Le peuple togolais tout entier a rendu grâce au Tout-Puissant pour avoir sauvé la vie à notre Timonier

Title

Le peuple togolais tout entier a rendu grâce au Tout-Puissant pour avoir sauvé la vie à notre Timonier

Publisher

Togo-Presse

Date

February 8, 1974

Abstract

La journée d'hier 7 février a été placée par décision du gouvernement sous le signe de la Méditation en souvenir de l'accident criminel de Sarakawa. A cet effet des offices religieux ont été célébrés sur toute l'étendue de la République.

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number of pages

3

Spatial Coverage

Abidjan

Lomé

Sarakawa

Togo

Rights

Language

Français

Contributor

Frédérick Madore

Identifier

iwac-article-0006429

content

La journée d'hier 7 février a été placée par décision du gouvernement sous le signe de la Méditation en souvenir de l'accident criminel de Sarakawa. A cet effet des offices religieux ont été célébrés sur toute l'étendue de la République.

La journée d'hier a été celle où le peuple est invité à réfléchir et à méditer sur son sort présent et à venir. Nous devons savoir que notre destin et notre salut sont uniquement entre nos mains, et ne dépendent que de nous ; que nous sommes entourés d'ennemis aussi bien à l'intérieur de notre patrie qu'à l'extérieur. Des ennemis oui, des gens qui ne veulent pas accepter de comprendre que ce petit peuple hier colonisé puisse aujourd'hui affirmer sa personnalité et défendre d'un pied ferme, sans compromis ses intérêts et ceux de l'Afrique. A ceux-là qui ne veulent rien comprendre à notre évolution, à notre détermination d'être pleinement heureux et nous-mêmes sur notre propre sol, notre unique arme sera désormais la vigilance, une vigilance chaque jour accrue et notre volonté ferme de leur barrer la route.

Que tous les Togolais comprennent que le temps de « l'opération charme » est révolu. C'est notre sang, c'est notre vie d’aujourd'hui et de demain que nous défendons.

La journée d'hier a été placée sous le signe du souvenir mais pas du souvenir pour oublier quelques jours après. Car ceux qui ont jeté la pierre à notre président ne l'ont pas fait seulement à notre chef et Guide mais au peuple togolais tout entier.

Oui ceux-là sont capables d'exterminer tous les deux millions de Togolais que nous sommes s'ils en avalent l'occasion. C'est pourquoi Togolais toujours et partout, de Sarakawa tu te souviendras.

A Lomé des offices religieux ont eu lieu dans la matinée à la Cathédrale, au Temple et à la Mosquée en présence de tous les membres du gouvernement à l’exception du chef de l’Etat le général Etienne Eyadéma. On notait également la présence des membres du bureau politique et ceux du comité central du corps diplomatique ainsi que de plusieurs personnalités.

Dans son homélie, Mgr Casimir Dosseh-Anyron a d’abord attribué le miracle de Sarakawa à la toute puissance de Dieu qui a visité son peuple. Il a ensuite loué le Seigneur pour ses bienfaits et demandé aux fidèles d’implorer les bénédictions de Dieu pour qu’il prolonge la vie de notre président.

Mgr Dosseh a notamment dit :

DIEU A VISITE SON PEUPLE

Excellences Messieurs les Ministres,

Messieurs les membres du Bureau Politique,

Madame le Maire, Messieurs les Ambassadeurs,

Bien chers frères,

Devant certains événements de la vie on reste muet, frappé de stupeur, confondu d’admiration et d’émerveillement, autant que de joie et de reconnaissance. Tel se profile à l’horizon de notre souvenir et tel s’inscrit dans notre histoire nationale l’horrible et détestable accident de Sarakawa.

Tous ceux qui se sont portés sur les lieux soit effectivement, soit par le reportage de la télévision en conviennent unanimement : Dieu a visité son peuple. « Grand Dieu, toi seul as tout conduit ! » disons non avec le poète dramaturge, « Dieu a visité son peuple ! », répétons-nous avec les foules témoins des miracles du Christ.

