Article
30e anniversaire des martyrs de Pya-Hodo : le peuple togolais a rendu hommage à ses héros
- Title
- 30e anniversaire des martyrs de Pya-Hodo : le peuple togolais a rendu hommage à ses héros
- Publisher
- La Nouvelle Marche
- Date
- June 22, 1987
- Abstract
- Dans le cadre des manifestations marquant le 16e anniversaire de la Libération nationale, des offices religieux d'action de grâce (culte protestant, messe catholique et prières musulmanes) ont eu lieu hier matin à la Maison du RPT. Le président-fondateur du RPT, président de la République, le général Gnassingbé Eyadéma, a assisté à tous ces offices. Plusieurs personnalités parmi lesquelles les membres du Bureau Politique et du Comité central, les députés à l'Assemblée nationale, les membres du corps diplomatique ainsi que de milliers de fidèles ont également assisté aux offices.
- Page(s)
- 1
- 3
- 5
- number of pages
- 2
- Subject
- Pya
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0005527
- content
-
Dans le cadre des manifestations marquant le 16e anniversaire de la Libération nationale, des offices religieux d'action de grâce (culte protestant, messe catholique et prières musulmanes) ont eu lieu hier matin à la Maison du RPT. Le président-fondateur du RPT, président de la République, le général Gnassingbé Eyadéma, a assisté à tous ces offices. Plusieurs personnalités parmi lesquelles les membres du Bureau Politique et du Comité central, les députés à l'Assemblée nationale, les membres du corps diplomatique ainsi que de milliers de fidèles ont également assisté aux offices.
Dans leurs prières, les officiant», le pasteur Ayivi, modérateur de l'Eglise évangélique du Togo, Mgr Dosseh Anyron, archevêque de Lomé et l'Imam El Hadj Alassane Anem, ont imploré la bénédiction divine sur la nation entière et le chef de l'Etat.
Ils ont prié pour que les peuples du monde vivent en paix dans un nouvel ordre mondial plus juste et plus équitable, pour que le Togo vive en harmonie avec tous les peuples du monde.
Les offices ont débuté après l'arrivée du président Eyadéma à 6 h 20 à la Maison du RPT.
Le chef de l'Etat a été accueilli à sa descente de voiture par le membre du Comité central, secrétaire administratif du RPT, M. Kunalè Eklo et par le maire de la ville de Lomé M. Elom Kokou Fourn.
Après l'hymne national, le président Eyadéma a reçu les honneurs militaires que lui rendait un détachement des Forces Armées Togolaises placé sous les ordres du lieutenant-colonel Tépé. Puis il a serré la main aux membres du gouvernement qui étaient là pour l'accueillir avant d'entrer dans la salle des offices en compagnie des dignitaires des trois confessions religieuses.
Au culte protestant, le modérateur de l'Eglise évangélique du Togo, le pasteur Ayivi, a centré son sermon sur le thème : « La multiplication du pain». A cet effet, il a souligné la préoccupation de notre gouvernement qui est de sortir notre pays de la crise économique.
Après avoir indiqué que les peuples riches au lieu de penser au partage des richesses du monde destinés à l'entretien de la vie de tous les habitants de la Planète, mettent leur confiance dans les armes au lieu de la mettre dans l'amour divin pour protéger et garantir leur vie et leurs biens, le Pasteur Ayivi a expliqué que ces pays sont décidés à les garder égoïstement pour eux.
Un demi pour cent des dépense militaires d'une année dans le monde entier suffirait pour payer tout l'équipement agricole nécessaire pour permettre aux pays à bas revenu conaissant un déficit alimentaire d'augmenter leur Production alimentaire et d'approcher l'autosufisance d'ici 1990, a expliqué le modérateur Ayivi.
Pour le modérateur, l'égoïsme, la dureté de cœur, la soif d'hégémonie d'où découlent le mépris et le rejet de Dieu et de sa volonté juste et bonne, nous empêchent nous hommes d'agir comme le jeune homme du récit de la multiplication des pains qui a offert, gratuitement son avoir au bénéfice de tous et sont causes de la crise actuelle. «Et que servirait-il à un homme de gagner ou de posséder le monde entier, s'il perdait son âme? s'est demandé le Pasteur Ayivi... Selon le modérateur, Dieu n'interpelle Pas que les pays riches. C'est aussi à chacun de nous qu'il s'adresse individuellement. Le partage doit être de règle chez nous, il doit commencer dans notre maison, dans notre village ou ville pour s'étendre à tout notre Pays. Rejetons, a-t-il précisé, toute idée de bonheur strictement Personnel pour que le monde retrouve son charme, sa beauté, sa joie, sa paix.
