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Le terrorisme et ses ramifications
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- Title
- Le terrorisme et ses ramifications
- Creator
- lt Tchassama
- Publisher
- Togo-Presse
- Date
- July 19, 2002
- Abstract
- Le terrorisme, ce mot qui hante aujourd'hui les esprits est une des formes très anciennes de la violence collective. Il ne paraît pas nouveau. Il est aussi ancien que le viol, la prostitution, la drogue... Le terme terrorisme est une pratique ancienne. Il va de l'assassinat individuel à la terreur collective, de l'acte d'un idéologue isolé à celui d'une armée secrète, du racket à la guérilla. Le terrorisme au sens strict signifie la menace d'exécution, qu'il s'agisse de l'assassinat individuel, du coup de force organisé contre une autorité publique ou des déportations massives. Au sens large, le terrorisme signifie les menaces, pressions ou coercitions de toutes sortes auxquelles il fait recours pour arriver à ses fins. Le terrorisme comprend ainsi tout les contours de la vie sociale et se compose de multiples facettes allant du terrorisme individuel au terrorisme d'Etat Le terrorisme est donc un phénomène social et chaque société secrète un type de terrorisme spécifique. A chaque échelle, correspondent des formes particulières de terrorisme. Celles-ci ne sont en réalité à leur tour qu'un reflet de l'Etat, des structures sociales et économiques de l'époque. L'objectif du terrorisme est d'atteindre généralement un but politique ou de substituer une violence factieuse à celle de l’Etat, seul détenteur légitime de la violence.
- Page(s)
- I
- III
- number of pages
- 2
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0005996
- content
-
Le terrorisme, ce mot qui hante aujourd'hui les esprits est une des formes très anciennes de la violence collective. Il ne paraît pas nouveau. Il est aussi ancien que le viol, la prostitution, la drogue...
Le terme terrorisme est une pratique ancienne. Il va de l'assassinat individuel à la terreur collective, de l'acte d'un idéologue isolé à celui d'une armée secrète, du racket à la guérilla.
Le terrorisme au sens strict signifie la menace d'exécution, qu'il s'agisse de l'assassinat individuel, du coup de force organisé contre une autorité publique ou des déportations massives.
Au sens large, le terrorisme signifie les menaces, pressions ou coercitions de toutes sortes auxquelles il fait recours pour arriver à ses fins.
Le terrorisme comprend ainsi tout les contours de la vie sociale et se compose de multiples facettes allant du terrorisme individuel au terrorisme d'Etat Le terrorisme est donc un phénomène social et chaque société secrète un type de terrorisme spécifique.
A chaque échelle, correspondent des formes particulières de terrorisme. Celles-ci ne sont en réalité à leur tour qu'un reflet de l'Etat, des structures sociales et économiques de l'époque.
L'objectif du terrorisme est d'atteindre généralement un but politique ou de substituer une violence factieuse à celle de l’Etat, seul détenteur légitime de la violence.
Le mot “terrorisme” est apparu pour b première fois en 1798 dans les suppléments du dictionnaire de l’Académie Française. En effet la France a connu un régime de terreur entre septembre 1793 et juillet 1794. En 1793, il y a eu le vote de la loi des SUSPECTS. Cette loi n’a été abrogée qu’avec la chute de Robespierre en 1794. Au cours donc de cette période, plusieurs Français forent massacrés. A Paris par exemple, pour le seul mois de septembre 1793, le nombre total de guillotinés s’élevait à 3000, c’était la guerre aux ennemis de la révolution, à la religion et à la propriété.
Par analogie donc, tout recours systématique à la violence pour imposer sa volonté est assimilé au terrorisme.
Le terrorisme dans l'antiquité
Dans l’antiquité, des tyrans ne régnaient que par la terreur et périrent parfois eux-mêmes de la contre-terreur. Dans la Grèce ancienne par exemple, les auteurs de terreur étaient acclamés, adorés comme des libérateurs ou des héros.
