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Le jeûne du Ramadhan : une force nouvelle contre les passions
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- Title
- Le jeûne du Ramadhan : une force nouvelle contre les passions
- Creator
- El Hadj Tâzi Sant-Anna
- Publisher
- La Nouvelle Marche
- Date
- July 2, 1981
- Abstract
- Lire le début de cet article dans notre édition du mercredi 1er juillet 1981. Un jeûne de trois jours sera imposé à quiconque n'aura pas tes moyens de s'acquitter autrement. Telle est l'expiation pour vos serments lorsque vous aurez juré. Tenez donc vos serments, car Dieu vous montre ses signes de cette façon afin que vous soyez reconnaissants (IV, Verset 89). L'autre forme de jeûne obligatoire et la dernière est le jeûne d'Al Qada ou le jeûne accompli pour l'expiation des fautes commises ou des omissions à réparer.
- Page(s)
- 3
- number of pages
- 1
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0005454
- content
-
Lire le début de cet article dans notre édition du mercredi 1er juillet 1981.
Un jeûne de trois jours sera imposé à quiconque n'aura pas tes moyens de s'acquitter autrement. Telle est l'expiation pour vos serments lorsque vous aurez juré. Tenez donc vos serments, car Dieu vous montre ses signes de cette façon afin que vous soyez reconnaissants (IV, Verset 89). L'autre forme de jeûne obligatoire et la dernière est le jeûne d'Al Qada ou le jeûne accompli pour l'expiation des fautes commises ou des omissions à réparer.
Le musulman peut s'en acquitter à tout moment sauf pendant les jours de fêtes islamiques, le jour de la rupture du jeûne du Ramadhan, les trois jours qui suivent la fête du sacrifice et le jour d'ascension du Mont Arafat.
L’interdiction de jeûner le jour d'Arafat vise seulement le pèlerin. Quiconque, hormis le pèlerin — observe le jeûne ce jour-là, rachète deux années précédentes et futures, et quiconque après avoir jeûné tout le mois de Ramadhan fait suivre ce dernier de six autres jours consécutifs au mois de Chawal, est considéré comme quelqu'un qui a jeûné toute l'année. (Les propos du Prophète).
Il est bon de signaler ici que le Prophète jeûnait souvent le lundi et le jeudi et également trois jours du mois de Ragab ainsi que le 16e jour de Cha’aban. Mais jamais un mois entier.
Le jeûne n’est pas obligatoire pour la femme qui a ses menstrues, ni pour les femmes en couches, ni pour les malades ni pour les vieillards (hommes et femmes avancés en âge).
La femme enceinte et celle qui allaite ne jeûnent pas si elles craignent pour leurs enfants ; c'est à elles d'en décider. Si c’est pour leur propre santé qu'elles craignent, elles ne jeûnent pas non plus ; mais le rachat de la rupture du jeûne leur revient obligatoirement.
Si c'est à la fois pour la santé de leurs enfants et pour elles-mêmes qu'elles ont peur, elles ne jeûnent pas, et cette décision ne leur est pas imputée, mais elles doivent faire une aumône en nourriture aux pauvres.
Le jeûne recommandé c'est celui accompli de plein gré ; par exempte, à la suite de l'accomplissement d'un vœu, ou avant d'entreprendre un long voyage périlleux. Pour remercier ou implorer la bénédiction du Tout-Puissant.
Enfin, le jeûne blâmable, c'est celui d'une durée d'une seule semaine.
Le vomissement n'entache pas le jeûne, s'il n'est pas volontaire. Mais s'il est voulu, le jeûneur doit en assumer responsabilité. A ce propos le Saint Prophète a dit : « Celui qui se fait vomir délibérément est responsable de son acte ».
De même que le vomissement, les ventouses scarifiées, le fait de manger et de boire par inadvertance et la pollution spontanée ne font pas rompre le jeûne à quelqu'un.
« Celui qui a mangé ou a bu par inadvertance n'a pas rompu son jeûne ; mais c’est seulement Dieu qui lui a fourni sa nourriture».
Dieu a également permis au jeûneur de s’approcher de sa femme pendant le mois du jeûne mais à un moment bien déterminé. Cela est confirmé par la Sourate II, Verset 183.
