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L'imam Sékou Sylla (Petite mosquée de la Riviera II) : "Que Guéï arrête de diaboliser l'islam"
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- Title
- L'imam Sékou Sylla (Petite mosquée de la Riviera II) : "Que Guéï arrête de diaboliser l'islam"
- Publisher
- Le Patriote
- Date
- June 30, 2000
- Page(s)
- 2
- 3
- 4
- number of pages
- 3
- Subject
- Idriss Koudouss Koné
- Sékou Sylla
- Élection présidentielle ivoirienne de 2000
- Robert Guéï
- Commission Consultative Constitutionnelle et Électorale
- Référendum constitutionnel ivoirien de 2000
- Laïcité
- Conseil National Islamique
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0007013
- extracted text
-
Interview réalisés par
Méité Sindou Touré Moussa Charles Sanga
Le Patrioto : El Hadj Sékou Sylla, on peut dire que maintenant, vous et le pouvoir, c'est le parfait amour puisque dans chacune de ses tournées, le chef de l'Etat vous offre des corans à tour de bras
El Hadj Sekou Sylla : Nous n'avons jamais eu de problème avec le pouvoir en place. La communauté musulmane, depuis belle lurette, a toujours œuvré pour la paix dans ce pays. Et d'ailleurs, cette distribution de Corans de la part du président de la Republique ne nous surprend quère puisque, comme il fa dit, a a toujours construit des mosquées. Toute choce qul, justement semble aller de pair avec la vision du Coran Seulement, nous, très soucieux de la justice dans un Etat surtout laic, ce que nous aunons souhaité et ce qui nous trouble dans ce cadeau-du président de la République, c'est que, partout où il est passé nous n'avons pas entendu parler de distribution de Bibles. Par conséquent nous trouvons que c'est une injustice à l'endroit des chretiens. Il faut donc que le president rétablisse cette justice, en astribuant des Bibles aux chrétens Nous pensons qu'en faisant cela, il sera juste entre les religions dans ce pays. En effet, les musulmans ne sont pas les seuls à kre leur livre Saint et je pense que les Chrébens aussi ont besoin de lire le leur. Et à ce tre, la justice commande qu'il leur distribue des Bibles autant qu'il a distribué de Corans aux musulmans.
LP. Justement, on pourrait vous rétorquer que c'est peut-être parce que les musulmans ne lisent pas suffisamment leur livre Saint, ou ils n'en connaissent peut-être pas le contenu, qu'il se charge de réparer cette lacune en leur distribuant des livres. Nous savons que l'imam que vous étes a été très critique vis-à-vis de ce geste. Pourquoi ?
E. H. S. S. : Le président lait une tournée Etat, la Côte d'Ivoire est un pays laic. Ce que nous déplorons, c'est qu'au cours de cette toumée d'Etat, un accent particulier a été mis sur les musulmans. Le plus choquant c'est quand on fail dire que les musulmans prient pour le désordre dans ce pays. On aurait pu faccepler si cela venait des parts poliSques, qui sont à la chasse aux voix pour accéder à la magistrature suprême ou si cela venait de danseuses à la recherche de publicité. Mais, que le garant de l'unité nationale, au cours de sa loumée, parle de cette manière des
musulmans, cela nous choque ! El nous, nous disons non à la diabolisation de Tislam ! Si nous ne parlons pas, ce n'est pas une faiblesse de notre part. C'est dans le souci de préserver toujours la paix sociale que nous préférons, sou vent le silence. Mais au-delà d'un certain seuil, nous sommes obligés de faire part de nos inquiétudes et surtout de notre Indignation face à cette diabolisation de islam. Personne n'a eu en Côte d'Ivoire la preuve que les musulmans ont posé un acte de sédition, jamais ! Et nous mettons quiconque au don de nous prouver qu'un jour, les musulmans ont provoqué du désordre dans ce pays. Et c'est un dén à toute la nation. Ensuite, on ne va pas aussi apprendre aux Imams comment prier ! C'est une immuxbon dans leur mission. Parce que si un non-musulman s'évertue à nous montrer comment prier, je pense que cela est grave. (…) Dans le souci de la préservation de la paix sociale, nous préférons nous abstenir encore, si on nous respecte dans notre silence. Autrement, il n'est pas exclu que nous parlions un jour.
