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Alentours de la mosquée centrale de Ouagadougou : une insalubrité inquiétante
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- Title
- Alentours de la mosquée centrale de Ouagadougou : une insalubrité inquiétante
- Creator
- Arsène Flavien Bationo
- Publisher
- Sidwaya
- Date
- August 28, 2003
- Abstract
- Depuis l'incendie du marché central, le mardi 27 mai 2003 et qui s'en est suivi, certains commerçants ont pris d'assaut les abords de la grande mosquée de Ouagadougou pour la poursuite de leurs activités. Mais cette nouvelle installation n'est pas sans causer de préjudices, bien au contraire.
- Spatial Coverage
- Ouagadougou
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0000759
- content
-
Depuis l'incendie du marché central, le mardi 27 mai 2003 et qui s'en est suivi, certains commerçants ont pris d'assaut les abords de la grande mosquée de Ouagadougou pour la poursuite de leurs activités. Mais cette nouvelle installation n'est pas sans causer de préjudices, bien au contraire.
En arpentant la rue de la mosquée centrale de Ouagadougou, l'on se rend à l'évidence qu'elle grouille quotidiennement de monde. L'atmosphère qui y règne ressemble beaucoup à celle d'une foire. Les marchandises installées le long des voies, entraînent un imbroglio autour de ce lieu de culte. La chaussée passant devant la mosquée trop étroite, est cependant empruntée par une "masse" de passants. Toutes choses qui occasionnent parfois de vives altercations, selon certains commerçants, entre ceux qui viennent pour traiter leurs affaires et les autres qui semblent être là pour du tourisme. Les commerçants occupent cet espace, disent-ils, pour ne pas mourir de faim. "Depuis que le déguerpissement a eu lieu, nous nous sommes installés ici. La mairie nous sommes régulièrement de vider les lieux, mais nous ne savons pas où aller. A cause des articles que nous vendons (livres religieux, tapis, encens, chapelets...)".
"Nous sommes obligés de rester aux alentours de la mosquée. C'est vrai que les recettes sont maigres, mais aller ailleurs serait pire" soutient Issaka Sango. Mais un responsable de la communauté musulmane de la zone dit déplorer cet "envahissement" qui fait de la mosquée un "centre commercial" plus qu'un "lieu de prière". Outre l'encombrement, la ruée des commerçants sur l'espace de la mosquée se pose aussi l'épineux problème des immondices. Celles-ci ternissent non seulement l'image de l'infrastructure religieuse, mais peuvent aussi être sources de nombreuses maladies.
Une saleté répugnante...
Avec les installations anarchiques, c'est effectivement l'image de la mosquée qui se trouve écornée. En effet, son environnement immédiat offre une vue panoramique peu désirable en ces temps-ci.
D'un côté, des caniveaux dégageant des odeurs nauséabondes, de l'autre, des eaux boueuses et stagnantes attirant des essaims de mouches, de moustiques et d'autres insectes. Plus loin, un monticule d'ordures, et comble des combles, certaines personnes ne se feraient aucun scrupule à uriner sur les murs de la mosquée.
"Depuis un certain temps, des pratiques pas du tout honorables pour notre mosquée sont observées ici. Ainsi, il n'est pas rare que des individus transforment certains espaces en toilettes publiques ou qu'à des heures indues (22-23h) des femmes indécemment vêtues déhanchent autour de la mosquée" nous confie, un imam. La dégradation du cadre de prière est intervenue avec le trop plein de monde. Du fait qu'il n'y avait rien de conventionnel pour réglementer l'occupation de l'espace, il leur est difficile de contrôler les différents flux. Chacun s'installe à qui mieux, et c'est de bonne guerre pour trouver et conserver sa place. Hamad Koanda, responsable des commerçants attribue la responsabilité de l'insalubrité aux "nouveaux venus".
"Avant, seuls les vendeurs d'objets de piété étaient admis ici. En ce moment, nous étions bien organisés et la place était correctement nettoyée. Depuis le déguerpissement, une pléthore de marchands ambulants, de nécessiteux s'est installée ici ; et depuis, alors que leurs activités génèrent des ordures de tous ordres, plus personne ne s'occupe de la propreté. C'est la recherche effrenée du gagne-pain" martèle-t-il.
Parlant justement de gagne-pain, certaines marchandes ont cru bon de saisir cette opportunité pour "renflouer un peu leurs caisses". Aussi, proposent-elles entre autres menus : des galettes, du lait caillé, du haricot aux éventuels "affamés". Mais au vu des conditions d'hygiène ci-dessus décrites, peut-on parier sur la qualité de ces aliments quant à la santé des consommateurs ? Quelque chose ne mériterait-il pas d'être fait ?
Mesures envisagées par les autorités municipales
Du côté de la direction des services techniques municipaux, M. Jean Noël Ilboudo nous dira que la situation d'insalubrité constatée autour de la mosquée centrale s'explique par le fait que tous les vendredis les fidèles musulmans font des ablutions et que cela occasionne une grande production de déchets. Face à cette situation, des dispositions auraient été prises avec la communauté musulmane qui a posé le problème des eaux usées. Ainsi, M. Ilboudo a déclaré que dans les jours à venir, de grands travaux seront entrepris : les alentours immédiats de la mosquée seront rasés et le réseau d'égouts sera étendu jusqu'à la grande mosquée avec l'appui technique de l'ONEA. De façon générale c'est une opération qui va consister à dégager tous les débris de déchets aux alentours de la zone commerciale allant de la Maison du peuple à l'Etat major de la gendarmerie en passant par l'avenue Kwamé N'Krumah. Quant aux commerçants qui occupent toujours les alentours de la mosquée, M. Ilboudo affirme qu'ils savent pertinemment qu'interdiction formelle leur est faite d'y être.
C'est peut-être l'occasion pour les uns et les autres d'envisager un départ vers de nouveaux horizons.
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