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Le Hadj 2006 annulé, les explications du ministre Bamba Cheick Daniel
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- Title
- Le Hadj 2006 annulé, les explications du ministre Bamba Cheick Daniel
- Publisher
- Notre Voie
- Date
- December 28, 2006
- Abstract
- Les pèlerins ivoiriens, du moins la grande majorité n'ira pas à la Mecque accomplir le 5ème pilier de l'Islam. L'information est tombée hier tel un couperet en fin d'après-midi au cours d'un point de presse animé par le ministre de l'Administration du Territoire, M. Bamba Cheick Daniel.
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0006701
- content
-
Les pèlerins ivoiriens, du moins la grande majorité n'ira pas à la Mecque accomplir le 5ème pilier de l'Islam. L'information est tombée hier tel un couperet en fin d'après-midi au cours d'un point de presse animé par le ministre de l'Administration du Territoire, M. Bamba Cheick Daniel.
L'annulation du hadj 2006 est l'aboutissement de longs jours d'atermoiements et de cafouillage.
La situation dramatique vécue par la communauté musulmane et les candidats au Hadj 2006 bis, du fait l'impossibilité pour 2000 pèlerins parmi les candidats inscrits en vue d'effectuer le voyage à la Mecque, mérite, à plus d'un point, que des explications soient données sur les raisons relativement au contexte, aux actions menées par le Gouvernement et aux différentes responsabilités à situer.
LE CONTEXTE
Le principe de base qui a guidé l'organisation du pèlerinage à la Mecque, édition 2006 bis, est celui d'une organisation à titre privé, c'est-à-dire, la responsabilisation totale des associations musulmanes sur l'ensemble du processus.
Ce principe présenté par mon prédécesseur, le Ministre DJA BLE a été approuvé en Conseil des Ministres.
Pour rappel, il y a lieu d'indiquer que la Côte d'Ivoire a expérimenté plusieurs systèmes d'organisation dont ceux de l'Etat organisateur, l'Etat facilitateur pour en arriver à celui de l'Etat superviseur faisant ainsi droit au voeu des associations musulmanes d'organiser de bout en bout le pèlerinage à la Mecque.
Dans cette option, les structures agréées, entreprennent les démarches au profit de leurs pèlerins et signent les contrats d'hébergement et de transport aérien après avis favorable de l'aviation civile ivoirienne.
Pour cette année, le choix du transporteur aérien s'est fait par appel d'offres lancé à toutes les compagnies intéressées par le transport des pèlerins. Seules deux compagnies aériennes ont soumissionnées, à savoir « Air Universal » et «CI Tours». Leurs dossiers ayant été jugés conformes par l'Agence Nationale de l'Aviation Civile (ANAC), les dispositions ont été prises pour l'inspection de leur flotte aérienne. Mais seule la compagnie CI-Tours a subi avec succès cette inspection, « Air Universal » ayant désisté en cours de procédure.
Mais le contrat de transport qui devait être signé au plus tard le 11 octobre 2006, entre les associations musulmanes et cette compagnie en partenariat avec l'Agence Transworld Tourism & Travel, a été signé le 20 novembre 2006, après satisfaction des exigences posées par les associations musulmanes.
Malheureusement, à la date du 28 novembre 2006 soit dix (10) jours avant les départs, moins de mille pèlerins sur les deux mille inscrits sur ces vols, avaient leurs billets payés par les associations musulmanes. Or le transporteur attendait le versement de la totalité des frais de transport, d'autant plus que la liste des pèlerins était déjà arrêtée depuis le 14 novembre 2006.
Estimant que l'opération comportait de gros risques financiers pour elle, eu égard au non respect par les associations musulmanes de leurs engagements, le transporteur saoudien a purement et simplement rompu le contrat. Cette rupture a été signifiée par lettre en date du mardi 28 novembre 2006.
Tirant les conséquences de cette rupture qui, à dix (10) jours des départs faisait planer un risque réel d'échec sur le Hadj 2006 bis, les associations musulmanes agréées ont demandé, par écrit en date du 30 novembre 2006, l'intervention de l'Etat pour les aider à trouver une solution au transport des pèlerins.