LP. Justement Imam, vous parlez d'immixtion, de soupçon, mais il y a certaines personnalités musulmanes qul, publiquement, embouchent la même trompette que le pouvoir. L'on se rappelle de plusieurs Interviews dans la presse écrite et à la radio d'Aicha Koné qui est quand même allée à la Mecque, qui a dit que dans les mosquées, on appelait à prier contre le régime.
. S. S. : Vraiment, je ne voudrais pas faire le procès de qui ce que soit. Notre seur Aicha Koné, je pense qu'on la connait plutôt dans le milieu de la danse el de la chanson. Mais en matière dislam, elle n'a aucune représentativité et d'ailleurs, je ne sais pas vraiment daris quelle mosquée elle prie. Elle a été à la Mecque, c'est bien. Mais je crois qu'elle gagnerait à être plus respectueuse de ses dignitaires religieux. Dans les autres religions, on ne voit jamais, même les cadres, offenser leurs chels religieux. A plus forte raison une danseute. Je conseille à notre sur de bien réfléchir avant de parler. Parce que depuis un moment, elle parle un peu trop. Cela peut lui être préjudiciable.
LP. Le chef de l'Etat vous avait accusé en faisant état de rumeurs vous Indexant. Mais de plus en plus de personnalités vous accusent, à mots à peine couverts, de travailler pour que le régime actuel tombe S. S. Ecoutez, on ne va pas passer notre vie à parler de rumeur. Et les responsables doivent dviter de dire des choses qu'ils ne maîtrisent pas. En
L'Imam Sékou Sylla (Petite mosquée de la Riviera II)
« QUE GUEI ARRÊTE DE DIABOLISER L'ISLAM »
L'Imam Sékou Sylla est un leader réligieux connu pour son franc-parler. Dans l'interview qu'il nous a accordée, il parle sans détours du malalse qui traverse la communauté musulmane suite aux récentes déclarations du chef de l'Etat. Il débat également du principe de la laicité de l'Etat, de l'équilibre Inter religieux tel qu'il doit être garanti par les gouvernants et de l'actualité politique.
Islam, pour ceux qui no le savent pas, quand il y la sécheresse, il y a des prières spéciales, quand il y eclipse solaire, il y a des pnères spéciales. Et aussi, quand il y a des dangers, quand la paix sociale est menacée, il y a des pnères. C'est ce que nous avons toujours fait En 1995, quand le pays était au bord de la rupture, nous ravons fait. On no va pas venir nous apprendre notre religion aujourd'hul. Ce que les gens ne savent pas, ou qu'ils savent mais par mauvaise fol, ne le disent pas, c'est qu'il y a des responsables religieux d'autres confessions religieuses, qui sont chels de parti politique. En Côte d'ivoire ici, le pasteur Léka, est bien connu (préside le Parti Ivoirien pour la
Démocratie, et est candidat à la présidence de la République, NDLR). Et nous connaissons les prises de position d'un des dignitaires religieux en Côte d'Ivoire sur les textes de la Constitution. Il a publiquement pris pars pour les textes de la Sous-commission.
Est-ce à dire que les Imams ne sont pas capables de le faire ? Nous avons participó nous aussi aux travaux de la CCCE. Mais nous, nous avons le soud de préserver la paix parce que tout le
"Le chef de l'Etat ne doit pas frustrer une bonne partie de la Nation » .
