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Du centenaire de l'amitié germano-togolaise : des offices religieux ont été célébrés hier au Temple, à la Cathédrale et à la Mosquée
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Togo
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- Title
- Du centenaire de l'amitié germano-togolaise : des offices religieux ont été célébrés hier au Temple, à la Cathédrale et à la Mosquée
- Publisher
- La Nouvelle Marche
- Date
- June 25, 1984
- Abstract
- Les manifestations prévues pour le centenaire des relations d'amitié germano-togolaise ont été marquées le week-end dernier par des offices religieux à la Cathédrale, à la Mosquée et au Temple protestant de la plage à Lomé.
- Page(s)
- 1
- 3
- 4
- number of pages
- 3
- Subject
- Allemagne
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0005499
- content
-
Les manifestations prévues pour le centenaire des relations d'amitié germano-togolaise ont été marquées le week-end dernier par des offices religieux à la Cathédrale, à la Mosquée et au Temple protestant de la plage à Lomé.
Au cours de ces offices, les officiants ont centré leurs prédications sur les bienfaits de l'amitié et le rapprochement entre les peuples, Jésus-Christ le fils unique de Dieu ayant payé de sa vie cette amitié, cet amour entre les hommes.
A la mosquée de l’ancien zongo, la prière a été dirigée par El Hadj Alassane Anem. Le chef de l’Etat, le général Gnassingbé Eyadéma y a été représenté par le membre du Bureau politique, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Anani Kuma Akakpo-Ahianyo. C’était en présence des membres du Comité central MM. Nyandi Sébou Napo, ministre du Travail et de la Fonction publique, Koffi Sama, ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Gbégnon Amégboh, ministre délégué à la Présidence de la République chargé de l’Information, des Postes et Télécommunications, Ayivi Mawuko Ajavon, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Tchatikpi Ouro Bang’na, préfet du Golfe et Assafor Aziati, président du MONESTO.
A cette occasion, El Hadj Boukari Bassabi Bonfoh, président de l’Union Musulmane du Togo, a invité l’assistance à prier Allah pour la paix et la prospérité du Togo et de la République Fédérale d’Allemagne, pour la bonne santé de notre armée et du gouvernement togolais pour la paix et la prospérité de l’humanité tout entière.
Selon El Hadj Bonfoh, c’est en effet l’occasion d’exalter à travers nos prières, la coopération exemplaire qui lie le Togo et la RFA. Partout au Togo, a dit El Hadj Bonfoh, le souvenir de l’Allemagne reste vivace. «Je n’en veux pour preuve que les nombreuses réalisations dont les plus remarquables sont le chemin de fer, le port, l’aide en matière d’élevage et d’agriculture et la formation de nombreux cadres».
«L’amitié germano-togolaise, a-t-il poursuivi, est le fait de la confiance réciproque et d’assistance sans complexe. La coopération germano-togolaise est basée sur le désir réel de servir autrui, le désir aussi de sauvegarder le bon droit des peuples. Chers frères en Dieu, la générosité de l’Allemagne vis-à-vis du Togo relève de l’amitié profonde que ce vaillant et grand peuple voue à la nation et au peuple togolais.
«La générosité, toujours selon El Hadj Bonfoh, est une pratique pour l’amour de Dieu, une prescription de la loi islamique. L’Allemagne Fédérale est à juste titre, l’un des amis privilégiés de notre pays.
Au temple protestant de la plage, l'office était assuré par les pasteurs Alou, Béssa et Tekpli, office animé par plusieurs chorales de la place en présence des représentants du gouvernement. On notait le membre du Bureau politique, M. Kpotivi Têvi Djidjogbé Laclé, ministre de l'Intérieur, représentant du chef de l’Etat et les membres du Comité central, M. Anani Gassou, ministre du Développement Rural, M. Komla Agbétiafa, ministre de l’Enseignement des 1er et 2e degrés, M. Yao Agbo, secrétaire d’Etat au ministère de l’Economie et des Finances chargé du Budget, M. Yao Kunalè Eklo, secrétaire administratif du RPT et Mme Adjoa Trénou. Plusieurs membres du Comité de ville de Lomé et plusieurs fidèles ont pris part à ce culte.
