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Religion : l'islam ou la voie de l'amour et de la convivialité
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- Title
- Religion : l'islam ou la voie de l'amour et de la convivialité
- Creator
- Mensah Gavor
- Publisher
- Togo-Presse
- Date
- January 6, 1995
- Abstract
- L'Islam compte aujourd'hui plus d'un milliard de fidèles qui, de par le monde, invoquent au moins cinq fois par jour le nom d'Allah. Allah Le Plus Grand. Le Plus Magnanime, qui a transmis au Prophète Mahomet son Message de Sagesse et de Paix consigné dans le coran. Plus de treize siècles après la mort du Prophète, sa foi continue d'agir comme un ferment tiraillée entre modérés qui veulent mettre un peu d'eau dans les pratiques du Prophète, et les intégristes fondamentalistes qui purgent et inquiètent afin d'imposer une application à la lettre de la loi islamique. Aussi, dans plusieurs pays aujourd'hui, l'Etat et l'islam croisent leur destin. Devant l'actualité et face au futur, il est nécessaire de chercher à connaître la vie du prophète pour comprendre le message qu'il a réellement transmis aux musulmans.
- Page(s)
- III
- number of pages
- 1
- Spatial Coverage
- La Mecque
- Médine
- Arabie saoudite
- Syrie
- Palestine
- Irak
- Égypte
- Bangladesh
- Suède
- Algérie
- Blida
- Iran
- Maroc
- Lyon
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0006369
- content
-
L'Islam compte aujourd'hui plus d'un milliard de fidèles qui, de par le monde, invoquent au moins cinq fois par jour le nom d'Allah.
Allah Le Plus Grand. Le Plus Magnanime, qui a transmis au Prophète Mahomet son Message de Sagesse et de Paix consigné dans le coran.
Plus de treize siècles après la mort du Prophète, sa foi continue d'agir comme un ferment tiraillée entre modérés qui veulent mettre un peu d'eau dans les pratiques du Prophète, et les intégristes fondamentalistes qui purgent et inquiètent afin d'imposer une application à la lettre de la loi islamique.
Aussi, dans plusieurs pays aujourd'hui, l'Etat et l'islam croisent leur destin. Devant l'actualité et face au futur, il est nécessaire de chercher à connaître la vie du prophète pour comprendre le message qu'il a réellement transmis aux musulmans.
Les chroniqueurs arabes traditionalistes fixent la naissance de Mahomet ou Mahoummad en 570. à la Mecque, sous le règne du roi Sassani de Perse. Korshô Ier.
A cette époque en Arabie, se pratique un polythéisme tolérant l'existence des communautés juives et chrétiennes.
Mieux, "Le Point" (N° 1150) révèle qu’à la période "la Kaaba est un lieu de syncrétisme religieux très ouvert” et ne comptait pas moins de 360 idoles ou divinités au-dessus desquelles règne Allah (Dieu).
"Allah a ses adeptes particuliers, les "hanifs", monothéistes qui ne sont ni juifs, ni chrétiens, et qui croient néanmoins en un Dieu unique, sans définition précise ni prérogative particulière ".
Dans sa jeunesse, donc Mahomet qui signifie aussi "Le Loué" acquiert vite la stature d'un sage, à telle enseigne qu’à l’âge de 35 ans, il reçut le surnom d’Al Amin, "l’homme Sûr".
En 610, il a 40 ans. C’est alors qu’il reçut l’inspiration de se retirer dans une caverne de Hira où l’ange Djibril lui révéla les principes de l'Islam.
Le Coran, (al Qor'ân) ou “récitation” est né. Ce n’est pourtant qu'en 613 que Mahomet reçut une autre Révélation lui ordonnant de prêcher.
De l’avis de Tor Andrae, un spécialiste de l’Islam et auteur de "Mahomet, sa vie et sa doctrine" (Edition Maisoneuve), "il ne voulait pas originellement fonder une nouvelle religion, mais plutôt réformer la croyance en Allah, déjà existante et montrer ce que cette croyance signifiait réellement et ce qu’elle exigeait".
Mais Mahomet eut du mal à faire accepter les principes révélés. Tourné en dérision et persécuté particulièrement par les Quraychites qui régnaient en maîtres sur la Mecque, Mahomet se réfugia en 622 à Médine.
Cette période, l'"Hégire" (émigration), marque un grand tournant pour l’Islam. C’est d’ailleurs à partir du 16 juillet de cette année (ancien premier jour de l’année arabe) que l’on fait commencer l’actuel calendrier musulman.
A partir de Médine. Mahomet lance en 624 une première expédition dans la vallée de Nakhla contre une caravane quraychite ; le début de la conquête de l'Islam qui cherche à unifier la contrée, tant et si bien qu’en 627. Médine est devenue "un Etat respecté et craint".
La naissance de la société islamique
A partir de ce temps, de nouvelles Révélations à caractère plus pratique régissent désormais tous les aspects de la vie privée sociale.
On institua des règles juridiques telles que la peine de main coupée pour les voleurs, cent coups de fouet en cas d’adultère...
Les tenues vestimentaires, les interdits alimentaires, les usages et même les formules de politesse sont copiés sur le Prophète, le "modèle de tout croyant".
Ainsi naît la communauté musulmane qui va chercher à s'étendre.
Le 11 janvier 630, Mahomet prend la Mecque. Il va “islamiser” la Kaaba et le pèlerinage païen (hadjdj) autour du mont Arafat qu’il sanctifie et dédie à Allah seul.