Dès lors, la question du transport aérien venait d'être entièrement transférée à l'Etat, du fait de la défaillance des associations musulmanes agréées.
ACTIONS MENEES PAR LE GOUVERNEMENT
1/Au titre du Ministère de l'Administration du Territoire
Le Ministre de l'Administration du Territoire a, par lettre n°334/AT/DGAT/DC du 1er décembre 2006 immédiatement, instruit le Consul Général de Côte d'Ivoire à Djeddah de tout mettre en oeuvre pour négocier avec d'autres fréteurs avions, les mêmes conditions de prix, de dates et de destination que le précédent contrat.
Les démarches entreprises par le Consul Général ont abouti, le 06 décembre 2006, à la signature par par ses soins d'un contrat de transport avec l'Agence Arab Circle Tours.
L'espoir né de cette signature s'est évanoui lorsque les documents nécessaires à l'obtention des autorisations de survol et d'atterrissage n'ont pu être produits à l'ANAC par cette deuxième compagnie. Dès lors, les vols prévus à compter du dimanche 10 décembre 2006 ont été ajournés.
Cette nouvelle difficulté a fait l'objet d'une communication verbale du Ministre de l'Administration du Territoire lors du Conseil de Gouvernement du 12 décembre 2006 au cours duquel Monsieur le Premier Ministre, Son Excellence Charles Konan Banny, a confié à une Commission Interministérielle pilotée par le Ministre de l'Administration du Territoire, BAMBA Cheick Daniel et comprenant le Ministre des Affaires Etrangères, S.EM. BAKAYOKO Youssouf, le Ministre des Transports, El Hadj Abdelaziz THIAM et le Ministre délégué auprès du Premier Ministre chargé de l'Economie et des Finances, DIBY Koffi Charles, la mission d'explorer toutes les voies en vue de sauver le Hadj 2006 bis.
2/Au titre de la Commission interministérielle
En créant la Commission interministérielle de sauvetage du Hadj 2006 bis, le Premier Ministre Charles l'a orientée vers la compagnie nationale Air Ivoire.
Aussi, la somme de huit cent millions (800.000.000) de FCA a été mise à la disposition de cette compagnie en vue de lui permettre de réussir cette mission.
Bien qu'explorant à titre principal la solution Air Ivoire, la Commission interministérielle a soumis pour examen à l'ANAC, 09 dossiers de compagnies aériennes concernant 14 avions. Il s'agit de :
Sudan Airways ;
Karthago Airlines de Tunisie ;
Air Universal de Jordanie ;
Fly Air de la Turquie ;
Nayzak de la Libye ;
Future Airlines ;
Alexandair des Etats-Unis ;
Eritréan Airlines d'Erythrée ;
Iran Air.
3/Au titre des instructions du Président de la République
Le Président de la République a instruit le Ministre de l'Economie et des Finances pour que, sans tenir compte des fonds déjà transférés à la compagnie Air Ivoire ou détenus par les associations musulmanes, la somme de un milliard huit cent millions (1.800.000.000) de FCFA correspondant aux frais de transport aérien de l'ensemble des pèlerins soit sécurisée au trésor public en vue de faire face à toutes les éventualités.
Le Chef de l'Etat a, sans hésitation, signé une lettre adressée au Prince Sultan Bin Abdul Aziz d'Arabie Saoudite en vue de l'extension de l'ouverture de l'aéroport de Djeddah, et ce, en appui à la lettre que l'Ambassadeur de Côte d'Ivoire à Riyad avait déjà adressée à l'autorité saoudienne.
4/Au titre des instructions du Premier Ministre
Le Premier Ministre qui a donné instruction pour la création de la Commission interministérielle, a suivi, d'heure en heure l'évolution de la situation et donné, chaque fois que de besoin les orientations nécessaires au succès de ces travaux.
5/Au titre du Ministère de l'Economie et des Finances
Dès la signature du contrat
de transport aérien par les soins du Consul Général à Djeddah, le Ministre de l'Economie et des Finances a mis à disposition deux cent cinq millions (205.000.000) FCFA destinés à apurer les charges supplémentaires nées du renchérissement des coûts par le transporteur.
Les services du trésor sont restés en alerte pendant deux semaines en vue de procéder, s'il y avait lieu, à tout paiement même sur le tarmac des aéroports.
