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Title
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Kadré Sawadogo, secrétaire général CERFI/Kadiogo : « Jeûnez, vous acquerrez la santé », a dit le sceau des prophètes
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Date
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July 7, 2013
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Abstract
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A la faveur du mois de Ramadan prévu pour débuter ce mois de juillet 2013, nous avons rencontré le secrétaire général pour le Bureau provincial du Kadiogo du Cercle d'étude et de recherche en formation islamique (CERFI), Kadré Sawadogo.
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Rights
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Identifier
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iwac-article-0000732
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content
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INTERVIEW
Par Waliou A. Adeguerou
A la faveur du mois de Ramadan prévu pour débuter ce mois de juillet 2013, nous avons rencontré le secrétaire général pour le Bureau provincial du Kadiogo du Cercle d'étude et de recherche en formation islamique (CERFI), Kadré Sawadogo.
Il précise et rappelle les B-A-BA du jeûne et ses obligations pour l'adolescent, l'homme et la femme, et insiste sur les vertus du carême au plan médical et social.
En quoi consiste le jeûne du mois de Ramadan ?
Le jeûne du mois de Ramadan consiste à s'abstenir de manger, de boire et d'avoir des relations sexuelles du matin jusqu'au coucher du soleil. D'un point de vue étymologique, c'est ainsi qu'on définit le jeûne ; au-delà de ce sens premier, le jeûne consiste à s'abstenir de tout comportement allant dans le sens contraire des enseignements de l'Islam. Voilà pourquoi l'on dit que jeûner, ce n'est pas seulement s'abstenir de manger et de boire, mais c'est aussi associer tous les organes du corps au jeûne. On ne doit pas commettre un acte contraire aux enseignements du Coran et de la sunna, car dit-on, les yeux pèchent par les regards, les oreilles pèchent en écoutant ce qu'elles ne doivent pas écouter comme la médisance et la calomnie. Ce sont des actes et des comportements qui peuvent conduire jusqu'à la rupture du jeûne alors que physiquement, on pense avoir jeûné.
Pour qui le jeûne est-il une obligation ?
Le jeûne est une obligation pour tout musulman et musulmane pubère, bien portant et qui n'est pas en voyage, pour l'essentiel.
Y a-t-il des exemptions au jeûne du Ramadan prévues dans le Coran ou les Hadiths ?
Oui, il y a des exemptions ; par exemple, les personnes qui souffrent d'une maladie incurable ou qui ont atteint un niveau de vieillesse qui ne leur permet plus effectivement de jeûner. Ces gens sont exemptés. Pour quelqu'un qui est atteint d'une maladie passagère, la personne est dispensée de jeûner jusqu'à ce qu'elle recouvre la santé et qu"elle puisse jeûner. Au-delà de ces deux cas, il y a aussi la femme enceinte ou allaitante qui craint pour la santé de son enfant ou pour elle-même. Elle est exemptée momentanément du jeûne. Et puis éventuellement le voyageur qui se trouve vraiment dans la difficulté de jeûner, peut rompre le jeûne et rembourser le nombre de jours où il n'a pu jeûner, après le mois de Ramadan.
Y a-t-il une particularité entre homme/femme dans l'exécution de ce pilier de l'Islam ?
Pour ce qui est de la manière de jeûner, c'est la même chose chez l'homme et la femme. La différence qu'il y a lieu de signaler est le cas d'une femme en période de menstruation. Pendant cette période, la femme est exemptée du jeûne jusqu'à ce qu'elle se purifie. Et le jeûne est remboursé après le mois de Ramadan, selon le nombre de jours où elle n'a pas pu faire le jeûne.
On entend souvent dire que ceux qui n'ont pas atteint un certain âge ou qui ne sont pas encore mariés ne doivent pas jeûner tous les 30 jours. Qu'en est-il exactement ?
Cela n'a pas de fondement islamique. L'enfant, avant l'âge de la puberté ne jeûne pas, il n'y est pas astreint. Toutefois, il est bon d'apprendre à jeûner à l'enfant en lui permettant de s'entraîner, de s'habituer à cette abstinence-là, de sorte qu'à l'âge de la puberté, il devient facile pour lui de l'exécuter. Dans ce sens, l'enfant peut jeûner, même s'il ne lui est pas fait obligation. Il peut le faire en fonction de ses capacités. Mais s'il atteint l'âge de la puberté, en ce moment, le jeûne devient une obligation et il doit l'oberver sur les trente jours ou vingt neuf, s'il n'y a pas d'excuses.
A partir de quel âge considérez-vous qu'un enfant est pubère ?
