Article
L'homme d'affaire burkinabè El Hadj Oumarou Kanazoé est mort
- Title
- L'homme d'affaire burkinabè El Hadj Oumarou Kanazoé est mort
- Creator
- Raphaël Kafando
- Publisher
- Sidwaya
- Date
- October 19, 2011
- Abstract
- La triste nouvelle est tombée, ce matin 19 octobre 2011. Oumarou Kanazoé, cet autodidacte devenu un des hommes les plus riches du Burkina n'est plus.
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0000974
- content
-
La triste nouvelle est tombée, ce matin 19 octobre 2011. Oumarou Kanazoé, cet autodidacte devenu un des hommes les plus riches du Burkina n'est plus.
Né vers 1925 à Kologkom, un village de Yargho, dans la province du Passoré, quatre épouses, une trentaine d'enfants, c'est ce jour 19 octobre 2011 que le patriarche et richissime homme d'affaire a tiré sa révérence. On le savait très malade, mais l'espoir de le voir revenir sur la scène publique s'est désormais éteint ce matin. Oumarou Kanazoé est « une succès story » du Burkina Faso. Ce milliardaire, sans grande instruction scolaire, très tôt orphelin de père et fils unique de sa mère, serait parti de rien. Lors d'une interview accordée à l'Observateur paalga en 2010, il confiait ceci : « A 6 ans, j'ai commencé à filer le coton. A 8 ans, j'ai été initié au métier de tisserand, puis aux travaux champêtres. Et à 12 ans, j'ai été admis dans une école coranique au Mali ; au même moment, j'ai continué d'évoluer dans le métier de tisserand et j'arrivais à confectionner trois pagnes par jour ». Après cette expérience, dit-il « j'ai été successivement, marchand de pagnes, de colas, et je me déplaçais à pieds pour mener ces activités vers le Ghana et la Côte d'Ivoire ; ceci m'a permis d'acheter un vélocipède à 3000 FCFA que j'ai revendu par la suite à 13 000 FCFA pour faire fructifier mes affaires ».
L'homme qui a acheté son premier camion de transport de passagers à Ouagadougou, en 1955, a pourtant réussi à bâtir un véritable empire. L'entreprise Oumarou Kanazoé (OK) injecte annuellement des millions d'euros dans le pays. Ce milliardaire est aussi un philanthrope et un grand religieux. Basé au Burkina Faso, l'entreprise Oumarou Kanazoé communément appelé OK, est une des plus importantes sociétés privées familiale de construction de bâtiment et de travaux publics. Réputée pour son savoir-faire et son sérieux, elle remporte de nombreux trophées internationaux de la construction dont celui de Madrid en 1992. Depuis 1973, la riche histoire de « OK » s'est combinée avec sa connaissance parfaite du terrain africain et des conditions de travail pour lui permettre la réalisation de grands ouvrages au Burkina Faso, au Niger, au Benin, au Mali, en Côte d'Ivoire, au Ghana et au Niger ....
L'entreprise emploie près d'un millier de personnes dont seulement quelques expatriés : elle à formé des cadres et des techniciens africains qui peuvent se prévaloir d'une véritable expertise. Elle dispose d'un parc de 300 véhicules et engins pour des travaux publics, de deux carrières avec des postes de concassage, de trois centrales d'enrobés, de trois avions, d'un hélicoptère qui assurent les déplacements entre les chantiers. C'est donc dire que c'est un vrai monument des affaires que le Burkina vient de perdre. Au-delà des affaires, il faut dire que sur le plan social, Oumarou Kanazoé faisait parti de ses sages sur qui la nation pouvait compter à tout moment. Président de la communauté musulmane et très respecté, il était de ceux qui, par leur hauteur de vue, transcendait les conflits et apaisait les tensions. En bon musulman, il a construit nombre de mosquées à travers le pays. Que la terre du pays des hommes intègres lui soit légère !
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