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Islam Info #763
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- Articles de journaux (1648 items)
- Title
- Islam Info #763
- Publisher
- Islam Info
- Date
- July 29, 2020
- issue
- 763
- number of pages
- 12
- Subject
- Colloque International des Musulmans de l'Espace Francophone
- Séminaire International de Formation des Responsables d'Associations Musulmanes
- Tariq Ramadan
- Aboubacar Fofana
- Intégrisme
- Fondamentalisme islamique
- Extrémisme
- Rights Holder
- Éditions ALIF Islam Info
- Language
- Français
- Source
- Frédérick Madore
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-issue-0000785
- content
-
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LES CONTACTS
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89 35 30 25/45 93 20 89
Collège Privé Hînneh
Reçoit les affectés de l’État, code: 058 158
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Arctation en classe de 6ème
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N°763 Du Mercredi 29 Juillet au Mardi 04 Août 2020
Prix : 500 Fcfa
Islam
Du Araba 08 au T arata 14 ZoulHidja 1441H
L’INFORMATION À LA LUMIÈRE DE L’ISLAM
ates probables
JEÛNE »U JOUR DE ARAFAT:
Jeudi 30 juillet
JOUR DE L’AÏD EL KERIR:
Vendredi 31 juillet
Cheick Aima Boikary Fofana
ly/fssi/fn ac<
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shm Info n°765
Du Araba 08 au Tarata
J 14 ZoulHidja 1441H
A NNONCE
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CHEICK AÏMA, LES COMBATS D’UN VISIONNAIRE
Le contexte historique
X^Yuand le Cheick Aïma débarque de l’Égypte | y après des études en théologie et commerce, il
trouve une communauté musulmane aux pfWavec plusieurs problématiques internes et externes.
Au plan externe, les survivances d’un passé colonial suspicieux à l’égard de l’islam et des musulmans persistent malgré l’indépendance acquise. L’islam est parfois considéré comme une religion des étrangers ou plus simplement une religion non ivoirienne. Les centres de formations sont considérés comme des centres d’embrigadement religieux. D’où, au lieu d’être sous le contrôle du Ministre de l’éducation na-
tionale, ces centres sont directement sous la coupe du Ministre en charge de la sécurité et de l’intérieur. L’organisation de l’un des piliers de l’islam, le Hadj est entièrement sous contrôle des fonctionnaires du Ministre de l’intérieur. Les fêtes musulmanes ne sont pas encore toutes considérées comme des fêtes officielles et donc bénéficient d’un régime de jours fériés.
Au plan interne, on ne sait pas qui est le chef incontesté de la communauté musulmane. Des querelles d’écoles minent la communauté à cause de certains groupes nouveau prônant le wahhabisme pur et dur dans une communauté dominée par un islam modéré
et dont l’organisation est plus tôt horizontale. Ne devient pas imam qui veut ici. On nait imam dans certaines régions. Enfin l’islam apparaissait comme une religion de “vieux”, d’analphabètes et des quartiers populaires. Les cadres restaient loin non seulement de la pratique régulière de l'islam, mais ils ne sentaient pas concernés par les préoccupations de leurs coreligionnaires.
Enfin, oustaz Fofana vient trouver ses devanciers arabisants dans un état pas envié et dans une précarité qui les pousse à faire tous les métiers sauf l’imamat et la prédication.
La stratégie
Rencontre avec la CMR
TAans un tel environne-/ Iment, et devant la £ S complexité de la tâche qu’il s’est donnée, Fofana travaille sur les axes suivants: - Il règle son problème d’intégration professionnelle au sein d’une grande banque de la place, la société ivoirienne de banque (S1B).
- Il ne cherche pas à être imam tout de suite. Ce qui l’intéresse au plus haut niveau, c’est la prédication.
Sa démarche de prédicateur n’est pas une démarche vers las masses ou les quartiers populaires. Il choisit d’aller d’abord vers les étudiants, car ils étaient les seuls organisés au plan national. Parallèlement aux élèves et étudiants, il s’intéresse aux cadres et intellectuelles musulmans. Si chez les étudiants, le travail est passionnant et facile, par contre, chez les cadres son travail est apparu un peu plus compliqué. En particulier chez les hauts cadres du public, dont une grande partie était convaincu que le pouvoir regardait l’islam et les musulmans comme une source de problèmes potentiels. Fofana y met donc la pédale douce pour les rassurer et sur la nécessité d’avoir une conscience musulmane dans un état laïc, multiconfessionnel et démocratique.
Cependant, la rencontre entre Fofana et la CMR (Communauté Musulmane de la Riviéra) va lui apporter l’énergie dont il a besoin pour se lancer vraiment dans la réforme de la société musulmane à partir des élites et des intellectuels musulmans. Ceux-ci aussi ont besoin de lui, pour les aider à apprendre et à pratiquer l’islam dans leurs quartiers huppés de Cocody qu’ils étaient contraints d’abandonner les nuits de ramadan et chaque vendredi pour les quartiers populaires éloignés. En 1987, sur trente-trois lieux à Cocody, il n’y avait qu’un seul lieu de culte
Organisation nationale de la communauté
f Tbfana perfectionniste à souhait, ne s’ar-r-/ rête pas là, car tous les intellectuels et ^£ musulmans n’habitent dans les quartiers résidentiels. Pour lui, il faut que la diffusion de cet islam moderne leur parvienne où qu’il soit. L’un des moyens sûrs pour atteindre cet objectif, ce sont des nouvelles structures organisationnelles nationales, les moyens de communications et les structures pérennes pour l’éducation musulmane à tous les niveaux. Une fois de plus, avec la CMR, son véritable « Think Tank », il incite à la création du Conseil National Islamique et du Conseil Supérieur des Imams. Ce premier serait chargé de l’organisation des mosquées, des structures et des cadres. Le deuxième, regroupant uniquement les imams serait chargé des affaires des imams et des affaires théologiques. Cet échafaudage stratégique a permis d’obtenir le premier groupe media musulman en Côte d’Ivoire, avec la Radio et la Télévi-
musulman. Fofana lance alors l’idée de chercher partout à Cocody où lui-même habite, des lieux de culte. La CMR est chargée de piloter ce projet. En une dizaine d’année, les mosquées poussaient partout à Abidjan et dans les quartiers résidentiels. Ce travail colossal, il ne peut le faire seul. Tant et si bien qu’il forme avec Oustaz Tidiane Bah et Oustaz Mohamed Lamine Kaba, un trio de prédicateurs au four et au moulin. C’est le premier cercle. Un deuxième cercle est composé de cadres musulmans d’abord, et ensuite de jeunes prédicateurs parfaitement bilingues et
sion Al Bayane et Islam Info. Au plan de la formation, le groupe scolaire Iqra et le groupe scolaire Hinneh l’Université Musulmane africaine ont vu le jour sous la coupe de la fondation Hinneh qui gère par ailleurs deux cliniques médicales.