monde sait que les musulmans font au minimum, selon les chiffres officiels, 40 % de la population. Nous pouvons décréter des choses, mais ce n'est pas dans fintérêt du pays. (…). Nous demandons donc à ceux qui sont les garants de l'unité nationale de faire très attention à ce qu'ils disent parce qu'en voulant trop bien faire, on peut frustrer une bonne partie do la nation. Et le tissu social souffre déjà Il faut éviter d'y ajouter une rellautre souffrance qui peut partir de gion. Et qui serait encore plus grave. Nous savons qu'il y a des religieux qui se sont réunis sur des stades ici pour prier, pour demander de libérer la Côte d'Ivoire du démon-. Nous avons entendu, mais est-ce que les musulmans ont
une fois fait cela dans ce pays ? Nous sommes toujours restés dans nos mosquées, mais il y en a qui sont sortis pour aller prier pour libérer le pays du-démon-. Qui est démon dans ce pays, alors ? Qu'on nous le dise ! Mais, ça on n'en parle pas. Il suffit que nous, on éternue pour que toute la nation tousse. Sommes des sous-citoyens ? Une bonne fois pour toute, je veux dire à ceux qui s'émeuvent chaque fois que les Imams parlent, que dans risiam, il y a un
adage qui dit que Rien n'appartient à César, tout appartent à Dieu. Ceux qui disent, à César, ce qui est à Cesar, à Dieu ce qui est à Dieu, ne sont pas dans le vrai car en Islam méme César appartent à Dieu. Donc, Islam n'a nen laissé de la vie des hommes. C'est pour vous dire que même moi qui vous parle. je peux être un chef de parti politique, pourquoi pas. Mais nous avons opéré un choix différent, celui de ne nous intédomaine ressor qu'au religieux. Cependant, nous nous sommes réser vés le droit de prendre position et de dire ce que nous pensons chaque fois qu'il y a un danger qui guette le pays. Demièrement, les autres religions ont parlé de guerre civile qui plane sur le pays. Pourquoi cela n'a pas inquiété qui que ce soit ? Nous n'avons pas encore parlé, mais bientôt nous allons le faire. Il faut que les gens s'attendent à cela, que cela na les surprenne pas.
Si dénoncer les dénves, c'est de la polilique, c'est que nous faisons de la polsque. Et nous n'avons pas peur de le dire.
L. P. Justement, dénoncer les dérives ce n'est pas a priori cela la crainte du régime. Mais, depuis un certain temps, la communauté musulmane s'est ressoudee. Los se grands courants divergents retrouvent pour faire bloc. Certains à la téle de l'Etat pensent, de plus en plus, que c'est constituer un bloc autour de la candidature d'un musulman en l'occurrence Alassane Ouattara. Que répondez-vous à cela ? S. S. : Ecoutez, ce sont des débats dans lesquels nous n'entrons pas. Ce n'est pas ça le plus important Je pense que Monseigneur Agré la bien dit lors de la demière rencontre du président de la République avec les religieux. Ce que la Côte d'ivoire cherche aujourd'hui, c'est quelqu'un qui peut la faire sortir du trou, c'est tout. Et qu'on nous définisse les candidatures selon un profil clair. La Côte d'Ivoire est un pays laic et Alassane Ouattara, pour ceux qui ne le savent pas, a connu une camère brillante, mais pas dans des Institutions isla miques. Le Fonds monétaire intemational n'est pas une institution islamique, l'Aménque n'est pas un pays islamique. Je pense que le président HouphouetBoigny qui fa choisi à un moment donné pour dinger ce pays, n'était pas musulman. El je ne pense pas que les chuébens ou les musulmans lui aient reproché quelque chose sur sa manière de dinger. Donc, ces calculs que j'appelle-calculs politiciens-, nous les Imams, nous nous plaçons au-dessus de lout cela. Nous savons une chose, c'est que ce ne sont pas les calculs des hommes qui désigneront le président de la
POLITIQUE NATIONALE
République. C'est celul que Diou aura choisi. Faisons donc gagner du temps au pays. La situation est suffisamment londue, et le pays plonge dans les difficultés. Au lieu de perdre notre temps sur des conjonctions de coordination actuel lement, je pense que nous gagnerons à faire avancer notre pays.
LP. Parlant des conjonctions de coordination, vous l'avez remarqué, il y a le debat sur le-ET-ol lo-OU-. Vous les religieux, selon vous, qu'estce qui devrait retenir l'assentiment de la Côte d'Ivoire ? Le-ET-ou le-OU ?
S. S. Sur cette question, je préfère na pas vous répondre parce que les Imams, je viens de le dire, se préparent à donner leur position vous aurez l'occasion de rentendre, s'il plait à Dieu.
LP. Mais, nous nous souvenons d'un sermon que vous avez fait après le 24 décembre. C'était le vendredi qul a sulvi la chute du régime Bédié. Vous avez entretenu vos fidèles sur los nouvelles perspectives qui s'ou vraient à la Côte d'ivoire à partir de ce moment-là. Alors aujourd'hul, le chef religieux que vous êtes, est-il déçu ou garde-t-il encore espoir en l'avenir de la Côte d'Ivoire avec la manière dont la transition est menée par les milltaires ?