Dans sa prédication, le pasteur Alou a axé son intervention sur l’amitié entre les peuples en général et en particulier entre les peuples germano-togolais. Car selon le pasteur Alou, de l'amitié sincère, solide et franche, découlent le lait et le miel bien, qu’entre Togolais et Allemands beaucoup de différences en tous points opposent : couleur, coutumes, traditions. Cependant, nous nous complétons harmonieusement, car le plus grand a besoin du plus petit : «dans une bibliothèque il y a plusieurs catégories de livres, du plus grand au plus petit et la présence du plus petit signifie que le plus grand est incomplet», a-t-il précisé.
Le pasteur Alou a tracé par ailleurs un parallèle entre les guerres interminables entre certains peuples de ce monde et a souhaité que cette inimitié prenne fin.
Le pasteur Alou s’est enfin inquiété de la situation tendue au Moyen-Orient car la paix et les fruits de l’amitié que nous goûtons avec nos partenaires allemands devraient être la règle générale partout dans le monde.
Enfin, le pasteur Alou a indiqué que les Togolais et les Allemands devraient être reconnaissants à Dieu de leur avoir fait comprendre très tôt que seule l’amitié est salutaire et engendre la paix.
«Nous avons vécu 30 ans ensemble et appris à nous connaître malgré nos différences de couleurs, de coutumes, de traditions...» a-t-il conclu.
La messe catholique a été concélébrée par Mgr Dosseh-Anyron, archevêque de Lomé, à la cathédrale du Sacré Cœur de Jésus.
Le chef de l’Eglise catholique du Togo était assisté de Mgr Anaté, du R P Touvi et de deux prêtres allemands de la Société Du-verbe Divin (SVD), les R P Didier Skweres et Bernard Werle.
M. Barry Moussa Barqué, membre du Bureau politique, ministre des Travaux publics, des Mines, de l’Energie et des Ressources Hydrauliques, représentait le chef de l’Etat à cet office auquel ont également assisté les membres du Comité central MM. Hodabalo Bodjona, ministre de la Santé publique et des Affaires sociales, Aïssah Agbétra, ministre de l’Enseignement des 3e et 4e Degrés et de la Recherche scientifique, Pali Tchalla, ministre du Commerce et des Transports et Apédo-Amah, président de l’Assemblée Nationale.
On notait aussi la présence de MM. Ogamo Bagnah, directeur général de l’OTP et de l’OPAT, Agbobli, Haut Commissaire au Tourisme, Napo Badji, adjoint au maire de Lomé, de l’ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne au Togo, M. Peter Scholz, ainsi que des membres du Comité de ville de Lomé.
Dans son introduction à l’antienne d’ouverture, Mgr Dosseh-Anyron a dit que l’Eglise avait célébré hier dans le monde entier la fête extérieure, la solennité du Corps du Seigneur, le très Saint Sacrement. Le Christ, Parole d’amour de Dieu à l’homme, le Christ, raison de l’amour de Dieu pour l’homme, le Christ, Parole d’amour de l’homme à Dieu...
Mgr Dosseh-Anyron a souligné l’heureuse coïncidence de cette célébration à laquelle vient se joindre l’intention de tout un peuple fêtant la centenaire de la coopération germano-togolaise. Il a déclaré que l'Eglise suit et partage l’histoire de l’humanité et elle constate avec joie que tous les hommes sont et seront désormais plus étroitement unis entre eux par les liens sociaux techniques, culturels et elle affirme qu’il faut qu'ils réalisent également leur pleine unité dans le Christ.
Nous offrons donc, a ajouté Mgr Dosseh-Anyron, cette Eucharistie à la demande de Monsieur le Président de la République et du gouvernement togolais pour souligner, marquer et remarquer devant Dieu, dans la prière d’action de grâces, d’impétration et de propitiation la providentielle rencontre de nos deux peuples dans l’histoire des hommes pour aider à cette unité de coopération et de solidarité humaines.
Dans son homélie, Mgr Dosseh-Anyron, a souligné le passage des Allemands au Togo il y a 100 ans et l’importance de leur apport sur beaucoup de plans.
L’archevêque de Lomé a dit en substance :
«Ainsi, à l'heure marquée par la providence dont les desseins ne sauraient faillir, deux peuples se rencontraient le 5 juillet 1884 à Baguida il y a 100 ans : conventions, heurts, violences mêmes... mais tout de même point de départ d’une coopération laborieuse qui allait, par des développements successifs déboucher sur l’amitié et la solidarité.
