Article
Blocage après la médiation entre le pouvoir et la FESCI : les religieux doivent s'expliquer
- Title
- Blocage après la médiation entre le pouvoir et la FESCI : les religieux doivent s'expliquer
- Type
- Article de presse
- Creator
- Glodé Francelin
- Publisher
-
Le Patriote
- Date
- August 23, 1999
- DescriptionAI
- Le texte critique le rôle des leaders religieux dans la résolution de la crise scolaire et universitaire en Côte d'Ivoire. Malgré leur médiation, leur silence après avoir rencontré le chef de l'État a coïncidé avec l'aggravation de la situation : année académique invalidée, résultats d'examens catastrophiques et arrestation de Blé Goudé, secrétaire général de la FESCI. L'article s'interroge sur la nature de cette médiation et exhorte les religieux à s'expliquer face à l'impasse de l'école ivoirienne.
- pages
- 1
- 6
- number of pages
- 2
- Language
- Français
- Contributor
-
Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0007030
- content
-
ABUS DE POUVOIR
Plus de cinq jours de garde à vue à la DST pour Blé Goudé
Blocage après la médiation entre le pouvoir et la FESCI
Les religieux doivent s'expliquer
P.6
LES RELIGIEUX DOIVENT S'EXPLIQUER
Glodé Francelin
La nation ivoirienne a du mal à identifier l'acte posé par les religieux en vue de la résolution de la crise scolaire et universitaire. En dépit du rôle de médiation qui leur a été assigné, la crise atteint son summum avec, d'une part, l'année invalidée dans la quasi-totalité des Unités de Formation et de Recherche (UFR), et d'autre part, la récente arrestation de Blé Goudé Charles, secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (FESCI). D'aucuns se demandent si cette médiation n'était pas en fait un traquenard et seraient même tentés de culpabiliser les hommes de Dieu pour l'impasse vers laquelle va l'école ivoirienne, si elle n'y est déjà.
Cette accusation peut être compréhensible. En effet, depuis le mois de juin dernier où ils ont accepté d'œuvrer pour que la paix revienne à l'école, les religieux se sont réfugiés dans le mutisme : ils n'ont dit ni aux élèves et étudiants, ni aux parents d'élèves, encore moins à la nation tout entière ce que leur a dit le chef de l'État. Alors que c'est sur la base de la confiance que la FESCI et les hommes de foi se sont séparés en juin dernier, à la Cathédrale du Plateau. Les étudiants ont promis, ce jour-là, de lever leur mot d'ordre de grève, tandis que les chefs religieux, eux, s'engageaient à rencontrer le premier magistrat ivoirien pour le retour d'une paix durable à l'école. Les religieux ont-ils roulé pour le pouvoir ? L'on ne saurait le dire. Mais ce qui est sûr, c'est que les conséquences de leur mutisme sont là, claires, éloquentes : les élèves du secondaire ont présenté les examens de fin d'année avec des résultats catastrophiques, 70 % de taux d'échec au BAC, par exemple. Dans les universités, l'année académique est nulle pour la plupart des UFR. Pendant que la société civile et autres organisations profitent de l'accalmie des vacances pour demander la libération des élèves et étudiants emprisonnés, Blé Goudé est arrêté. Ainsi, la rentrée prochaine s'annonce-t-elle incertaine. À qui la faute ?
Monseigneur Tchotche Mel (Harris), Gneur Agré Bernard (Catholique), Gboagnon Appolinaire (Assemblée de Dieu), Idriss Koudouss (Musulman) et Boni (Méthodiste) gagneraient à s'expliquer.
G.F.