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Funérailles nationales pour Maman N'Danida lundi et mardi derniers à Pya et à Kara : deux jours de prières, de recueillement et de réjouissances populaires
- Title
- Funérailles nationales pour Maman N'Danida lundi et mardi derniers à Pya et à Kara : deux jours de prières, de recueillement et de réjouissances populaires
- Publisher
- La Nouvelle Marche
- Date
- April 18, 1985
- Abstract
- « Le début de cette semaine, Pya, village natal du Président-fondateur du Rassemblement du Peuple Togolais, le général Gnassingbé Eyadéma, a été le théâtre de grandes manifestations funéraires à nulles autres pareilles. On y célébrait en effet la danse « Kigbelen », en souvenir, en l'honneur et pour pérenniser autant l’image que l’œuvre de notre chère vénérée mère Maman N’Danida, rappelée à Dieu le 28 juin 1984, au terme d’une vie aussi riche qu’exemplaire.
- Page(s)
- 1
- 3
- number of pages
- 2
- Subject
- Maman N'Danida
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0005507
- content
-
« Le début de cette semaine, Pya, village natal du Président-fondateur du Rassemblement du Peuple Togolais, le général Gnassingbé Eyadéma, a été le théâtre de grandes manifestations funéraires à nulles autres pareilles. On y célébrait en effet la danse « Kigbelen », en souvenir, en l'honneur et pour pérenniser autant l’image que l’œuvre de notre chère vénérée mère Maman N’Danida, rappelée à Dieu le 28 juin 1984, au terme d’une vie aussi riche qu’exemplaire.
Le peuple togolais tout entier, les membres du Comité central et du gouvernement ainsi que plusieurs délégations de pays amis ont pris part à ces funérailles aux côtés du président-fondateur du RPT et des membres de la famille de l’illustre disparue.
Dès lundi matin, notre capitale ainsi que tous les quatre coins du pays se sont vidés de tout ce qu’ils comptent de personnalités et de cadres. Pya-Hodo, Pya et Kara où ont eu lieu les manifestations, ont connu une affluence indescriptible.
Quarante-huit heures Jurant, de jour comme de nuit, hommes, femmes, jeunes et vieux, venus d'horizons divers, mais généralement de tous les cantons de la Kozah ont, dans une liesse indescriptible, tenu à rendre un hommage extraordinaire à celle par qui, à travers les actes de son illustre fils, la paix a été offerte au peuple togolais tout entier.
Après les longues nuits de processions à travers la prélecture de la Kozah et principalement dans les belles familles, dans les principaux lieux saints, où les hommes, les femmes, les enfants se sont rendus en empruntant d’étroits sentiers pour déclamer l’histoire, les hauts faits et la vie de Maman N’Danida, dans des chansons aux rythmes endiablés, et d’inspiration bucolique, les populations de Pya ont observé une pause l'avant veille du jour « J. » Pause nécessaire s’il en fut pour permettre aux uns de récupérer, aux autres de s'inspirer afin d’être mieux « armés » pour célébrer la fête.
Ils s'en souviendront certainement ces nombreux visiteurs arrives d'un peu partout sur invitation personnelle du Président-fondateur du RPT, de ces deux journées mémorables.
Les choses sérieuses ont dû commencer en ce chaud après-midi de 15 avril. Ce jour-là, il était environ 14 heures, des salves de coups de canon donnent le ton et marquent le départ des manifestations. Arrivés ça-et-là de tous les coins du pays kabyè, des millions de filles et de femmes habillées pour la plupart de pagnes à l’effigie de Maman N’Danida.
Grandioses ont été les funérailles de Maman N’Danida, marquées par la danse funéraire « Kigbelen » et des offices religieux.
« Kigbelen » est la plus grande cérémonie d’action de grâces organisée en l’honneur d’un défunt dont la longévité ici bas a été exceptionnelle. Ainsi « Kigbelen » qui est plus qu’une fête populaire, a donné l’occasion au peuple togolais de rendre publiquement hommage à Maman N’Danida pour ses « immenses bienfaits, son œuvre immortelle et de louer Dieu de lui avoir prêté une vie aussi longue et aussi honorable ».
Cette danse funéraire, riche en couleurs et en sons, a donné également l’occasion aux participants de demander à la disparue d’intercéder pour eux auprès du Tout-Puissant et de continuer à les aider d’une manière ou d’une autre, comme elle l’a toujours fait de son vivant.
Commencées lundi dans une grande ferveur populaire, les ultimes funérailles de Maman N’Danida se sont poursuivies mardi matin par des offices religieux à la Maison du RPT de Kara, et l’après-midi par l’exceptionnelle et grandiose danse « Kigbelen ».
La prière musulmane a été dite par l’Imam de Lomé Alassani Anem. Elle a été suivie de la messe catholique concélébrée par Mgr Dossch-Anyron, archevêque de Lomé, avec la participation notamment de NNSS Kpodzro et Bakpessi, évêques d’Atakpamé et de Sokodé, et enfin du culte protestant consélébré par les Pasteurs Ayivi, Hunlédé et Kpizing.
Les offices religieux ont été l’occasion pour les officiants de célébrer la toute puissance de Dieu. Ces derniers ont souligné la nécessité de l’espérance en Sa miséricorde et ont prié pour le repos de l’âme de notre vénérée Maman N’Danida.
Dans leurs sermons, El Hadj Boukari Bassabi Bonfoh, Mgr Bakpessi et le pasteur Ayivi n’ont pas manqué d’insister sur le mérite que l’on doit reconnaître à Maman N’Danida pour tout ce qu’elle a apporté au peuple togolais à travers les qualités exceptionnelles dont elle a su pétrir l’âme de son fils, le général Eyadéma.
Parmi les personnalités étrangères, on notait la présence de M. Jean-Christophe Mitterrand, adjoint au conseiller du président de la République Française pour les Affaires africaines et malgaches, M. Mathieu Ekra, ministre d’Etat qui conduisait la délégation ivoirienne, le général Barthélémy Ohouens, grand chancelier de l’Ordre du Bénin, à la tête de la délégation béninoise comprenant M. Edouard Zodehougan, ministre de l’Intérieur, et Mgr Ivar Dias, Pro-nonce apostolique, le RP Tucci, chargé de préparer le prochain voyage du Pape en Afrique.