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Crise post-électorale en Côte d'Ivoire : le Jihad !
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- Title
- Crise post-électorale en Côte d'Ivoire : le Jihad !
- Creator
- Michel Gbagbo
- Publisher
- Notre Voie
- Date
- March 29, 2011
- Abstract
- Si le colon opère chez nous, en Libye par exemple, au motif que le Nègre, le Corse, l'Arabe est barbare, pourquoi n'opérerions-nous pas chez lui, au motif qu'il l'est encore plus ? Qui détermine quelle est la norme de la barbarie et pourquoi ? Le plus fort ? Sous quel motif valide ? Selon quels intérêts ?
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0006828
- content
-
Si le colon opère chez nous, en Libye par exemple, au motif que le Nègre, le Corse, l'Arabe est barbare, pourquoi n'opérerions-nous pas chez lui, au motif qu'il l'est encore plus ? Qui détermine quelle est la norme de la barbarie et pourquoi ? Le plus fort ? Sous quel motif valide ? Selon quels intérêts ?
La protection des « civils » (innocents) est un terme tant galvaudé que l'on en oublie que c'est sous ce prétexte que se planifient et s'exécutent les plus grands massacres européens et américains de ce siècle.
Il faut voir le large sourire et le ton enjoué des journalistes occidentaux raconter avec fierté - sans conscience et sans morale aucunes - les " exploits" des armées coloniales en Irak et en Libye pour s'en convaincre et être saisi d'horreur.
Car, Messieurs Dames les journalistes et citoyens occidentaux, ces gens de loin qui se font tuer, bombarder, déchiqueter, n'appartiennent-ils pas, eux aussi, à cette même humanité que l'on prétend défendre et moraliser ? On pourra me rétorquer qu'ils incarnent le mal et que, selon certaines théories, pour vaincre le mal, il faut l'éradiquer. Ainsi peut-on justifier la peine de mort.
Mais alors, qui détermine ce qui est mal ? Et si les dirigeants des pays pauvres déterminent ce qui est mal chez eux et pour eux, n'auraient-ils point eux aussi le droit de l'éradiquer pareillement ?
Et s'ils déterminent - comme moi - que les gens qui propagent la haine ethno-religieuse et encouragent les massacres interethniques sont le mal, n'ont-il pas le droit de les éliminer pour sauver un peuple ?
Ou s'ils déterminent - comme moi encore - que le colon est le mal, n'ont-ils pas alors le droit de l'éradiquer pour instaurer un monde meilleur ? En ce cas, et si logiquement vous répondez par la positive, ne trouvez-vous pas alors que l'attentat de World Trade Center constitue un grand bien pour l'humanité (au moins en termes de prise de conscience de l'injustice qui règne en ce monde) et une manifestation de la réprobation de la barbarie coloniale ? Vous me répondrez - certainement avec répulsion ! - Non !
En ce cas, nous en reviendrons à la question initiale, laquelle consistait à savoir à qui appartient le pouvoir de déterminer ce qui est bien (c'est-à- dire celui qui a le droit de bombarder et de tuer dans l'impunité) et ce qui est mal (celui qui a le devoir - comme Saddam Hussein en Irak, comme Laurent Gbagbo en Côte d'Ivoire, comme Patrice Lumumba au Zaïre, Comme Kadhafi en Libye -) de mourir ou de comparaître au Tribunal Pénal International ?
Je peux poser autrement cette question : Qui a condamné la France pour sa récente et très remarquable participation au génocide rwandais ? N'est-ce pas là de l'injustice que les soldats français génocidaires vivent dans l'impunité ?
Pourquoi seuls sont jugés par la « justice internationale » des Noirs ? Pourquoi le Général Poncet qui a fait décapiter et assassiner des civils ivoiriens jouit-il paisiblement de l'existence après avoir bénéficié d'un non-lieu à Paris?
N'est-ce pas encore de l'injustice ? Ou encore, qui a condamné les Etats-Unis d'Amérique pour le massacre dans le début du mois de mars 2011 de 30 civils afghans ? Les civils afghans sont-ils des non-hommes, des moins-que-des-hommes, des gens de peu, à la vie sans valeur ?
Le Dieu de Justice que nous prions a -t-il donc classé les hommes ? Sinon, qui détermine alors la valeur de la vie de chacun de nous sur cette terre ? Barack Obama, les peuples riches ? Pourquoi ? Sont-ils donc Dieu ?
Est-il juste qu'ils aient ce droit ? Une telle question peut aussi s'énoncer ainsi : mourir à Beyrouth sous une bombe israélienne est-il plus moral (normal, acceptable) que mourir à Jérusalem ce 23 mars 2011 sous une bombe palestinienne?
Finalement, n'est-il pas temps comme nous le pensons, de mener solidairement un Jihad politique de tous les opprimés contre le monde occidental ? Non pas un Jihad islamique, religieux, mais un Jihad politique, contre l'injustice. N'avons donc nous pas le droit - voire le devoir - de nous révolter contre l'injustice du colon qui nous divise pour mieux nous exploiter ?
Si le colon prend le droit de décider de notre vie, nous devons le lui arracher. S'il nous blesse partout, nous devons le déchiqueter quelque part. Il le prend car il détermine ce qui est bien chez lui, comme ce qui le serait chez nous. Tout cela devant concourir à son bonheur, le nôtre important peu.
Comme nous l'avons vu il y a tout juste une semaine, la Coalition occidentale a détruit la Libye, au motif de protéger les civils qu'elle s'est quand même empressée de massacrer dans son odyssée. Pour maquiller cela, elle a expliqué devoir - par « humanisme ! » - intervenir pour sauver les civils du Président Kadhafi.
Ce faisant, les télévisions occidentales nous montrent des rebelles armés de kalachnikov, de RPG7 et montés sur des chars en action, et nous expliquent, sans rire, que ce sont de "pauvres civils innocents", de pauvres résistants "à main nue" à protéger de la furia de leur dictateur.
Nous devons condamner résolument ce fait, et tous les autres semblables, qui font de l'homme africain un sauvage à civiliser, et de l'homme blanc un ange de Dieu. Car c'est au nom de cette logique que l"homme blanc, la main sur le coeur, a colonisé l'Afrique, nous offrant la Bible en ruinant nos vies et pillant nos terres.
En réalité, seule la force compte. La Loi appartient au plus fort, qu'elle qu'en soit les valeurs, le Dieu du plus fort étant supposé plus juste, du fait même qu'il aurait favorisé certains au détriment des autres.
Dans cette logique, lorsqu'éclate un conflit, le plus fort aura tendance à se passer de raisonnement moral (avons-nous le droit de détruire l'Irak ? Avons-nous le droit d'envahir l'Afghanistan ?
Avons- nous le droit de détruire le peuple ivoirien, la Libye, ), et privilégiera la force brute. Tandis qu'au contraire le plus faible se perdra en atermoiements juridiques, recherchera des soutiens politiques, et ne saura imposer, à temps, la force brute nécessaire à sa défense.
C'est pourquoi, il faut être plus rusé que la ruse, plus agile que le chat, plus féroce que lui et ses envoyés, parlementer moins avec l'ennemi et se concentrer sur deux objectifs, (1) la recherche d'armement et l'entraînement militaire, et (2) l'attaque de l'ennemi partout où cela peut nuire, en anticipant non seulement ses actions, mais ses réactions également.