« Il vous est permis de cohabiter avec vos femmes durant la nuit qui suit le jeûne. Vos femmes sont votre vêtement, et vous êtes le leur. Dieu savait que vous aviez été transgresseurs à cet égard. Il est revenu à vous et vous a pardonnés.
Voyez vos femmes dans le désir de recueillir les fruits qui vous sont réservés... ».
LE FIL BLANC ET LA NUIT DU DESTIN
Je soulignais plus haut que le jeûne du Ramadhan est obligatoire pour tout musulman. Donc il n'intéresse que le musulman et ne peut être observé que par lui. C'est la première condition.
Deuxième condition, le jeûneur doit posséder ses facultés mentales ;
Troisième condition, être nubile, c'est à dire en âge de se marier.
Quatrième condition enfin, exprimer clairement dans la nuit qui précède le jeûne son intention (niyan) de jeûner.
La formulation de l'intention de jeûner doit se faire avant l'aube. Pour un jeûne suivi comme celui de Ramadhan, une seule formulation de l'intention de jeûner suffit.
Mais si l'on rompt un jeûne suivi avec une excuse ou à cause d'un voyage ou d'une maladie, et si l'on veut reprendre le jeûne, il faut en renouveler l'intention.
Un jeûne accompli alors qu'on en a rejeté l’intention est nul. De même est nul le jeûne de l'enfant, de l’infidèle et de l'aliéné.
En ce qui concerne celui qui est en voyage ou celui qui est malade, le rachat de la rupture du jeûne lui revient obligatoirement ; « celui qui sera malade ou en voyage jeûnera dans la suite un nombre de jours égal. Dieu veut vous mettre à votre aise, il ne veut point des choses difficiles. Il veut seulement que vous accomplissiez le nombre voulu, et que vous le glorifiiez de ce qu'il vous dirige dans la droite voie : il veut que vous soyez reconnaissants ».
(Sourate Al Baqarat, Versets 180 et 181) Le jeûne de Ramadhan dure 29 ou 30 jours, selon que le mois compte 29 ou 30 jours. Il ne peut dépasser 30 jours, mais ne peut pas non plus être inférieur à 29. Outre cette limite (29 ou 30 jours) le jeûne du Ramadhan est un jeûne suivi, un jeûne diurne.
Ce qui le différencie des autres formes de jeûne observées dans la plupart des religions humaines ou le jeûne occupe également une place importante.
En effet, dans les religions antérieures à l'Islam, le jeûne a pris plu' sieurs formes, lesquelles étaient liées aux circonstances qui les ont fait naître : une saison, un décès, l'apparition d'une éclipse partielle ou totale de lune ou de soleil.
Le jeûne couvrait tout ou une partie de la journée ou encore commençait après le coucher du soleil et durait toute la nuit. Daoud (le roi David) qui succéda au 1er roi des Hébreux, Saül, s'est astreint durant toute sa vie à un autre régime de jeûne, le jeûne discontinu, qui consiste à jeûner un jour et à manger le lendemain et ainsi de suite pendant une période limitée.
Le jeûne diurne commence avec la première aube et dure jusqu'au coucher du soleil. L'Exalté a dit à ce propos dans le St Coran (II, V. 189) : « Il vous est permis de manger et de boire jusqu'au moment où vous pourrez déjà distinguer un fil blanc d'un fil noir. A partir de ce moment observez strictement le jeûne jusqu'au moment où vous courrez déjà distinguer un fil blanc d'un fil noir. A partir de ce moment observez strictement le jeûne jusqu'à la nuit. Pendant ce temps n'ayez aucun commerce avec vos femmes ; passez le plutôt en actes de dévotion dans les mosquées ».
Entre la 21e et la 30e nuit du mois de Ramadhan, il y en a une qui, à elle seule, en vaut des milliers. C'est la nuit du destin » ou « nuit de la détermination » : Lay Latoul Kadr ». C’est la rencontre des anges et de l’esprit di vin avec la terre. C'est la nuit de la révélation du Coran, qui est un événement sans précédent par sa grandeur et sa signification.
C'est après le St Coran : « une nuit qui vaut mille mois ».
Elle est située entre le 21e et le 30e jour du mois de Ramadhan, et plus précisément, parmi les jours impairs. Toutefois, la plupart des Docteurs musulmans ont retenu comme nuit du destin « Lay Latoul Kadr », la nuit du 27e jour. Cette nuit-là constitue pour les musulmans un grand événement cosmique qui dépasse les limites mêmes de l'imagination humaine.
