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Title
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Mohammad Kindo : "Laylatoul kadr, une miséricorde de Dieu aux hommes"
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Date
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August 2, 2013
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Abstract
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Le mois de ramadan est à son point culminant. Les musulmans veillent au grain dans les mosquées pour la recherche de laylatoul kadr, la Nuit du destin ; chose qui ne se fait que dans le mois de ramadan.
C'est dans ce sens que l'équipe de Sidwaya a rencontré l'imam Docteur Mohammad Kindo, président du Conseil des Ulémas du mouvement sunnite au Burkina Faso pour en connaître les spécificités dudit mois.
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Rights
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Identifier
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iwac-article-0001016
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content
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Le mois de ramadan est à son point culminant. Les musulmans veillent au grain dans les mosquées pour la recherche de laylatoul kadr, la Nuit du destin ; chose qui ne se fait que dans le mois de ramadan.
C'est dans ce sens que l'équipe de Sidwaya a rencontré l'imam Docteur Mohammad Kindo, président du Conseil des Ulémas du mouvement sunnite au Burkina Faso pour en connaître les spécificités dudit mois.
Le mois de ramadan est un grand mois pour les musulmans. Quelle est sa particularité par rapport aux autres mois ?
Le mois de ramadan est un grand mois pour les musulmans et il est bien différent des autres mois. Nous savons que tous les mois appartiennent à Allah et il a choisi parmi les 12 mois de l'année, celui qu'il veut et a demandé de l'honorer, de le bénir pour que les bienfaits dans ce mois-ci, soient plus valorisés que les autres.
C'est le choix de Dieu, tout comme il choisit ceux qu'il veut parmi les êtres humains et les privilégient par rapport à d'autres. Il en fait de même des époques. En Islam, le mois de ramadan est le plus coté par rapport aux autres mois.
Les raisons de ce privilège sont d'abord que les premières révélations du Coran au prophète Mahomet ont eu lieu pendant le mois de ramadan.
Ensuite, Dieu a recommandé l'abstention de manger, de boire et d'avoir des rapports sexuels toute la journée durant ce mois, avec pour objectif principal, que les hommes se rapprochent plus de lui en abandonnant les plaisirs charnels.
C'est uniquement en ce mois que le jeûne est obligatoire et cela constitue un autre point de différenciation par rapport aux autres mois. En outre, Allah a fait qu'il y a une nuit dans le mois de ramadan qui est meilleure que toutes les autres de l'année, celle appelée laylatoul kadr.
L'adoration faite cette nuit auprès de Dieu est équivalente à 83 ans d'adoration (soit environ 30 000 nuits). C'est tout cela qui particularise le mois de ramadan.
C'est un mois où de nombreux musulmans profitent accomplir la Zakat qui est le 3e pilier de l'Islam. Quel commentaire en faites-vous ?
La remarque est juste, nombreux sont les musulmans qui prélèvent leur zakat ou aumône légale dans ce mois, mais je pense qu'il est bon qu'on se rappelle un peu les prescriptions religieuses sur le sujet parce qu'en Islam, la religion du prophète, la zakat n'a pas de mois. On prélève la zakat sur des biens qui ont une année d'existence.
En exemple, de janvier à janvier, de mai à mai et ainsi de suite. Nous savons que tout le monde ne peut pas avoir les biens, les richesses au même moment pour vouloir prélever la zakat à la même période, précisément au mois de ramadan.
Chacun doit prélever sa zakat lorsque ses richesses auront atteint un an, quel qu'en soit le mois. Certaines personnes pensent que comme la récompense des bienfaits est multipliée pendant le ramadan, la valeur de leur zakat aussi le sera mais non ; la zakat est aussi un pilier de l'Islam au même titre que le jeûne de ramadan.
A tout moment que tu l'accomplis, tu as toujours les récompenses qui te sont affectées. Le ramadan veut qu'on fasse du bien, même si ce n'est pas le fait de la zakat.
Voler au secours de celui qui est dans le besoin en lui donnant à manger et faire preuve de gestes aimables est en soi des récompenses. Donc, nous précisons que même si tu prélèves ta zakat en ce mois de ramadan, ce n'est pas mal.
Quels types d'aumônes sont les plus conseillées au cours de ce mois de ramadan ?
Dans ce mois de ramadan, les œuvres obligatoires sont d'abord le jeûne lui-même auquel tous les croyants sont astreints ; par la suite, c'est la prière la nuit, la prière de tarawhi et également, la lecture du Coran, car il est dit que le ramadan est le mois du Coran.