S. S. Je vous renvoie au discours de notre porte-parole, El Hadj Aboubacar Folana Effectivement, le 24 décembre 1999, y a eu un espoir qui n'a malheu reusement duré qu'un mois. Et ça, ne pas le dire, ce serait hypocrite. Aujourd'hui, nous avons le sentiment que rien n'a changé en fait. Nous avions un malade, nous avons eu le sentiment qu'il est guér alors qu'il n'avait fait que changer de position. Il faut le soigner. Ce n'est pas par des calculs politiciens que nous allons le soigner. Pour nous, la mauvaise graine qui a été semée par le régime défunt, malheureusement, pousse et est même arrosée par les filles et les his de ce pays Et cela est malheu reux On oublie, ressentiel et on s arréto à la periphene, cea pour des intérêts égoistes. Mais, je répéte, , nous disons aux politiciens de rester sereins, ni leurs calculs ni leur travail souterrain ne feront deux un chef. Le chef, après tout, est un choix de Dieu. A partir de là, on doit rester tranquille. Car si le monde entier se réunit pour faire de vous un chel, si Dieu ne le veut pas, vous, ne le serez jamais. Mais, si le monde entier se mel en bloc contre vous, si Dieu veut que vous soyez chel, vous le serez, bon gré mal gré. C'est comme ça que nous voyons la chose.
LP. Aujourd'hul, il y a un débat autour du retour de Bédié en Côte d'lvoire. Alors, quel commentaire faites-vous quand vous observez aujourd'hui l'actualité sur ce point-là ? S. S. : Je dis que je ne voudrais pas com menter cet aspect des choses, mais je peux dire, et cela est valable pour tous ceux qui sont aujourd'hui dans la course à la présidentelle en Côte d Ivoire. S'il ne tensit qu'à moi, je dirais qu'il faut que tout le monde soit là, sur la ligne de départ, parce qu'il ne faut pas décider à la place du peuple. C'est le peuple qui décide en démocratie. Il ne faut pas se substituer au peuple. Le problème que nous avons aujourd'hui dans nos pays, c'est parce qu'on se substitue au peuple. Ce ne sont pas des clubs d'amis ou autres qui dolvent se substituer au peuple. L'essentiel, c'est qu'on laisse le peuple décider. Tant qu'on n'aura pas admis ce principe, tant qu'on voudra décider à la place du peuple, cela constituera un problème. Il faut laisser tout le monde se présenter. I faut éviter d'exclure qui que ce soit. Parce qu'on dit que quand on so sent garçon, on vient au combat. Le retour ou non de Bédié, pour moi ce n'est pas ça le problème. Qu'on laisse le peuple décider et qu'on ne décide pas à sa place.
des places à la téte de ses institutions à cerlains étrangers,
dtrangers
sachent que co pays n'est pas
Parlant de Bédié, s'il vient aujourd'hui of que le peuple trouve qu'il pout le dirigor, tant mioux. Ou si le peuple pense que quelqu'un d'autre peut le diriger, tant mieux. Mals Fossonbel, est qu'd laut laissor le peuple opérer son choix. Voilà co que jo pense en tant qu'individu, en tant qu'homme roligieux. N'excluons personno tant qu'il est Ivoirien. Quant à ceux qui ont des choses à se reprocher, le peuple n'est pas bote. Nous n'avons pas la mémoire courto.
LP. Vous avez certainement lu la demière lettre pastorale des évêques. On constate quo sur un certain nombre de sujets, vous êtes en désaccord total. Notamment sur la question de l'Ivalrité. Dans cette lettro pastorale, les évéques trouvent que I'Ivoirité correspond à un vécu, à un besoin des peuples parce qu'aujour d'hul, leur identité est menacée. Et donc l'Ivoiritó serait un sursaut national. Alors, que, si jo ne me trompe, selon vous, I'lvolrité est un fléau.
S. S. Nous respectons leur opinion sur cette question. Mais, je répète et jo soutens pour ma part que livointé est cette mauvaise graine qui a créé tout co quo nous regrettons actuellement dans ce beau pays. La preuve est que même les auteurs de ce mot n'ont pu lui trouver une définition qui convainc lout le monde. C'est la preuve que c'est un terme confus et qui crée la confusion. Donc, je soutiens encore que l'ivointé est la mauvaise graine que le régime déchu a semée, qui est malheureusement arrosée et prend du terrain. Ceux qui pensont que c'est autre chose, on ne peut pas leur enlever leur manière de voir. Ça aussi, c'est la démocratie. Chacun a son opinion.