« Grand Dieu toi seul nous as exaltés »

« Du Togo pour la prospérité ! » chantons-nous avec notre hymne national.

Il y a eu effet de ces événements qui portent la marque du ciel avec netteté, ouvrage où la puissance de Dieu parait d’autant plus admirable qu’il s’est servi de la faiblesse pour anéantir la force, et de ce qui n’était pas, pour détruire ce qui était, afin que ne paraissant rien, nul homme ne se glorifie devant lui (Cor 1-27-29) et qu’on attribuât tout à la puissance de son bras. (Bossuet).

Et quand a réapparu vivant de ce fatras mortel et hostile, celui qui depuis sept ans porte les destinées de notre Peuple, lui-même, comme tout le peuple, saisi d’étonnement, émerveillé de la mesure du don reçu et hochant la tête devait murmurer en empruntant les accents de la Vierge d’Aïn-Karim (du Magnificat) « Celui qui est seul puissant a fait pour moi un ouvrage seul digne de sa puissance ! ».

Oui, l’enthousiasme populaire désigne le président de la République comme le Père du Togo nouveau, et les lèvres priantes de nos milliers d’élèves proclament l’abondance de leur cœur, reconnaissant qu’il est lui aussi le seul à avoir opté véritablement pour l’existence de l'enseignement confessionnel, n'est-ce pas là autant de prières innocentes qui montent quotidiennement auprès de Dieu implorant la sauvegarde de la vie du père ?

Et nous sommes venus nombreux célébrer les Saints Mystères pour rendre grâce. « Venez, écoutez, que je vous dise, moi, vous qui craignez le Seigneur, tout ce qu'il a fait pour moi. Dites à Dieu ! quelle stupeur profonde provoquent tes ouvrages. Ta force est si grande que tes ennemis en deviennent flatteurs. Que toute la terre t’adore et te chante, qu'elle chante ton nom ! (Ps 65).

La droite du Seigneur a fait des merveilles

La droite du Seigneur m'a élevé

La droite du Seigneur a fait des merveilles

Je ne mourrai pas, je vivrai

Et je dirai les œuvres du Seigneur c’est le Seigneur qui a fait cela, c'est un miracle que nous voyons.

Tu es mon Dieu, je veux te célébrer mon Dieu, je veux t'exalter louange au Seigneur, il est bon éternelle est sa bienfaisance (Ps. 117).

Que rendrai-je au Seigneur pour tout ce qu'il a fait pour moi ?

J’élèverai le calice en action de grâce.

Et j'invoquerai le nom du Seigneur ». (Ps. 115).

C’est uni à Monsieur le Président qui porte encore les marques de ses souffrances, mais dont le cœur, profondément croyant, est fier des gestes de Dieu, qui n’en a pas fait autant pour d'autres nations, c’est uni à lui, que tout le peuple vient dire à Dieu, ce matin, par le ministère de la Sainte Eglise, sa joie et sa reconnaissance.

Que dirons-nous encore, sinon que nous implorons tous encore humblement le Seigneur, qu’il ajoute des jours aux jours de notre Président pour la construction de la souveraineté et de la grandeur nationale.

Amen.

C'est à 9 h 20 très exactement que le cortège officiel est arrivé au Temple protestant. Les membres du gouvernement et ceux du bureau politique et du comité central ont été accueillis par M. Adubra, modérateur des églises évangéliques du Togo.

Le culte a été célébré par les reverends pasteurs Seth Nomenyo, Elias Awume et Jean Nenonene.

Dans sa prédication le pasteur Nonenyo a demandé au peuple togolais de faire désormais de la vigilance un devoir sacré et d'entourer de ses prières celui qui incarne actuellement nos intérêts et notre lutte.

