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A Bobo, le mouton est là, mais l'argent fait défaut
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- Title
- A Bobo, le mouton est là, mais l'argent fait défaut
- Creator
- Rabalyan Paul Ouédraogo
- Publisher
- Sidwaya
- Date
- November 4, 2011
- Abstract
- La fête de Tabaski ou l'Aïd-el-kébir, c'est le dimanche 6 novembre 2011. En prélude à cet événement, les fidèles musulmans se préparent au rituel, celui du sacrifice du mouton. Mais cette année, la vie chère laisse plus d'un perplexe : constat ce jeudi 3 novembre 2011 à Bobo-Dioulasso.
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0001139
- content
-
La fête de Tabaski ou l'Aïd-el-kébir, c'est le dimanche 6 novembre 2011. En prélude à cet événement, les fidèles musulmans se préparent au rituel, celui du sacrifice du mouton. Mais cette année, la vie chère laisse plus d'un perplexe : constat ce jeudi 3 novembre 2011 à Bobo-Dioulasso.
A quelques jours de la fête de Tabaski, on aperçoit sur certaines artères de la ville Bobo-Dioulasso des troupeaux de moutons guidés par des bergers de circonstance. Aux feux tricolores, à proximité des grandes voies, le capriné à laine, cornes enroulées et longues oreilles tombantes, est présent. A l'abattoir situé au quartier Niénéta, le grand espace est occupé par cet animal. Les vendeurs ne cessent de héler les clients, les invitant à s'approcher pour voir ce qu'ils proposent.
Mais, les prix sont-ils à la portée de la bourse de tout le monde ? Pour Alassane Tougma, vendeur de moutons, les prix sont abordables. Cependant, il a constaté que le marché est morose : « les gens n'ont pas d'argent ». Chez lui, le plus gros mouton est vendu à 300 000 F CFA. Chez les autres vendeurs, les prix varient entre 30 000 F CFA et 125 000 F CFA.
Joseph Compaoré, quant à lui, justifie la morosité du marché par la crainte des clients : « Les gens ont peur d'acheter les moutons tout de suite, parce qu'ils craignent d'être victimes de vol ». Présent depuis dix jours sur ce lieu, il dit avoir vendu environ trente-six têtes, les prix variant entre 50 000 et 120 000 F CFA. Si Joseph Compaoré peut se réjouir tout de même, ce n'est pas le cas de Baba Omar, un client qui n'a pas pu s'acheter un capriné.
« C'est cher. Déjà que l'année passée, la fête n'était pas intéressante. Je ne sais pas comment elle sera cette année ! Nous remettons tout dans la main de Dieu », a-t-il déclaré, l'air mélancolique. Contrairement à lui, Kingué Traoré a apprécié le prix des moutons par rapport à l'année dernière. Il dit avoir acheté un bélier à 60 000 F CFA. Parmi les vendeurs de moutons, il y a ceux venus de Ouahigouya.
Pour ces derniers, le marché reste décevant. Salam Bélem et ses compagnons ne pensent pas réaliser des bénéfices. « Nous avons acheté les animaux à 75 000 F CFA, le transport a coûté 2 500 par mouton. Ici nous avons loué un enclos, qui coûte 25 F CFA par mouton.
Les clients nous proposent 50 000 F CFA pour chacun de ces animaux », a-t-il expliqué. Visiblement, le marché ne répond pas à leur attente, eux qui sont dans la cité de Sya il y a dix jours de cela. Néanmoins, Bélem semble comprendre les clients.
« Cette année, la pluie a été capricieuse. Les gens ont peut-être peur, parce qu'il y a une famine à l'horizon », a-t-il indiqué. Sur cent moutons qu'ils ont convoyés, seulement dix ont été achetés. En plus, la crainte des voleurs les a empêchés de dormir, surtout après le vol de deux de leurs béliers.
Sur l'aire de vente, une autre activité s'est développée, celle de la vente des cordes. De petits garçons et de petites filles proposent sur place les cordes aux acheteurs de moutons à 75 F CFA l'unité de 1,5 m. Du mercredi à jeudi, Aboubacar dit avoir encaissé 1 500 F CFA. Il prend ces cordes à 50 F CFA au marché.
Mais c'est Kadi qui semble avoir fait mieux : rouleau de cordes sur sa tête, elle a vendu pour 3 500 F CFA dans le même espace de temps que Aboubacar. C'est peut-être parce qu'elle vend ses cordes à 50 F CFA, au même prix que sur la place du marché. La fête de l'Aïd-el-Kébir, c'est aussi les parures pour les femmes.
Avant ce jour, elles vont dans les salons de coiffure pour se faire belles. Dans le salon « Classe coiffure », le rang est long. Assises sur des bancs, chacune attend son tour. Pour Mariam, la vie chère est aussi passée par les porte-monnaie des femmes. Ces filles chez elle ce jour, ne sont pas toutes des clientes. Parmi elles, il y a des amies et des connaissances, a-t-elle laissé entendre.