L’Eglise qui est dans le monde et dont la mission s’accomplit au cœur du monde peinait déjà, depuis quelques siècles à amener au Christ les populations africaines. Cette convention de Baguida ouvrait des perspectives missionnaires nouvelles et dès le 19 mars 1887, à la demande pertinente de Monseigneur Antoine Von Steichele, Archevêque de Munich et Freising, le Pape Léon XIII confiait au Père aujourd’hui Bienheureux Arnold Janssen fondateur de la Société du Verbe Divin, la reprise vigoureuse et méthodique de l’évangélisation du Territoire du Togo devenu Protectorat Allemand trois ans plus tôt en 1884.
Et les branches de cet arbre généalogique qui nous rattache à Rome et aux Missionnaires Allemands poussaient ses ramures larges et vigoureuses et très rapidement car dès le 12 avril 1892, la Préfecture Apostolique du Togo était née, constituée pour sa part, par démembrement de la Préfecture Apostolique du Dahomey issue elle-même de la Préfecture Apostolique des Deux Guinées. La Cathédrale où nous célébrons cette Eucharistie est le témoin combien fidèle et éloquent de la vigueur de cette poussée en même temps que la magnificence et de la grandeur des vues, des visées des promoteurs de cette épopée merveilleuse. Un symbole non moins heureux est ce palais des gouverneurs allemands dont l’architecte et le bâtisseur n’est autre que l’Architecte et le bâtisseur de cette même Cathédrale du Sacré-Cœur de Jésus de Lomé, j’ai nommé le Frère Johannes qui avec les Pères Dier et Schaffer, et deux autres frères formait la première escouade de nos missionnaires allemands qui arrivaient le 27 avril 1892 sur la Plage de Lomé (Calvaire près de Hollando) pour y célébrer le lendemain leur première messe au Togo en la fête de St Augustin-l'Africain. Et c’est avec fierté et la joie qui conviennent à ces desseins premiers de notre destinée humaine et chrétienne que, à la Télévision de la Nouvelle Marche, nous admirons il y a quelques jours l’élan de Monsieur le Président, le général Eyadéma, gravissant les marches larges et spacieuses du Palais dont il avait pris en main la restauration, l’embellissement et la modernisation, symbole complet de l’action qu’il mène méthodiquement pour que, répondant à nos origines, nous cheminions dans la dignité vers plus de bonheur. Ainsi se dessine, pour ceux qui ne le savent pas, la parfaite continuité de notre histoire et de notre aspiration nationale en introduction à son histoire du Togo «la plus profonde». En cherchant ce qu’avaient fait mes prédécesseurs, écrit Robert Cornevin, dans le domaine des études locales et des monographies, j’ai été frappé par l’importance de l’apport allemand. Avant la guerre, au cours des vacances passées outre-Rhin, j’avais connu un autre aspect de l’âme allemande, celui de la jeunesse fraternelle et travailleuse dont l’amitié forçait la sympathie.
C’est en fait cette Allemagne-là que je retrouvais avec ses traditions, son honnêteté intellectuelle, son souci du détail dans les rapports de tournée, les études linguistiques et ethnographiques des officiers, des médecins, des missionnaires qui avaient œuvré au Togo avant 1914. Prenant cinquante ou soixante ans plus tard les mêmes pistes de brousse, j’étais frappé par le sérieux de leurs carnets de route et la valeur des indications fournies.
Nous saluons donc tous ceux qui furent dès les débuts les artisans de la construction de notre humanité moderne. «Tutudo» dit bien l'Ewe pour indiquer l’éducation d’un homme et ceux qui continuent aujourd’hui l’ouvrage au milieu de mille et une difficultés qu’amplifient encore les résonnances et les dissonances aussi de la solidarité des hommes de notre temps. Que le Seigneur bénisse les pionniers, consacre leurs ، travaux dans les fils et donne toujours du cœur à celui qui a voulu cette fête comme un geste de reconnaissance et d’amitié et que vous représentez au milieu de nous, Monsieur le Ministre des Travaux Publics. Que la grâce de cette Eucharistie pousse notre Togo vers les nécessaires achèvements».