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Islam : le mois le plus long
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- Title
- Islam : le mois le plus long
- Publisher
- La Nouvelle Marche
- Date
- July 19, 1980
- Abstract
- Près de 700 millions d’êtres humains, répartis dans plus de cinquante pays, ont commencé à célébrer, dans la ferveur et l’exigence, le rite islamique du Ramadan, qui a débuté cette année à la mi-juillet.
- Page(s)
- 3
- number of pages
- 1
- Subject
- Ramadan
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0005439
- content
-
Près de 700 millions d’êtres humains, répartis dans plus de cinquante pays, ont commencé à célébrer, dans la ferveur et l’exigence, le rite islamique du Ramadan, qui a débuté cette année à la mi-juillet.
Dans les nuits qui ont précédé son apparition, des milliers de musulmans ont scruté le ciel d’Arabie, dans l’espoir d’y voir poindre le premier quartier de la lune nouvelle, qui marque le commencement de ce mois de jeûne et de pénitence et que tout l’Islam se doit de respecter.
Les fidèles, à une époque où la société de plus en plus permissive met l’accent sur le bien-être et le culte de l’individu, s’astreignent dans un esprit de partage communautaire, pendant près de trente jours, à une discipline dont le caractère strict surprend le profane.
Pendant ce temps d’abstinence, de chasteté et de jeûne diurne, qui est placé entre deux lunaisons et se situe lors du neuvième mois de l’année musulmane, tous les croyants observent avec plus de rigueur que jamais la règle des cinq prières quotidiennes précédées d’ablutions rituelles, celle de l’aumône distribuée aux pauvres, et se livrent aux dévotions du vendredi à la mosquée.
Mais, c’est sans doute ici, au cœur de l’Arabie, — berceau de l’Islam, et dans les Etats du Golfe où l’intensité de la chaleur est extrême quand le soleil darde ses rayons d’une impitoyable ardeur que l’on peut mesurer l’ampleur du sacrifice consenti par les disciples du Prophète.
Pour « l’amour de Dieu tout-puissant », ces derniers s’abstiennent de boire, de s’alimenter et même de fumer, durant plus de quinze heures par jour. De l’instant où l’on voit poindre l’aube — dès qu’on peut, dit le Coran, distinguer un fil noir d’un fil blanc » — jusqu’au coucher du soleil, ne pouvoir apaiser sa faim ou étancher sa soif durant tout le jour, est une rude épreuve par 50 degrés à l’ombre.
Cependant, de Bagdad à Mascate, de la Mecque à Koweit, hommes et femmes à la tenue quasi monacale, enfants de sept ans à peine, où vieillards cherchant une main secourable pour diriger leurs pas hésitants dans les ruelles du Souk, riches financiers ou simples mendiants, s’y assujetissent dans un esprit de totale soumission.
Toutefois, ils sont attentifs au coup de canon qui annonce le « fetour», repas pris en commun après le coucher du soleil. Puis, la nuit venue, la voix du crieur, qui parcourt même les quartiers les plus humbles, annonce l’heure du « sehour », collation légère à base d’aliments non salés, consommée entre 2 et 3 heures du matin.
Dès l’aurore, tandis que les muezzins, de minaret en minaret, invitent à la prière, accroupis en enfilade le long des principales artères des capitales, mendiantes qu’un voile noir occulte totalement et infirmes, font appel à la charité débordante des passants.
Car si les musulmans désirent connaître durant le Ramadan, la soif et la faim, à l’instar des plus pauvres victimes de privations, ils entendent également s o u l,a g e r autant que possible la détresse des malheureux, en leur faisant notamment de grands dons en nature. C’est une véritable communion fraternelle par delà toute classe sociale, qui motive ainsi depuis 15 siècles, les adeptes de l’Islam.
Soucieux d’égalitarisme jusque dans leur tenue, les Arabes, robe blanche voile, sandales et petit chapelet, respectent plus que jamais, en ce mois de piété, la tradition. Il n’est pas jusqu’aux libres penseurs disposant de certains moyens financiers, qui, afin de ne pas choquer leurs corréligionnaires, ne s’emploient à faire coïncider un séjour en Europe, avec le Ramadan, jeune officiel s’il en est un.
Ceux qui restent ont à cœur d’éviter toute rupture publique d’abstinence, les restaurants et cafés locaux étant d’ailleurs clos jusqu’à la tombée de la nuit. Les Occidentaux eux-mêmes sont invités à ne pas porter dans la rue une cigarette à leurs lèvres. Ils n’ont plus accès aux points de vente d’alcool, fermés durant ce mois, tout comme les cabarets dont les danseuses regagnent Londres ou Paris, jusqu’après les fêtes du « petit bayram » marquant la fin du jeûne, nommée « id al fitr ».