Il a dit en substance :

Nous nous sommes rassemblés dans ce Temple, en cette heure, dans un même esprit, comme une seule personne, pour offrir à l’Eternel, le Dieu dont nos pères n'ignoraient pas l’existence et que Jésus Christ nous a pleinement révélé, nos actions de grâces pour la délivrance qu'il nous a accordée. Puisse-t-il Lui-même nous sanctifier par sa vérité et nous unir pour la lutte que nous avons à mener ensemble en tant que peuple du Togo.

Avec beaucoup de penseurs chrétiens contemporains et de chercheurs africains, l’Eglise Evangélique du Togo, par la voix de ses Pasteurs et de son synode a dit non à une certaine conception de christianisme et de l'église. En effet, il y a très exactement dix ans, en février 1964, l'Eglise évangélique du Togo proclamait son rejet de la conception du salut comme un salut de l’âme et affirmait sa foi en le salut de l’homme total. Cinq ans plus tard, en septembre I960, l’assemblée générale de la conférence des Eglises de toute l’Afrique s’était réunie à Abidjan autour du thème:

« A l'œuvre avec Christ en Afrique aujourd’hui », invitant ainsi ses églises membres à discerner l’œuvre de Dieu dans la lutte pour la libération politique, économique et culturelle de l’Afrique, et à y entrer. On sait le rôle que la CETA a joué dans la restauration de la paix au Soudan, au moment de la guerre du Biafra et autres des réfugiés, pour ne citer que quelques exemples.

Fin décembre 1972 début janvier 1973, la conférence de Bangkok qui réunissait les représentants des églises protestantes du monde entier pour redéfinir le salut de Dieu en Jésus-Christ et la mission de l'Eglise dans le monde a dit ceci : « Le salut que Christ a apporté et auquel nous avons part nous offre une vie qui forme un tout dans un monde divisé. Nous comprenons le salut comme un renouvellement de la vie — comme le développement de la vraie humanité dans la plénitude de Dieu (I Cort 2:9). » C’est le salut de l’âme et du corps, de l’individu et de la société, de l’humanité et de la création qui soupire et qui souffre (Romains 8:12). Le mal se manifeste dans la vie de l'individu et dans les structures sociales qui exploitent l’homme et qui enlèvent à la race humaine sa dignité. Aussi l’Eglise doit-elle combattre le mal non seulement au niveau de l’individu, mais aussi à celui des structures sociales et internationales ».

Une étude sur l'espérance chrétienne entreprise dans notre église et dans toutes 1 e s églises protestantes, d'ailleurs, nous a conduit à la conclusion suivante : « Nous n’avons pas à annoncer une espérance « spirituelle » « pour demain » mais une espérance pour l’homme tout entier tel qu'il est ici et maintenant et tel qu'il sera et selon toutes les dimensions de son existence, physique, spirituelle ; extérieure, intérieure, individuelle, communautaire ; historique, cosmique. D'où :

1) — annoncer l’espérance c'est se faire solidaire de tout combat de libération politique, économique, culturelle et pour la justice. La venue du royaume de Dieu est une action. Annoncer l'évangile c'est entrer dans cette action.

2) — annoncer l'espérance c'est courir tous les risques, accepter de se compromettre, de se salir, d'être un sujet de dérision ou de scandale, ceci pour chaque chrétien aussi bien que pour l'Eglise dans son ensemble.

C'est donc fondés sur notre foi et notre espérance en Jésus-Christ, dans une claire conscience de notre fonction de peuple de prêtres que, unis à tout le peuple togolais, nous faisons nôtres ces paroles du psalmiste ; « Qui, Eternel, tu as délivré mon âme de la mort, mes yeux des larmes, mes pieds de la chute ».

Nous n'ajouterons aucun commentaire à ses paroles, mais nous voulons demander trois choses à tous les Togolais qui croient en Dieu.

