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Le colonel Kadhafi au Faso : communion avec les Burkinabè
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- Title
- Le colonel Kadhafi au Faso : communion avec les Burkinabè
- Creator
- Ibrahiman Sakandé
- Publisher
- Sidwaya
- Date
- March 17, 2003
- Abstract
- Bains de foules par-ci , baisers fraternels par-là, regards, gestes et émotions empreints de symbolisme...
- Subject
- Mouammar Kadhafi
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0000901
- content
-
Bains de foules par-ci , baisers fraternels par-là, regards, gestes et émotions empreints de symbolisme...
Le deuxième séjour burkinabè, par le biais d'une caravane, du président Mohammar El Kadhafi, a débuté sur des chapeaux de roue. C'était samedi 15 mars 2003. "Historique accueil populaire du "Guide libyen" par le peuple burkinabè.
Il a été officiellement annoncé pour ce lundi 17 mars, puis pour dimanche 16 mars 2003.
Mais, à la surprise générale, le colonel Mohammar El Kadhafi, Guide de la révolution libyenne, est arrivé au Burkina samedi 15 mars, aux environs de 12 heures. C'est à Kantchari, ville située à la frontière nigéro-burkinabè, sous une température vacillant autour de 35°, qu'il a été accueilli par le Président du Faso, M. Blaise Compaoré. C'est un Kadhafi alerte, drapé d'un costume inspiré de l'art vestimentaire libyen, avec un large sourire traduisant son bonheur de se retrouver au "pays des hommes intègres", qui a foulé le sol burkinabè.
A Kantchari, il a reçu les honneurs militaires et le bonheur d'un bain de foule, avant d'être convié par le Président du Faso, à poursuivre la route jusqu'à Fada N'Gourma, deuxième étape de son séjour burkinabè après Kantchari.
Fada, 14 h 13 mn ; un soleil de plomb
Les populations du Gulmu sont fortement mobilisées : notables, citoyens d'en-haut comme ceux d'en-bas, vieilles , vieux, femmes, hommes, adolescents et jeunes... "C'est Kadhafi qui arrive dans la ville, en compagnie du Président du Faso, et nous tenons à ne pas rater cet événement historique"... C'est le jeune Loari Clément, habitant de Fada qui le clame.
Pendant ce temps, deux ministres du gouvernement burkinabè s'assurent que toutes les mesures sont prises pour réserver un accueil digne d'intérêt à l'hôte du Burkina. Dans le Gulmu, les soldats et autres policiers et gendarmes sont sur leur garde et les agents du protocole d'Etat "au four et au moulin"...
Il est 14 h 15 mn quand on aperçoit une caravane vrombissante de véhicules tout-terrain, (transportant des soldats visiblement très concentrés... très nerveux aussi), des motards , un car climatisé de couleur blanche, une Limousine blindée, d'une grande majesté.
Le tout, encadré des motards de la gendarmerie nationale burkinabè.
Une heure d'agapée et de mystères en pleine brousse
Kadhafi et son "impressionnante " délégation sont bel et bien là, en compagnie du chef de l'Etat. La foule entre en délire.
Chacun Y va de son imagination fertile, de son audace, afin de toucher , de saluer le colonel venu de Tripoli. Celui-ci, qui semblait ne pas en demander mieux se laisse dévorer par ce bain de foule fait de communion avec "le pays, voire le peuple réel"... Il s'en est d'ailleurs fallu de peu pour qu'il perde, dans cette ambiance la bague d'alliance qu'il porte. Un environnement de chaleur caniculaire donna du fil a retordre et surtout de grosses gouttes de sueur aux agents de sécurité, notamment libyens. "Mais que voulez-vous" ? Peut-il en être autrement quand l'air du temps rime avec communion naturelle entre deux chefs d'Etat et les populations.
14 h 32 mn ; départ de Fada N'Gourma, pour Koupéla, la capitale des "goyaves chaudes" .
En cours de route, et en pleine savane, une escale d'une heure. Les raisons réelles ?
Mystère et boule de neige. Toujours est-il que les ministres Salif Diallo et Moumouni Fabéré, assis sur de petits matelas, sous une tente libyenne, ont dégusté du spaghettis, ô bien gras, tandis que certains soldats (ceux musulmans), priaient ou faisaient la ronde de sécurité...
16 h 19, à Koupéla : "Enfin ! Ils sont là", soupire un conseiller municipal, l'air heureux.
Car, très nombreuses sont les populations de cette ville qui sont sorties pour saluer Mohammar Kadhafi. Là encore, bains de foule populaires, communion avec les populations, etc. Puis, c'est le départ pour la ville de la danse du "warba" : Zorgho. Mais là, le bain de foule sera très bref, impératif de temps oblige... "Il faut que nous arrivions à Ouagadougou avant qu'il ne fasse nuit", lance le Président du Faso, comme pour calmer ceux qui tenaient à retenir un peu plus Khadafi à Zorgho.
18 h 00, Ouagadougou... A l'entrée de la ville, du côté de la route de Koupéla.
Les Ouagalais sont très mobilisés par milliers , pour réserver un accueil populaire au Guide de la révolution d'El Fateh de Tripoli. Côté officiel, le protocole des grands jours est de mise. En effet, le Premier ministre, le président de l'Assemblée nationale, les ministres, le corps diplomatique, etc, sont là, pour saluer Kadhafi. "Décidément, personne ne semble vouloir bouder le plaisir historique de saluer Kadhafi," plaisante en sourdine, un confrère de la presse audiovisuelle.
Après les salamalecs "diplomatico-officiels " d'usage, c'est à bord de la Limousine scintillante spécialement venue de Tripoli que le colonel Kadhafi et le Président Compaoré ont salué sur plusieurs kilomètres, la foule enthousiaste, massée sur le chemin du parcours devant les amener à Ouaga 2000.
Le tout s'est achevé dans le silence "luxieux" de la nouvelle résidence de fonction du président du Faso, qui vient d'y être construit.
L'histoire retiendra , nul doute, que c'est le Colonel Kadhafi qui a été le premier locataire de cette demeure...
Et peut-être y percevoir le symbole d'une grande confiance, voire d'une complicité entre les deux hommes d'Etat.