L’assassinat d’un chef connu comme un tyran ou un sanguinaire était toléré et pratiqué. Le terrorisme fut donc à la fois interdit et libérateur, légitime aux yeux des uns et illégitime aux yeux des autres.
Le terrorisme contemporain
Il faut préciser que l’Europe demeure une cible de choix pour les groupes terroristes. L’Europe sert aujourd’hui des causes politiques que des croisades religieuses. Elle a ainsi connu trois périodes de tensions depuis le début du 20e siècle:
-premièrement de la fin du 19e siècle à la première guerre mondiale, les actes terroristes connus sur le sol Européen étaient le fait d’anarchistes et de nihilistes ;
-deuxièmement, entre les deux guerres, le terrorisme était lié aux turbulences dans les Balkans;
- troisièmement, il y a le terrorisme lié au conflit Israélo-Palestinien.
Le terrorisme d’Etat au Moyen-Orient représente jusqu’à une date récente 90 % des attentats d’origine étrangère commis en Europe.
C’est véritablement à partir de 1900 que le terrorisme a commencé par prendre de nouvelles formes. Entre les 2 guerres mondiales, le terrorisme a été une guerre de substitution. Chaque bloc utilisait le terrorisme comme une solution de rechange. Les Etats n’apparaissent pas et ne sont donc pas impliqués directement.
La fin de b guerre froide devrait mettre fin aux groupes terroristes. Malheureusement, le terrorisme est actuellement très riche. Il s’agit d’un terrorisme multinational très opportuniste. Il est riche par ce qu’il intéresse des gouvernements et les terroristes ont des bagages intellectuels conséquents.
Hier c’était l’affaire de quelques idéalistes qui n’aimaient pas trop l’argent.
L’attentat loin d’être un acte isolé est devenu ainsi un des éléments constitutifs de la politique internationale. Aujourd'hui, les terroristes utilisent toujours les anciennes méthodes qui visent à affaiblir un gouvernement ou une institution. Des ambassades ont servi de relais aux terroristes et sont devenues de véritables gîtes des experts en formation terroriste. On y recrute et on y forme de futurs terroristes.
La physionomie du terrorisme change ainsi avec la société elle-même et se transforme sans jamais disparaître.
Comment a-t-il alors évolué depuis le début du 20e siècle jusqu’aujourd’hui ?
L'évolution des groupes terroristes
En 1966 l’attaque d’un avion de la compagnie El Al sur l’aéroport d’Athènes par un commando palestinien a été le début d’une nouvelle ère des attentats terroristes.
L’Allemagne a connu un terrorisme interne très important, ce terrorisme est né de la mésentente des étudiants avec le Parti Social Démocrate (SPD). En 1968, certains étudiants basculent dans le terrorisme et créent la Rote Armée Fraktion (RAF) c’est-à-dire la fraction armée rouge.
En 1972, aux jeux olympiques de Munich, on assiste à une prise d’otages. En 1977, la RAF enlève dans un faubourg de Cologne, le président du patronat allemand, M. Hans Martin Schleger et les quatre membres de son escorte.
Ils ont été tous abattus, le dernier attentat revendiqué par ce mouvement date de 1981 et la victime était un général américain. Les chefs historiques de ce mouvement étaient Andréas Bader (chef de file), Grudrien Ensslin et Jan Carl Raspe. C’est pourquoi, cette fraction était aussi appelée la bande à Bader. On a assisté aussi à la création toujours en Allemagne de mouvements pacifistes qui empêchaient la mise en place de missiles américains en RFA. Il y a eu entre 1982 et 1983, un millier d’attentats attribués à ces mouvements.
En France, le terrorisme a été très dominé par les mouvements séparatistes Corses et Basques. Il y a aussi les mouvements d’extrême droite et ceux d’extrême gauche.
