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Le regard de la communauté musulmane
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Burkina Faso
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- Title
- Le regard de la communauté musulmane
- Creator
- Armel Ilboudo
- Publisher
- Le Pays
- Date
- December 9, 2002
- Abstract
- L'effort d'amélioration de la qualité et l'efficacité du système éducatif de base constitue un impératif pour le gouvernement de la IVe république. Actuellement, 26% des enfants qui ont entamé le cycle primaire ne parviennent pas à son terme. Les autres mettent en moyenne 12,3 années pour parcourir la totalité du cycle. Ce faible taux de rétention et le nombre encore trop élevé de redoublement qui l'accompagne, réduisent les capacités d'accueil de l'école en pèsent sur les coûts unitaires et suscitent une insatisfaction grandissante à l'égard du système. C'est alors qu'une stratégie globale d'amélioration de la qualité et de la pertinence de l'éducation de base appuyée par un plan d'action réaliste s'est mis en place : le plan décennal pour le développement de l'éducation de base (PDDEB). Quelle place la communauté musulmane burkinabè (CMBF) de l'Enseignement accorde-t-elle à ce plan dans le système éducatif burkinabè ? Cheick El Hadji Mahamoudou Bandé, secrétaire général de l'éducation et de l'enseignement de la CMBF répond à cette question dans l'interview que voici.
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0000102
- content
-
L'effort d'amélioration de la qualité et l'efficacité du système éducatif de base constitue un impératif pour le gouvernement de la IVe république. Actuellement, 26% des enfants qui ont entamé le cycle primaire ne parviennent pas à son terme. Les autres mettent en moyenne 12,3 années pour parcourir la totalité du cycle. Ce faible taux de rétention et le nombre encore trop élevé de redoublement qui l'accompagne, réduisent les capacités d'accueil de l'école en pèsent sur les coûts unitaires et suscitent une insatisfaction grandissante à l'égard du système. C'est alors qu'une stratégie globale d'amélioration de la qualité et de la pertinence de l'éducation de base appuyée par un plan d'action réaliste s'est mis en place : le plan décennal pour le développement de l'éducation de base (PDDEB). Quelle place la communauté musulmane burkinabè (CMBF) de l'Enseignement accorde-t-elle à ce plan dans le système éducatif burkinabè ? Cheick El Hadji Mahamoudou Bandé, secrétaire général de l'éducation et de l'enseignement de la CMBF répond à cette question dans l'interview que voici.
Monsieur le Secrétaire général de la CMBF, comment se porte en votre sens le système éducatif burkinabè ?
En tant que premier responsable de l'Enseignement classique musulman (Franco-arabe) au Burkina Faso, nous avons eu l'honneur de recevoir Monsieur le ministre en charge de l'éducation qui nous a présenté l'intiative du gouvernement que nous avons appréciée à sa juste valeur de porter des innovations dans le système éducatif burkinabè. Pour répondre à votre question, nous trouvons actuellement des insuffisances dans le système éducatif de notre pays depuis une décennie. Et il est tout à fait normal que de part et d'autre, des cerveaux "saignent pour lui donner ses lettres de noblesse. Il faut également que les uns et les autres acceptent tous ceux qui veulent libérer leur génie créateur pour rehausser le niveau de l'éducation nationale. Nous sommes conscients de l'importance de l'éducation pour ne pas dire de l'école qui est la source du développement humain durable. L'école est la clef de toute entreprise et ce n'est pas ceux qui n'ont pas eu la chance d'y aller qui diront le contraire. Le savoir vient de diverses sources. Ce n'est ni le français, ni l'Arabe qui sont les seules sources du savoir. C'est dans ce sens que le ministre nous a exhorté à aller de l'avant dans toutes les formes d'alphabétisation ou d'instruction.
Cependant, nous nous sommes appesantis sur la question de la prise en charge des enseignants par les collectivités territoriales. Là-dessus nous avons demandé au gouvernement de ne pas totalement se désengager de cette prise en charge. Nous savons qu'ailleurs, ils sont rares les pays qui arrivent comme le Burkina Faso, à payer régulièrement ses fonctionnaires. Donc, il faut que le Burkina maintienne cet honneur qui fait de lui un pays de paix et d'hospitalité. Ce qui veut dire aussi que les populations doivent s'engager à contribution à la prise en charge des "encadreurs" de leurs enfants. En un sens, elles doivent aider le gouvernement à les aider, parlant du plan décennal, nous pouvons vous dire que le travail est à moitié fait pour ainsi dire que le choix du ministre de vouloir recueillir toutes les sensibilités autour du PDDEB, illustre la volonté manifeste de ce dernier d'oeuvrer à la participation efficace des vaillants filles et fils du pays et cela est un "point de gagné".
Que dites-vous El Hadj de la durée de formation passée de 2 à 1 an ?
Concernant la durée du temps de formation réduite à un an, moi je pense que la raison est d'autant plus économique que pédagogique pour dire que le gouvernement aurait, pour plus d'efficacité à notre système éducatif, voulu que la durée de formation soit encore plus longue pourquoi pas trois (3) ans. Mais comme on le dit, c'est les fonds qui marquent les moyens. Voilà pourquoi il y a eu cette réduction. Mais je ne pense pas que cela puisse jouer sur la qualité de l'Enseignement, si toutefois tout le monde s'accorde sur l'efficacité de l'éducation dont prône le PDDEB. Mais là- dessus, nous sommes très regardant vis-à-vis sur ce que le gouvernement va arrêter avec l'ensemble des enseignants. Et nous souhaitons qu'il y ait une parfaite compréhension sur ce volet du plan.
Pour que le plan décennal soit plus opérationnel, est-ce que Cheick Bandé a-t-il des propositions ?
Je voudrais dans cette perspective parler des rapports entre parents d'élèves et enseignants qui, dans bon nombre des cas sont conflictuels : accusations de fois gratuites du côté de l'enseignant chose qui ne favorise pas du tout l'éducation de nos enfants. Si l'enseignant n'est pas content, il ne peut pas bien transmettre le message. L'élève aussi qui assiste à tout moment ce climat malsain entre ses coéducateurs ne fait non plus bon ménage pour ce faire, il faut que le ministère fasse une large campagne de sensibilisation sur l'importance des rapports parents, enseignants dans l'éducation des enfants. S'il y a fuite d'enseignants de la campagne vers les centres urbains, cela s'explique en grande partie du fait qu'il y a des villages qui ne sont pas du tout accueillants. C'est vrai qu'il y a des enseignants qui ne se respectent pas dans certains milieux, mais cela ne saurait être une raison pour hypothéquer l'avenir des enfants.
Un mot pour conclure ?
Je voudrais attirer l'attention des élèves que les grèves n'apportent rien à leur quête du savoir. Ils sont envoyés à l'école juste pour apprendre et non pour autre chose. Qu'ils sachent que ceux, pour qui, ils font la grève ont leurs enfants ailleurs. Ils n'ont rien également à apprendre comme eux sur les bancs. A bon entendeur salut ! Que Dieu bénisse tout le Burkina Faso.