Cette nuit, le fidèle doit faire montre de plus de pitié, faire du bien, respecter la personne humaine, être probe, se recueillir et prier intensément.
Comme on le voit, le jeûne permet de réaliser plusieurs choses ; mais il n'atteint sa plénitude que si le jeûneur en respecte scrupuleusement les règles. Et tout musulman qui observe le jeûne du mois de Ramadhan le fait pour deux raisons.
D'abord, parce que c'est une obligation qui lui est faite par Dieu ; moyen qui facilite à l'homme la piété et les conditions favorables pour y parvenir.
De ce fait, il est entièrement consacré à Lui, (Dieu) dépouillé de toute hypocrisie. Les cinq prières rituelles, l’aumône du pauvre, le pèlerinage sont des actes concrets de dévotion qui se manifestent par des actions que nous pouvons voir tous les jours, nous les humains ; des actes qui peuvent être entachés d’hypocrisie et accomplis par des gens déloyaux désirant se faire passer pour des cens pieux.
Alors que le jeûne est une passive dont Dieu seul a connaissance. Il ne peut être accompli par hypocrisie; car si le fidèle a l’intention d’être hypocrite, il n’aurait qu’à se cacher de ses semblables et rompre son jeûne sans que personne ne le soupçonne.
«Tout acte du fils d’Adam est pour lui, sauf le jeûne accompli à mon intention et qui seul le récompense ».
C’est dire que le jeûne est pour Dieu Seul et ne peut être dicté que par le désir d'être agréable à lui et d'obéir à ses ordres. Donc celui qui jeûne occupe un haut rang auprès de Dieu Tout Puissant et sa récompense est immense.
Ensuite, parce que c'est un acte de rééducation de nos organes et de notre volonté.
En effet, des expériences ont prouvé que le jeûne purifie le sang et augmente le nombre de globules rouges surtout chez les anémiques ; la peau se régénère, les petites rides disparaissent, l'estomac se fortifie et se remet littéralement à neuf, le corps s'épuise en utilisant ses réserves nutritives.
Disons entre parenthèses que les petits malaises que le jeûneur ressent pendant les premiers jours du jeûne (crampes d'estomac, migraines, sensation de faiblesse, langue chargée, mauvaise haleine, visage un peu crispé...) ne proviennent pas du manque de nourriture, mais bien parce que le corps est momentanément rendu malade par l'évacuation des toxines et des poisons qui l'encrassaient.
Le Docteur Pauchet dit à de propos : « le jeûne n'altère pas la santé ; il l'entretient et la conserve ».
Il est donc, voyez-vous, le meilleur procédé de désintoxication qui existe et l'un des moyens thérapeutiques les plus efficaces.
Du fait qu'il comporte l'abstinence, le jeûne affaiblit la force corporelle, et par-là, son emprise sur l'homme. A mesure que s'atténue la force corporelle, l'activité sexuelle se relâche. Alors les instincts s'affaiblissent également, la spiritualité, la purification prend le pas sur l'animalité. Et à mesure que les passions faiblissent et la spiritualité, la purificasifie, la volonté s'affermit et l'homme s'éloigne du péché et renonce à ses mauvaises habitudes :
— calomnie et proppos grossiers sur son prochain
— usage abusif du tabac
— usage abusif de l'alcool
— usage abusif des stupéfiants.
L'homme devient plus humain, plus tolérant et plus compréhensif.
Enfin, le jeûne est pour l'âme ce que le vaccin est pour le corps. Par le vaccin, l'homme retrouve une force nouvelle pour résister contre les maladies ; par le jeûne, l'homme gagne chaque année, pendant un mois entier, une force nouvelle qui lui permet de résister aux passions et à ses désirs pendant le reste de l'année.
Et de même qu'il faut répéter chaque année ou tous les cinq ans l'innoculation du vaccin pour renouveler l'immunité du corps afin qu'il ne perde pas son pouvoir de résistance, de même il faut que tous les ans, l'homme jeûne pour renouveler l'immunité de l'âme contre les péchés afin qu'elle ne perde pas, elle aussi, sa force de résistance.
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