Article
Aïd-el-kébir : la fête du mouton célébrée samedi
- Title
- Aïd-el-kébir : la fête du mouton célébrée samedi
- Type
- Article de presse
- Creator
- Méité Sindou
- Publisher
-
Notre Voie
- Date
- March 29, 1999
- DescriptionAI
- La Tabaski (Aïd-el-Kébir), la fête du sacrifice, a été célébrée par la communauté musulmane avec des prières et des sermons. L'imam Aboubakar Fofana a rappelé le sacrifice d'Abraham comme acte de foi et a dénoncé des fléaux sociétaux ivoiriens tels que la corruption, le népotisme, le tribalisme et la "corruption des mœurs". Il a aussi plaidé pour l'inclusion de la société civile dans le dialogue politique.
- number of pages
- 1
- Subject
- Aïd al-Adha (Tabaski)
- Grande mosquée des II-Plateaux Aghien
-
Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques
- Aboubacar Fofana
- Language
- Français
- Contributor
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Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0006997
- content
-
RÉLIGION
BAÏD-EL-KÉBIR
La fête du mouton célébrée samedi
Dix semaines après la fin du jeûne du mois de Ramadan, sanctionné par la fête de l'Aïd-el-Fitr, la communauté musulmane a célébré le samedi dernier la Tabaski. Cette célébration perpétue ainsi l'une des plus vieilles traditions de la pratique de l'islam.
Tôt le samedi matin, revêtant leurs plus beaux habits, les musulmans ont pris d'assaut les mosquées et les séances communes d'invocation de Dieu. La prière proprement dite a commencé à 9 heures. Les imams ont conduit leurs fidèles à exécuter les deux rakats traditionnels. Puis ils ont fait un sermon.
Dans son sermon, l'imam Aboubakar Fofana de la mosquée d'Aghien, en sa qualité de porte-parole du COSIM (Conseil supérieur des imams), a situé le cadre de cet événement religieux. Il a évoqué le sacrifice d'Abraham comme un acte de foi en un Dieu unique, à un moment où la tendance chez leurs contemporains était plutôt au polythéisme et au paganisme. "La promptitude du père du monothéisme à exécuter le décret divin n'était en fait que le reflet de sa soumission totale au maître des mondes...", a-t-il expliqué samedi dernier aux fidèles de la mosquée d'Aghien.
Le porte-parole du COSIM a également instruit ses fidèles sur des problèmes plus généraux touchant à la marche de la société. Il a dénoncé la corruption, le népotisme et le tribalisme qui gangrènent la société ivoirienne. L'imam Fofana a insisté tout particulièrement sur ce qu'il appelle "la corruption des mœurs et des natures", qui a débouché sur des fléaux tels que la pédophilie, l'homosexualité et la zoophilie, qui connaissent un essor préoccupant.
Il a également jeté un œil sur l'actualité politique. Dans ce registre, il a salué le dialogue politique qui se poursuit entre le pouvoir et l'opposition. Mais il a souhaité que la société civile soit associée "dans toutes ses composantes". "C'est de cette façon que le pouvoir conquis pourra, le cas échéant, être exercé avec plus de légitimité...", ajoute l'imam, qui envoie au passage un coup de griffe au système politique tel qu'il est actuellement.
Après le sermon des imams, ceux-ci ont célébré la fête de l'Aïd-el-Adha, qui symbolise la victoire de la dévotion d'Abraham à Dieu. Il a conseillé aux parents de se préparer à l'immolation du mouton sacrificiel de la Tabaski.
Les choses sérieuses ont commencé par l'installation des fidèles et des rites de dévotion. "En acceptant d'accomplir sans calcul ni arrière-pensée la volonté de Dieu, la seule bonne intention et les seules déclarations sur son islamité ne suffisent pas", a-t-il déclaré. Le chef religieux n'a pas manqué de réagir pendant qu'il est encore temps.
Méité Sindou