Article
Modernisation du système sanitaire béninois : 15 milliards F CFA pour la construction de l'Hôpital de la Mère et de l'Enfant de Porto-Novo
- Title
- Modernisation du système sanitaire béninois : 15 milliards F CFA pour la construction de l'Hôpital de la Mère et de l'Enfant de Porto-Novo
- Type
- Article de presse
- Creator
- Gnona Afangbedji
- Publisher
-
La Nation
- Date
- November 13, 2014
- DescriptionAI
- La visite du président béninois Boni Yayi au Qatar a généré d'importantes retombées pour le Bénin, notamment l'obtention d'un financement de 15 milliards F CFA sous forme de prêt sans intérêt pour la construction de l'Hôpital de la Mère et de l'Enfant à Porto-Novo. Des discussions ont également avancé sur la fourniture de gaz pour la centrale de Maria-Gléta et le financement du développement agricole. Deux accords ont été signés concernant le transport aérien et le jumelage de villes, et des investisseurs qataris ont manifesté leur intérêt pour le secteur énergétique béninois.
- pages
- 1
- 6
- 7
- number of pages
- 3
- Language
- Français
- Source
-
La Nation
- Contributor
-
Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0006514
- content
-
Retombées de la visite du chef de l'État au Qatar
15 milliards F CFA pour la construction d'un hôpital à Porto-Novo
Le voyage du président de la République, du 11 au 12 novembre à Doha au Qatar, annonce des retombées positives pour le Bénin. Ses discussions avec les plus hautes autorités de l'Émirat lui ont permis d'obtenir du financement, notamment pour la construction de l'Hôpital de la Mère et de l'Enfant de Porto-Novo.
- Par Gnona AFANGBEDJI, Envoyé spécial à Doha
Le séjour du président de la République a tenu toutes ses promesses. Les autorités qataries ont mis les petits plats dans les grands pour réserver un accueil digne du nom à Boni Yayi, signe que les relations entre les deux pays sont toujours au beau fixe. Hier, à son arrivée au palais royal de Doha, le chef de l'État a été reçu, avec les honneurs militaires, par son Altesse, Cheik Tamin Bin Hamad Al Thani, venu au trône en juin 2013, pour pérenniser le pouvoir de la famille Al Thani.
Pour Boni Yayi, attirer le Qatar vers son pays va donc de soi, d'autant qu'il s'est toujours engagé à promouvoir le Bénin auprès des puissances émergentes. S'il défend le partenariat public-privé lors de son séjour qatari, le président de la République est conscient qu'il revient aux autorités des deux pays de fixer le cadre juridique et institutionnel adéquat. Ainsi, deux importants accords ont été signés en présence de l'Émir du Qatar. Le premier porte sur la promotion du transport aérien et le second sur un projet de jumelage entre les villes de Wakra et de Djougou. D'autres accords sont tout aussi en négociation et concernent notamment la promotion et la protection réciproque des investissements, la coopération économique, commerciale et technique, la double imposition et la main-d'œuvre.
Vers une nouvelle dynamique !
L'axe de coopération Cotonou-Doha prend donc une nouvelle tournure, au regard des retombées du voyage présidentiel. Le tête-à-tête entre le président de la République et Cheik Tamin Bin Hamad Al Thani a sans doute permis à Boni Yayi de faire avancer les discussions sur certains projets de développement sur lesquels le Bénin attend des engagements fermes de Doha. Primo, la construction de l'Hôpital de la Mère et de l'Enfant de Porto-Novo, dont la requête de financement avait été introduite aux autorités du Qatar. Les études de faisabilité sont terminées et le démarrage des travaux est attendu sous peu. « Nous avons mis l'accent sur le fait que la construction de cet hôpital de référence est importante pour notre système sanitaire dans la région de Porto-Novo si nous voulons vraiment impacter la mortalité maternelle et infantile. Nous avons gagné la construction de cet hôpital », confie Dorothée Kindé Gazard, ministre de la Santé, membre de la délégation présidentielle. « L'Émir a confirmé l'engagement du Qatar à apporter son financement pour la construction de l'hôpital dans le cadre d'un partenariat où l'Émirat va investir pour la construction et l'équipement. Incessamment, une mission qatarie doit venir au Bénin pour discuter des modalités pratiques de mise en œuvre du projet. Des instructions ont été données aux ministres des Affaires étrangères des deux pays pour finaliser ce dossier le plus tôt possible », enchaîne Nassirou Bako-Arifari, ministre des Affaires étrangères. Le montant global du financement est de 15 milliards de francs CFA, obtenu sous la forme d'un prêt sans intérêt. La gestion de l'hôpital sera confiée aux Turcs. Toujours dans le domaine sanitaire, l'ambassadeur du Bénin au Koweït, de passage à Doha, a annoncé la décision de l'Émirat du Koweït de financer la construction de l'hôpital de zone de Tchaourou pour un montant de 12 milliards de francs CFA. « Une délégation du Koweït est attendue au Bénin pour évaluer le coût qui pourrait être revu à la hausse », renchérit Dorothée Kindé Gazard.