La puberté n'a pas un âge bien déterminé. Il y a des manifestations, des signes qui, dès qu'ils apparaissent chez la fille ou chez le garçon, témoignent de l'avènement de la puberté. Pour une fille, ses premières menstruations constituent le déclic de sa puberté. Et pour le garçon, c'est à partir du moment où à partir de ses rêves, il peut avoir ce qu'on appelle un rêve mouillé, c'est-à-dire émettre du sperme pendant son sommeil, suite à des rêves. Ce sont des premiers signes, mais il y a beaucoup d'autres signes psychologiques, physiologiques qu'on peut bien définir.
Au-delà de la religion, le carême a-t-il des vertus médicales et sociales ?
Tout à fait. Le prophète Mohammed (SAW) a dit dans l'un de ses hadith : « jeûnez, vous acquerrez la santé ». C'est tout dire. On sait qu'il y a des médecins qui prescrivent des jeûnes à des patients pour soigner certaines pathologies. Le prophète, depuis le 7e siècle, nous a enseigné que le jeûne débarrasse le corps de certains résidus alimentaires, assainit l'organisme, donne la santé à travers ces différents éléments. Au plan social, le jeûne constitue une période de rapprochement entre les hommes, entre les croyants ; une période de communion, de partage, de charité parce que la tradition musulmane exhorte d'abord les croyants aux œuvres sociales pendant le Ramadan et exalte les mérites de ceux qui posent effectivement ces actes. Donc, le Ramadan est par excellence le mois de la solidarité, du rapprochement entre les croyants au sein de la communauté des musulmans.
Hormis le jeûne physique, quels sont les actes ou pratiques les plus demandés aux fidèles pendant ce mois ?
Le geste le plus recommandé, c'est la charité, pour l'essentiel, envers les autres membres de la communauté. C'est la solidarité et éventuellement l'entraide. A l'échelle individuelle entre Dieu et soi-même, c'est la spiritualité. En dehors du jeûne, les nuits du Ramadan ne sont pas faites pour dormir ; elles sont sont faites pour prier. On n'a pas dit qu'il faut se priver du sommeil, mais il faut avoir un temps pour la prière et c'est cela qui accompagne le jeûne.
Y a-t-il un acte à poser ou une formule à dire pour témoigner qu'on entre dans le mois du Ramadan ?
Quand on voit la lune et que le lendemain c'est le début du jeûne, le croyant doit effectivement prendre l'engagement entre lui et Dieu si vous voulez ; c'est l'intention de jeûner tout le mois de Ramadan. Et il doit le faire chaque jour également. Mais, s'il le fait au début, cela lui permet de couvrir les jours qu'il va oublier, parce que le prophète( SAW) a clairement dit que « celui qui jeûne sans intention, son jeûne n'est pas valide ». Au-delà du jeûne, en Islam, l'intention est le soubassement de tout.
Pouvez-vous nous dire le jour du début effectif du jeûne ?
Je ne peux pas vous dire avec précision le jour exact du début du jeûne parce que le principe est l'apparition de la lune. Les gens en veulent aux musulmans parce qu'on détermine parfois difficilement le début du Ramadan. Mais le principe est simple, c'est l'apparition du croissant lunaire qui marque le début du mois et dans ces conditions, le mois peut être de vingt neuf jours ou trente jours, selon le nombre de jours du mois précèdent, c'est-à-dire le mois de Chaaban. Donc, si le mois de Chaaban fait vingt-neuf jours, on a la chance que le Ramadan soit de trente jours, et vice-versa. Ce qui fait qu'il est difficile, au stade où nous sommes-là, de dire précisément si c'est le 8 ou le 9 juillet. Il y a une commission lune que les musulmans ont mise en place pour répondre de cette problématique. La commission lune siège, et en fonction de l'apparition ou non du croissant lunaire, passe un communiqué pour situer les croyants.
Quel est votre message aux musulmans à quelques pas du carême ?
A quelques heures du mois de Ramadan, mon message à l'égard de mes coreligionnaires, mes frères et sœurs en Islam, c'est de se préparer surtout spirituellement pour aborder ce mois. Généralement, les gens mettent beaucoup plus l'accent sur la préparation matérielle et financière alors qu'en réalité, ce n'est pas l'essentiel. Le plus important est de se demander comment je vais faire pour vivre le Ramadan comme il se doit et être pardonné de mes péchés, avoir un rapprochement plus important avec Dieu, au sortir du Ramadan, parce qu'il est dit à la fin du verset 182 de la sourate 2 « ... ainsi atteindrez-vous la piété ». Et c'est ce qui doit être la préoccupation essentielle de tout musulman.
Sidwaya
Frédérick Madore