Venant au troisième point de son récit, le pasteur Ayivi a prêché le souci de l'existence humaine dans toutes ses dimensions, confiance en l'amour dispensateur divin, Partage des biens terrestres et de nos richesses humaines, intellectuelles, scientifiques, technologiques et spirituelles, puis une bonne administration, une bonne gestion, une bonne gérance. Pendant que nous reprochons aux pays riches leur égoïsme et remercions ceux parmi eux qui font de remarquable efforts de partage, a Poursuivi le pasteur Ayivi, soyons honnêtes pour voir le grave problème de gestion dans nos pays en développement. Quel progrès, quel bonheur nos pays ne connaîtraient-ils pas ! Des projets soigneusement étudiés, des programmes consciencieusement exécutés, des activités harmonieusement coordonnées des fonds honnêtement gérés, une communauté de partage et de solidarité afin que rien ne se perde comme dit Jésus, mais que tout aille pour le bonheur de tous. C'est là l'appel du gouvernement togolais, a-t-il conclu.
Dans son homélie Mgr Dosseh Anyron, archevêque de Lomé qui a dit la messe catholique, a mis un accent particulier sur la crise que traverse le monde. Une crise dont il a attribué la responsabilité aux actions égoïstes des hommes.
En effet, a relevé Mgr Dosseh, les hommes ont bâti leurs richesses sur l'exploitation et la misère des autres provoquant ainsi la misère morale et la misère économique, tandis que deux périodes effroyables de guerre accumulaient les crimes les plus abominables de l'homme contre l’humain. Le monde a poursuivi Mgr Dosseh, s’engageait dans une crise qu’il peut considérer aujourd'hui comme la plus redoutable de son histoire. Pour Mgr Dosseh, la crise dans laquelle s’est engagé le monde risque de l'amener au bord d'une usure et de l'angoisse à cause du règne de la peur, la panique, l'égoïsme, la domination, réelle sans doute mais subtile et hypocrite.
L'archevêque de Lomé a alors demandé aux hommes de suivre la voie de Dieu qui est la seule alternation qui mène vers le salut.
S’adressant au président-fondateur du RPT, Mgr Dosseh a dit : «Pour vous. Monsieur le Président de la République, vous qui êtes pétri de l’esprit et de l’espérance du Christ, vous avez entendu la voix de Dieu et vous nous la communiquez chaque fois que vous invitez vos frères à la prière... La dignité d’un peuple ne se marchande pas... nous n’avons ni bombe atomique, ni or, ni argent. Votre force, notre force c’est la prière».
Mgr Dosseh a estimé que Dieu est partout le terme de nos tendances légitimes, comme Il est le principe qui les met en jeu.
Il est à la racine de l’acte comme le premier moteur, au sommet de l’intention comme la fin dernière et tout ce qui nous fait avancer dans le développement de notre vie est un nouveau pas dans cette marche incessante qui nous rapproche de Dieu.
Pour l’archevêque de Lomé, ce qui est vrai de l’individu est vrai de ces groupes divers qui constituent les familles, les sociétés et les peuples. Pas plus que l'homme, isolé l'homme collectif n’échappe à cette loi supérieure qui le place à tout instant sous la main du Créateur et l’oblige à se tourner vers lui. Quelle lumineuse espérance point à l’horizon quand le Dieu qui s’incarne n’a pas honte de nous appeler ses frères... Quel dynamisme nouveau pour combattre le bon combat à travers les conflits des intérêts, sous les efforts divergents des volontés individuelles, parmi les complications infinies des ambitions, des travaux, des calculs qui préparent le succès; des fautes aussi, des légèretés, des défaillances qui amènent les crises, s’est demandé Mgr Dosseh.
Mgr Dosseh a indiqué que c’est dans cette perspective que le chef de l’Etat veut édifier avec ses frères et avec Jésus-Christ, le Verbe incamé, le Togo nouveau. Vous voulez le conduire, a-t-il souligné à l’endroit du président Eyadéma sur le chemin de l’espérance nouvelle, malgré les crises qui secouent le monde et les dominations persistantes et l’esprit retors de ceux qui ne veulent pas croire à l’avènement des Petits qui portent au cœur la grande espérance de Dieu.
Au cours de la prière musulmane dite par l’Imam El Hadj Alassane Anem, El Hadj Boukari Bonfoh, président de l’Union Musulmane du Togo, a aussi prêché l’amour divin dont l’homme jouit depuis sa création. Dieu en nous créant, a dit El Hadj Bonfoh, nous a ordonné de nous aimer. Mais malheureusement, a-t-il fait remarquer ce précepte n’est pas observé par les hommes qui s’entre-déchirent par égoïsme.
C’est pourquoi, le président de l’Union Musulmane s’est félicité de la confiance placée en Dieu par le chef de l’Etat, le général Gnassingbé Eyadéma dont il a rappelé les efforts de paix et de solidarité.
A cet effet, il a invité l’homme à ne pas perdre espoir, bien qu’il soit, en cette période d’incertitude, enclin au désespoir de la moindre difficulté.
Citant le Saint Coron, El Hadj Boukari Bonfoh a dit que si on fait goûter à l’homme une miséricorde venue de soi et qu’ensuite, on la lui arrache, il reste désespéré et ingrat. Il a alors demandé aux croyants de ne pas perdre espoir d’avoir confiance en Dieu et en M. le Président qui a prouvé depuis qu’il est au pouvoir sa détermination à garantir le bonheur du peuple togolais.
Barray AMANA
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