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Fin de Ramadan : une polémique en perspective ?
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Burkina Faso
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- Title
- Fin de Ramadan : une polémique en perspective ?
- Creator
- Moumouni Dabré
- Publisher
- Le Pays
- Date
- October 20, 2003
- Abstract
- Dans quelques heures le mois de ramadan 2003 ne sera qu'un souvenir s'il plaît à Dieu. La fin du mois sera commémorée par l'Aid El Fitr couramment appelé fête de ramadan.
- Spatial Coverage
- Ouagadougou
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0000051
- content
-
Dans quelques heures le mois de ramadan 2003 ne sera qu'un souvenir s'il plaît à Dieu. La fin du mois sera commémorée par l'Aid El Fitr couramment appelé fête de ramadan.
Cette fête est conditionnée par la vue de la lune tout comme le début du jeûne. Le prophète Muhammed (que la paix et le salut de Dieu soit sur Lui) dit dans un hadith rapporté par Tirmidhi : "On jeûne quand tout le monde jeûne, on rompt le jeûne quand tout le monde le rompt, on célèbre la fête du sacrifice le jour où tout le monde la célèbre".
Si pour le début du jeûne, le témoignage de la vue de la lune par deux ou d'une seule personne reconnue pour son honnêteté suffit, il n'en est pas de même pour la rupture du jeûne. Pour la fin du ramadan, il faut le témoignage d'au moins deux personnes honnêtes.
Quiconque voit le croissant de ramadan doit jeûner même si son témoignage est refusé. Pour la fin du jeûne, il doit continuer son jeûne s'il voit la lune et que son témoignage soit refusé et ce conformément au hadith cité plus haut.
Le mois de ramadan est de 29 ou 30 jours. Le 29e jour du mois lunaire, si la lune n'est pas perçue, on complète le jeûne à 30 jours puis sans hésiter, on fête le lendemain du 30 puisqu'il n'y a jamais de 31 dans le cas du mois lunaire. Il convient de prendre ses précautions dès le 29e jour. Aussi, avec les incertitudes sur la date exacte de l'apparition de la lune pour le début du ramadan, est-il prudent de s'apprêter dès le 28e jour de jeûne effectif. On se rappelle qu'en 2001, beaucoup ont été pris de court dans leurs réparatifs de la fête par l'apparition de la lune à un moment où ils s'y attendaient le moins. Le cas du ramadan 2001 n'est pas un cas isolé. Plusieurs fois, la lune est apparue soit avant soit après la date prévue dans les calendriers. C'est le lieu ici de signaler que les dates des calendriers doivent être prises avec précaution. Ces dates nous indiquent approximativement le début ou la fin du ramadan. Ce sont des indications prévisionnelles qui ne sont pas exemptes d'erreurs. Les calendriers gardent toute leur utilité mais il ne faudra surtout pas perdre de vue ce que nous disent les textes sacés. Alors retenons la règle établie depuis les origines : "Jeûnez quand vous voyez la lune et rompez le jeûne quand vous voyez la lune de nouveau". Certains diront qu'avec cette règle c'est bonjour la polémique. Soit, il faudra que ceux qui tiennent coûte que coûte à fêter parce qu'ils ont vu la lune et ceux qui sont pressés d'en finir avec le ramadan sachent que le report de la fête est obligatoire dès qu'il s'agit de l'unité de la communauté.
Si d'aventure il arrivait que des personnes voient la lune et qu'elles n'arrivent pas à communiquer l'information à temps ou que pour une raison ou une autre leur témoignage venait à ne pas être pris en compte, elles ont obligation de patienter pour fêter avec les autres : "... On rompt le jeûne quand tout le monde le rompt..." disait le prophète Muhammad (que paix et salut d'Allah soient sur Lui). Il n'y a donc pas lieu de forcer le début ou la fin du ramadan. Pour le début d jeûne, le problème se pose avec moins d'acuité ; quand on voit la lune et que la majorité ne l'a pas vue ou n'a pas reçu l'information on jeûne quand-même ? Pour la fin du jeûne, quand on voit la lune et que notre témoignage n'est pas pris en compte ou que la majorité n'a pas l'information, nous devons continuer le jeûne avec elle. Les tiraillements et autres disputes de fin de ramadan sont dus à la non-application des textes ou à leur ignorance. Désormais, soyons de ceux qui oeuvrent dans le sens d'un mouvement d'ensemble des musulmans. Tout le monde y gagne a commencer par les musulmans eux-mêmes, les pouvoirs publics et bien d'autres personnes ont besoin d'une position tranchée de la communauté en ces moments-là pour ajuster leurs programmes.
