Article
Djihad islamique : barbarie ou légitime défense ?
- en
- fr
- Hierarchies
-
Burkina Faso
- Articles de journaux (3615 items)
- Burkina 24 (279 items)
- Carrefour africain (33 items)
- FasoZine (116 items)
- L'Evénement (45 items)
- L'Observateur (61 items)
- L'Observateur Paalga (509 items)
- La Preuve (28 items)
- Le Pays (709 items)
- LeFaso.net (709 items)
- Mutations (13 items)
- San Finna (9 items)
- Sidwaya (1104 items)
- Publications islamiques (432 items)
- Al Mawadda (11 items)
- An-Nasr Trimestriel (16 items)
- An-Nasr Vendredi (318 items)
- L'Appel (48 items)
- L'Autre Regard (11 items)
- Le CERFIste (13 items)
- Le vrai visage de l'islam (15 items)
- Documents divers (Burkina Faso) (16 items)
- Photographies (Burkina Faso) (9 items)
- Références (Burkina Faso) (297 items)
- Articles de journaux (3615 items)
- Title
- Djihad islamique : barbarie ou légitime défense ?
- Creator
- Adama Ouédraogo
- Publisher
- L'Observateur Paalga
- Date
- May 14, 2008
- Abstract
- Djihad : barbarie ou légitime défense ? C'est autour de cette problématique que l'Association islamique Al Mawadda (Amour) a organisé une conférence-débat animée par Me Ahmad Smozrag, islamologue, chercheur et écrivain. C'était le dimanche 27 avril 2008 à l'Amphi A600 de l'université de Ouagadougou.
- Subject
- Association Islamique d'Al Mawadda Burkina Faso
- Djihad
- Civilisation occidentale
- Violence
- Terrorisme
- Spatial Coverage
- Ouagadougou
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0000529
- content
-
Djihad : barbarie ou légitime défense ? C'est autour de cette problématique que l'Association islamique Al Mawadda (Amour) a organisé une conférence-débat animée par Me Ahmad Smozrag, islamologue, chercheur et écrivain. C'était le dimanche 27 avril 2008 à l'Amphi A600 de l'université de Ouagadougou.
L'image de l'islam est écornée au regard des agissements des musulmans à travers le monde que les médias, surtout occidentaux, donnent à voir. La religion apportée par Mohammad est présentée par eux comme une religion de violence. Pourtant, étymologiquement, islam signifie paix et tolérance.
Face à un tel paradoxe, le bureau régional du Centre d'Al Mawadda a jugé nécessaire d'éclairer la lanterne des uns et des autres à travers des conférences publiques. Djihad : barbarie ou légitime défense, tel est le thème qui a été retenu.
D'entrée de jeu, Me Ahmad Smozrag a indiqué que la connaissance du contexte dans lequel l'islam est apparu est un préalable nécessaire à une meilleure compréhension du sens du mot "Djihad".
Ainsi, il a souligné que la religion musulmane est arrivée à un moment où le monde était déchiré par des conflits : "La Chine était en proie à des guerres fratricides..., les Buddhistes et les Brahmanistes en Inde s'entre-tuaient..., l'empire romain d'Occident s'effondrait sous les assauts des envahisseurs germains et barbares... ; l'empire byzantin avait en face plusieurs fronts, l'Arabie était ravagée par des querelles tribales, etc.".
C'est dire que l'islam a évolué dans une période difficile. Cela a sans doute amené des confusions dans la compréhension du mot "djihad", subdivisé en deux catégories par certains savants. On distingue le djihad défensif et le djihad offensif.
Concernant le caractère défensif, il n'y a pas de divergence entre les musulmans sur l'obligation de résistance à l'occupant de territoires ou de pays islamiques et leur libération par le djihad armé.
Par contre, il existe des divergences sur le djihad offensif, qui doit être mené au-delà des frontières pour se prémunir de tout danger qui pourrait provenir de l'extérieur ou pour lever les obstacles à la transmission de la parole de Dieu aux peuples ou pour faire triompher la loi de Dieu et partant, la justice de Dieu. Pour les tenants de cette thèse, il ne s'agit pas d'imposer la foi, étant donné qu'il n'y a pas de contrainte en religion, mais de faire régner la loi de Dieu.
Les pacifistes soutiennent que l'islam ordonne aux musulmans d'entretenir des relations pacifiques avec les non-musulmans qui n'ont pas combattu les musulmans dans leur religion et qui ne les ont pas expulsés de leurs demeures.
D'autres savants ne tiennent pas compte des deux catégories de djihad. Ils développent une autre vision, tout à fait différente. Pour eux, le djihad armé n'est pas une fin en soi. La charria ne l'a pas prévu dans le seul but de tuer les agresseurs. C'est un moyen pour atteindre les nobles objectifs de l'islam. "Le combat et le conflit armé ne sont pas les voies à suivre. L'islam a donné à ses fidèles l'occasion d'adopter plusieurs politiques allant de la coopération à la rupture des relations, aux sanctions économiques...".
En principe, la religion musulmane ne voit pas les choses sous l'angle de l'offensive ou de la défense : elle veut hisser au plus haut niveau la parole d'Allah, édifier une saine société et instaurer un Etat (Royaume de Dieu) sur la terre. Le djihad obéit à des règles qui excluent toute violence aveugle.
Y sont absolument interdits les actes de barbarie, la destruction des biens et les massacres des personnes, la tuerie des femmes et des enfants ainsi que de toute personne n'ayant pas pris part au combat. Sont également proscrits les tortures, les mutilations et même l'abattage des arbres et des animaux sauf pour se nourrir. La plupart des versets coraniques concernant le Djihad se terminent par "...et n'agressez pas. Allah n'aime pas les agresseurs".
En résumé, le djihad est toujours mené pour la cause de Dieu, même s'il s'agit d'un combat de légitime défense ou d'une intervention de secours ou de délivrance d'autrui.
Il a toujours des objectifs nobles, à savoir la libération de l'individu et des peuples, leur délivrance du joug de l'oppression et du colonialisme, la défense de la foi et de la liberté de conscience.
Le djihad est donc contraire au terrorisme, puisqu'obéissant à des règles. Dans les circonstances actuelles, le djihad armé n'est légitime que dans le seul cas de résistance à l'occupation ou à l'agression étrangère.
En revanche, toutes ses formes pacifiques sont permises et le contexte s'y prête. On peut citer à titre d'exemple le djihad pour la recherche du savoir, le djihad pour l'unité et la solidarité, etc.