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Ramadan : l'éthique de la rupture commune
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- Title
- Ramadan : l'éthique de la rupture commune
- Creator
- Abdel Aziz Nabaloum
- Publisher
- Sidwaya
- Date
- July 14, 2014
- Abstract
- Le jeûne du mois de Ramadan bat son plein. C'est le mois par excellence de remise de péchés, le meilleur de tous les mois de l'année. Et naturellement, les activités spirituelles de bon nombre de musulmans connaissent un rythme particulier.
- Spatial Coverage
- Ouagadougou
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0001232
- content
-
Le jeûne du mois de Ramadan bat son plein. C'est le mois par excellence de remise de péchés, le meilleur de tous les mois de l'année. Et naturellement, les activités spirituelles de bon nombre de musulmans connaissent un rythme particulier.
C'est dommage de le constater, mais c'est dans ce mois que beaucoup de gens se rappellent qu'ils ont un devoir vis-à-vis de Dieu. Le mois de Ramadan, c'est également le mois où l'on fait preuve de plus de générosité et de solidarité avec les autres.
Toute bonne conduite et tout bon comportement étant multipliés en termes de bénédiction, les gens s'appliquent exceptionnellement, qui par conviction, qui par effet de mode ou encore par imitation, afin de récolter le maximum de récompenses.
Abû Huraïra rapporte que le Prophète (SAW) a dit: « Allah (U) dit : «Le fils d'Adam aura pour ses bonnes œuvres une récompense qui en vaut dix et pouvant aller jusqu'à sept cents fois plus, à part le jeûne qui est à Moi(Dieu), et dont la récompense M'appartient.
Le jeûneur a délaissé pour Moi plaisir, nourriture, et boisson. Le jeûneur a deux joies : la joie de rompre son jeûne et la joie de rencontrer son Seigneur. L'haleine d'un jeûneur est meilleure auprès d'Allah que l'odeur du musc».
Allah a donc fait exception du jeûne concernant les actions dont la récompense est multipliée : chaque œuvre est multipliée par dix et peut augmenter sept cents fois plus à l'exception du jeûne dont l'ampleur de la récompense n'est pas contenue dans ce nombre. Allah le Très Haut n'a toutefois fixé aucune limite à l'énorme récompense qu'il a réservée à cette adoration.
Nous nous intéressons ici aux ruptures communes qu'organisent aussi bien les structures associatives que des particuliers.
La rupture commune qui consiste à inviter des jeûneurs à partager un repas ou toute autre chose licite, pendant la rupture du jeûne, est un acte hautement récompensé, où celui qui offre à manger ou à boire obtient autant de récompenses que les jeuneurs qui rompent leur jeûne, sans pour autant diminuer les bénédictions de ces derniers.
Zeyd Ibn Khâled Al-Jouhani rapporte à ce propos, que le Prophète (Paix et salut sur lui) a dit : «Celui qui assure à un jeûneur son repas de rupture du jeûne, a le même salaire que lui sans toutefois rien diminuer du salaire du jeûneur». (At-Tirmidhi).
Si, dans le principe et parfois dans le contenu, les ruptures communes sont une bonne chose et sont à encourager, la forme de nombre d'entre elles laisse à désirer. En effet, les ruptures communes s'apparentent pour certaines à bien des égards, aux réceptions mondaines discriminatoires.
Elles sont devenues des occasions où des gens d'une certaine classe sociale s'invitent et se retrouvent entre eux pour bambocher. Finalement, l'on a l'impression que ce qui est entendu comme une œuvre spirituelle est dénué de son vrai sens pour ne devenir qu'un simple banquet excluant d'office les pauvres.
Selon Abou Hourayra, le Prophète (SAW) a dit : «Le pire des mangers est celui du festin auquel on invite les riches à l'exception des pauvres».
L'on se demande alors si le but réel de ces nombreuses ruptures communes trouve ses conditions de réalisation ?
Rien n'est moins sûr. Il convient alors de revoir non seulement les intentions qui dictent ces ruptures communes d'un autre genre, mais aussi et surtout prendre toutes les dispositions à ce qu'elles répondent aux normes établies d'une rupture de jeûne acceptée par Dieu.
Donc encore une fois, revoyons nos intentions et faisons le choix de nos invités en prenant aussi en compte les pauvres parmi eux. C'est d'ailleurs cette dernière catégorie de personnes qui en ont le plus besoin.
Les bonnes volontés pourront apporter leurs contributions aux structures associatives crédibles pour l'organisation des ruptures collectives de jeûne au profit des personnes démunies, les malades et celles en privation de liberté, tels que les pensionnaires des établissements carcéraux.