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Les aveux de l'imam Idriss Koudouss
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- Title
- Les aveux de l'imam Idriss Koudouss
- Creator
- Boga Sivori
- Publisher
- Notre Voie
- Date
- April 23, 2005
- Abstract
- Au cours de la rencontre du chef de l'Etat avec les confessions religieuses, mercredi dernier, l'imam Idriss Koudouss, notoirement connu comme étant le relais par lequel Alassane Dramane Ouattara tente de prendre les musulmans ivoiriens en otage, a fait deux aveux importants par la voie de son porte-parole.
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0006664
- content
-
Au cours de la rencontre du chef de l'Etat avec les confessions religieuses, mercredi dernier, l'imam Idriss Koudouss, notoirement connu comme étant le relais par lequel Alassane Dramane Ouattara tente de prendre les musulmans ivoiriens en otage, a fait deux aveux importants par la voie de son porte-parole.
Il a publiquement avoué qu'il soutient la rébellion et en a donné la raison. "Dès les premiers jours, nous avions dit que la Constitution contenait un article qui était source de conflit. Nous n'avions pas été écoutés. Aujourd'hui, les faits nous donnent raison", a affirmé le porte-parole de Koudouss.
L'article dont il s'agit est l'article 35 de la Constitution pour lequel les rebelles disent avoir pris les armes.
Aujourd'hui, la communauté internationale demande à la Côte d'Ivoire de contourner cet article pour permettre à Dramane Ouattara d'être candidat à l'élection présidentielle d'octobre 2005. Le paradoxe dans cette affaire est que Ouattara, pour qui l'imam Idriss Koudouss s'est engagé, disait lui-même en son temps qu'il n'était pas concerné par l'article 35 de la Constitution au point qu'il avait appelé à voter "oui" au référendum sur la Constitution.
Les propos du porte-parole de Koudouss contiennent un autre aveu de taille. Le président du Conseil national islamique (CNI) Koudouss reconnaît enfin que Dramane Ouattara n'est pas ivoirien. En effet, l'article 35 de la Constitution stipule que, pour être candidat à la présidentielle, il faut être "ivoirien de père et de mère eux-mêmes ivoiriens d'origine" et il faut "ne s'être pas prévalu d'une autre nationalité".
En soutenant que cet article barre la route à la candidature de Ouattara, Idriss Koudouss affirme implicitement que son poulain n'est pas ivoirien. Du moins au sens de l'article 35 de la constitution. Koudouss le confirme d'ailleurs en demandant au président Gbagbo d'être cette femme qui, pour éviter que son fils meurt, avait voulu qu'on le remette à sa rivale avec qui elle le disputait.
En effet, la Bible et le Coran disent que deux rivales se disputaient un bébé. Chacune disait que le bébé lui appartenait. Les deux femmes sont alors conduites devant le roi Salomon. N'arrivant pas à départager les deux femmes, le roi Salomon propose de couper l'enfant en deux pour que chaque femme ait un morceau. Au moment où l'on s'apprêtait à couper l'enfant en deux, l'une des femmes prise de remords demande au roi de surseoir à cette solution et de remettre l'enfant à sa rivale pour préserver la vie au môme. L'autre femme, par contre, insistait pour que l'enfant soit désarticulé. Le roi conclut alors que l'enfant doit revenir à la femme qui refuse qu'on le coupe en deux. Parce qu'aucune femme ne peut accepter que son fils soit tué quelles qu'en soient les raisons.
L'imam Idriss Koudouss demande au chef de l'Etat d'être cette femme qui avait refusé que son fils soit coupé en deux pour lui préserver la vie. Par cet exemple, Koudouss insinue clairement que c'est Gbagbo qui est le vrai fils de la Côte d'Ivoire. Par conséquent, c'est à lui qu'il revient de préserver ce pays de toute déchirure. En revanche, toujours dans l'entendement de l'imam Koudouss, Ouattara qui n'est pas ivoirien, à l'image de cette femme qui voulait qu'on coupe l'enfant en deux, n'a rien à perdre si la Côte d'Ivoire sombre dans l'abîme.
Pour Idriss Koudouss, il faut donc laisser Dramane Ouattara être candidat pour éviter la catastrophe à la Côte d'Ivoire. Mais, en sa qualité d'imam, il sait très bien que l'enfant que se disputaient les deux femmes est revenu à sa vraie mère, c'est-à-dire à celle qui avait refusé qu'on le coupe en deux. De même, bien que la candidature de Ouattara soit admise, la Côte d'Ivoire ne tombera pas aux mains de l'étranger. Elle reviendra à qui de droit. C'est-à-dire au vrai fils du pays qu'est Laurent Gbagbo.