Le 8 juin 632, Mahomet meurt. Ces successeurs seront les véritables artisans du premier empire arabe, occupant la Perse, la Syrie, la Palestine, l’Irak, l’Egypte, de l’Atlantique à L’indus...
L’héritage de Mahomet
La foi de Mahomet continue de faire vibrer les foules, sans rien perdre de sa force à travers le temps. 6236 versets répartis en 114 sourates constituent le leg de Mahomet.
Certes, le Coran n’est pas le récit linéaire de la vie de Mahomet.
Les "Hadith" (traditions prophétiques) sont les références comblant cette lacune.
Les “Hadith” sont des récits relatifs à une action ou à une parole du Prophète, transmis à travers les siècles. Aujourd’hui, on dénombre près de 75 000 Hadith.
Tout compte fait, le Prophète n’a enseigné que l’amour de Dieu et du prochain, l'art de bien vivre pour bien mourir...
Comme l'a si bien souligné le professeur Yadh Ben Achour, "l'héritage du Prophète nous invite nous, croyants, à pratiquer un Islam du "for intérieur”, le seul agréé par Allah". Donc un Islam rassembleur, conciliateur, convivial et ouvert aux autres confessions.
Mais l'extrémisme religieux monte, l'intolérance se développe
Des siècles après la disparition du Prophète, l’Islam cherche toujours sa voie pour s’imposer. Pour ce faire, les extrémistes islamistes rêvent d’Etats théocratiques, rigides, intolérants et impitoyables envers tous ceux qui n’observeraient pas à la lettre la "Charia" (loi dérivant du Coran) ou développeraient des idées contraires aux prescriptions du Coran. Ainsi, écrivains, poètes, journalistes, chanteurs, hommes politiques... “déviationnistes”, flirtent chaque jour avec la mort.
L’écrivain britannique Salman Rushdie, pour avoir écrit "Les versets sataniques", vit caché depuis qu’une “fatwa" (décret canonique) de l'imam Khomeiny (Iran) l'avait condamné à mort le 14 février 1989.
Au Bangladesh, l'écrivain "prisée des jeunes et des femmes", Talisma Nasreen, vit réfugiée depuis août dernier en Suède, menacée de mort dans son pays par les fondamentalistes pour ses prises de position dans ses articles et ses livres en faveur de l’émancipation de la femme et de la libéralisation des mœurs, notamment dans son roman “Lajja" (la honte) qui dénonce le fanatisme religieux.
Dans cette guerre de pluralisme culturel, rien qu’en Algérie par exemple, de nombreux journalistes, artistes et écrivains sont tombés sous les balles des intégristes musulmans.
Au moins 20 journalistes ont été égorgés ou tués par balles depuis mai 1993 et près de 200 autres ont pris le chemin de l’exil.
Jugeant le système éducatif du pays contraire à la Charia, les groupes armés islamiques ont incendié quelque 610 écoles depuis le début de l’été et assassiné plusieurs enseignants.
A la rentrée de septembre dernier, ils ont demandé l’interdiction dans la région de Blida de l'enseignement du français (le français étant la langue d'enseignement jusqu'en 1976).
A cela, s'ajoutent l'exigence du port du voile pour les filles et enseignantes, les classes séparées pour les filles et pas d’enseignement de la musique...
En un an, une soixantaine d'étrangers ont péri dans des attentats pour la plupart revendiqués par les islamistes.
Il est à souligner que de par le monde, la persécution des hommes de lettres est telle que cette année, le PEN Club International a enregistré l’incarcération de 150 écrivains, la mort de 90 autres. Il a obtenu par contre la libération de 120.
Il n’y a pas de contraire en religion
Dans une récente interview accordée au journal Le Point, Yadh Ben Achour a dit que l’Etat théocratique et rigide prôné par les théoriciens de l'Islam radical est un principe contraire aux enseignements du Coran qui prescrit qu"il n'y a pas de contrainte en religion".
Pour le Pr Achour, la religion dans l'Etat théocratique devient "obligation et non adhésion” et est dans “la pire situation qu'il soit”.
A ses yeux. Mahomet "se recèle un chef d’Etat démocrate, respectueux des droits des minorités. Mais il se ravise : le Prophète, n'est pas venu sur terre pour fonder un Etat, mais pour révéler la parole de Dieu et inviter chacun à y croire".
De son côté, le ministre français de l'Intérieur et de la Culture. Charles Pasqua, inaugurant le mois passé la mosquée de Lyon, une ville d'un bouillonnant christianisme social et missionnaire a, à l'occasion, fait une mise en garde contre l’intolérance religieuse et la haine du prochain.
"Si des influences contraires à nos traditions, à nos valeurs, à notre conception des droits de l'Homme et de la Femme — venaient à se développer au sein de votre communauté (musulmane) alors ce serait un risque majeur pour elle d’abord à l'évidence, mais aussi pour la cohésion nationale dans son ensemble et cela, nous ne saurions ni l'accepter ni même le laisser s'installer petit à petit".
Pour le roi Hassan II du Maroc, "le vrai musulman ne peut être que modéré. Il n'est pas haineux, il ne veut s'imposer à personne, il respecte tout le monde.
Selon lui, "être musulman, c'est un état d'âme, un état d'esprit, de croyance. Le mol "islamiste” recouvre une profession”.
Puis il ajoute que "si l'intégrisme est érigé en système avec des cellules, des propagateurs, il ne respecte pas l'Islam".
Mensah Gavor