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Aïd-el-Fitr : le CERFI et l'AEEMB pour le respect des valeurs républicaines
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Burkina Faso
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- Title
- Aïd-el-Fitr : le CERFI et l'AEEMB pour le respect des valeurs républicaines
- Creator
- Mamouda Tankoano
- Publisher
- Le Pays
- Date
- July 8, 2016
- Abstract
- Les musulmans du Burkina, à l'instar de ceux des autres pays du monde entier ont célébré l'Aïd-el-Fitr ou Ramadan, le 6 juillet 2016. A Ouagadougou, les membres du Cercle d'études, de recherches et de formation islamiques (CERFI) et de l'Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina (AEEMB) ont prié au pavillon jaune du Salon international de l'artisanat de Ouagadougou (SIAO).
- Subject
- Communauté islamique Ahmadiyya Burkina Faso
- Alidou Ilboudo
- Koglweogo
- Élection présidentielle de 2015 au Burkina Faso
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Aïd el-Fitr
- Démocratie
- Terrorisme
- Radicalisation
- Spatial Coverage
- Ouagadougou
- Language
- Français
- Source
- Le Pays
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0000361
- content
-
Les musulmans du Burkina, à l'instar de ceux des autres pays du monde entier ont célébré l'Aïd-el-Fitr ou Ramadan, le 6 juillet 2016. A Ouagadougou, les membres du Cercle d'études, de recherches et de formation islamiques (CERFI) et de l'Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina (AEEMB) ont prié au pavillon jaune du Salon international de l'artisanat de Ouagadougou (SIAO).
A l'occasion de l'Aïd-El-Fitr, la cour du Salon international de l'artisanat de Ouagadougou (SIAO) était bondé du monde dans la matinée du 6 juillet dernier. En effet, de nombreux fidèles musulmans y ont effectué le déplacement pour exécuter la prière consacrant la fête du Ramadan. A cette occasion, c'est l'imam Khalid Ilboudo qui a dirigé la prière marquant la fin des 30 jours du jeûne du mois de Ramadan. Annoncée au terrain Dabo Boukary à l'université Ouaga I Pr Joseph Ki Zerbo, la prière s'est finalement tenue au SIAO, du fait de la forte pluie tombée la veille (NDLR : nuit du 5 juillet). Entre prières et invocations, les fidèles musulmans ont loué Allah pour la grâce qu'il leur a accordée à travers les bienfaits de ce mois. Après l'exécution en chœur de 2 rakats, l'imam Khalid Ilboudo a prononcé le sermon de la prière. Contrairement aux années antérieures, l'Aïd-el-Fitr est intervenue cette année dans un contexte marqué non seulement par l'avènement des Koglwéogo et la recrudescence d'actes activismes, mais aussi et surtout par l'achèvement du processus démocratique couronné par des élections communales, législatives et présidentielle. Une occasion pour le CERFI et l'AEEMB d'appeler, à travers la voix de l'imam Khalid Ilboudo, les fidèles musulmans au respect des valeurs démocratiques et républicaines. « Par cet acte (NDLR : les élections), le peuple burkinabè a fait son choix définitif pour l'Etat de droit avec ses exigences, mais aussi avec ses perspectives de développement. Nous osons espérer que les nouveaux responsables, aussi bien les élus que les membres de l'exécutif, sauront tirer leçon de l'histoire récente de notre pays et éviter à l'avenir à notre peuple les crises et blocages que l'on a connus », a soutenu l'imam Khalid Ilboudo.
La communauté Ahmadiyya au Burkina contre le terrorisme
Parlant des élections municipales et la mise en place des conseils municipaux dans les différentes communes urbaines et rurales qui ont été émaillées de violences qui ont entraîné des pertes en matériels et en vies humaines, l'imam Khalid Ilboudo n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour condamner cet état de fait. « Nous condamnons avec énergie ces violences ainsi que tous les actes d'incivisme qui continuent de se produire dans notre pays, dans nos villes et campagnes, dans nos rues et nos établissements scolaires. Nous avons fait le choix de la démocratie, nous avons le devoir de nous soumettre à l'autorité et d'obéir à ceux à qui nous avons délégué le pouvoir de nous guider. Dans une République, il faut de la discipline et le respect de la loi représente cette discipline. L'existence d'autorité et de loi parallèles ne saurait se justifier », a-t-il dit. C'est pourquoi, il a exhorté les responsables des Organisations de la société civile (OSC), les leaders d'opinion, les chefs coutumiers et religieux, les chefs de familles à s'engager dans leurs organisations pour la restauration de l'autorité de l'Etat. Pour les agissements des groupes d'auto-défense communément appelés Koglwéogo, il a souligné que ceux-ci effectuent, certes, un travail formidable sur le terrain comme l'attestent leurs résultats, mais il est bon qu'ils le fassent dans un cadre républicain. « Sinon les dérapages ne sont pas loin, vu les conditions sécuritaires de notre sous-région », a-t-il indiqué.
Dans son sermon, l'imam Khalid Ilboudo est également revenu sur l'importance du jeûne du Ramadan. Pour lui, le jeûne du mois de Ramadan est une école de la vie spirituelle et au sortir de celle-ci, le musulman doit mettre en pratique ce qu'il y a appris pour changer de façon positive la vie de sa communauté humaine. « C'est maintenant que le travail commence : le jeûne nous a doté d'une lumière que l'on doit partager avec le monde (…). Le Coran, la prière et le jeûne sont censés améliorer notre caractère, pour que nous puissions mieux agir dans la cité. En conclusion, Ramadan n'a pas de sens s'il va juste être une fenêtre d'excellence dans un océan de tares (…) », a-t-il lancé aux fidèles musulmans.
Après le SIAO, nous avons mis le cap sur le Centre de la communauté Ahmadiyya au Burkina où les fidèles musulmans, à l'instar de leurs frères du monde entier, ont célébré l'Aïd-el-Fitr. Dans son sermon, Mahmood Nasir Saquib, Amir et chef missionnaire de la communauté Ahmadiyya au Burkina, a invité les fidèles à ne pas abandonner les bonnes pratiques apprises pendant le mois du jeûne de Ramadan. « C'est une formation qui doit se poursuivre », a-t-il dit. Parlant du terrorisme, il a indiqué que ce phénomène n'est pas de l'islam. « Il faut que chacun comprenne que l'islam est une religion de paix. L'islam n'enseigne pas de tuer quelqu'un. Il faut que vous, journalistes, et nous expliquions que ça, ce n'est pas de l'islam. Il faut qu'on dise aux terroristes que ce qu'ils font n'est pas de l'islam et qu''ils sont égarés. Si nous ne faisons pas ce travail, beaucoup penseront que ce qu'ils font vient de l'islam », a-t-il conclu.
Mamouda TANKOANO