Toute cette organisation n’avait pas encore d’impact sur l’organisation d’un pilier essentiel de l’islam à savoir le pèlerinage à la Mecque. Fofana n’avait pas voulu attaquer tout de suite de front ce sujet du fait que les intérêts financiers en jeux étaient énormes. Surtout qu’une partie de l’enjeu se jouait en Arabie Saoudite où la Côte d’Ivoire n’avait aucun représentant diplomatique.
Une fois ce handicap levé, il fallait s’atteler à trouver d’une part, à l’intérieur de la communauté un terrain d’entente entre les organisateurs du hadj et d’autres part, avec les fonctionnaires de l’État qui voyaient dans le Hadj une grande opportunité politique et pé-
formés dans les pays arabes, qui vont occuper au fur et à mesure les nouvelles mosquées réalisées dans les quartiers résidentiels : les sermons et les prédications sont en français. Cette pratique collective dans les quartiers résidentiels, va réveiller chez les cadres musulmans la nécessité de se mettre ensemble non seulement pour avoir des lieux de cultes décents, mais aussi ils se soucient de plus en plus de leur propre formation religieuse et de celle de leurs familles.
cuniaire. Ce ne fut pas facile. Mais Oustaz Fofana et son groupe réussissent à d’abord mettre en place, le Comité National d’Organisation du pèlerinage à la Mecque (CNOPM) et le bureau de l’organisation du pèlerinage à la Mecque avec un commissariat relativement autonome. Parallèlement le CNI et le COSIM ont pu obtenir des jours fériés tels que lendemain du « Maoulid », ainsi que la grande mosquée du Plateau et celle de la Riviéra Golf construites par les fonds publics. Tous ces résultats obtenus grâce au leadership du Cheick Aïma et les structures comme le CNI et le COSIM ont été obtenues souvent avec beaucoup d’acrobaties et parfois, des douleurs. Mais le résultat est là. L’Islam et la communauté musulmane sont de plus en plus à leur place dans un pays multiconfessionnel et laïc. En un mot comme en cent on pourrait dire que le Cheick Fofana a accompli et bien accompli sa mission.
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Du Araba 08 au Tarata ] 14 Zoul Hidja 1441H
Calendrier
Grégorien Hégirien 1440H
Mercredi 29 Juillet Araba 08 Zoul Hidja
Jeudi 30 Juillet Lamissa 09 Zoul Hidja
Vendredi 31 Juillet Djouma 10 Zoul Hidja
Samedi 01 Août Sibiri 11 Zoul Hidja
Dimanche 02 Août Kari 12 Zoul Hidja
Lundi 03 Août Ténin 13 Zoul Hidja
Mardi 04 Août Tarata 14 Zoul Hidja
E HEURES DE PRIERE
ÎSOUBH: 05H10
:ZOUHR: 13H00
iASR: 16H00
:MAGRIB: 18H25
HCHA • • 19H30
e Cheick Aima et les pouvoirs politiques
Le Cheick n "est certainement pas le premier chef religieux à avoir à gérer la problématique des rapports complexes avec les pouvoirs politiques. Sous la colonisation, la popularité de certains marabouts et chefs religieux était surveillée strictement.
Ou le marabout utilisait sa popularité ou il voyait ses marges de manœuvres très limitées. Après la colonisation, les choses n "ontpas vraiment changé.
Houphouët Boigny et le Cheick Aïma
Henri Konan Bédié et le Cheick Aïma
D’abord sous Houphouët Boigny, Oustaz Fofana apparait comme prédicateur pas comme les autres. 11 n’est pas marabout, il n’est pas imam, mais a une influence sur les grands imams de Côte d’Ivoire dont beaucoup font partie des confidents du Président. Il a aussi une influence sur les élèves, les étudiants et la jeune élite intellectuelle occidentale et orientale. Et la télévision ivoirienne lui ouvre une lucarne pour parler régulièrement à l’opinion publique. Bref, ce nouveau marabout médiatique, au langage franc et direct et totalement indépendant est un cas sérieux, mais qu’il faut traiter. Les deux hommes ne s’affrontent pas directement. Mais entre les deux il y a des messagers discrets : Dr Bérard un conseiller du président de la République Houphouët et El Hadj Abou Doumbia, le patron direct de Oustaz Fofana à la société ivoirienne de banque (SIB). Chacun connait son territoire et les interdits de l’autre.
Tant que Oustaz Fofana n’est pas lié aux forces islamiques et finances arabes, il est libre de faire son travail de prédicateur. Pour Oustaz Fofana, tant que le pouvoir ne cherche pas à imposer un chef à la communauté musulmane lui il se contentera de son rôle de formateur et de structuration de la communauté musulmane. Grâce à ce “gentlemen agrémenté’4, Houphouët reçoit en grande pompe le Conseil National Islamique et le Conseil Supérieur des Imams. A cette occasion les imams sollicitent auprès du Président Houphouët Boigny : l’obtention de jours fériés supplémentaires, un terrain pour bâti une mosquée au plateau et un siège à Cocody... etc. le Président Houphouët accepte presque toutes les demandes des imams. Au soir d’un pouvoir de plus en plus par une opposition en gestation, Houphouët retrouve dans la communauté musulmane un partenaire de choix, bien structuré.
Mais ce pacte non écrit sera perturbé dès la disparation de Félix Houphouët Boigny dans un contexte général marqué par deux choses : l’avènement de Henri Konan Bédié, le départ de la primature de Alassane Ouattara, premier et dernier premier ministre de Félix Houphouët Boigny.
Sous le Président Henri Konan Bédié, l’imam Fofana sera considéré par le Pouvoir comme trop proche du premier Ministre Alassane Ouattara et de l’opposition conduite par Laurent Gbagbo. Oustaz Fofana se retrouve en croisade contre l’ivoirité qu’il considère comme un concept réducteur et confligène et dont la plupart des victimes sont musulmans.