LP Parlant toujours de cette lettre pastorale, Il a été question de la présence des étrangers. Les évêques ant estimé qu'il y a effectivement une pléthore d'étrangers. Bien que la Côte d'lvoire alt démontré qu'elle est une terre d'accuell et qu'elle a même donno
le leur et qu'ils se comportent en conséquence, ont-ils dit. Quel commentaire ?
S. S : Une fois de plus, je préfère ne past commenter ravis des autres religions. Chacun a la liberté de dire ce qu'il pense. Pourvu que cela sol dans un espat constructif. Mol en tant que musulman, je n'ai aucun sentiment d'être envahi par qui que ce soit. C'est malsain et même à la limite, de ringratitude à l'endroit de ces frères et sœurs des autres pays qui sont venus nous aider. Quand j'entends
"Nous représentons 40 %… Nous pouvons
et il faut que ces décreter des choses…)
"Alassane Ouattara a connu une carrière brillante, mais pas dans les institutions Islamiques.. aujourd'hui : il faut donner ceci ou cela aux Ivoiriens-, c'est comme si on leur avait arraché quelque chose. Il y a des choses qui ne se fabriquent pas du jour au lendemain. Et ensulle, en tant que religieux, je vais vous dire que chaque Ame quand on la chasse, elle part avec ce qu'elle a. Je vous mets au déf, de me montrer un pays qui a chassé les étrangors et qui ait connu le bonheur par la suite. Aujourd'hui, nous savons que le
Tout cela entre dans le calcul des politiciens, parce que nous avons entendu beaucoup de choses. On partait de fraude partout dans ce pays. Les preuves sont aujourd'hui faites, qu'il n'en est rien.
Et c'est pour cela que je remercie le professeur Memel Fóté qui a eu le courage de dire que jamais on n'a eu fimpression Que ce pays est envahi par les étrangers. Ce sont des calculs de politiciens. On ne doit pas se laisser prendre au piège. Cette mayonnaise ne doit pas prendre. C'est une insulte à la communauté natio-
mieux aulant ?
Zaire a, à moment, chassé les étrangers. Il y a également le
Congo, Angola,
et autres. Est-ce
qui se portont
nale que lui dire qu'elle ne sait pas qui est son propro fils dans ce pays. Mais ce que los gons oubliont, c'est qu'aucun groupe othinkque n'a lo Utre fonclor de la Côte d'Ivoire. On gagnerail plutot à co que nous mangions ensemble. En voulant exclure, c'est poul-dire une autre personne qui viendra manger, malheureusement. Il vaut mieux que nous mangions ensemble Et l'homme religioux n'est pas celui qui doit chasser Fétranger. Non ! Pas du tout. Est-ce que nous avons été consultés quand on melLait la frontière entre nous et le Mali, le Libéria, le Burkina Faso ? Arheure où fon parle d'un passeport unique pour T'Afrique de Ouest, quand il y a ce repli identitaire, régional, je dis que c'est malheureux pour nous. C'est comme si Houphouet-Boigny n'avait rien fait dans ce pays, parce que son départ a mis au grand jour tout ce qui était caché. Nous gagnerons donc à laire taire ces propos xenophobes, exclusionnistes parce que personne n'y gagne. Il faut faire en sorte que le pays redevienne la locomotive de la sous region où tout le monde gagnait à manger Les aulontés se doivent d'éviter que chacun vienne raconter sa vie. Aujourd'hui, ceux qui disent que le pays est envahi par les étrangers, qui est-ce qui a fait cela ? Nous avons lu dans les joumaux que c'était le Conseil économique et social et nous savons ce que c'étail que le Conseil économique avant. La Côte d'Ivoire voudrail-elle qu'on exclut les étrangers ? J'ai peur que la Côte d'ivoire n'ait faim demain. Les étrangers font beaucoup pour nous. Amelons de cner au loup. Sinon, le loup nous dévorera demain. Que Dieu nous en garde. En somme, arrêtons les calculs politiques. Personne ne gagnerait à exclure qui que ce soit.
LP : Le président du FPI sur ce pointvous rétorquerait : pourquol vouloir forcément que la Côte d'Ivoire solt le laboratoire d'essal de l'intégration Ouest africaine ?
