimination de l'ancien chef de l'État, de tous les candidats du plus vieux parti (PDCI-RDA), ainsi que ceux de confession musulmane, sans oublier le leader des Républicains. Cela intervient à un moment où l'on assiste à une véritable chasse aux musulmans et aux nordistes. «Déjà, 17 mosquées ont été perquisitionnées et profanées, sous le prétexte de recherche de cache d'armes. Des domiciles d'Imams n'y ont pas échappé. Curieusement, toutes les victimes de ces tracasseries sont des musulmans», a martelé le porte-parole des Imams, El Hadj Aboubacar Fofana. Le porte-parole de la jeunesse musulmane, M. Koné Inza, a dénoncé le mutisme coupable des autorités du pays et des organisations de défense des droits de l'Homme, si prompts à réagir en d'autres circonstances, après l'attaque dont les musulmans ont été victimes récemment à Bonon : "Pour sûr, le génocide que nous redoutons tant se précise."
Les Imams venus de l'intérieur du pays se sont interrogés sur les raisons de la persécution des musulmans après l'éviction de la course à la présidence de celui qu'ils sont censés soutenir, Dramane Alassane Ouattara, un musulman du Nord. Tout comme l'an dernier, les dignitaires religieux musulmans, à la même date (18 octobre 1999), ont tenu à interpeller les autorités politiques actuelles sur les menaces de déchirure de la cohésion sociale qui planent sur le pays. Contrairement à une idée véhiculée par certains acteurs de la vie politique et par des organes de presse qui leur sont proches, tendant à faire croire que les musulmans veulent embraser le pays. "Ce sont les musulmans qui ont le plus à perdre dans ce pays, parce qu'ayant le plus investi dans les secteurs comme le commerce, le transport...", a indiqué l'Imam Aboubacar Fofana.
D'ailleurs, celui-ci, au nom des Imams, a exhorté les Ivoiriens au dialogue, à la réconciliation et à l'union, facteurs clés du développement du pays.
Dans la déclaration lue par El Hadj Idriss Koudouss, président du CNI, celui-ci n'a pas manqué de souligner les agressions dont ont été victimes ses fidèles lors du vote référendaire des 23 et 24 juillet derniers. Ce qui illustre à ses yeux les risques que ceux-ci courent le dimanche prochain.
La cérémonie a enregistré la participation de la quasi-totalité des Imams du pays. Par ailleurs, il faut noter que le clergé musulman va entreprendre, dans les jours à venir, une série de visites à tous les candidats recalés par Tia Koné ; celle-ci commencera par Constant Bombet, le candidat du Parti Démocratique de Côte d'Ivoire.
M.D.
DEMAIN
LE TEXTE INTÉGRAL DE LA DÉCLARATION DU COSIM.