En outre la tentative du pouvoir de Bédié, de faire de Moustapha Diaby dit “Diaby Koweif‘, l’unique représentant de toute la communauté musulmane est la goutte d’eau de trop. Tant et si bien que la communauté musulmane de Côte d’Ivoire boycotte la visite officielle du Grand Imam de la Mecque contraint d’exécuter la grande prière du vendredi saint dans les jardins de l’Hôtel Ivoire, sans la présence des dignitaires musulmans de la communauté musulmane. L’opposition politique a tenté d’exploiter à son profit cette incompréhension entre Oustaz Fofana et Bédié. Mais avant son départ du pouvoir, le Président a réalisé deux revendications de la communauté ; l’octroi d’un terrain au Plateau pour une mosquée à construire dans le quartier des affaires, et un autre espace à Cocody pour le siège du Conseil National Islamique.
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£ e Cheick Aïma et les pouvoirs politiques
Guei Robert et le Cheick Aïma
Laurent Gbagbo et le Cheick Aima
e president Gbagbo et le Cheick Ahima se connaissaient très bien et les deux partageaient ensemble cette volonté de reformer. Pour Gbagbo, il fallait reformer la politique, pour l’imam Fofana il s’agissait de reformer la société musulmane.
e bref passage à la tête de l’Etat n’a pas été de tout repos pour le Cheick Ahima Fofana. Et pourtant, bien avant son arrivée au pouvoir, le Général Guei Robert avait d’excellents rapports avec les imams dont certains vont jusqu’à affirmer que celui-ci aurait été musul-
man à un moment de sa vie. En tout cas on peut au moins affirmer que le Général Guei Robert fut le premier Chef d’Etat-major à autoriser et réaliser la première mosquée dans la plus grande caserne militaire du pays. Cependant, comme Chef d’Etat et surtout dès que le Général Guei s’est proclamé candidat du peuple, pour les élections présidentielles, les choses se sont envenimées avec la communauté musulmane. Aussi au cours d’une mémorable rencontre au Palais de la Présidence de la République, l’imam Fofana porte-parole de la communauté musulmane a tenu ce jour-là un discours courageux et sans langue de bois, en mettant le doigt sur les conséquences des discours ivoiritaires, xénophobes des tenants du pouvoir, ainsi que leur volonté d’exclusion actée dans la nouvelle constitution avec la “guerre” des Et du Ou. Et presque tous les ivoiriens ont encore en mémoire la conclusion de l’imam Fofana ce jour-là : “les mêmes causes produisent les mêmes effets.”
Dans ses discours d’opposants, Gbagbo ne manquait aucune occasion pour rappeler la nécessité pour la Côte d’Ivoire d’avoir une représentation diplomatique ivoirienne en Terres saintes d’Arabie Saoudite. Une fois au pouvoir, il fit du sous-préfet de Ou-ragahio, le premier Conseil Général de Côte d’Ivoire en Arabie Saoudite. Après l’échec du pèlerinage 2006 bis, Gbagbo a pesé de tout son poids pour reformer en profondeur l’organisation du Hadj ainsi que les conditions de séjour des pèlerins ivoiriens en terres saintes d’Arabie Saoudite. De telle sorte qu’au retour d’un pèlerinage à la Mecque le Cheick Ahima a remis un cadeau solennel au Président Gbagbo Laurent au Palais de la République. Au contraire de Bédié, Gbagbo n’a pas cherché à capora-liser la communauté musulmane. Il a même tenté une médiation entre l’Imam Kou-douss et le Cheick Ahima. Cependant, la poursuite par les extrémistes “patriotes” de la politique de l’ivoirité, de la xénophobie avec pour conséquences des menaces verbales et physique sur les dignitaires musulmans et les mosquées est venue plomber les relations entre le Cheick Ahima et le Président Gbagbo jusqu’à la chute de son régime.
Tel était le Cheick Ahima avec les hommes politiques et les pouvoirs politiques qui se sont succédés. Des compromis, mais jamais de compromissions quand il s’agissait I des intérêts supérieurs de la communauté musulmane.
Alassane Ouattara et le Cheick Aima
ligieuse. Président de la République.
La stratégie des rapports entre le Cheick Aïma et le Président Alassane OUATTARA n’a pas varié dans le Fonds. Pour le Cheick Aïma, tout pouvoir politique légitime mérite respect et considération. En retour, tout pouvoir doit mettre toutes les religions sur le même pied d’égalité tout en cherchant à apporter aux uns et aux autres des solutions à leurs préoccupations majeures en tant que communauté re-
Le Président Alassane OUATTARA a voulu avoir un seul interlocuteur dans la communauté musulmane, contrairement à certains de ses prédécesseurs.
Les subventions aux confessions religieuses de la présidence de la République ont été étendues au Conseil Supérieur des Imams. Les écoles musulmanes sont sorties de la tutelle du ministère en charge de la Sécurité Intérieure pour intégrer celle du Ministère de l’Éducation Nationale. Alassane OUATTARA achève les travaux de la grande Mosquée du Plateau dont la première pierre avait été posée par le Président Henri Konan Bédié.
Dans la foulée des subventions publiques, à la cathédrale d’Abidjan et à l’hôpital St Joseph Moscatti de la Basilique de Yamoussoukro, le Cheick Aïma obtient des subventions pour un groupe scolaire confessionnel musulman et deux cliniques médicales malgré ses relations spéciales avec le Président Ado. Le Cheick Aïma n’hésite pas à attirer l’attention sur ce qu’il considère comme des questions auxquelles il demande instantanément de trouver des solutions. Souvent à la grande surprise de certains collaborateurs du
Tel était le Cheick avec les hommes politiques : respect, reconnaissance, sans complaisance et sans compromission.
Cette position modérée pour un leader musulman si puissant, a fait de lui un médiateur et un interlocuteur dans les crises socio-politiques ivoiriennes. Tant et si bien que son salon était visité régulièrement aussi bien par les hommes du pouvoir que ceux de l’opposition et ce quelques soient les régions.
Il n’est donc pas étonnant que le Cheick Aïma fut un fervent défenseur et acteur du dialogue interconfes-sionncl. Son exil aux États Unis d’Amérique a renforcé en lui la nécessité et l’intérêt du vivre ensemble dans un environnement démocratique et de tolérance religieuse. Même au plan dogmatique religieux, le Cheick Aïma était un modéré à l’aise aussi bien avec le Courant Wahhabite que Malikite ainsi que les écoles Soufies et de Tarîqa Tidjaniyya de telle sorte que le Cheick Aïma n’avait pas de “talibés” mais plutôt des collaborateurs commis à des missions d’organisation et de développement communautaire vertical et horizontal.
