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Entretien avec El Hadj Abdourahamane Konaté, fondateur de la communauté Mouhammadiyyat
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- Title
- Entretien avec El Hadj Abdourahamane Konaté, fondateur de la communauté Mouhammadiyyat
- Creator
- Jean Goudalé
- Publisher
- Notre Voie
- Date
- March 3, 2013
- Abstract
- El Hadj Abdourahamane Konaté, fondateur de la communauté islamique Mouhammadiyyat parle de l'application de la charia et porte un démenti selon lequel il est entrain d'implanter le Mujao en Côte d'Ivoire. Entretien.
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0006854
- content
-
El Hadj Abdourahamane Konaté, fondateur de la communauté islamique Mouhammadiyyat parle de l'application de la charia et porte un démenti selon lequel il est entrain d'implanter le Mujao en Côte d'Ivoire. Entretien.
Depuis quand avez-vous créé la communauté islamique Mouhammadiyyat ?
Nous avons crée cette communauté en 1990. Son siège mondial est à Abengourou. C'est une communauté prophétique. Elle est la 14ème reforme de l'islam dont le credo est l'appel aux musulmans à se retourner à l'islam telle que pratiquée par le saint prophète Mohammad (Saw), par la prise du serment d'allégeance et l'application de la charia comme mode vie.
Vous êtes le 14ème réformateur de l'islam. Quelles reformes avez-vous apportées ?
La reforme que nous avons apportée à l'islam est la paix. L'islam en tant que culte n'a pas changé. La manière de prier, faire le HADJ n'a pas changé. Mais l'islam originel qui tire son sens de son éthimologie qui veut dire la paix, c'est cet islam qui est perdu et c'est ce que nous essayons de renouveler. Alors, pour que l'islam soit la paix, il faut d'abord l'amour et l'entente entre les musulmans et les autres religions. C'est la tolérance religieuse que nous prônons. Aussi, la reforme consiste à enseigner aux musulmans que l'islam ne doit plus être un simple nom. Il faut qu'il soit basé sur un comportement social observable de paix et d'entente et cela passe d'abord par une prestation de serment d'allégeance appelée Bahia ou le fidèle s'engage solennellement à respecter les interdits d'Allah, en jurant de ne jamais mentir, voler, tuer et ne jamais tromper . Le fidèle doit se soumettre à toutes les volontés du prophète et surtout ne jamais le désobéir.
Pour faire passer votre message, qu'est ce que votre communauté a fait concrètement sur le terrain ?
Pour faire passer notre message , en ce qui concerne nos réalisations d'utilités publiques, nous avons investi dans le domaine de l'éducation. Ainsi, nous avons construit dans l'enceinte de notre siège trois classes. Ensuite au quartier Bonzou 1er, notre mosquée est en voie de finition. Nous sommes entrain de construire un bâtiment R plus un de 12 classes. Nous avons aussi 3 classes à Assakro(Aniassué). Hors de la Côte d'Ivoire, au Niger, dans la ville de Samo, nous avons ouvert une école de 3 classes, au Mali, dans la ville de Bougouni, nous avons construit une école de 6 classes. Tout cela pour confirmer la révélation coranique. Et donc, pour comprendre l'islam, il faut passer par l'éducation pour éduquer nos enfants et les préparer à la pratique de la charia.
Pourquoi voulez-vous pratiquer la charia en Côte d'Ivoire qui est un pays laïc ?
C'est vrai Côte d'Ivoire est un pays laïc. A notre sens, chacun est libre de faire ses goûts selon ses convenances. Personne ne doit obliger l'autre à suivre la conviction d'autrui. C'est cette laïcité que nous voulons pratiquer. C'est pourquoi nous appelons les musulmans qui ont la conviction et la foi nécessaire de pratiquer l'islam originel du saint prophète Mohammad que ces fidèles viennent prêter le serment d'allégeance dans notre communauté et qu' on mette en place l'islam basée sur la charia. Nous n'avons jamais demandé à pratiquer la charia sur quel qu'un à part le volontaire qui a accepté la charia.
Vous avez adressé un courrier à l'ex-chef de l'Etat Laurent Gbagbo et à l'actuel chef de l'Etat, Alassane Ouattara pour vous délivrer une autorisation afin de pratiquer la charia. Quelle a été la suite réservée à vos deux courriers ?
Effectivement nous leur avons adressé des courriers dans ce sens. Mais nous n'avons jamais eu le retour de nos courriers pour nous autoriser à pratiquer la charia. Et donc nous considérons qu'ils nous ont mis devant nos responsabilités. Soit on applique la charia ou pas. Ce qu'il faut retenir dans notre démarche c'est le désir de ne pas se cacher en pratiquant la charia. D'ailleurs dans toutes nos manifestations, nous l'avons toujours exprimé. Nous n'avons jamais troublé l'ordre public. Parce qu'on n'oblige personne à pratiquer la charia.
Ceux qui veulent imposer la charia au Nord du Mali sont combattus par la communauté internationale. Ne craignez-vous pas pour votre vie ?
Au Mali, des groupes islamiques qui y sont arrivés, nous ne les condamnons pas, ne les accusons pas. Car c'est leur manière de comprendre et de pratiquer l'islam. Nous disons seulement que nous n'avons pas les mêmes compréhensions. Des individus, vous voyez, par leurs propres efforts arrivent et subitement veulent pratiquer la charia, c'est leur affaire. C'est Allah qui nous a envoyés. Voici 23 ans que nous passons notre temps à éduquer et à enseigner nos fidèles en leur apprenant comment la charia se vit au quotidien. Nous voulons faire de la charia une doctrine et un mode de vie. Pour nous, c'est maintenant que nous allons passer à la phase active de la pratique de la charia. Vous voyez, les deux méthodes sont différentes. Notre charia n'est pas agressive parce que ce sont ceux qui acceptent notre mode de vie selon le code coranique qui y sont acceptés sans pression aucune.
Certaines langues disent à Abengourou que vous êtes entrain d'implanter le MUJAO en Côte d'Ivoire. Qu'avez-vous à dire ?
Nous comparer aux islamistes au Nord du Mali, ceux qui pensent que nous sommes entrain d'implanter le Mujao nous rabaissent. Parce qu'il y a tellement de différences. D'abord il y a la distance, les doctrines s'opposent, notre manière de comprendre la charia, notre conception de l'islam sont différents. Au mali, des musulmans sont arrivés au Nord avec des armes de l'ex-président libyen. Ceux là ont basé leur islam sur les armes. Car on les y a poussés. Notre communauté est basée à Abengourou il y a de cela 23 ans. Nous n'avons jamais créé le désordre. Notre charia est basée sur le don de soi. Depuis la création de notre communauté, nous avons toujours dit qu'avant d'adhérer à la pratique à la pratique de la charia, il faut d'abord manifester le désir de manière volontaire. La charia ne s'applique pas à tous les musulmans sauf aux mouhammadistes.
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