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Double attaque à Baraboulé et à Tongomayel : les fonctionnaires abandonnent leurs postes de travail
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Burkina Faso
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- Title
- Double attaque à Baraboulé et à Tongomayel : les fonctionnaires abandonnent leurs postes de travail
- Creator
- Harouna Abdoulaye Nass
- Publisher
- L'Observateur Paalga
- Date
- March 6, 2017
- Abstract
- A la suite des attaques perpétrées dans la nuit du lundi 27 février 2017, les fonctionnaires de la commune rurale de Diguel, située à une dizaine de kilomètres de la frontière malienne, ont décidé d'abandonner leurs postes de travail le mercredi 1er mars 2017 jusqu'à nouvel ordre pour réclamer de meilleurs dispositifs sécuritaires.
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0000539
- content
-
A la suite des attaques perpétrées dans la nuit du lundi 27 février 2017, les fonctionnaires de la commune rurale de Diguel, située à une dizaine de kilomètres de la frontière malienne, ont décidé d'abandonner leurs postes de travail le mercredi 1er mars 2017 jusqu'à nouvel ordre pour réclamer de meilleurs dispositifs sécuritaires.
Depuis un certain temps, des individus non identifiés sèment la terreur dans les différentes localités de la province du Soum au grand dam de la sécurité. Assassinats ciblées, attaques des postes de sécurité, braquages, menaces à domicile, une série de crimes qui entretient la psychose au sein des populations. La commune rurale de Diguel est située à environ 70 km de Djibo à quelques encablures de la frontière malienne.
En effet, le lundi 27 février 2017, la mairie et la préfecture de la localité ont subi la furie des assaillants car elles ont été saccagées, pillées et incendiées et le domicile du préfet qui était absent ce jour a été aussi visité en témoignent les impacts de balles sur les persiennes des fenêtres et la porte défoncée. A cela s'ajoutent les menaces proférées aux enseignants des écoles de la localité le 25 janvier dernier.
Face à cette situation peu reluisante, les fonctionnaires de la zone ont décidé unanimement d'abandonner leurs postes de travail pour se mettre à l'abri d'éventuelles attaques et exiger de meilleurs dispositifs sécuritaires. Mais aux dernières nouvelles, seuls les infirmiers sont restés sur place pour le moment.
Nous avons rencontré certains fonctionnaires qui ont déjà rallié Djibo. Selon, Salifou Bélem, un enseignant d'une école : «Nous n'avons jamais voulu abandonner nos postes malgré les menaces que nous avons reçues comme avertissement. Le ministre était venu nous rassurer que des dispositifs seront déployés afin de nous permettre de travailler dans la quiétude mais il n'en est rien.
Depuis que nous sommes là, nous ne voyons pas la sécurité qui était censée nous mettre à l'abri d'éventuelles menaces», a-t-il affirmé, tout agacé. « Nous avons longtemps attendu la promesse du ministre qui tarde à se concrétiser. Nous avons libéré les logements pour nous confondre aux populations afin d'éviter de se faire abattre. Chaque nuit, c'est une autre paire de manche puisque nous restons éveillés jusqu'au matin pour arriver en salle tout abattu. Des classes, nous suivons les mouvements tout autour des écoles. Nous sommes sérieusement sous le choc», a-t-il ajouté.
Adama Sawadogo, un autre enseignant renchérit : «Nous voulons réellement servir l'Etat, c'est un devoir, mais si nos droits ne sont pas respectés que devons-nous faire ? Si c'est vous, qu'allez-vous faire à notre place ? Nous sommes tous citoyens de ce pays ainsi nous devons être protégés au même titre que les autres», a-t-il déclaré, tout furieux. L'agent de la mairie de Diguel, qui requiert l'anonymat, est revenu avec toute sa famille à Djibo où il réside désormais.
« Si la situation demeure en l'état, je ne mettrai plus pied là-bas, car je préfère ne pas risquer ma vie ainsi que celle de ma famille. Pour le moment, je réside à Djibo en attendant que tout rentre en ordre. Nos bureaux ont été saccagés et nos ordinateurs emportés», a-t-il déclaré. Les autorités informées de la situation ont tenté de les persuader de rester, mais ceux-ci n'ont pas voulu. Aucune réaction du côté des autorités au moment où nous bouclions cet article.
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