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Par Ibrahima Doumbia
Biographie et Militantisme
Cheick Boikary Fofana
Cheick Aïma Boikary Fofana
ission accomnlh
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Le parcours chronologique d’un missionnaire
T e 17 mai 2020, le Cheikh Al Aima Boikary Fofana a été rappelé à son Seigneur, Allah (swa), laissant à la postérité, une / œuvre immense issue d’un combat entamée depuis 1972, date de sa rencontre avec le milieu du militantisme islamique à
Æ travers une Association d’élèves et d’Etudiant de Bouaké dénommée en son temps, AEEMB.
De 1972 à l’an 2020, il s’est écoulé 48 ans, soit 48 d’activisme au profit de de l’Islam, de la communauté musulmane de Côte d’Ivoire mais également, au profit des musulmans de la sous-région et enfin à un niveau plus vaste au profit de la communauté musulmane noire des Etats-Unis d’Amérique.
En 48 ans de combat sans relâche quel est l’héritage que le Cheikh Boikary Fofana nous a laissé?
Quelle était sa vision et quel est le projet de
société qu’il a mûri à partir de cette vision? Quel est le programme d’actions qui a sou-tendu cette vison et ce projet de société et qu’il en partie réalisée si tant est-il qu’un
projet est toujours perfectible ?
C’est l’ensemble de ces questions nous permettra d’organiser notre argumentation Celle-ci s’articulera autour du plan suivant ?
I-l Qui était l’homme ?
Cette réponse se trouve résumé à travers son Curriculum-Vitae assez fourni qui prend en compte son parcours scolaire secondaire, universitaire, et supérieur de même que son expérience professionnelle de même que son Curriculum Vitae
Études primaires :
- 1952-1958 : Initiation à l’alphabet arabe chez un maître traditionnel Coranique.
Ecole franco arabe sunniyya d’Ajamé, Abidjan
Études secondaires :
- 1958-1963 : Ecole franco Arabe sunniyya d’Adjamé, Abidjan
- 1963-1972 : Etudes secondaires à l’institut al-Azhar du Caire en Egypte.
Études universitaires :
- Université du Caire (Jamiatoul Kâhira) en Egypte.
Licence ès-Sciences commerciales
Expériences professionnelles :
1972 : Société Ivoirienne de Banque (S1B)
1972-1981 : Attaché de Direction
- Chef de secteur Adjoint
- Fondé de pouvoir
- Directeur de l’agence de Cocody
- Chargé de formation
1981-1985 : Directeur de l’Agence centrale SIB de Bouaké 1985-2000 : Directeur des relations sociales, de la formation et du personnel
- 1977-1982: Directeur de publication du journal Allahou Akbar
- 1993: Conseiller spécial du président du Conseil national islamique (CNI)
- Porte-parole du Conseil supérieur des imams (Cosim)
1-2 Sa vision :
Activités d’organisation, de prédication, de formation et de diffusion islamique
- 1972 : Regroupement des directeurs d’écoles médersa pour l’uniformisation des programmes.
* Pré sermons dans les mosquées, notamment la grande mosquée d’Adjamé tous les vendredis.
* Encadrement des élèves et étudiants dans les établissements secondaires et supérieurs par des conférences, causeries débats et cours de formation religieuse.
- Années 2000 :
* Membre du Conseil d’orientation du Colloque International des Musulmans de l’espace francophone (C1MEF)
* Mise en place de la LICAN (Ligue Islamique de la Coordination de l’Amérique du Nord -Etats-Unis)
Président du Conseil des Ulémas de la Fondation Mohamed VI Section ivoirienne
LANGUES :
- Parle parfaitement quatre langues : français, arabe, anglais et malinké.
- Écrit : Arabe, Français et Anglais.
Au-delà de ce Curriculum-Vitae assez illustratif, il nous paraît utile de mettre en évidence à ce niveau ce que l’historienne française Marie Miran dit de lui dans son livre intitulé "Islam, histoire et modernité en Côte d’Ivoire", p. 301,
Pour cette dernière, "Aboubacar Fofana fut le grand stratège et le principal architecte du réformisme islamique ivoirien. Pendant de longues années, il s'est battu pour l'organisation
de la communauté Musulmane de Côte d'Ivoire. 11 en est devenu le chef. Juste retour des choses que cette marque de reconnaissance de la communauté pour laquelle il a tout donné. Le cheick Boikary Fofana - également appelé Aboubacar Fofana - a toujours su montrer une main de fer dans un gant de velours. Assez ferme quand il le fallait, mais suffisamment souple pour ne pas rompre le rubicond.
Comme un vrai chef. Directeur des ressources humaines d'une grande banque de la place, jusqu'à sa retraite, l'exemple d'une vie bien remplie...."
L'imam Boikary Fofana a joué un rôle déterminant dans la structuration de l’Islam moderne en Côte d’Ivoire. Au cours des quatre dernières décennies, il a su en effet insuffler un réel dynamisme à la communauté, notamment en favorisant l’émergence de nombreuses associations communautaires, dont :
Invité par le gouvernement américain à participer à un forum islamique, l’Imam Boikary Fofana s’est envolé en août 2002 pour les Etats-Unis. En marge de ce forum, il devait animer la convention annuelle de la LICAN (Ligue islamique de la coordination de l’Amérique du Nord) dont il est l’instigateur et le chef spirituel. Ce séjour aux Etats Unis estimé au départ à un mois s’est finalement transformé en un exil de quatre ans. C’est pendant qu’il était absent de la Côte d’Ivoire qu’il a été plébiscité, le 25 avril 2006 par l’ensemble des imams pour occuper la fonction de Cheikh Aima, c'est-à-dire chef suprême de la communauté. C'est ainsi qu'il a finalement mis fin à son séjour américain pour regagner son pays le 25 octobre 2006.
Cette intervention de l’historienne prend en compte l’essentiel des actions du Cheikh que nous allons développer .
Formé en Egypte, et fortement influencé par la démarche des Frère Musulmans meme s’il ne l’a jamais dit ou laissé transparaître, sa vision se résumait à une communauté musulmane forte et organisée autour des préceptes islamiques fondes sur le coran et les hadiths du prophètes Mohamed (saw).