1)—Comme le psalmiste, apprenons à mieux connaître et aimer ce Dieu qui entend notre voix, nos supplications, et penche son oreille vers nous ; ce Dieu qui est venu vers nous en Jésus Christ pour nous libérer de tout pouvoir qui nous asservit et nous empêche d’être pleinement des hommes à la stature du Christ ; qu’il soit visible ou invisible ; religieux ou athée, économique ou culturel. Ce qui Intéresse le Dieu de Jésus-Christ, ce n’est ni notre religiosité ni notre athéisme, c’est notre détermination à nous aider les uns les autres à réaliser l'humanité à laquelle il nous appelle et pour laquelle il nous libère en Jésus-Christ.

2) — Au nom de notre foi et de notre espérance en Jésus-Christ, unissons-nous pour mener ensemble la lutte pour notre libération économique et culturelle.

3) — Dans les heures difficiles que nous allons vivre, faisons de la vigilance un devoir sacré et entourons de nos prières celui qu’incarne actuellement nos intérêts et notre lutte.

Et comme l’a dit un pasteur dans sa prédication au dernier synode de l’Eglise évangélique du Togo, que l’Eglise au Togo cesse de se référer à des formules et à des traditions héritées de cultures étrangères ; qu'elle parle le langage de son peuple et en assume la civilisation et la culture ».

Que la Parole qui s’est faite chair nous vienne en aide.

AMEN

Et c'est sur cette prière que le culte prit fin à 10 h 25 mn.

Peuple du Togo, confie-toi en l'Eternel !

Il est ton secours et ton bouclier.

Vous qui craignez l’Eternel,

Confiez-vous en l'Eternel ! Il est votre secours et votre bouclier.

L'Eternel se souvient de nous : il bénira,

Il bénira le peuple du Togo Il bénira ceux qui craignent l'Eternel,

Les petits et les grands ;

L'Eternel vous multipliera ses faveurs,

A vous et à vos enfants. Soyez bénis par l'Eternel, Qui a fait les cieux et la terre !

Après le culte protestant, les membres du gouvernement se sont aussitôt rendus à la Mosquée de Zongo.

Après la lecture des versets du Coran par le professeur Asneini, le président de la légion musulmane El Hadj Mensah Kassim a loué la grandeur et la puissance d’Allah qui seul est maître de la destinée des hommes.

Il a dit notamment :

AU NOM D'ALLAH,

LE TRES MISERICORDIEUX, LE TOUT MISERICORDIEUX Louange à Allah le Maître des mondes. Fin heureuse à ceux qui le craignent et Le vénèrent constamment. Bénédiction et Paix sur l’Envoyé-Messager Mouhammed, sur Sa famille, ainsi que sur ceux qui le suivent sur le chemin de la vérité et de la soumission totale au Seigneur des mondes.

Nous cherchons refuge auprès du Seigneur, l'audient et le savant contre satan le lapidé.

Nous cherchons protection auprès du Seigneur de la fente contre le mal qu'Il a créé, contre le mal de l'obscurité quand elle s'étend, contre le mal de celle qui souffle sur les nœuds et contre le mal de l'envieux quand il envie.

Nous cherchons refuge auprès du Seigneur des hommes. Souverain des homme Dieu des hommes contre le mal du mauvais conseilleur le furtif. Celui-là qui souffle le conseil dans la poitrine des hommes. Qu’il soit des Djinns ou des humains.

Monsieur le Président de la République,

Messieurs les membres du gouvernement,

Excellence,

Mesdames, Messieurs, Chers frères en Dieu et chers Compatriotes,

Pureté à Allah Louange à Allah Il n’y a de Dieu sauf Allah Allah est le plus Grand. Nous voici une fois encore réunis pour la circonstance pour chanter la gloire de Dieu à cause de son œuvre.

Allah le Maître des cieux et de la terre, qui tire la vie de la mort et la mort de la vie, qui élève et rabaisse qui Il veut, et qui donne la royauté à qui Il veut.

Allah le plus grand devant qui toutes les grandeurs chissent et tout ce qu'il y a de plus excellent devient affectueux.

Allah en dehors de qui point de Seigneur, ni de Sauveur

Allah, donc a eu pitié du peuple et a exaucé nos prières.

