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Préparatifs de la fête de Tabaski : le coeur n'est pas à la fête à Dédougou
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- Title
- Préparatifs de la fête de Tabaski : le coeur n'est pas à la fête à Dédougou
- Creator
- Kamélé Fayama
- Publisher
- Sidwaya
- Date
- November 4, 2011
- Abstract
- Les musulmans du Burkina vont célébrer la fête de la Tabaski communément appelée « Fête du mouton », le dimanche 6 novembre 2011. A quelques jours de cette grande fête, la clientèle se fait toujours attendre chez les commerçants de bétail à Dédougou, tout comme chez les tailleurs. Une situation qui s'explique par la conjoncture, la mauvaise pluviométrie enregistrée cette année, par endroits du pays et la crise sociale que le pays a traversée.
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0000978
- content
-
Les musulmans du Burkina vont célébrer la fête de la Tabaski communément appelée « Fête du mouton », le dimanche 6 novembre 2011. A quelques jours de cette grande fête, la clientèle se fait toujours attendre chez les commerçants de bétail à Dédougou, tout comme chez les tailleurs. Une situation qui s'explique par la conjoncture, la mauvaise pluviométrie enregistrée cette année, par endroits du pays et la crise sociale que le pays a traversée.
A Dédougou, chef-lieu de la région de la Boucle du Mouhoun, les clients ne se bousculent pas chez les commerçants de bétail et de volaille, à l'occasion de la célébration, dimanche 6 novembre 2011, de la Tabaski ou Aïd el Kébir. « Il est bien vrai que la fête s'annonce, mais nous ne la sentons pas encore au marché », fait remarquer Hamidou Diallo, vendeur de bétail au secteur n°6 de Dédougou.
« Les années antérieures à la même période, nous étions bousculés, mais cette année, c'est tout à fait le contraire », poursuit-il. Moumouni Yiriya, lui aussi vendeur de moutons, confirme les propos de M. Diallo : « Pour l'instant, nous n'avons pas de clientèle.
Les moutons sont trop chers. Par exemple ce mouton que vous voyez, on le propose à 70 000 F CFA ». Même son de cloche chez les vendeurs de gallinacés, qui éprouvent des difficultés à écouler leurs volailles. « La clientèle est rare. L'année dernière, le marché était plus intéressant que cette année », explique Omar Zalé.
La crise se ressent également chez les tailleurs, quand bien même la situation est moins prononcée à leur niveau. « Pour le moment, on ne se plaint pas trop, même s'il faut reconnaître que l'année dernière, on avait beaucoup plus à faire que cette année.
D'habitude, ce sont les tenues d'enfants que je couds beaucoup, mais cette année, il n'y a pas trop de bousculades », reconnaît Ousmane Diarra, tailleur au secteur n°1 de Dédougou. Quant à Koala Moïse de « Prince couture », il s'active à respecter le rendez-vous du peu de clients qu'il a pu avoir.
« Nous n'avons pas assez de clients et nous mettons tout en oeuvre pour ne pas les décevoir », dit-il. Qu'à cela ne tienne, dans la cité de Bankuy, chacun garde espoir que les choses vont s'améliorer d'ici à là. « Nous sommes toujours dans l'attente, tout en espérant que ça va aller.
Néanmoins, nous implorons le Tout Puissant pour que la paix règne dans notre pays, qu'il accorde la santé à tout le monde. Chacun doit fêter en fonction de ses moyens », dit M. Diallo. A la question de savoir pourquoi il y a peu d'engouement cette année pour la célébration de la Tabaski, tout le monde (commerçants comme tailleurs) est unanime à dire que cela est lié à la vie chère, à la rentrée scolaire qui vient de se passer et à la pluviométrie capricieuse, sans oublier la crise inédite que le Faso vient de traverser.
De passage à Dédougou, Ibrahim Sana a estimé que les prix des bêtes y sont accessibles par rapport à la capitale. Il a en donc profité pour acheter deux moutons. « Habituellement, je fais mes achats à Ouagadougou.
Mais comme je suis de passage cette année à Dédougou, j'ai profité pour faire un sondage des prix et j'ai constaté que les animaux sont nettement abordables ici qu'à Ouagadougou. Je viens d'avoir deux moutons à 27 500 F CFA l'unité. Je demande aux commerçants de revoir leur copie, pour permettre à tous les musulmans de se procurer, ne serait-ce qu'un petit mouton pour sacrifier au rituel », exhorte M. Sana.
Au regard de toutes ces difficultés, l'imam de la grande mosquée de Dédougou, Almami Traoré, invite les fidèles musulmans à fêter avec modestie. « C'est une fête à laquelle on tue beaucoup de moutons, mais ce n'est pas une obligation, si les moyens ne le permettent pas », a-t-il déclaré.
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