C’est à partir de cette vision qu’il va élaborer en compagnie de ses poches et surtout avec les membres de la Communauté Musulmane de la Riviera (CMR0) son projet de société autours des axes suivants
1-3 Son projet de Société
- l’organisation de la communauté musulmane autour d’associations et autour des mosquées ;
-l’Education, la Formation académique et morale de la
communauté musulmane à travers des écoles de qualité et à travers les mosquées ;
- la mise en place de structures de communications propres à la communauté musulmane ;
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- La prise en charge du Hadj par les Musulmans ;
-l’Unité de la Communauté Musulmane à travers leurs différentes associations issues des différentes tendances de l’islam
- le respect des principes de la laïcité à l’endroit de toutes
les communautés religieuses de la Côte d’Ivoire par les autorités,
- la participation effective des Musulmans en tant qu’entité religieuse au développement de la Côte d’ivoire sur tous les plans
Un programme ambitieux d’actions va soutenir ce projet de société qu’il va se battre pour instaurer en Côte d’Ivoire pendant les 48 ans de son combat acharnés.
II- 1 les actions qu’il a menées
II-l-l -l’organisation de la communauté musulmane autour d’associations et autours des mosquées
A ce niveau, le Cheikh Boikary Fofana va susciter et organiser la communauté musulmane à travers différentes branches en commençant d’abord par les élèves et les étudiants Par la suite, cette organisation va s’étende aux Femmes aux cadres Elle prendra en compte les imams et prédicateurs et cela, à travers des Mégastructures comme on peut le voir dans la liste qui suit :
-L’AEEMCI : l’Association des Elèves et Etudiants Musulmans en Côte d’Ivoire ;
- L’AJMCI : l’Association des Jeunes Musulmans de Côte d’Ivoire, conçue comme une passerelle entre les jeunes travailleurs, ceux sortant des études ou exerçant divers métiers dans les zones urbaines ;
- Le CNI : Conseil National Islamique, fédération des Associations du vaste champ islamique dans toute la Côte d’Ivoire ;
- Le COSIM : Conseil Supérieur des Imams des Mosquées et des Affaires islamiques.
- La LIPCI : Ligue Islamique des Prédicateurs en Côte
d’Ivoire, regroupant de jeunes intellectuels ayant pour la plupart étudié dans les universités islamiques et encagés dans la diffusion de la culture islamique.
- l’UCAMCI : Union des Cadres Musulmans de Côte d’Ivoire ;
- Le CHAMCI : Le Club des Hommes d’Affaires Musulmans
II-1-2 : l’Education, la Formation académique et morale de la communauté musulmane à travers des écoles de qualité et à travers les mosquées ;
A ce niveau, le Cheikh Boikary Fofana va susciter et organiser la communauté musulmane à travers différentes branches en commençant d’abord par les élèves et les étudiants Par la suite, cette organisation va s’étende aux Femmes aux cadres Elle prendra en compte les imams et prédicateurs et cela, à travers des Mégastructures comme on peut le voir dans la liste qui suit :
A ce niveau, le Cheikh va se battre pour l’insertion des écoles confessionnelles islamiques dans le programme scolaire et universitaires de la Côte d’Ivoire .Après l’obtention du quitus des autorités étatiques, il va se battre pour la création de structures éducatives de qualité par les musulmans eux-mêmes.
Cette démarche va aboutir aux résultats suivants : - environ 200 écoles primaires confessionnelles musulmanes créées sur le territoire national,
- la création des écoles islamiques Ikraa à travers le pays.
- la création des groupes scolaires Hinney à Abidjan et à Yamoussoukro ;
- la création de deux universités musulmanes en Côte
d’Ivoire notamment
- l’université musulmane d’Abidjan et
-l’université Al Fourqane fondées par les Sunnites sous la
Direction du docteur Fadiga Moussa Al Farouk :
- la création de l’Institut International de l’Imamat destiné à la formation des Imams ;
II-1-3 -la mise en place de structures de communications propres à la communauté musulmane.
Ce combat sera âpre et difficile .11 va durer plus de dix ans et enfin, sous la ministre Danielle Bon Claverie, la communauté musulmane va obtenir une onde radio en l’occurrence, la Radio Al Bayane qui émet aujourd’hui à travers tout le pays et qui est la plus écoutée en Côte d’Ivoire devant RFI et la Radio Nostalgie.
Le rêve de l’obtention d’une télévision islamique tant ca-
ressé par le Cheikh Al Aima Boikary Fofana s’est concrétisé en réalité le 12 mai 2020, une semaine avant son retour à Allah.
Pour cette télévision, l’Homme avait lancé un appel de fonds en direction de toute la communauté musulmane.
Cette quête a permis de rassembler le milliard nécessaire pour la création de cette télé qui émet aujourd’hui sur le
bouquet canal
11 est bon de signaler que dans la même dynamique la presse écrite musulmanes est née sous son auspice en 1982 avec la création du mensuel Allahou Akbar édité par la Communauté Musulmane de la Riviera.
n’était pas le cas auparavant
H-1-4-1’Unité de la Communauté Musulmane à travers leurs différentes associations issues des différentes tendances de l’islam
Aujourd’hui, toutes les tendances musulmanes parti- les Musulmans débutent ensemble le mois de rama-cipcnt à l’observation du croissant lunaire si bien que dan, fêtent ensemble 1 l’aïd el fitr et la Tabaski, qui
H-l-5 -La prise en charge du Hadj par les Musulmans
Après maintes péripéties et sous sa direction, la communauté musulmane ivoirienne a commencé à s’investir dans l’organisation du Hadj en 1996 avec le CNOPM.
Cependant, cette organisation va connaître un saut qualitatif avec l’échec du Hadj en 2006. En cette occasion, sous son instigation sera créée Le commissariat du Hadj et en-
suite le BIHO ou Bureau ivoirien pour le Hadj et la Oumra.
II-1-6 -le respect des principes de la laïcité à l’endroit de toutes les communautés religieuses de la Côte d’Ivoire par les autorités
A ce niveau, le Cheikh a réussi à mettre l’islam au même niveau que les autres religions si bien que les jours de réceptions officielles les musulmans prennent la parole au
même titre que les chrétiens.
Par ailleurs les Musulmans ont été mêlés à la résolution des différentes crises que la Cote d’Ivoire a connues depuis
la fin des années 1990 jusqu’à ce jour.
Le Cheikh a fait partie des membres de la CDVR en Tant que vice-président
II-1-7 -la participation effective des Musulmans en tant qu’entité religieuse au développement de la Côte d’ivoire sur tous les plans: Aujourd’hui grâce à un travail profond à travers ses prêches et ses actions les musulmans sont décomplexés et affirment leur islamité en tous lieux et en, tout temps.
ZsV«^^
Premier groupe de presse musulman en Côte d’Ivoire paraissant depuis Ramadan 2005
Tél. : ( 225) 22 42 43 21
DIRECTEUR DE PUBLICATION : C1SSE Mamadou Cel : 05 94 33 82. REDACTEUR EN CHEF : KOULIBALY Y Khayder Cel : 06 24 71 18.