Nous nous souvenons encore avec émotion que le 11 janvier dernier en prélude des festivités du 13 janvier, vous étiez ici même, Monsieur le Président où en communion avec le peuple nous nous sommes rappelés des œuvres inestimables du Seigneur en notre faveur, puis en serviteurs méritant, nous nous sommes également souvenus non seulement de ses avertissements et de ses recommandations, mais aussi de son attitude à l'encontre des grands mécréants, les peuples des Aad et des Thamoud.

Alors, craintifs de ses menaces et de son irrésistible courroux, nous nous sommes consacrés à une ardente prière demandant à Dieu de nous épargner du sort subi par les peuples mécréants, de nous préserver du mal de la création et de nous servir d'abri contre Son propre courroux, et pour finir nous avons dit :

O Allah ! accorde à notre peuple, à son Président et à ses collaborateurs ton appui constant. Affermis-les dans la voie droite. Eloigne d'eux tout ce qui pourra causer leur chute et, qu'il arrive que, restant ferme dans ce chemin, ils soient mieux guidés à suivre les traces de ceux qui ont reçu tes bénédictions et tes faveurs.

O Allah, sauve-nous du sentier de ceux, sur lesquels, a pesé ta colère et de celui de ceux qui sont tombés dans l'erreur et qui ne t'ont pas atteint.

Aujourd'hui, en serviteurs reconnaissants, nous pouvons constater sans trace de doute qu'Allah l'Audient n’est pas demeuré sourd à la prière de son peuple ; car sans son agrément et son amour pour votre personne. Monsieur le Président, et pour le peuple que vous conduisez, vous serez déjà la proie des vers dans le séjour profond des morts et l’ennemi se permettra de ricaner et de se frotter les mains. Et nul parmi nous ne saurait empêcher cela.

En ce jour donc, dans cette mosquée, c'est le cœur de tout un peuple qui palpite de joie et de reconnaissance, glorifiant le Seigneur des vies célestes et terrestres pour nous avoir délivré de la pire ignominie.

Oui, Allah a agi souverainement et tous, nous crions : Miracle !

Miracle bien sûr et certainement il est dans le domaine d'Allah seul qui l'accomplit à l'égard de qui II veut et quand II veut.

Alors, allons donc commettre l'infamant péché en l'attribuant à la vertu des amulettes suspendues et à des bagues dites magiques portées. Lesquelles deviennent inopérantes lorsque le terme arrive aux clavicules ?

Chantons plutôt louange et pureté au Seigneur qui prédispose à l'avance et assigne un but à chaque chose, qui ressuscite les terres mortes et y fait croître de variétés de plantes pour nous et pour nos bestiaux, et ne manque pas au rendez-vous.

Ceci, est d'autant plus convainquant qu'au rendez-vous de la tragique affaire au moment précis où l'avion présidentiel allait vers la catastrophe, le peuple qui vous aime tant, Monsieur le Président, ignorait le sort qui vous est réservé. La vie dans la nation suivait son cours normal et pourtant vous alliez vers une fin lugubre certaine.

A la minute affreuse où votre avion devait se mettre en pièces à quelques centaines de mètres de la piste d'atterrissage, vous arrachant ainsi pour toujours à votre chère patrie, vous, dont la vie et les réalisations ont si profondément marqué l'histoire de notre pays.

A cette minute affreuse, dis-je, le peloton de braves patriotes venu vous rendre les honneurs, ceux-là qui, dans d'autres circonstances donneraient leur vie pour vous étaient là, réduits à l'impuissance, figés de stupeur, incapables d'intervenir car ils n’avaient pas le choix.

Monsieur le Président, tout le peuple était dans l'horrible impossibilité de vous venir en aide. Mais, Allah, Lui le plus grand, l'unique sauveur, le Tout-Puissant était à ce rendez-vous macabre à vos côtés. Même plus près de vous que votre propre carotide et a décidé que vous devez continuer à vivre car votre terme auprès de Lui n'est pas encore venu.