E. H. S. S. Moi, jo ful poserai cette question : est ce que l'intégration est une mau vaise chose ? Aujourd'hui, dans notre monde qui est devenu ce qu'on appelle le village planétaire, la tendance est au regroupement. D'ailleurs, quand nous disons los étrangers, pourquoi nous ne refusons pas l'argent des étrangers ? C'est hypocnte. Tous ceux qui crent contre les étrangers, allez voir leurs comples. C'est dans les pays étrangers qu'ils se trouvent. Les voitures dans lesQuelles ils roulent, sont financées par des Institutions étrangères.
Même pour les élections, aujourd'hui, co sont toujours ces mêmes étrangers qui sont sollicités Sans les étrangers, nous ne pouvons pas les financer nousmême. Je pense que c'est une honte. Il ne faut pas daboliser rétranger quand cela vous arrange et après aller prendre les dessous-de-table. Quand on n'aime
nir.
pas les étrangers, Il ne faut pas prendre ce qu'ils ont
LP : Alors qu'on salt aujourd'hul que lo Nord de la Côte d'Ivoire est en majorité musulman et le Sud en majorité chrétien. Est ce qu'on peut dire aujourd'hui que notre pays n'est devenu rien d'autre qu'une Juxtaposi tion de religions 7
E. H. S. S : Je voudrais qu'on rectifie une chose. Au Nord, il y a des Musulmans et Il y a des Chrósans. Il en est de même pour le Sud. Il y a surtout le Nord géographique et le Nord social. Il y a des musulmans dans toutes les grandes villes du pays. Pour nous, la Côte d'Ivoire est multiethnique, multiculturelle, multiconfessionnelle et laique. Nos différences doivent être des sources de richesse. Cela a déjà éto dit par Timam Fotana Aboubacar. Les musulmans n'ont jamais pns en compte fappartenance religieuse dans leur choix politique. Donc, ceux qui voudralent ubliser le lerrain religieux pour assouvir leur laim, je pense qu'ils se trompent. Parce que les musulmans n'ont jamais posé les problèmes de ce pays en termes de religion. Les musulmans n'ont jamais hai personne. Surtout pas un de ses illustres fis que le monde entier reconnait Quand les autres haissent ce fils, on leur concè de cela. Mais vraiment, qu'on ne nous demande pas, à nous, de hair notre fils. Cela, je le regrette, c'est nous demander un peu trop.
LP : Pouvez-vous être un peu clair sur ce point ?
E. H. S. S. Je pense qu'on se comprend bien. Le musulman ne hait même pas le non-musulman, Il n'en a même pas le droit parce que le Coran nous dit au chapitre V : que la haine pour une communauté donnée ne vous pousse pas à être injuste envers elle. Soyez juslesLe musulman ne doit même pas être injuste envers son ennemi à plus forte raison son propre frère musulman. Nous demander cela, ce serait la goutte d'eau qui ferait déborder le vase. Notre problè ms, ce n'est pas le calcul des politiciens Pour nous aujourd'hui, celui dont la Côte d'Ivoire a besoin, c'est quelqu'un qui peut la sortir du trou où on fa mise depuis 6 ans. Qu'il vienne du Nord ou du Sud, les musulmans seront disposés à le soute-
LP : Vous qui étes l'imam de la petite mosquée de la Riviera qu'on appelle la mosquée des étudiants-, comment avez-vous vécu les affrontements récents entre certains éludiants de la FESCI et des étudiants de l'Association des Elèves et Etudiants Musulmans de Côte d'Ivoire (AEEMCI) 7 Ce qui a condult à l'expulsion de ces derniers de leurs chambres et à la
blessure de certains d'entre eux. EHSS LA, il faut une rectification, I n'y a pas eu d'affrontement entre la FESCI et TAEEMCI D'ailleurs, ces 2 structures ont collaboré dans le passé. Il y a des musulmans dans la FESCI. El la FESCI n'a pas le mome oyectif que TAEEMCI taut rectifier : il n'y a pas eu d'accrochages. Nous avons été aux altes de nos jeunes frères étudiants pour éviter Tirréparable parce qu'à un moment donné, certains ont souhaité qu'il y ait cet affrontement FESCI-KEEMCI. Nous remercions Dieu d'ailleurs qui nous a évité de tomber dans ce piège des hommes politiques Ce qui se passe aujourd'hui à la FESCI dépasse le cadre estudiantin, C'est vraiment nouveau que des étudiants se découpent à la machette en Côte d'Ivoire. C'est une image en miniature de ce que peut devenir notre pays, si fon n'y prend garde. Parce que Quand les passions sont déchaînées, Vous voyez à quoi ça peut conduire. Nous demandons donc aux autorités do prendre les mesures nécessaires pour améter cet autre problème qui mine le monde estudiantin Il faut que ces actes d'intimidation sur le campus cessent ne faut pas dire que le problème des entants ne nous regarde pas, parce que le jour ou cela dépassera le cadre des entants, ce sont les parents qui seront concemés. Il vaut mieux prévenir que guent
Personne ne gagne à ce que le monde des étudiants soit en délabrement total comme nous le voyons aujourd'hui. C'est encore une très mauvaise image de la Cote d'ivoire que nous donnons au monde entier. C'est dire que nous n'amvons pas à dépasser, à dépassionner le debat et que nous sommes prêts à sacri fier notre Republique pour des calculs politiciens. C'est malheureux pour les Ivonens.