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Du Araba 08 au Tarata ■ 1 ] 14 ZoulHidja 1441H ^f
2020
Zjterview de ibrahima doumbia
“C’était un visionnaire il était un bnn
idéologue, rigoureux"
Réalisée par Ibrahim Touré en coll:Paré Haoua
Quelles sont les difficultés majeures rencontrées (internes et externes) ainsi que les solutions utilisées par le Cheick?
7T y en a eu beaucoup, pour la création des écoles et radio islamiques, la volonté du Cheick à ce que les musulmans soient organisés et quittent le suivisme, l’obtention de l’organisation du hadj, les musulmans ont été délogés de la grande mosquée d’adjamé, lors de la création du CNI en 1987 il, a failli perdre son emploi de la sib sous Houphouët Boigny, car on le trouvait trop activiste mais il savait manier le bâton et la carotte, il savait lever le ton quand il le fallait, et faire des concession, pour obtenir ce qui fallait pour le bien être de la communauté.
Vous avez parlez des difficultés avec
1. Houphouët Boigny Et les autres Gouvernements successifs
2. Henri Konan Bédié
3. Guei Robert
4. Laurent Gbagbo et
5. Alassane Ouattara
Avec Houphouët Boigny, c’était un peu feutré, ensuite avec Bédié, la communauté musulmane était beaucoup frustrée, il y’a eu l’ivoirité et en cette période tous ceux qui se mettaient en boubou, étaient ostracisés avec Guei c’était pratiquement la même chose, avec Gbagbo aussi la communauté
En ce mois béni de Ramadan il a plu à Allah de rappeler auprès de lui son serviteur, le Cheick Aima Boikary Fofana guide suprême de la communauté musulmane et président du Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires Islamiques (COSIM), le dimanche 17 mai 2020 correspondant au 2 4 Ramadan 1441H des suites d’une courte maladie. Une nouvelle qui a attristée les différentes communautés d’ici et d’ailleurs en cette période de crise sanitaire mondiale (COVID-19). Ce septuagénaire était l’imam principal de la mosquée d’Aghien, grand réformateur de la communauté musulmane, artisan de la paix et du dialogue entre les confessions religieuses. Bref c’était un homme exceptionnel. Pour en savoir davantage sur la vie du Cheick Aïma Boikary Fofana, son parcours et ses actions menées en faveur de la Oumma suivez cet entretien avec Doumbia Brahima...
a traversé des moments de bonheur mais aussi de malheur. Le Cheick a dû prendre position, il s’est alors interposé comme bouclier et cela lui a valu l’exil (Sénégal, USA). Mais avec Alassane Ouattara, les deux ont réussi à accorder leur violon et pour le moment tout se passe bien, mais sachons qu’il était un bon stratège.
Comment était ses rapports avec
1. Les Sunnites
2. Rapport avec les confréries
3. Rapport avec les Imams traditionnels et
4. La diaspora musulmane (Europe - USA...)
Il était un fin politicien, il a réussi à ramener toutes ces différentes branches là dans le même creuset, il a eu plus de facilité avec les Tdjanites, puisque tous les Cheicks Tdjanites sont ses enfants ; Sonta Malik Konaté et autres. Avec les Sunnites pareil, car Farouk Fadiga, est un ami à lui, comme il le dit : le sommet de la montagne est unique mais les voies qui y mène sont multiple vraiment il n’y’a pas eu de friction à ce niveau, car toutes ces tendances se battent pour le bien être de toute la communauté, y compris les sunnites libanais.
Quelle était la principale qualité du Cheick ?
C’était un visionnaire il était un bon idéologue, rigoureux, mais surtout patient, il était courageux quand il le fallait, et pragmatique.
Comment le Cheick Fofana a pu construire l’Unité de l’Oumma en Côte d’Ivoire et dans la sous-région ?
Il a fait preuve de courage en menant des actions à travers les associations islamiques, l’unité de la sous-région a commencé avec la participation des frères des pays environnant aux séminaires de l’aeemci burkinabés militants de aeemci et il envoyait quelquefois ses pairs pour former les frères de d’autres pays, et partait même aux USA pour organiser la communauté de là-bas.
Qui sont les hommes forts du cheick ?
C’est tout un ensemble, il a commencé son combat du CHEICK MOUFTY TIDJANI BÀ qui était pour lui un père, il y avait Souleymane Bamba, et
tous ceux qui sont resté avec lui dans son bureau, Diakité, Mamadou Traoré, le grand frère Touré Fama, Sékou Sylla, Cissé Djiguiba et bien d’autres.
Quelle a été l’action la plus décisive dans la carrière du Cheick ?
Toutes ses actions ont été décisives, mais en mon sens, la télévision ALBAYANE est un cas de figure qui est unique en Afrique. Car il avait rêvé de télévision vue la portée des masses médias dans la formation et l’édification du citoyen.il a lancé un appel pour l’obtention d’un milliard pour la réalisation du projet de la télé, et depuis le 12 mai 2020, ce rêve fut une réalité, et une semaine après, le Cheick s’en est allé. Au-delà de la télévision, nous avons le groupe Scolaire Hinnêh et l’organisation du Hadj, mais la télévision ALBAYANE était un point important de son combat.
Que pouvez-vous nous dire sur les Chantiers inachevés du Cheick Aïma ?
1. La mutation du Cosim en (Conseil Supérieur des imams en Conseil Supérieur des imams, des mosquées et des affaires islamiques en Côte d’Ivoire
2. La Télévision Albayane.
Je pense que le terme inachevé, n’est pas approprié, vu que le cheick, travaillait avec des frères, donc c’est un système selon lequel chacun joue son rôle, donc cela va continuer, les chantiers vont se poursuivre.
A titre de rappel quelles sont les infrastructures communautaires que l’Oumma a pu obtenir du vivant du Cheick Aïma Boikary Fofana
Nous avons les écoles hinnêh, (yamoussoukro bia-bouh), le siège de la lipci la construction des différentes mosquées sous l’instigation du Cosim, les infirmeries, (koumassi et aghien,) l’université musulmane de la riviera bounoumin, université Al fourcane, les écoles (Iqra, korhogo, san pedro abidjan) la réalisation des sièges de certaines institutions islamiques (aeemci ajmci)
IsIm info n°76J
Du Araba 08 au Tarata 14 ZoulHidja 1441H
£ /'lummc*
Du Mercredi 29 Juillet au Mardi 04 Août 2020
Par Balla
MOIGNAGES DES RELIGIEUX
Imam Bachir Ouattara, Membre du Cosim
Imam Daoud Koné, Secrétaire Exécutif Adjoint du Cosim
Moussa Sangaré, Directeur des Ecoles Confessionnelles
Le Cheick était un grand homme, un maître spiri-
tuel pour nous. Notre père spirituel qui nous a encadrés depuis plusieurs années. Donc le Cheick Aïma Boikary Fofana est un monument qu’Allah vient de nous arracher. Nous l’implorons afin qu’Il l’accepte dans son Paradis.