Parmi les mouvements d’extrême droite on peut citer:
-Le groupe d’intervention nationaliste
-Le club Charles Martel
-Le groupe Delta
-Le réseau Honneur de la police
-Le groupe peiper et les néo-nazis d’actions
-Le front de libération national français
-La ligue des combattants français contre l’occupation juive
-Ordre et justice nouvelle et le Parti fasciste d’action révolutionnaire
-Le Cercle Adolf Hitler
-Les Brigades révolutionnaires françaises
-Le Sigle A-R de signification inconnue
-Le groupe condor
Ces mouvements d’extrême droite commettaient des meurtres et les plus connus étaient au nom “d'honneur de la police". Plusieurs Nord-Africains en ont été victimes. Honneur de la police a été créé par un commissaire résistant qui a trouvé la mort dans un camp après sa déportation. Les mouvements d’extrême gauche sont :
-Action directe
-Le comité liquidant.
“Action Directe” est apparue pour la première fois le 15 septembre 1979 lors de l’attentat par explosif commis contre le ministère du travail. Il s’agit d’un groupe anarcho-révolutionnaire qui a revendiqué des attentats par explosifs, des tirs de roquettes, des incendies criminels contre des édifices publics ou des sociétés multinationales.
Les principaux dirigeants sont : Jean Marc Rouillan, Nathalie Ménigon et Régis Schleider qui ont été arrêtés en 1987.
Le comité liquidant est une organisation d’inspiration anarchiste apparue pour la première fois le 6 avril 1980. Il a revendiqué ce jour-là l’incendie contre la société Philips Data System à Toulouse.
Dans les Dom-Tom, il y a eu également des groupes terroristes.
Dans les Antilles, il y a eu l’Alliance Révolutionnaire Caraïbe (ARC). Cette alliance a revendiqué le 29 mai 1983 les 21 attentats commis simultanément en Guadéloupe, Martinique, Guyanne et à Paris.
Au pays Basque, il y a l'ETA ce mouvement est né en 1958 au Vénézuéla de l’autodissolution d’un mouvement séparatiste clandestin dénommé EKIN c’est-à-dire “avec nous". Il était constitué de jeunes militants nationalistes basques espagnols dissidents du parti nationaliste basque.
En Bretagne, il y a eu le Front de Libération de la Bretagne (FLB) et l’Armée Révolutionnaire Bretonne (ARB). Le FLB a revendiqué un attentat le 15 octobre 1983 contre la cité judiciaire de Rennes.
En Corse, il y a les Brigades Révolutionnaires Corses (BRC), l’Armée de Libération Nationale Corse (ALNC), le Front de Libération Nationale de la Corse (FLNC).
Les brigades révolutionnaires corses ont apparu le 11 décembre 1982, lors d’une tentative d’assassinat contre un gendarme qui surveillait la centrale thermique du VIAZZIO à Ajaccio. L’armée de Libération Nationale Corse est un mouvement séparatiste qui a fait son apparition pour la première fois le 1er juillet 1983 en revendiquant deux attentats par explosifs commis dans la nuit du 30 juin au 1er juillet. Les terroristes réagissaient ainsi à l’enlèvement de Guy Orsoni.
Le front de libération national de la Corse a fait son apparition pour la première fois en revendiquant 22 attentats commis dans la nuit du 04 au 05 mai 1976.
En Italie le terrorisme est particulièrement interne et politique. Il y a les mouvement d’extrême droite qui sont ORDINE NUOVO, ORDINE NERO et NUCLE ARMATI RIVOLUZIONARI. Entre 1969 et 1980, ces mouvements ont revendiqué 400 attentats environ qui ont coûté la vie à 175 personnes.
L’attentat le plus meurtrier a été celui de la gare de Bologne le 02 août 1980 qui a fait 85 morts cl 200 blessés.
Les mouvements d’extrême gauche sont les brigades rouges, le groupe d'action révolutionnaire, les Noyaux armés prolétariens et PRIMA LINEA.
Les brigades rouges se sont illustrées surtout avec l’assassinat le 16 mars 1978 de ALDO MORO, président du conseil italien.
