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Neutralisation de présumés terroristes à Djibo : c'est bon, mais éviter tout triomphalisme
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Burkina Faso
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- Title
- Neutralisation de présumés terroristes à Djibo : c'est bon, mais éviter tout triomphalisme
- Publisher
- Le Pays
- Date
- March 28, 2017
- Abstract
- Le ministre d'Etat, ministre de la Sécurité, Simon Compaoré, en compagnie de la haute hiérarchie militaire et paramilitaire, a animé un point de presse le 24 mars 2017, pour faire le bilan des attaques terroristes perpétrées sur le sol burkinabè, de 2015 à 2016. Pendant cette période, plus d'une vingtaine d'attaques à caractère terroriste ont été enregistrées. Le bilan fait simplement froid dans le dos. 70 pertes en vies humaines. Les auteurs de ce carnage, et c'est le mot qui convient, roulent pour les organisations terroristes suivantes : Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), Al Mourrabitoune, Ansar Eddine, Front de libération du Macina (FLM), Etat islamique au grand Sahara (EIGS) et Ansaroul Islam de Malam Dicko.
- Subject
- Al-Qaïda au Maghreb Islamique
- Ansar ul Islam
- Gilbert Diendéré
- Ibrahim Malam Dicko
- Simon Compaoré
- Obscurantisme
- Terrorisme
- Radicalisation
- Djihadisme
- Language
- Français
- Source
- Le Pays
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0000247
- content
-
Le ministre d'Etat, ministre de la Sécurité, Simon Compaoré, en compagnie de la haute hiérarchie militaire et paramilitaire, a animé un point de presse le 24 mars 2017, pour faire le bilan des attaques terroristes perpétrées sur le sol burkinabè, de 2015 à 2016. Pendant cette période, plus d'une vingtaine d'attaques à caractère terroriste ont été enregistrées. Le bilan fait simplement froid dans le dos. 70 pertes en vies humaines. Les auteurs de ce carnage, et c'est le mot qui convient, roulent pour les organisations terroristes suivantes : Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), Al Mourrabitoune, Ansar Eddine, Front de libération du Macina (FLM), Etat islamique au grand Sahara (EIGS) et Ansaroul Islam de Malam Dicko. Au regard du nombre impressionnant des mouvements djihadistes qui ne cachent plus leur ambition de se disputer le septentrion du pays pour en faire un califat, et au regard du relatif succès de leurs entreprises, bien des Burkinabè, commençaient, à juste titre, à se poser des questions quant à la compétence des autorités politiques chargées de la sécurité. Ils étaient sceptiques également quant aux capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité à faire face à la situation. Bien sûr, des opérations de riposte ont été déployées par le gouvernement, et le ministre d'Etat, Simon Compaoré, lors du point de presse, les a évoquées en long et en large. Seulement, elles sonnaient toutes, aux yeux des Burkinabè, comme des mesures cosmétiques. Car, non seulement elles n'empêchaient pas les fous de Dieu de récidiver et parfois de revenir sur les lieux du crime, mais aussi de commettre des massacres à chacune de leurs expéditions, pour ensuite se fondre tranquillement dans la nature comme par enchantement. En tout cas, ils sont nombreux les Burkinabè qui partageaient ce sentiment. Et légitimement, ils en étaient indignés et révoltés. Les questions qui traduisaient leur dépit fusaient de partout. Que sont donc devenus nos vaillants soldats qui se sont illustrés sous d'autres cieux en Afrique et ailleurs, dans le cadre des missions onusiennes ? Qu'est devenue cette armée qui avait pris courageusement fait et cause pour le peuple à l'occasion du coup d'Etat manqué du Général Diendéré ? Ces interrogations revenaient comme un leitmotiv partout au pays des Hommes intègres.
Le niveau de vigilance doit monter en puissance
Heureusement, des débuts de réponses fort encourageants y ont été apportés, le 22 mars 2017. Ce jour-là, en effet, des forces anti-terroristes et la Gendarmerie ont mis hors d'état de nuire Harouna Dicko, présenté comme étant un fidèle lieutenant de Malam Ibrahim Dicko. En plus de ce haut fait d'armes, ils ont alpagué 18 présumés terroristes. Enfin, peut-on s'exclamer ! Le réveil a sonné. Et l'on peut se risquer à dire que les terroristes ont « enfin rencontré garçon ». En tout cas, l'on n'a pas le droit de faire la fine bouche car, autant l'on s'offusquait face à ce qui s'apparentait à une capitulation du pouvoir devant les assauts répétés et
impunis des djihadistes dans cette partie du pays, autant l'on doit saluer à sa juste valeur l'opération de Pétéga. Chapeau bas donc à nos forces de défense et de sécurité. Pour autant, il faut se garder de faire dans le triomphalisme car, c'est la meilleure façon de se déconcentrer. Or, l'heure n'est pas à cela. Aujourd'hui, plus que jamais, le niveau de vigilance doit monter en puissance. Tous les moyens doivent être mis en branle pour casser du terroriste. A cet effet, il serait intéressant d'explorer toutes les voies susceptibles de booster le moral de la troupe qui est aux avant-postes de la lutte contre le terrorisme et qui, de ce fait, est plus exposée à la soif de sang de la galaxie djihadiste qui a pris pied dans le Sahel en général et plus particulièrement dans le Soum. En plus de la motivation des éléments, il faut que l'Etat mette au plus vite en place une véritable politique de développement participatif au profit des populations qui vivent dans cette partie du pays. C'est ce qu'on appelle la discrimination positive. Car, les principaux alliés naturels de la propagande terroriste, ce sont l'obscurantisme et la misère. En s'orientant dans ce sens, le gouvernement gagnera la sympathie et la confiance de tous ceux qui vivent dans cette partie du pays. Et il faut avoir le courage de reconnaître qu'elle est sinistrée. Dans l'imaginaire collectif, le fait d'y être affecté s'apparente à une sanction. La collaboration des populations qui, on le sait, est un maillon essentiel de la lutte contre le terrorisme, sera la conséquence directe du développement de la région. Vivement donc que la riposte vigoureuse du 22 mars 2017 des forces de défense et de sécurité soit le début d'une réponse qui va s'installer dans la durée. Car, la guerre asymétrique a ceci de particulier qu'elle est très souvent en avance sur les stratégies développées par les Etats pour la contrer. D'où l'impérieuse nécessité pour les forces de défense et de sécurité, d'être toujours sur la brèche et de mettre un point d'honneur à peaufiner chaque jour que Dieu fait, leurs capacités opérationnelles. L'Etat doit y mettre le prix, car sans sécurité, aucun plan de développement ne peut tenir la route.
Sidzabda
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