Nous acceptons le décret divin mais pour moi, le Cheick Aïma Boikary Fofana était une école. Une école qui a formé plusieurs générations.
Le Cheick c’était un visionnaire, tout ce qui a été conçu dans la communauté musulmane, en termes de structuration, en termes d’infrastructures, en termes d’idées, le Cheick Aïma est à la base de tous.
Imam Mamadou Haidara, Directeur du Cabinet du président du Cosim
C’est vrai comme Allah l’a dit dans son Saint Coran : Toute âme goûtera à la mort. Le Cheick Aïma Boikary Fofana était le bâtisseur de l’islam moderne en Côte d’Ivoire. 11 a prôné ce qu’on appelle la politique du juste milieu. Ni extrémiste, ni trop tendre mais il nous appelé à être fondamentaliste et non pas intégriste.
Abdul Karim Mariko, Membre de l’OEEMCI
Je suis ici ce matin pour pleurer avec mes frères musulmans car nous venons de perdre un grand homme de Dieu, un grand Leader.
C’est au nom de l’Organisation des Etablissements et Ecoles Confessionnelles Islamiques en Côte d’Ivoire (OEECI) et les structures affiliées que nous tenons à adresser nos condoléances à la famille éplorée et nous prions Allah qu’Il accorde sa miséricorde au Cheick Aïma Boikary Fofana qui a combattu dans le sentier de Dieu en passant toute sa vie à réaliser des bâtisses pour la communauté musulmane. Que Dieu l’accueil dans son Paradis et nous accorde une longue | vie.
La perte du Cheick est une perte
Son Eminence Pawaba Koffi Etien Mathieu, Grand prêtre de la mission DEHIMA
C’est vraiment notre guide partout où nous partons ils nous donnent de bons conseils, de bons messages. Aujourd’hui ce grand homme de Dieu vient de nous quitter, nous sommes en deuil. Toutes les églises et les musulmans de Côte d’Ivoire sont en deuils. Donc nous devons être ensemble pour pleurer notre frère, notre père qui vient de nous quitter.
Aboubacar Fofana, Maire de Man
immense pour la communauté musulmane de Côte d’Ivoire. Il a été pour l’unité des fils et filles de ce pays pour une Côte d’Ivoire nouvelle. Nous allons le regretter, nous le regrettons déjà.
Le Shaykh Aboubacar (Boikary) Fofana nous a quittés...
Le Très-Haut a rappelé à Lui, notre frère, le shaykh Fofana en ce 24ème jour du mois de Ramadan. Le coeur est lourd et la tristesse est immense. Le shaykh Fofana était un frère, un
EMOIGNAGES DE TARIQ RAMADAN
ami, un exemple.
Imam représentant la communauté musulmane de Côte d'Ivoire, il a payé au prix fort son engagement avec des années de luttes et d'exil qui ne l'ont pas fait dévier du chemin de la foi, de la sagesse et de la justice. Nous lui devons beaucoup. Tellement. Il a été l'un des fondateurs de tant de projets, dont le SIFRAM et le CIMEF qui n'auraient jamais vu le jour sans son engagement et son autorité. Avec Moussa Touré (rahima-huLLah) parti il y a dix ans déjà, Thiam Mokodou et Mustapha Sou-mahoro, ils furent le premier cercle
des engagés avec nous, en Occident. Pour Dieu, pour le message, pour les êtres humains. Autour d'eux, il y avait les imams, les membres du COSIM, les imams des mosquées, les responsables des différentes organisations, de la radio al-Bayan. Des centaines, des milliers, des centaines de milliers de croyantes et de croyants qui l'aimaient, le respectaient et qui pleurent aujourd'hui son départ. Il était l'imam des imams (al-a'imma) et il a participé sa vie durant à réformer et à améliorer l'état des musulmans ivoiriens.
Je n'oublie et n'oublierai rien grand
frère in sha ar-Rahmân. Le Covid-19 t'a emporté et Dieu fa rappelé en ces jours bénis du mois du Ramadan. Qu'Il t'accueille en Sa grâce et Sa miséricorde et Son amour. Nos condoléances à tous les membres de sa famille, aux musulmans de Côte d'Ivoire et plus largement d'Afrique qui l'invitaient, l'aimaient et le considéraient comme l'un de leurs meilleurs représentants.
Avec mon amour et mes prières. Repose en paix. "Les yeux sont mouillés, le coeur est triste, mais nous ne devons dire que ce qui plaît à Dieu" :
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14 ZoulHidja 1441H ■ ^^^^Du Mercredi 2 9 Juillet au Mardi 0 4 Août 2020
Par Ibrahima Khalil coll:Balla
EMOIGNAGES DES HOMMES POLITIQUES
Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire
Amadou Gon Coulibaly, Premier Ministre
Jeannot Ahoussou-Kouadio, Président du Sénat ivoirien
« C’est avec une immense tristesse que j’ai appris le décès, ce dimanche 17 mai 2020, de mon ami et
frère, Son Eminence le Cheick Aïma Boikary Fo-fana, Président du Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires Islamiques. Le Cheick Aïma Boikary Fofana était un Grand homme de foi, un artisan de paix et du dialogue entre les confessions religieuses. Je présente mes condoléances les plus attristées à sa famille, à la communauté musulmane et à l’ensemble des Ivoiriens. Que son âme repose en paix ».
le décès, ce dimanche 17 mai 2020, de son Eminence le Cheick Aïma Boikary Fofana, Président de Conseil supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires Islamiques. Je présente mes condoléances les plus attristés à sa famille, à la communauté musulmane et à l’ensemble des Ivoiriens ».
