Article
Religion : le sens de ce qui relie les Hommes
- Hierarchies
-
Burkina Faso
- Articles de journaux (3615 items)
- Burkina 24 (279 items)
- Carrefour africain (33 items)
- FasoZine (116 items)
- L'Evénement (45 items)
- L'Observateur (61 items)
- L'Observateur Paalga (509 items)
- La Preuve (28 items)
- Le Pays (709 items)
- LeFaso.net (709 items)
- Mutations (13 items)
- San Finna (9 items)
- Sidwaya (1104 items)
- Publications islamiques (432 items)
- Al Mawadda (11 items)
- An-Nasr Trimestriel (16 items)
- An-Nasr Vendredi (318 items)
- L'Appel (48 items)
- L'Autre Regard (11 items)
- Le CERFIste (13 items)
- Le vrai visage de l'islam (15 items)
- Documents divers (Burkina Faso) (16 items)
- Photographies (Burkina Faso) (9 items)
- Références (Burkina Faso) (297 items)
- Articles de journaux (3615 items)
- Title
- Religion : le sens de ce qui relie les Hommes
- Creator
- Ibrahiman Sakandé
- Publisher
- Sidwaya
- Date
- September 13, 2010
- Abstract
- La frange musulmane de la population burkinabé vient de terminer un mois de jeûne, avec la célébration de la fête du Ramadan. Il n'y a pas très longtemps, le même rituel de piété a réuni les communautés chrétiennes dans la prière et le partage. Les adeptes des religions traditionnelles, religions dont nous Africains particulièrement, sommes issus, offriront bientôt, pour ce qui est de la partie visible de leurs manifestations, à partir du mois d'octobre, les prémisses de leurs récoltes en action de grâce à ceux qui nous ont précédés dans la mort, et qui restent notre soutien sûr dans la vie.
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0000880
- content
-
La frange musulmane de la population burkinabé vient de terminer un mois de jeûne, avec la célébration de la fête du Ramadan. Il n'y a pas très longtemps, le même rituel de piété a réuni les communautés chrétiennes dans la prière et le partage. Les adeptes des religions traditionnelles, religions dont nous Africains particulièrement, sommes issus, offriront bientôt, pour ce qui est de la partie visible de leurs manifestations, à partir du mois d'octobre, les prémisses de leurs récoltes en action de grâce à ceux qui nous ont précédés dans la mort, et qui restent notre soutien sûr dans la vie.
Les Burkinabé, on le voit, n'ont pas encore coupé le cordon ombilical qui les lie au sacré. Disons mieux : les Burkinabé placent toujours Dieu au centre de leurs préoccupations et de leurs aspirations.
Considérées de façon inclusive et complémentaire, nos religions pourraient toutes se reconnaître en ces quatre (04) éléments principaux : la représentation d'un monde supraterrestre, la croyance en l'immortalité de l'âme, la soumission à la discipline d'une vie de sainteté, l'espérance en une juste rétribution au terme du jugement final.
Ces quatre éléments, bien entendu, reposent sur un pilier de marbre : la foi en Dieu, Etre suprême, éternel et tout-puissant. Si nous mettions les uns à la suite des autres tous les temples, les mosquées, les églises, les bois ou collines sacrés, depuis le lieu de culte le plus ancien jusqu'au dernier qui vient d'être érigé (Dieu seul sait qu'ils sont nombreux au Burkina Faso), nous n'aurions aucune difficulté à comprendre que Dieu est le premier et le plus grand locataire de notre planète. Du point de vue sociologique, son existence est donc irréfutable. Les religions, depuis toujours, ont positivement contribué au très long processus de notre humanisation et au perfectionnement individuel de l'homme.
De la plus grande caverne à la plus grande salle de conférences de l'O.N.U, les religions continuent de provoquer et d'accompagner l'étincelle de notre fraternité planétaire, de fonder l'intuition de l'universalité de notre solidarité de condition, d'aiguiser notre appétit du bien contre vents et marrées. Nous devons aussi à la vision religieuse du monde, la conviction explicite que la justice est meilleure à l'injustice et que la bonté, la miséricorde et l'amour ont un fondement éternel.
Ce sont les cultures d'inspiration religieuse qui nous ont appris que la souffrance peut avoir un sens, et qui ont imaginé les astuces les plus éprouvées pour défendre la vie humaine contre ses prédateurs, parmi lesquels l'homme lui-même. Surtout, c'est avec la conviction ou l'hypothèse Dieu que les hommes ont consenti à donner une direction à leur mouvement d'ensemble. Bref, sans Dieu, au bout de chaque voyage, l'homme ne trouverait encore que lui-même et lui seul. Sans religion, les hommes ne seraient pas reliés aux autres hommes... par Dieu.
Aujourd'hui encore, la vision religieuse des choses et des hommes, toutes sensibilités confondues, contribue à vulgariser les notions de droits et de devoirs humains, à repenser sans cesse l'économie du profit, à envisager des réformes sociales, à distinguer les biens des besoins, à humaniser sans cesse les découvertes scientifiques et technologiques, à prêter une oreille attentive aux plus petits de notre planète.
En ces termes, on peut dire des religions, comme de l'histoire, qu'elles sont école du citoyen. Elles ne devraient donc pas seulement servir à notre baptême (bonjour la vie !), à notre mariage (bonjour notre moitié !), à notre enterrement (bonjour l'inconnu !). Elles devraient servir, éminemment, à notre perfectionnement moral et spirituel, à la suprême élevation de la société tout entière (bonjour l'idéal !).
« C'est toujours ce qui éclaire qui est dans l'ombre », dit Edgar Morin. Les religions n'ont pas toujours servi à la promotion de l'humanité, malheureusement. Elles ont constamment été les témoins du bien, mais quand le bien lui-même se décide à commettre le mal, c'est le pire des maux qu'il engendre. Du point de vue d'un regard profane sur l'histoire, rien de ce qui est vraiment humain - y compris le désordre, l'injustice et toutes les formes d'impiété - n'est étranger aux religions.
C'est pourquoi dans le monde contemporain, dans les cultures hyperdéveloppées surtout, les religions se meurent de langueur et de sénilité. Elles subsistent parfois comme superstition ou coutume, avec tout ce que ces termes comportent de péjoratif. Les hommes de foi réfléchie et conquérante, préfèrent de plus en plus s'engager dans les affaires, pour ne se servir de la religion que comme on se sert d'un paravent. Des critiques de la religion, il y en a beaucoup, chacune conçue selon la sensibilité de l'entendement qui la formule.
Il reste que c'est en fonction de ce que la religion transmet que nous jugeons ce qu'elle trahit. Il convient donc que nous prenions, ensemble, autrement et plus sérieusement que par des fêtes et des manifestations sociales seulement, l'engagement de maintenir la vie et la présence de Dieu- raison d'être de toute expression religieuse-dans la cité. Qui d'entre nous, arrivant dans une ville inconnue et n'y trouvant pas de religieux, ni d'artistes, ni de sages, persisterait à y rester ? Excellente « vie religieuse » ou « philosophique » à tous !