Allah a estimé que vous devez poursuivre votre œuvre pour le Togo et les Togolais, une œuvre qui vous est destinée avant que vous ne naissiez.

Et, c'est bien là le secret des épreuves, et comporte la responsabilité, lequel secret réside entre Dieu et ses esclaves, car, Allah n’a jamais élevé aucun homme au rang de chef pour rien. Un prédestiné ne meurt qu'après avoir accompli ce à quoi II est destiné.

Le Saint Coran dit :

« Par l'aube !

Par les dix nuits, par le pair et l’impair, et par la nuit quand elle marche.

N’est-ce pas un serment pour un doué de prudence ?

N'as-tu pas vu comment ton Seigneur a agi avec Aad,

Avec Iram la ville à la colonne.

Dont la pareille, jamais ne fut construite parmi les villes ?

Et avec les Thamoud, qui taillaient le rocher dans la vallée ?

Ainsi qu'avec Pharaon, l'homme aux pals ?

Gens qui s'étaient rebellés à travers pays, puis y avaient commis beaucoup de désordre

Donc, ton Seigneur fit pleuvoir sur eux le fouet du châtiment

Oui, certes, ton Seigneur demeure aux aguets.

Puis, quant à l'homme lorsque son Seigneur l’éprouve en l'anoblissant et en le comblant de bienfaits.

Il dit alors : « Mon Seigneur m'a ennobli »

Par contre, quand II l'éprouve en lui mesurant sa portion,

Il dit alors : « Mon Seigneur m'a avili ».

Chers frères en Dieu et chers compatriotes, devant ce clair récit, que dirons-nous donc de ce miraculeux secours de la part du Seigneur ?

Est-ce une victoire ou une épreuve ?

On peut normalement classer ce fait mémorable sur la liste des victoires obtenues au cours de nos luttes pour la grandeur et la prospérité de notre pays. Mais, en tant que croyants avertis, nous pouvons la situer aussi dans le contexte peu commode des innombrables épreuves qui jalonnent la longue route de la vie de l'individu ou de la nation vers un succès énorme ou vers une faillite méprisable avec des conséquences imprévisibles.

L'épreuve étant de la part de Dieu un moyen de discerner les sincères des menteurs Les bai et les hauts, la mort et la vie ne sont pour nous que des épreuves de la part du Seigneur ; épreuve que chacun de nous doit subir avec foi, endurance et persévérance.

Quant à l'épreuve, le Saint Coran l'atteste en ces termes :

« Béni soit celui en la main de qui est la Royauté, tandis qu'Il est capable à tout.

Celui qui a créé la mort et la vie afin d'éprouver qui de vous est de plus belle œuvre et c'est Lui le puissant et le pardonneur.

« Nous vous éprouverons de quelque façon, par la peur, la faim, la diminution dans vos biens, dans votre nombre et dans vos récoltes. Annonce d’heureuses nouvelles aux endurants : à ceux qui, lorsqu’un malheur les frappe, disent : « Nous appartenons à Dieu et c'est à Lui que nous retournerons ». Tels sont les hommes que Dieu couvre de ses bénédictions et de sa miséricorde. Ce sont ceux-là qui sont dans la bonne voie.

Et Dieu de conclure : Les hommes croient-ils qu’en disant « nous croyons » on les laisse tranquilles, épargnés de toute épreuve ? Nous avons éprouvé ceux qui vous ont précédés. Dieu distinguera ainsi les sincères et les menteurs.

Monsieur le Président,

Aujourd'hui, vous nous êtes revenu en homme excessivement éprouvé, hautement convaincu de l’existence de Dieu, de sa grandeur, de sa toute puissance, de son amour pour vous et pour le peuple que vous conduisez. Fortement conscient de votre responsabilité vis-à-vis de Dieu et de la Nation.

Ainsi donc, en contrepartie de ce grand bien dont votre créateur vous a comblé, qu'est-ce que vous êtes en mesure de Lui offrir ? Certes, toute votre personne : la seule qui vaille. Et vous l'aimerez de tout votre cœur, de toute votre pensée et de toute votre force.