Secundo, le Bénin attend également du Qatar son accompagnement dans la fourniture du gaz pour alimenter la centrale électrique de Maria-Gléta. Il n'est un secret pour personne que l'alimentation de cette centrale de 80 MW au JET A revient excessivement cher à l'État béninois, qui recherche toujours des sources d'approvisionnement en gaz naturel pour alléger la facture et garantir la disponibilité de l'énergie aux consommateurs. Le gaz en provenance du Qatar sera donc d'un grand secours. Un accord de livraison de ce produit devrait même permettre au pays de faciliter la mise en place de nouvelles centrales que projette le gouvernement pour réduire le déficit énergétique du Bénin, l'ambition étant de disposer d'une puissance installée de 1500 MW à l'horizon 2016.
La question agricole tient à cœur au président de la République, en l'occurrence la mise en valeur des vallées de l'Ouémé et du Niger. Il se pose alors la fâcheuse équation du financement des petits agriculteurs. Du coup, dans la perspective de création du Fonds de développement agricole, le gouvernement mobilise la monarchie qatarie aux fins de contribuer aux ressources de l'institution, via le Fonds d'investissement du Qatar.
Ouvrir une ligne aérienne !
L'économie qatarie se positionne aujourd'hui comme une des plus dynamiques de ces dix dernières années avec une croissance annuelle de plus de 15%, portée par la hausse de la production de gaz naturel liquéfié, premier producteur mondial avec une capacité de 77 millions de tonnes. Le pays dispose de la troisième réserve mondiale de gaz, derrière la Russie et le Canada. S'il continue toujours d'afficher une forte dépendance vis-à-vis du gaz et du pétrole, le Qatar est néanmoins entré dans une nouvelle phase de son développement économique, avec à clé un vaste programme de diversification. Ce programme repose sur quatre piliers : la création de pôles autour de l'économie de la connaissance, le développement d'un hub aéroportuaire, la construction d'un centre financier sur le modèle de Dubaï ainsi que le développement d'une filière tourisme, avec en ligne de mire l'organisation de la Coupe du monde de football en 2022.
Les échanges, dit-il, ont permis d'envisager la possibilité de faire du Bénin un hub de départ pour relier l'Amérique latine, en particulier le Brésil. « La visite, quoi que brève, a été véritablement enrichissante, en termes d'échanges et d'opportunités. Il reste à ce que les deux parties poursuivent la finalisation de chantiers qui ont été ouverts », conclut le ministre des Affaires étrangères.
À l'instar de ce qu'il a obtenu des autorités turques, le président de la République s'emploie également pour l'ouverture d'une voie de desserte de Qatar Airways à Cotonou, offrant du coup aux voyageurs la possibilité de disposer d'une compagnie pouvant assurer la liaison directe vers le Moyen-Orient. « L'accord que nous avons obtenu permettra à Qatar Airways d'engager les formalités nécessaires pour desservir le Bénin et la sous-région », indique le ministre Bako.
Des investisseurs qataris reçus par Boni Yayi
Les questions d'investissements ont occupé une bonne partie de l'agenda du président de la République à Doha. En dehors de la rencontre qu'il a eue avec les hommes d'affaires de l'Émirat et les autorités au plus haut niveau, Boni Yayi s'est également entretenu de façon individuelle avec certains investisseurs potentiels. Dans la matinée d'hier, il a reçu à son hôtel le président de l'Autorité d'investissement du Qatar, qui gère l'un des fonds souverains les plus importants au monde. Son portefeuille, estimé à 115 milliards de dollars, mobilisé à partir de la rente gazière et pétrolière, permet aujourd'hui au Qatar d'investir dans plusieurs régions du monde. Le gouvernement entend donc négocier avec les autorités qataries afin que le Fonds l'appuie dans la mise en place de la Banque de développement agricole. Le chef de l'État a aussi eu des échanges avec Fahad Mohamadi, président directeur général de Nebras Power, un géant groupe qui gère un pool énergétique de 8000 MW au Qatar. « Nous sommes intéressés par l'investissement dans le secteur énergétique au Bénin. Nous pouvons être présents chez vous dans un avenir proche car nous voulons contribuer à régler les difficultés énergétiques du Bénin », souligne-t-il, annonçant sa venue au Bénin dans les tout prochains jours. Toujours dans le secteur énergétique, Boni Yayi a échangé avec Sanjeev Patel, directeur général de AF Power Consultancy Services, également intéressé par le secteur énergétique béninois.
La visite du président Boni Yayi à Doha en images
Le chef de l'État effectuant une revue de troupe
Le président de la République et la Première Dame à leur descente d'avion à Doha
Boni Yayi reçu hier à son arrivée au Palais royal par l'Émir du Qatar, son Altesse Cheik Tamin Bin Hamad Al Thani
Deux accords de coopération ont sanctionné le séjour du chef de l'État à Doha
Tête-à-tête entre Boni Yayi et l'Émir du Qatar, Cheik Tamin Bin Hamad Al Thani
Le PDG du Groupe Nebras Power, Fahad Al Mohamadi, en audience à l'hôtel du chef de l'État
Le président de la République à l'issue d'une séance de travail avec les hommes d'affaires qataris
Les honneurs militaires au Palais royal de Doha
Photos : Jules AMOUZOUNVI