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Village de Ouarégou : affrontements entre Sunnite et Tidjania
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- Title
- Village de Ouarégou : affrontements entre Sunnite et Tidjania
- Creator
- Bougnan Naon
- Publisher
- Sidwaya
- Date
- March 12, 2015
- Abstract
- Ouarégou, est un village situé dans la commune rurale de Béguédo, à environ 30 km du chef-lieu de la province du Boulgou, Tenkodogo. Depuis quelques semaines, une crise oppose les musulmans de la confrérie Tidjania et ceux du mouvement sunnite (Wahabia). Le mercredi 4 mars 2015, cette situation a dégénéré en véritables affrontements entre ces deux confréries, faisant de nombreux blessés et d'importants dégâts matériels.
- Spatial Coverage
- Tenkodogo
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0001278
- content
-
Ouarégou, est un village situé dans la commune rurale de Béguédo, à environ 30 km du chef-lieu de la province du Boulgou, Tenkodogo. Depuis quelques semaines, une crise oppose les musulmans de la confrérie Tidjania et ceux du mouvement sunnite (Wahabia). Le mercredi 4 mars 2015, cette situation a dégénéré en véritables affrontements entre ces deux confréries, faisant de nombreux blessés et d'importants dégâts matériels.
La mosquée de la confrérie sunnite et des stocks de vivres brûlés, des maisons détruites, des visages de victimes scotchés avec du sparadrap. Tels sont les stigmates des violences qui ont secoué le village de Ouarégou, situé dans la commune rurale de Béguédo, à notre arrivée sur les lieux.
Malgré la peur qui se lit toujours sur les visages, l'élève Abdoul Karim Bancé, l'une des victimes tente de donner quelques explications : «Depuis le lundi 2 mars 2015, nous sommes enfermés dans nos maisons. Nous n'avons ni nourriture, ni de l'eau à boire. Nous ne pouvons même pas sortir de nos maisons.
Je ne peux plus partir à l'école. Les Tidjania interdisent à tout musulman du mouvement sunnite de prier dans le village», confie-t-il tristement. Au dehors, ce sont ses coreligionnaires qui s'affairent à retirer les habits, les ustensiles de cuisine et bien d'autres matériels domestiques qui ont été jetés dans des puits.
Estimé à une trentaine d'adeptes, selon les témoignages recueillis, le sunnisme est une confrérie nouvellement arrivée dans le village. Mais certains Tidjania ne voient pas cela de bon œil.
Selon Boureima Bancé du mouvement sunnite, leurs détracteurs ne veulent voir que des musulmans Tidjania prier dans le village. «Ils disent que, si nous n'allons pas prier avec eux, de nous enfermer dans nos maisons pour le faire», déplore-t-il.
Convoqués à la gendarmerie, suite à une plainte pour coups et blessures portés sur la communauté sunnite, les Tidjania ont été sommés de rembourser les frais médicaux aux blessés de la confrérie sunnite. Il leur a été notifié de laisser les musulmans sunnites faire leur prière, étant entendu qu'ils sont d'une même famille et de la même communauté musulmane.
Et la gendarmerie de leur faire comprendre qu'on ne doit pas empêcher quelqu'un de prier Dieu. De retour au village, les Tidjania sont revenus à la charge en faisant savoir qu'aucune autre communauté musulmane, notamment le mouvement sunnite ne doit prier dans le village.
Quelques jours après, les deux parties se sont retrouvées à la préfecture, sur convocation de la communauté musulmane Tidjania, en présence de la police et de la gendarmerie.
Le préfet de Béguédo et les forces de l'ordre présentes à la rencontre ont entamé une médiation en vue de réconcilier les deux protagonistes, en les invitant à la cohésion sociale et à la paix. Interrogé, le Directeur régional de la police nationale (DRPN) du Centre-Est, le commissaire Elvis Compaoré explique: «C'est un dossier que j'ai pris en cours. J'ai pris service le 21 janvier dernier.
Quelques jours après ma prise de service, j'ai été approché par le commissaire de police du district de Béguédo sur cette situation. Il me disait qu'il y avait un litige entre des frères musulmans du mouvement tidjania contre ceux du mouvement sunnite.
Les Tidjania qui s'opposent catégoriquement à l'existence et à l'installation des sunnites dans leur village même étant des membres d'une même famille et d'une même communauté.
Je ne sais pas exactement comment cette affaire a commencé, mais toujours est-il que les musulmans tidjania sont allés mettre le feu aux maisons des sunnites, et ensuite à leur lieu de culte». Excédé par cette situation, le commissaire du district de Béguédo a informé le procureur du Faso, près le Tribunal de grande instance (TGI) de Tenkodogo.
Après avoir entendu les mises en cause, le procureur a saisi le juge d'instruction et 9 personnes reconnues comme les principaux meneurs de troubles ont été convoqués pour une audition.
Au regard de la gravité des faits reprochés à ces 9 personnes, elles ont été incarcérées à la Maison d'arrêt et de correction de Tenkodogo (MACT). L'incarcération de ces 9 hommes a remonté les femmes tidjania.
Car, à écouter leur porte-parole, Zenabou Bancé, elles comptent se battre et rejoindre leurs maris et leurs enfants en prison, s'il le faut. Et ce, tant que ces derniers ne sont pas libérés.
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