Puis la vie durant, demeurer parmi les résignés à sa volonté et œuvrer aussi pour son seul plaisir et le peuple togolais croyant, vous suivra toujours dans ce chemin.

Monsieur le Président, je vous entendais une fois dire : Le meilleur bien que l'on peut offrir à un ami, c’est « la vérité ».

Dieu étant la source de la vérité, son existence est une vérité, la mort est une vérité, la vie est une vérité, l'épreuve de sa part est une vérité, les prophètes sont une vérité. Le saint Coran est une vérité.

Ceci étant, en ce jour mémorable, j'ai l’insigne honneur de vous remettre au nom du conseil supérieur pour les affaires islamiques du pays en signe de réconfort et de soutien, le sceau de la Vérité ; le Coran sublime, parole de la vérité destinée à faire sortir l'humanité des ténèbres vers la lumière.

Ecoutez, pour vous en convaincre. Monsieur le Président, le contenu de son 94e chapitre Intitulé : L'ouverture :

< N'avons pas ouvert pour toi ta poitrine ?

Et mis à bas de toi ton fardeau ?

Qui écrasait ton dos ?

Et élevé haut pour toi ta renommée ?

Oui, car à côté de la difficulté est une facilité

Oui, à côté de la difficulté est une facilité !

Quand tu es libre donc lève-toi

Et aspire à ton Soigneur PRIONS

O Allah ! point ne nous tienne rigueur si nous gommes oublieux ou mémo si nous péchons

O Allah ! point ne charge sur le peuple un fardeau comme celui que Tu chargeas sur les mécréants d’avant nous.

O Allah ! A Toi ce qui est dans les cieux et tout ce qui est sur la terre. Afin que Tu paies ceux qui font le mal de ce qu’ils couvrent et que gardes le souvenir de celui qui garde le tien. Illumine-beau.

O Allah ! plein de large pardon, Toi qui nous connais mieux quand Tu nous produis de la terre, et aussi quand nous sommes des embryons aux ventres de nos mères Tu sais mieux qui parmi les hommes pratique la piété.

O Allah ! Tu es le grand pourvoyeur, le plein de force, l'inébranlable. O Toi qui garde le souvenir de celui qui gardes le tien. Illumine-nous de Ta lumière !

Splendeur divine, suprême force et suprême vérité, ineffable réalité, vertu et puissance, Tu es la plus haute aspiration de l’homme qui conduit vers la perfection tous. Nous T'invoquons en naissant, en vivant et en mourant.

O Allah ! A Toi la louange. Tu es la lumière des cieux et de la terre et tous ceux qu'ils renferment.

O Allah ! A Toi la louange. C'est Toi qui diriges les cieux et la terre et tous ceux qu’ils renferment.

Accorde à notre peuple, à son président et à ses collaborateurs un appui constant. Affermis-les dans la vole droite. Eloigne d'eux tout ce qui pourrait causer leur chute ; et qu'il arrive que, restant feme dans ce chemin. Ils soient mieux guidés à suivre les traces de ceux qui ont reçu tes bénédictions et Tes faveurs.

O Allah ! Sauve-nous du sentier de ceux sur lesquels a pesé Ta colère et de celui de ceux qui sont tombés dans l'erreur et qui ne T'ont pas atteint.

Que la paix de Dieu et Son Salut soient sur son Envoyé de bien Mouhammed sur les membres de sa famille et sur les bons serviteurs de Dieu.

Que la paix de Dieu et son salut soient sur le peuple

AMINE !

Après la prière M. Joachim Hunlédé ministre des Affaires étrangères et représentant le chef de l'Etat a assisté à l'immolation d'un bœuf pour implorer la bénédiction divine sur le peuple togolais avant de recevoir des mains de l'imam Kassim au nom du conseil supérieur pour les affaires islamiques du Togo le Saint Coran.