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Moutons de la Tabaski : les prix abordables, acheteurs rares
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- Title
- Moutons de la Tabaski : les prix abordables, acheteurs rares
- Creator
- Evariste Télesphore Nikiema
- Publisher
- Le Pays
- Date
- January 19, 2005
- Abstract
- Le sacrifice du mouton n'aura certainement pas lieu dans toutes les familles à l'occasion de la fête de la Tabaski de demain jeudi 20 janvier 2005. La raison est toute simple et se trouve dans la conjoncture économique difficile que traverse le Burkina. Du reste, les préceptes de la religion musulmane permettent à chaque fidèle de fêter selon ses moyens. Pour ceux qui en ont l'opportunité, le mouton sera tué comme à l'accoutumée. Notre équipe de reportage est allée au devant des acheteurs et vendeurs. Ambiance
- Language
- Français
- Source
- Le Pays
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0000241
- content
-
Le sacrifice du mouton n'aura certainement pas lieu dans toutes les familles à l'occasion de la fête de la Tabaski de demain jeudi 20 janvier 2005. La raison est toute simple et se trouve dans la conjoncture économique difficile que traverse le Burkina. Du reste, les préceptes de la religion musulmane permettent à chaque fidèle de fêter selon ses moyens. Pour ceux qui en ont l'opportunité, le mouton sera tué comme à l'accoutumée. Notre équipe de reportage est allée au devant des acheteurs et vendeurs. Ambiance
El Hadj Issa Compaoré (acheteur)
"C'est moins cher"
Comme chaque année, je suis venu pour acheter un mouton pour respecter la tradition de la religion musulmane. Il y a beaucoup de moutons cette année, mais nous n'avons pas d'argent. D'habitude j'achète un mouton à 55 000 F CFA, mais cette année ces mêmes moutons, on peut les acheter à 40 000 F CFA. Donc c'est moins cher par rapport aux autres années.
Souleymane Ouédraogo (vendeur)
"On ne voit pas les clients ivoiriens"
Cette année le marché tourne au ralenti. Il y a des gens qui viennent toujours à la dernière minute. D'autres, c'est après la prière de la fête vers 10h qu'ils viennent pour acheter. Pour l'instant, ils passent et demandent les prix. Nous espérons qu'ils vont se décider d'ici là. Les acheteurs disent toujours qu'il n'y a pas d'argent, mais ce n'est pas notre faute, puisque nous ne pouvons pas donner les bêtes gratuitement. Chez moi, le moins cher des moutons est à 15 000 FCFA et le plus cher à 80 000 F CFA. Ce sont des gros béliers. Cette année ça risque d'être bizarre, mais je sais que les clients viendront, car ils n'ont pas le choix. D'habitude les gens venaient acheter beaucoup pour amener en Côte d'Ivoire. Mais cette année je ne les vois pas d'abord, or ce sont nos bons clients ; ils achètent à des prix intéressants et en quantité. Je me dis que c'est peut-être la situation socio-politique en Côte d'Ivoire qui joue sur notre marché. Il y a quelques-uns qui viennent acheter pour aller revendre au Ghana, mais ils sont moins nombreux que les clients de la Côte d'Ivoire.
Abdoulaye Ouédraogo (vendeur)
"L'incendie du grand marché joue"
Depuis cinq ans que je vends les moutons, c'est généralement lors des fêtes que nous faisons de bonnes affaires, surtout pour la fête de Tabaski, car la religion musulmane dit qu'un homme responsable c'est-à-dire un chef de famille, quand il en a les moyens financiers, doit tuer un mouton ce jour là après la prière, en guise de sacrifice. Par rapport à l'année dernière, pour la même fête, il y avait plus de moutons et plus de clients. Les vendeurs et les acheteurs se bousculaient, mais cette année c'est autre chose, je me dis que l'incendie du grand marché de Ouagadougou et la situation politique de la Côte d'Ivoire, cela joue énormément sur nos ventes. Je vends les moutons de 30 000 F CFA à 125 000 FCFA, mais ce qui marche le plus ce sont les moutons de 40 000 FCFA et 45 000 FCFA. Souvent nous vendons les moutons à la dernière minute avec peu de bénéfice, souvent même à perte, mais que voulez-vous, c'est ça aussi le marché.
Moussa Compaoré (vendeur)
"ça marche bien"
Je vends les moutons depuis mon bas âge, car mon père aussi le faisait. C'est une affaire de père en fils. Il y a des années où ça marche par rapport à d'autres. Mais comme c'est mon métier, je l'exerce toujours. Cette année les moutons de Tabaski marchent mais pas comme je le veux. Vous savez l'être humain n'est jamais satisfait en matière de vente, mais je remercie le bon Dieu, car j'arrive toujours à m'en sortir. Vu que je suis ancien dans l'activité, les gens me connaissent et viennent toujours, car j'ai des clients fidèles. Aujourd'hui nous sommes nombreux à faire ce métier, donc chacun se plaint de son côté. D'autres quittent le village et se promènent de quartier en quartier pour vendre, tout cela ralentit nos affaires. Comme dans ce métier il n'y a pas de règles, chacun fait ce qu'il veut.
El Hadj Amado Ouédraogo (acheteur)
"Des prix selon le client"
Dans ce pays, comme les prix varient chaque année, chaque vendeur fixe son prix, selon la tête du client qui est en face de lui. Moi je fais le tour des marchés pour comparer les prix et après je fais mon choix. Je pense que c'est la meilleure façon d'acheter. Cette année, les prix semblent être intéressants. Je ne sais pas si c'est parce que la fête est tombée sur le 20 du mois ou si les vendeurs ont compris qu'il n'y a pas l'argent. Quand les vendeurs disent le prix, j'en propose la moitié et ça marche. C'est ça le marché africain, moi je n'achète pas un mouton au-delà de 35 000 FCFA.
Salif Zounbaré (acheteur)
"Je n'ai pas d'argent mais..."
Cette année, je n'ai pas d'argent mais comme j'ai commencé depuis des années à sacrifier un mouton à chaque Tabaski, je suis obligé de continuer. Les prix n'ont pas changé par rapport aux années précédentes mais comme nous les acheteurs nous voulons toujours les gros moutons et à moindre coût, je fais toujours le tour, espérant trouver un mouton qui convient à mon prix.
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