Article
Tabaski 2006 : beaucoup de moutons mais peu d'acheteurs
- Title
- Tabaski 2006 : beaucoup de moutons mais peu d'acheteurs
- Publisher
- Sidwaya
- Date
- January 9, 2006
- Abstract
- Cette année, l'approche de la Tabaski communément appelée «Fête du mouton», n'est pas marquée par une grande affluence dans les marchés de bétail. Les Burkinabè ne sacrifieront-ils pas à la tradition d'Abraham ?
- Subject
- Ablassé Ouédraogo
- Hadj
- Souleymane Compaoré
- Communauté Musulmane du Burkina Faso
- Aïd al-Adha (Tabaski)
- Aïd el-Fitr
- Pauvreté
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0000789
- content
-
Cette année, l'approche de la Tabaski communément appelée «Fête du mouton», n'est pas marquée par une grande affluence dans les marchés de bétail. Les Burkinabè ne sacrifieront-ils pas à la tradition d'Abraham ?
Beaucoup de vendeurs, (certains sont venus de leur village), mais peu d'acheteurs.
Curieux et surprenant constat en cette matinée du vendredi 5 décembre 2005. Le marché de bétail de Tanghin grouillait certes de monde, mais lequel ? Entre va-et-vient et bêlement, nous cherchons en vain des clients. «Nous sommes tous des vendeurs ! «Nous cria un homme». «Actuellement, les clients se font rares», nous a confié M. Yacouba Sawadogo, responsable du marché. Selon lui, les gens ont peur d'acheter très tôt et de se faire voler leur mouton avant la fête.
Au marché de bétail de Gounghin, la situation n'est guère meilleure. Selon M. Ablassé Ouédraogo, vendeur, la morosité du marché est liée à la situation de pauvreté générale.
Un client en pleine négociation avec les vendeurs.
«Ils ont exagérément augmenté les prix».
Le mois de janvier est habituellement propice à la vente. Mais cette année, les commerçants affirment n'avoir pas vendu grand chose. Or, ils affirment unanimement que le marché est bien fourni. Les moutons proviennent de la partie Nord du pays, notamment Markoye, Titao, Youba, Kongoussi, Ouahigouya, Pissila et Kaya...Cette année, la famine y a été éprouvante, contraignant les éleveurs à se défaire très tôt de leurs ovins, seule source de revenus, en cette période de soudure. Autre facteur remarquable, le flux vers la Côte d'Ivoire a considérablement diminué cette année. Ceux qui ont effectué le déplacement l'an passé en ont fait les frais : tracasseries diverses, déception et pertes. Quant aux prix, les commerçants les trouvent relativement plus bas comparés aux années passées. «Nous n'avons pas vu de prix aussi bas depuis très longtemps», a déclaré M. Sawadogo. Les moutons qui sont cédés à 85 000 F se vendaient à 110 000 F CFA l'an dernier et ceux de 45 000 F à 65 000 F CFA.
Un voleur de mouton, ligoté et offert en spectacle au public du marché de bétail de Tanghin.
Pour les rares clients que nous avons rencontrés, le ton est tout autre. «Ils ont exagérément augmenté les prix». Mme Kady Sidibé n'est visiblement pas satisfaite de la taille de celui qu'elle vient d'acquérir à 30 000 F. «Je le trouve très cher», lance-t-elle.
Mais, les commerçants persistent. Même si le mouton coûte moins cher, le pouvoir d'achat varie d'un individu à un autre. Certains grinceront toujours les dents. D'autres font le tour des marchés, jaugeant les prix, avant de revenir. La variété de choix embarrasse plus d'un. A cette période, il y a des moutons de toutes tailles et les acheteurs sont attirés par les plus gros, dont les prix sont parfois hors de leur portée. Ils finissent par trouver que nous vendons cher, alors qu'ils ne font pas un choix raisonnable, a dit M. Adama Korogo du marché de Gounghin.
Ceux qui ont acquis leur cheptel pendant la famine, reconnaissent qu'il leur est revenu moins cher. Mais ils affirment avoir engraissé les bêtes (250 F au moins par jour). Il faut donc rentabiliser. De ce fait, «Les prix ne chuteront plus».
Un potentiel en quête de marché
Les commerçants de bétail sont reconnaissants envers la mairie de Ouagadougou pour leur avoir offert un cadre adapté à leurs activités. Le marché flambant neuf a permis de mieux s'organiser et de s'entendre. Cela a même contribué à réduire les prix de vente. Mais, ils sont confrontés à diverses difficultés liées surtout à l'écoulement de leur marchandise. Ils affirment être victimes de la concurrence déloyale des marchands ambulants qui ne payent aucune taxe et donc proposent des prix hors compétition. Mieux les ambulants font de la livraison à domicile. Les commerçants de bétail en appellent aux autorités municipales pour que de telles pratiques cessent. Le plus important à leurs yeux, est sans conteste le marché international. «Jusque-là, c'est en Côte d'Ivoire que nous arrivions à vendre conséquemment, affirme M. Sawadogo. «Ce marché n'est plus sûr, et nous y avons été victimes de bien de désagréments» ajoute-t-il. Leur souhait, est que l'Etat les aide à ouvrir d'autres ho rizons. Ils pensent notamment au Sénégal, au Gabon et pourquoi pas l'Europe. «L'élevage est l'une des plus grandes richesses de ce pays ; qu'on nous donne alors la possibilité de rentabiliser au maximum ce secteur», conclut M. Sawadogo.
Assetou Badoh
Communiqué
Le président de la Communauté Musulmane du Burkina, Président de la commission d'observation de la lune, a l'honneur de porter à la connaissance des fidèles musulmans que le Grand rassemblement pour la Station au mont Arafat a lieu ce lundi 9 janvier 2005 pour les pèlerins ayant effectué le voyage aux lieux saints de l'Islam. Cet événement qui intervient le 09e jour du mois lunaire de Zul hijja est un jour de grande dévotion pour tout musulman où il est recommandé d'observer un jeûne par solidarité avec les pèlerins. Il précède d'un jour la grande fête du sacrifice du mouton.
Par conséquent la fête de l'Aïd El Kébir ou Tabaski sera célébrée au Burkina Faso le mardi 10 janvier 2006 Inch Allah.
Le président de la Communauté Musulmane du Burkina profite de cette occasion pour souhaiter une bonne fête à tous les Burkinabè et une heureuse année 2006.
Pour le Président
de la Communauté Musulmane, Président
de la Commission d'observation de la lune
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