Entre 1970 et 1980, 450 attentats avaient été attribués aux mouvements d’extrême gauche. En Grande-Bretagne il y a aussi des groupes terroristes séparatistes.
L’Espagne est aussi confrontée au terrorisme intérieur avec les séparatistes basques. Il y a les Groupes de Résistance Antifascistes l’Euzkadi Ta Azkatasuna (ETA). En dehors de l’Europe, il y a aussi les organisations arméniennes islamiques, palestiniennes et algériennes.
Organisations arméniennes
Il y a l’Armée Secrète Arménienne de Libération de l’Arménie (ASALA) créée en 1975 à Beyrouth, les commandos des justiciers du génocide arménien.
Organisations islamiques
-La Jihad islamique qui est une organisation iranienne.
-L’organisation révolutionnaire iranienne pour la libération et la réforme
-Le mouvement de l’action islamique d’Irak basée en Iran.
Organisations palestiniennes
-Le groupe Abou Nidal
-Les brigades révolutionnaires arabes
-L’organisation de libération de la Palestine
-Le Front populaire pour la libération de la Palestine
-Les Fractions armées révolutionnaires libanaises
-L’organisation de la lutte arabe armée...
Organisations algériennes
-Le Groupe Islamique Armé (GIA)
-Le Front Islamique pour le Salut (FIS)
Il faut préciser que tous les groupes islamistes ont des rapports très étroits avec le réseau El Quaida de Oussama Ben Laden. La plupart des membres de ce réseau sont recrutés dans les milieux islamistes.
Tous ces mouvements terroristes ont choisi directement ou indirectement la France comme terre de combat. A titre d'exemples :
- La fusillade de l'ambassade d’Irak à Paris
- L’assassinat du général Oveissy, ancien officier du Shah d’Iran le 7 février 1984.
- Attentat contre l’attaché militaire des Etats-Unis à Paris, le colonel Rey le 18 janvier 1982.
- Attentat contre Yacob Barsimentov, membre de l’ambassade d’Israël à Paris le 3 avril 1982.
- Attentat contre le directeur adjoint de l’OLP à Paris, Rahd Dani, le 23 juillet 1982.
Il y a eu également à travers le monde, des mouvements terroristes de libération.
En Afrique du Sud, l’ANC, a posé des actes terroristes pendant l'Apartheid.
En Chine, en Inde, en Indonésie, et en Corée, l'impérialisme américain, britannique, hollandais et français fondé sur la notion de suprématie des Européens sur les Asiatiques a été réduit à néant ébranlé dans ses fondations par des mouvements révolutionnaires ou terroristes.
Le terrorisme comme on peut le constater a doublé au cours de ces dernières années. Il existe aujourd’hui environ 13 groupes terroristes importants et très actifs. L’ancien président américain Bill Clinton déclarait le 05 août 1996 que «nul n ’est à l’abri du terrorisme. Le terrorisme est désormais un fléau aveugle qui fait fi des frontières».
Les terroristes à travers le monde entretiennent entre eux de très bons rapports. Il y a eu dans certains pays des camps d’entraînement comme au Liban (Chatila et à Baddaoui), en Afghanistan (à Kaboul).
Grâce à ces écoles et camps d’entraînement, les terroristes ont tendance à ce référer à une promotion ou à une autre comme le font les officiers dans les armées. Les amitiés de promotion sont ainsi consolidées.
C’est pour toutes ces raisons que la lutte antiterroriste comporte des limites. Il y a des limites structurelles et politiques rendant difficile la lutte contre le terrorisme (surmediatisation, limites financières). Le fait aussi qu’il existe des cultures différentes entrave la coopération internationale.
Dans ces conditions, la tentation terroriste pourra-t-elle disparaître?
Ne serait-il pas souhaitable de considérer l’intégralité des mesures de prévention du terrorisme dans une nouvelle approche de relations internationales ?
Chef de Corps Adjoint des Sapeurs Pompiers