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Mise en place du Sénat : les musulmans partants, les protestants dans l'expectative
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- Title
- Mise en place du Sénat : les musulmans partants, les protestants dans l'expectative
- Publisher
- Sidwaya
- Date
- September 15, 2013
- Abstract
- Le président du Faso, Blaise Compaoré, a rencontré, le samedi 14 septembre 2013 à sa résidence à Ouagadougou, la Fédération des Eglises et missions évangéliques (FEME) et le présidium de la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB). Les entretiens avec les deux groupes s'inscrivent dans le cadre des concertations sur la mise en place du Sénat.
- Subject
- Blaise Compaoré
- Fédération des Églises et Missions Évangéliques
- Samuel Yaméogo
- Souleymane Compaoré
- Sénat et article 37
- Fédération des Associations Islamiques du Burkina
- Démocratie
- Violence
- Spatial Coverage
- Ouagadougou
- Language
- Français
- Source
- Sidwaya
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0001007
- content
-
Le président du Faso, Blaise Compaoré, a rencontré, le samedi 14 septembre 2013 à sa résidence à Ouagadougou, la Fédération des Eglises et missions évangéliques (FEME) et le présidium de la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB). Les entretiens avec les deux groupes s'inscrivent dans le cadre des concertations sur la mise en place du Sénat.
C'est l'Eglise protestante qui a été la première à être reçue, dans la matinée du 14 septembre 2013, par le chef de l'Etat, Blaise Compaoré. Elle avait à sa tête, le président de la Fédération des Eglises et missions évangéliques (FEME), le Pasteur Samuel Yaméogo. A sa sortie d'audience, celui-ci a soutenu avoir échangé avec le président du Faso, sur la situation nationale, y compris la mise en place du Sénat. En outre, il a fait savoir que la délégation a félicité le président du Faso « pour le temps d'écoute ». « Quand il reçoit les uns et les autres pour comprendre et écouter, nous pensons que cela est une bonne chose », s'est-il réjoui.
En ce qui concerne la mise en place du Sénat, le Pasteur Yaméogo a indiqué que le dialogue doit prévaloir. « Il faut réellement un dialogue, une persuasion. Il faut que les gens soient convaincus du bien-fondé du Sénat, parce que ce qui est important, c'est la paix sociale », a-t-il soutenu. Devant l'insistance des journalistes sur cette question, il a laissé entendre que la position de l'Eglise protestante se trouve dans le rapport d'étape circonstancié sur le processus d'opérationnalisation du Sénat. Et d'inviter tous ceux qui souhaitent avoir la position de la communauté protestante à le consulter. « Nous avons une approche qui consiste à donner nos avis et c'est celui qui les reçoit qui en est propriétaire et qui peut faire la diffusion », a justifié Pasteur Yaméogo.
A la préoccupation de savoir si l'Eglise protestante va être membre de la future chambre, il a affirmé : « Attendez qu'elle se mette en place, nous vous répondrons au moment venu ». Par ailleurs, il a laissé entendre que le président Compaoré ne leur a pas donné l'autorisation de livrer la position de l'Eglise protestante.
Les musulmans en accord avec le Sénat
A la suite de la délégation de la FEME, le chef de l'Etat a échangé, dans l'après-midi, avec le présidium de la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB). Ce que l'on peut retenir de ce face-à-face tient à ceci : les musulmans du Burkina Faso sont pour la mise en place du Sénat. De la position des musulmans sur la mise en place d'une deuxième chambre, le secrétaire général de la FAIB, El Hadj Souleymane Compaoré, a été sans équivoque. « La position des musulmans est connue depuis les assises nationales de 2011. Nous sommes partis au consensus qui créait le Sénat depuis cette date. Maintenant que le président Compaoré a remis le dossier à la forge, les musulmans ont, comme les autres, donné des contributions pour améliorer l'ouvrage pour qu'il satisfasse la majorité des Burkinabè », a-t-il mentionné.
Et El Hadj Compaoré d'ajouter que le débat sur le Sénat est d'ordre politique. « La Fédération des associations islamiques du Burkina n'est pas une organisation politique. Nous n'avons pas vocation à prendre et à partager le pouvoir. Nous ne souhaitons même pas être un contre-pouvoir », a-t-il affirmé. A l'entendre, ce que les musulmans disent à travers le présidium de la FAIB, est que « le débat politique doit rester sain, sans violence et que les gens exercent leur liberté en ayant en tête l'intérêt général de la nation ».
En cela, il a fait savoir qu'il ne faut pas attirer les formations qui ne sont pas "politiciennes" dans le combat politicien. A ceux qui disent que le Sénat est budgétivore, il a répondu : « on a mis 45 milliards en moins de six mois pour organiser les élections et personne n'a rien dit ». Pour lui donc, trois milliards en une année pour l'enracinement des institutions et partant, de la démocratie « est un prix qui ne fait pas peur ». A la remarque d'un journaliste, à savoir que siéger au Sénat c'est faire de la politique, le SG de la FAIB a laissé entendre que les musulmans sont des citoyens qui doivent exercer leur droit : celui de faire de la politique.
« Ce n'est pas interdit à un religieux de faire de la politique. Aussi, la communauté musulmane a participé, de tout temps, à apaiser le climat social lors des tensions. Lorsque vous sortez des solutions qui sont acceptées et que le climat s'apaise, vous êtes de fins politiciens », a-t-il dit. « Ce que nous n'allons pas faire, c'est la politique politicienne. Nous n'allons pas être des combattants alignés derrière des groupes pour des intérêts partisans », a précisé Souleymane Compaoré...
Quid des 500 millions de FCFA reçus du pouvoir pour l'organisation du hadj 2013 et qui pourraient s'apparenter à une contrepartie offerte en échange de son soutien ? A cette question, El Hadj Compaoré a été clair : « Ce n'est pas un secret. C'est une information publique qui est sortie du Conseil des ministres pour dire que l'Etat a contribué à stabiliser le prix du hadj, cette année. En juin 2011, quand on était pour le Sénat, on n'avait pas reçu les 500 millions de FCFA ». Il a exprimé sa gratitude aux pouvoirs publics pour l'attention dont bénéficie la communauté musulmane, qui représente 60% de la population burkinabè.
Nestor BAKI
Sayouba MAMBONE
(Stagiaire)