LP : Il y a certaines mosquées réputées comme étant des mosquées rebelles, incendiaires. Il y en a particulièrement trois tu vôtre, à la Riviera II et celles des Imams Fofana Aboubacar (Aghien) et Samassi (Riviera Golf). Pourquoi vous calalogue-t-on comme étant des rebelles, si l'on peut parler ainsi ?
E. H. S. S : Une fois de plus, on ne peut pas empêcher les gens de penser ce qu'ils veulent. Mais, nous ne demandons qu'un minimum de bonne foi dans ce que nous disons et dans ce que nous faisons. Il faut rappeler aux lvoinens et à ceux qui ne le savent pas, que rislam a traversé la lagune. Il n'est plus cantonné du côté d'Adjamé seulement, il est arrivé à la
Riviera, Cocody el ailleurs. Là-bas, Vous avez des gens qui sont entre les lignes et qui savent dofondre leurs droits. En réalité, certains pensent que fislam est une religion où les gens sont là pour faire des prières et de la mendicité dans les rues. C'est maintenant qu'ils la découvrent. Je pense qu'ils auront foccasion de connaître fislam. Cela ne surprend pas. Parce que chez nos parents qui ne partent pas le français, les gens no save pas ce qu'ils disent en Dioula sou-
vent. C'est peut-être pour cela que ça passait inaperçu. Ce sont les mêmes choses que nous disons en français, et c'est pourquoi la compréhension est plus facile. Nous avons Tobligation d'éveiller les consciences. L'Imam est un leader de communauté. Il doit la conduire là où il y a son bonheur. Il a l'obligation, le devoir de dénoncer tout ce qui menace sa communauté. Nous ne pouvons pas laissor les dénves s'installer. Si nous le faisons,
Il faut éviter les conflits réligieux ils sont plus graves-
nous devenons hypocritos. C'est pour cela que souvent, certains pensent qua les Imams sont dos opposants. Je l'al déjà dit, le jour où vous verrez un Imam créer un parti politique en Côte d'ivoire, co sora autre chose. Pour le momont, nous ne sommes pas à ce niveau. Il faut bien lo savoir, aucune lol ne finterdit on Côte d'Ivoire. La prouvo, c'est que vous avez des paslours qui sont responsables politiques en Côte d'Ivoire. Vous avez des partis politiques qui ont des religioux
dans leurs instances. Nous le savons. Les musulmans n'ont pas encore franchi cette étape, mais rien no le leur interdit. Pour le moment, nous suivons des voies que nous nous sommes tracées. Notre préoccupation aujourdhul, c'est d'amener les musulmans à connaître leur religon, à connaitre leur place dans ce pays () lis ne doivent pas être surpris par les prises de position des musulmans parce que d'autres le font. Cela est
tent
mêmes effets chez nous El fimagine
même stipulé dans le stalul du Conseil national Islamique (CNI). Bien que notre organisation soil apolitique nous nous donnons le droit de prendre position dans loul dóbal national. El personne ne poura nous on empêcher. C'est notro droit. De même que les Imams que vous avoz citós n'ignorent pas leurs droits et les droits de l'Homme.