Les musulmans doivent beaucoup lire le Coran et écouter les commentaires ou tafsir qui sont faits dans les mosquées. Ce qu'on peut ajouter, c'est l'entraide entre humains, le soutien des proches parents, des voisins, des vieillards, des orphelins, des veuves, des nécessiteux en un mot.
Le mois de jeûne est en plus, une formation pour le musulman, afin de façonner sa vie, maîtriser sa colère, savoir pardonner, être doux envers les autres, s'éloigner de la mécréance, dans l'objectif d'accroître sa foi pour se rapprocher de son Seigneur.
Pour la fin du ramadan, il est demandé aux croyants de faire une aumône appelée zakat-el fitr. Pouvez-vous nous expliquer ce que c'est ?
La zakat el-fitr est également une prescription de la religion et il est dit dans un hadith du prophète qu'« il est fait obligation pour tout musulman de donner la zakat el-fitr quand le carême tire vers sa fin ; sans distinction d'homme, de femme et d'enfant même s'il n'a pas jeûné ».
C'est à la charge du responsable de la famille de donner sa zakat el-fitr, celui de sa (ses) femme(s) et de ses enfants. Le prélèvement se fait avec ce qu'on appelle le « Shawal » qui, pour lever tout quiproquo, est évalué à trois kilogrammes (3 kg), sinon, c'est deux kilogrammes et plus ;
il est demandé que ce soit des aliments de la localité qu'il faut donner. Au Burkina par exemple, c'est le riz, le mil, le maïs ou le haricot. Ce sont des aliments bien consommés sous les tropiques et qu'il est préférable d'utiliser pour la zakat.
Une zakat qui est offerte aux démunis, à ceux qui n'en ont pas et il faut la donner le jour même de la fête, avant d'aller à la grande place pour la prière de la fête.
En outre, cette zakat peut être donnée à deux jours de la fête si la date de la fête est officiellement donnée. La zakat el filtr est un acte purificateur du jeûne qu'on vient de clôturer, car on ne peut s'empêcher de commettre quelques gaffes au cours des journées de jeûne.
C'est ensuite un moyen de manifester sa compassion aux pauvres, aux personnes dans le besoin afin que tous puissent fêter dans la joie. C'est la raison qui sous-tend le prélèvement de la zakat el fitr avant d'aller à la mosquée ;
et ce n'est pas uniquement l'acte de le prélever qui importe, encore faut-il que les vivres prélevés atteignent la personne à qui on veut les donner. Mais, s'il arrivait que ce soit au retour de la prière de la fête qu'on prélève des vivres pour donner à quelqu'un, certes on aura des bénédictions, mais ce ne sera plus de la zakat el fitr, car son temps est passé.
Y a-t-il des signes qui présagent de l'amélioration de notre foi après le carême ?
Toute chose a des indices et l'objectif du ramadan est l'accroissement de la foi du croyant, de son rapprochement au Seigneur dans sa pratique religieuse. C'est la raison pour laquelle beaucoup d'actes sont posés au cours du mois.
Après le ramadan, si l'on veut savoir que ses œuvres du mois ont eu un écho positif chez Dieu, chacun se connaît et on est à mesure de se rendre compte si notre ardeur à exécuter la prière a augmenté, de même que notre connaissance du Coran, en un mot ressentir l'augmentation de la foi à la fin du mois de jeûne.
Si son amour pour Dieu est plus grand qu'auparavant, idem pour sa religion, en ce moment, on peut être fier de ses œuvres durant le mois de ramadan.
Cependant, l'on peut rencontrer des gens pour qui le jeûne est une habitude, qui accepte délaisser certaines actions non islamiques et dès la fin du ramadan, ils rempilent avec leur quotidien d'avant-ramadan quant au manque de l'exécution de la prière. Dès cet instant alors, cette personne peut se convaincre d'un probable échec du mois de ramadan.
Un mot pour les musulmans en ce ramadan finissant ?
Il est rapporté des dires du prophète que « tout jeûneur, s'il invoque Dieu au moment de sa rupture, sa demande est exaucée » parce qu'il a respecté la loi de Dieu en s'abstenant de manger, de boire et d'avoir des rapports sexuels.
C'est donc une occasion pour les musulmans de se rappeler de faire des invocations pour soi-même, pour sa famille, sa religion et son pays au moment de la rupture du jeûne ; prier pour une meilleure connaissance de la religion musulmane, pour la consolidation de la fraternité au sein des musulmans et de prendre la religion au sérieux. Il serait bon qu'on soit plus tolérant et prêt à pardonner et ainsi, Dieu nous aidera et facilitera pour nous nos activités.
Sidwaya
Frédérick Madore