Pour coordonner les actions des uns et des autres sur le terrain, une commission a été mise en place. Dénommée Commission lune, elle a pour mission de centraliser les informations relatives à la vue de la lune et de les diffuser. Le manque de structure de coordination a conduit plusieurs fois les musulmans à jeûner et faire la fête de ramadan en ordre dispersé. Depuis un certain temps, la commission a palié un temps soit peu cette situation. Cependant nous suggérons à la commission d'être prompte dans la diffusion de l'information car ça n'a pas toujours été le cas. Si l'année dernière l'information sur la fin de ramadan est intervenue vers 20 heures, ce qui a permis de toucher le maximum de personnes, l'an passé l'information du début de ramadan a été diffusée sur les ondes de le radio nationale quelques cinq minutes après le journal parlé de 22h. Or, ils sont nombreux ceux qui après ce journal, sont coupés de Ouagadougou parce que les autres stations de radio désynchronisent. La commission a l'avantage de réunir en son sein toutes les sensibilités de la population musulmane du Burkina Faso. Bien qu'elle reste très peu connue du grand public, elle abat un travail gigantesque qui contribue à nous sortir tous du manque de directives claires à suivre à chaque début ou fin de ramadan. La commission doit donc être soutenue et écoutée. Certainement, elle ne rejettera pas les contributions de toutes natures. Ainsi, ceux qui verront la lune pourront aussitôt entrer en contact avec elle. Aussi, devons-nous rester à l'écoute des résultats des postes d'observation mis en place par la commission. La fête est belle quand nous la faisons ensemble. Pour cette année, tirons leçon du passé pour éviter la surprise, les comportements marginaux et les attitudes qui nous feront perdre en un jour l'effort de tout un mois. Bonne fête à toutes et à tous.
Moumouni Dabré BP 515 émail : amdabre @yahoo.fr Ouagadougou
Encadré
Zakat el Fitr : terminer ramadan dans la solidarité
La Zakat el fitr est une aumône très recommandée et indiquée pour tout musulman grand ou petit, homme ou femme. Même le nourrisson né la veille de la fête doit être comptabilisée lors du prélèvement de la zakat el fitr. Elle a une valeur obligatoire. Cette zakat qui est donnée après chaque ramadan a pour but de purifier l'âme. Elle vient en appui au jeûne en faisant pardonner les propos obscènes, les bavardages et autres actes non conformes aux prescriptions édictées pendant le ramadan. Elle est destinée aux pauvres. La zakat el fitr devrait éviter à cette couche de la population de mendier le jour de la fête. Le prophète Muhammad (que la paix et le salut de Dieu soient sur Lui) dit dans un hadith rapporté par Bayyhaki : "Epargner-leur (c'est-à-dire les pauvres) la mendicité en ce jour".
La zakat el fitr est mesurée par quatre fois la contenance des deux mains et concerne la nourriture généralement en usage dans la région telle le maïs, le riz, le mil, les dattes... cette quantité s'applique pour chaque membre de la famille. Il n'est pas permis de donner le Zakat de ramadan en dehors des produits alimentaires, même pas de l'argent sauf en cas de nécessité. Cependant, il est permis de donner de l'argent en plus de sa zakat el fitr ou de dépasser la quantité indiquée quand on a les moyens et si on le désire. La zakat de fin de ramadan peut être donnée 1 ou 2 jours avant la fête. Mais il est préférable de la donner le matin de la fête avant d'aller à la grande prière de ramadan. Celui qui n'arrive pas à respecter ce moment doit quand même s'en acquitter même plusieurs mois après. Celui qui n'a pas de quoi se nourrir ce jour en est dispensé alors que celui qui a de quoi se nourrir et qui dispose d'un petit surplus doit s'en acquitter.
La zakat el fitr peut être accordée par une femme riche à son mari pauvre mais le contraire n'est pas permis car l'homme doit subvenir au besoin de sa femme. Il est permis de partager la quantité de sa zakat entre plusieurs personnes ou de donner le tout à un seul pauvre, la loi ne fait aucune restriction en la matière. Le musulman doit donner la zakat el fitr là où il se trouve. Il n'est permis de la transférer qu'en cas de nécessité.
La zakat el fitr est liée au ramadan, elle est différente de la zakat obligatoire annuelle dont le musulman s'en acquitte chaque année.