« C’est avec une grande émotion et une profonde tristesse que j’ai appris
« C’est avec consternation que j’ai appris le rappel à Dieu de Cheick Boikary Fofana, Président du
Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires Isla-
miques en Côte d’Ivoire (COSIM-
AMSI), Imam principal de la mosquée des Il-Plateaux Aghien, Cocody Abidjan. En cette douloureuse circonstance, je voudrais adresser mes plus sincères condoléances à sa famille, à ses proches, à la Communauté Musulmane et à l’ensemble des confessions religieuses de Côte d’Ivoire. Que le miséricordieux lui accorde le repos éternel dans son Paradis ».
Hamed Bakayoko, Premier Ministre par intérim, Ministre de la Défense
Kandia Camara, Ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle
Le Cheick Aïma Boikary Fofana était pour moi un père et un guide spirituel. J’adresse mes sincères condoléances à sa famille et exprime ma compassion à l’ensemble de la communauté musulmane de Côte d’Ivoire ».
« C’est avec une profonde consternation que j’apprends le rap-
pel à Dieu du Cheick Boikary Fofana, président du COSIM et chef de la communauté musulmane de Côte d’Ivoire. De ce grand homme, je conserve le souvenir d’une personnalité pieuse et aimante et d’un grand artisan du dialogue entre les religions dans notre pays.
Ayant bénéficié de ses conseils éclairés et de sa bénédictions constante dans l’exercice de mes fonctions, je ressens une vive émotion au moment où il nous quitte pour rejoindre le Créateur. En ces circonstances douloureuses, j’exprime mes sincères condo-
léances à la famille éplorée, à la communauté musulmane et à l’ensemble de nos concitoyens. Adieu Cheick! Qu’Allah (swt) te rétribue abondamment, toi qui a été si fidèle à ses prescriptions durant ton séjour terrestre ÎSalam aley-koum ».
Anoble Miézan Félix, Ministre de la Promotion des Petites et Moyennes entreprises (PME)
Sidi Tiémoko Touré, Ministre de la Communication et des Médias, Porte-Parole du Gouvernement
Adama Bictogo, Directeur Exécutif du RHDP
« C’est avec une vive émotion que j’ai appris le décès, ce dimanche 17 mai 2020, de Son Eminence le Cheick Aïma Boi-
kary Fofana, Président du Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires Islamiques. Toutes mes condoléances à la famille biologique, à la communauté musulmane et à la Côte- d’Ivoire, qui perd ce soir un grand intercesseur auprès d’Allah, pour la paix dans notre pays. Que Dieu l’accueille dans sa Jannat Firdaouss ».
« J’apprends avec tristesse la nouvelle du décès du Cheick Boikary Fofana que j’ai connu et pratiqué.
« Que Dieu, le miséricordieux, apaise la famille biologique du guide. Mes sincères condoléances à toute la communauté musulmane de Côte d’Ivoire ».
Guillaume Soro, Président de Générations et Peuples Solidaires (GPS)
Le guide Cheick Boikary Fofana, depuis
Homme de foi. En cette circonstance douloureuse, je présente mes condoléances à la famille biologique et à
plusieurs années était devenu, l’homme fédérateur de l’ensemble de tous les fidèles musulmans, c’est donc une perte douloureuse. Aujourd’hui le monde spirituel vient de perdre un monument.
toute la grande communauté musulmane de Côte d’Ivoire. Qu’il repose en paix ».
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Du Araba 08 au Tarata ■ Page ■ ■ > a
14 ZoulHidja 1441H ■ B ^u Mercredi 29 Juillet au Mardi 04 Août 2020
Par B alla
MOIGNAGES DES HOMMES POLITIQUES
Dr Albert Toikeusse Mabri, Président de l’Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI)
Pascal Affi N’guessan, Président du FPI
« C’est avec une grande tristesse que j’ai appris le décès, ce dimanche 17 mai 2020, du Cheick Aïma Boikary Fofana, Président du Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires Islamiques. Un monument, un pionnier, un père (pour moi), le guide de la communauté musulmane ivoi-
rienne s’en est malheureusement allé en ce 24ème jour du mois de ramadan. Je présente mes condoléances les plus attristées à sa famille, à la communauté musulmane et à l’ensemble des Ivoiriens. « Toute âme goûtera la mort. Mais c’est seulement au Jour de la Résurrection que vous
recevrez votre entière rétribution. Quiconque donc est écarté du Feu et introduit au Paradis, a certes réussi. Et la vie présente n’est qu’un objet de jouissance trompeuse ». [Sourate Aal-E-Imran 185] Que son âme repose en paix ».
réconciliation nationale, nous savons que le Cheick était
un acteur important du dialogue interconfessionnel et avec les autres communautés religieuses. Il a grandement contribué à faire avancer la réconciliation nationale, à faire en sorte que le dialogue politique puisse progresser.
Maurice Kakou Guikahué, Secrétaire Exécutif du PDCI-RDA
Simone Gbagbo, Leader Politique
Yasmina Ouégnin, Députée de Cocody, Présidente du Groupe parlementaire Vox populi
Homme de foi, il s’est également investi dans les actions de réconciliation nationale et de recherche de la paix
en Côte d’Ivoire aux côtés de la Société Civile et des autres communautés religieuses. Que nos ferventes prières en cette période cultuelle importante qu’est le Ramadan accompagne son âme afin qu’elle repose en paix.
C’est un monsieur que j’ai connu il y a très longtemps il n’était même pas encore de cette envergure, il était encore Directeur de l’agence S IB de la cité rouge ou nous étions étudiants à l’époque. Ce que je retiens de sa vie, c’est qu’il s’est engagé fortement, résolument, dans sa Foi et ça lui a permis d’accéder à cette dimension.
« Le Cheikh Boikary Fofana, Président du Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires Islamiques de Côte d’Ivoire, a été
rappelé à Dieu, ce dimanche 17 mai 2020, laissant hélas toute la communauté musulmane inconsolable et tout un pays sans voix. Fervent partisan du Dialogue interreligieux, il aura contribué à la dynamique de Réconciliation nationale pendant plusieurs années. J’exprime mes sincères condo-
léances à sa famille biologique et j’adresse ma profonde compassion et l’assurance de mes prières à l’ensemble de la communauté musulmane de Côte d’Ivoire qui perd ainsi un grand guide. Que le Tout-puissant l’accueille dans sa très grande miséricorde. Yako à nous tous ».
Asoa Adou, Leader Politique EDS
Nous avons travaillé ensemble dans une structure qui était présidé par feu Mathieu Ekra moi je représentais le Front Populaire Ivoirien, Amadou Soumahoro, Président de l’Assemblée Nationale et mon ami et frère Fanny Ibrahima représentait le RDR, donc je peux dire que nous avons perdu quelqu’un de bien.
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