LP : Alors, vous particulièrement, on vous reproche d'être passionné dans vos critiques. Passionné à tel point qu'il y a un mois, lors d'un de vos sermons, vous n'avez pas pu résister à l'émotion et vous avez could des larmes.
E. H. S. S Certainement, vous ne donnez Toccasion pour dire que cela lail partio de Thomme de foi, qui souvent, par méditation, peul couler des larmes. Quand je vos des pays comme la Sierra-Leone, Angola, lo Zaire of autres qui sonl asphyxiés par la Querre et que les sont populations déplacées, jo me dis que les mêmes causes peuvent entrainer
mal la population ivoinenne immigrer vers le Mali, le Burkina Faso…. Je pns Dieu que cela n'amue jamais. C'est en pensant à cela que nous avons des larmes aux yeux. Parce que quand cela arnve, le père n'a le temps de s'occuper ni de ses enfants, ni de sa femme. Cela vient du fait qu'à l'inteneur, il n'y a plus de cohésion. Et nous chaque jour, nous souhaitons cette cohesion. Si nous disors loujours la Côte d'Ivoire, c'est parce que nous sommes unis Si nous ne sommes plus unis, il n'y aura plus de Cote d'ivoire. En fait, c'est ce qu'il faut savoir. Ceux qui s'amusent avec le feu aujourd'hui, ceux qui asprent à devenir président, il faut lour dire que s'il n'y a pas de Côte d'Ivoire, il n'y aura pas de président de la République. C'est parce qu'il y a une nation, une terre quelque part, qu'on parle de président de la République. Et c'est pour cela que nous prons que Dieu nous épargne toutes ces calamités. C'est ce que certains ont mal compns et en ont fait leur fonds de commerce auprès des hommes politiques et croyant que cela pouvait les nourrir, Malheureusement, il faut qu'ils déchan-
LP : La communauté musulmane était membre de la CCCE et elle a été
"Le pays a
des problèmes
parce qu'on se
les substitue au peuple≫
représentée par l'Imam Aboubacar Fofana. Mais on se rend compte que quand la CCCE a rendu ses travaux, le chef de l'Etat a dit que les membres de la CCCE ont été des falsificateurs parce que selon ses termes, ils ont tripaloullió los travaux de la sous-commission. Comment vous, les musul mans qui avez apporté votre caution à ce document sentez-vous après cette critique du chef de l'Etat ?
E. H. S. S Pour des questions de cet ordre, les Imams pensont très bien réagir au moment opportun. Ne me faites pas dire ce que nous n'avons pas encore dit Soyez rassurés d'une chose, rien n'est laissé au hasard chez nous. Nous no réagissons pas en rangs dispersés. El nous réagirons d'ailleurs au bon moment. Au moment où il faudra. Nous, les religioux, ne devons être à la solde de qui que ce soit. Mais nous serons la ou
à chaud peuvent vous faire dire ce que vous ne devez pas dire. C'est pour cela qu'un homme, surtout un homme religieux qui est censé conclure et amener les caurs vers la paix, réagit de façon cohérente.
Nous ne répondons pas du lac au tac. Nous ne sommes pas en compétition avec les hommes politiques. Non. Chacun a son domaine. Le point commun, entre nous, c'est notre pays. Comme le prophète nous a dil, notre situation est comparable à l'image de gens dans un bateau. Une partie des occupants du bateau est en bas et l'autre parte, en haut La parte en bas qui dort monter pour prendre de l'eau, à un moment donné, dit qu'elle est latiguée et veut prendre directement l'eau en bas. Mais le prophète dit : -s'ils percent le bas pour prendre reau c'est tout le bateau qui va couture. Et à ce moment, le vayaga prend fin. Nous ne voulons pas arnver à cette situation, parce qu'il n'y aura plus de religieux ni de politiciens.
Nous ne devons pas avoir de réactions épidermiques et ne jamais joter de l'huile sur le feu. Ce n'est pas le rôle du religieux. Notre calcul, ce n'est pas pour la vie d'ici-bas mais c'est surtout pour dau dela. Parce que pour la vie d'ici-bas, nous ne sommes que de passage
(Photos Pélagie K.)
Tintérêt du peuple sera. Pour le moment,
observons Certaines réactions
nous
Part of L'imam Sékou Sylla (Petite mosquée de la Riviera II) : "Que Guéï arrête de diaboliser l'islam"