6/Au titre du Ministère des Transports
Le Ministre des Transports, en plus de la recherche des avions, a instruit ses services techniques de l'Aviation civile d'examiner, à toute heure, de nuit comme de jour, et même les jours fériés, tous les dossiers des 09 compagnies et d'alléger, dans la mesure où cela ne contrevenait pas aux normes sécuritaires, les procédures d'octroi des lettres de non objection aux compagnies.
Les 14 aéronefs ont tous reçu des lettres de non objection de l'ANAC à l'exception du Boeing 747 présenté par la compagnie Sudan Airways.
Mais pour des raisons liées soit à l'expiration des délais d'obtention des autorisations nécessaires auprès de l'aviation civile saoudienne, soit à leur inscription sur liste noire, soit à la fermeture de l'aéroport de Djeddah, aucune de ces compagnies n'a pu effectuer le transport des pèlerins.
Les détails sur les travaux de l'Avication Civile (ANAC) sont ci-joints en annexe de la présente déclaration.
7/Au titre du Ministère des Affaires Etrangères
Le Ministre des Affaires Etrangères a instruit l 'Ambassadeur de Côte d'Ivoire à Riyad pour engager au nom de l'Etat toute action en vue de trouver des avions et d'obtenir l'extension de l'ouverture de l'aéroport de Djeddah.
Par les bons soins du Ministre de l'Economie, la somme de deux millions de rials soit deux cent quatre-vingt millions (280.000.000) de FCFA lui a été transférée en vue du paiement de la caution garantie des avions pour le compte de la Côte d'Ivoire.
En dépit des efforts qu'il a déployés pour sauver le Hadj 2006 bis, l'Ambassadeur HAMZA Salah, vient de confirmer que l'aéroport de Djeddah fermé depuis le lundi 25 décembre 2006, n'a pas été ré ouvert à titre exceptionnel pour permettre aux pèlerins ivoiriens de se rendre à la Mecque.
LEÇONS A TIRER DE CET ECHEC DES DEPARTS
L'expérience capitalisée en matière d'organisation du pèlerinage à la Mecque permet au Ministre de l'Administration du Territoire d'affirmer que, si à un mois des départs à la Mecque, les formalités relatives au transport aérien ne sont pas achevées, il est clair que l'on s'achemine vers une zone de turbulence ou d'incertitude. Cela a malheureusement été le cas, de manière régulière, de la Côte d'Ivoire depuis 3 ans. L'absence d'un transporteur à 10 jours des départs pour des raisons de tergiversations financières, ne pouvait avoir pour résultat que cette situation dramatique.
L'Ambassade d'Arabie Saoudite en Côte d'Ivoire a officiellement indiqué à notre pays que depuis plus de trois mois, notre représentation consulaire a été informée des procédures à remplir mais que rien n'a été fait dans le sens de leur respect.
Il importe de préciser que l'année dernière, alors que 12.000 Nigérians et 500 Béninois s'étaient vus refusés l'entrée en Arabie saoudite, la Côte d'Ivoire avait bénéficié d'une mesure exceptionnelle. Mais, cette année, les autorités saoudiennes n'ont pas cédé à notre sollicitation.
Le Chef de l'Etat et le Premier Ministre, comme ils l'ont été tout au long du processus de sauvetage du Hadj, se tiennent aux côtés de la communauté musulmane et des pèlerins frustrés devant ce drame national et compatissent à leur profonde désolation.
Ils les invitent à joindre, dans une ferveur religieuse, leurs prières à celles des 400 qui ont pu partir, pour le retour de la paix en Côte d'Ivoire.
Les responsabilités étant clairement identifiées par rapport à cette situation inqualifiable, le Président de la République, le Premier Ministre et le Gouvernement entendent prendre leur responsabilité régalienne quant à l'organisation du pèlerinage à l'avenir. En attendant, le représentant de la compagnie Future Airlines en contrat avec l'Etat de Côte d'Ivoire a été mis aux arrêts ce jour 27 décembre 2006 jusqu'à remboursement de la somme de cinq cent millions (500.000.000) de FCFA perçue par ses partenaires saoudiens.