Issue
An-Nasr Vendredi #275 (La vie du couple musulman)
- Hierarchies
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Burkina Faso
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- Title
- An-Nasr Vendredi #275 (La vie du couple musulman)
- Creator
- Abou Hamza
- Publisher
- An-Nasr Vendredi
- Date
- February 20, 2009
- issue
- 275
- number of pages
- 4
- Rights Holder
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-issue-0000604
- content
-
Le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon. Le mariage est la première étape pour fonder une famille. Nécessaire et vitale, il procure à l’être humain : amour, tendresse et chaleur humaine, difficiles à trouver en dehors de ce cadre. La famille demeure le support essentiel de la société, c’est en son sein que les individus se forment et construisent leur personnalité et leur vision du monde.
L’harmonie et la vie du couple musulman.
I. Le mariage : un équilibre
Le mariage en tant que forme de lien intime entre un homme et une femme correspond à une loi naturelle et générale qui concerne toutes les créatures de Dieu dans cet univers : « et de toute chose, nous avons créé deux éléments de couple, peut-être vous rappellerez-vous » (S51v49). L’équilibre social dépend en grande partie de la réussite de la famille. D’où l’enjeu du mariage, vecteur du noyau familial. C’est pourquoi il est impératif de former les futurs époux à. La nature de cette relation est de les préparer à bien vivre ensemble pour garantir cette harmonie nécessaire à l’éducation équilibrée des citoyens responsables. Ce besoin l’un envers l’autre est une loi divine et naturelle, et pour que cette unité fonctionne, il faut que le lien soit solide et demeure toujours aussi fort, aussi bien dans les moments d’amour intense que dans les moments difficiles de mésententes : Aïcha, l’épouse du prophète (saw), rapporte que le prophète lui dit : « Quand tu es contente de moi, tu dis : par le Dieu de Mohammad, et quand tu es fâchée contre moi, tu dis : par le Dieu d’Abraham. » Elle répondit : « Oui, mais par Dieu, l’envoyé de Dieu, je ne boude que ton nom. » Cette attitude de justice d’Aïcha est en fait le fruit d’une éducation islamique équilibrée où l’on sait exprimer ses sentiments sans tabou, ni fausse pudeur, ni amalgame entre ce qui est permis et ce qui est interdit de divulguer, une éducation qui reconnaît la faiblesse humaine et la juge à sa juste mesure sans tomber. Dans l’excès de certaines attitudes extrêmes : on aime à fond ou on déteste à fond !
II. Le mariage est basé, entre autres, sur le consentement et l’appréciation mutuelle. Comme tout contrat, personne n’a le droit d’obliger quelqu’un à se marier. Au contraire, le mariage doit être le fruit d’une appréciation mutuelle et de sentiments réciproques. On rapporte du compagnon qui vient annoncer son mariage au prophète (saw) qu’en sachant qu’il n’a pas encore vu sa fiancée, le prophète l’ordonne d’aller la voir, en lui expliquant que cela pourrait aider à la réussite du mariage.
Dans un autre hadith, le prophète (saw) déclare que : « quand deux personnes s’aiment, on ne peut que les marier ». Et il est même permis à la femme ou à un de ses proches de se proposer à un homme en vertu de ses qualités morales, et non pas pour des apparences trompeuses, car le mariage est la plus importante entreprise qu’il ne faut pas prendre à la légère. On ne se marie pas tout simplement parce que la personne est belle, qu’elle... sait séduire et attirer par les paroles sensuelles... C’est pourquoi, malgré l’importance des sentiments, il faut savoir faire le choix du conjoint, maîtriser sa passion et laisser une place pour la raison. Quand on voit un beau vêtement de mannequin mais qu’il n’est pas à notre taille, on risque de le déchirer et ne pas en profiter ! Il faut être lucide et choisir la personne avec qui pouvoir s’entendre, car elle partage pas mal de points communs tels que la manière de voir le monde et les êtres, mais surtout le caractère et le tempérament... : est-il chaleureux ? Expressif ? Communicateur ? Ou le contraire ? L’important n’est pas d’être des copies conformes, mais de se sentir à l’aise et en harmonie avec le genre de personnes qu’on a choisies : c’est pourquoi Dieu compare cette relation avec le vêtement : « Elles sont un vêtement pour vous et vous êtes un vêtement pour elles ».
III. La relation sentimentale dans le couple
Le mariage est la meilleure preuve d’amour pour deux personnes qui s’aiment. C’est un témoignage des sentiments sincères de l’un envers l’autre : c’est la manifestation de la volonté de s’unir aussi bien dans le bonheur que dans l’adversité. Le mariage est reconnu comme une source d’équilibre affectif nécessaire à une bonne santé générale pour l’homme et la femme. Il est aussi reconnu comme une miséricorde divine pour le couple : « Et parmi ces signes, il a créé pour vous de vous-mêmes, des conjoints pour que vous trouviez auprès d’eux le calme et la sérénité, et il a établi entre vous de l’affection et de la miséricorde » (S30V21). L’amour dont parle le verset n’est pas une passion de courte durée mais un sentiment profond qui dure toute la vie et qui est véritablement une bénédiction divine. L’expression de cet amour n’a jamais été un tabou chez les musulmans. Le prophète (saw) avec Aïcha (ra) qu’il surnommait “Aïch, ô Aïcha, Djibril te salue”, il l’appelait aussi Houmayra (symbole de beauté), il faisait la course avec elle, il était soucieux de son plaisir. Il l’accompagnait pour regarder les spectacles... Dans beaucoup de hadiths, le prophète (saw) incite les musulmans à extérioriser leurs sentiments positifs : « Dis à ton frère que tu l’aimes », « Offrez des cadeaux, vous vous aimerez encore plus »... Connaissant la nature sentimentale de la femme, le prophète (saw) a recommandé à ses compagnons de s’appliquer et d’avoir des mots gentils, des caresses et des baisers avant l’acte intime.
Quant au grand spécialiste de l’exégèse du Coran, Ibn Abbas, il commentait le verset « Elles ont autant de droits pour elles que de droits pour vous » : « Je me fais beau pour ma femme comme elle se fait belle pour moi, toutefois, je n’exige pas d’elle tous les devoirs qu’elle a sur moi, car je ne peux pas lui rendre tous les droits qu’elle a sur moi ».
Ce sont des enseignements du prophète (saw) et des compagnons qui savent que l’homme est en général différent de la femme dans certains aspects, notamment dans leurs approches, leurs attentes respectives et leurs besoins. Affectifs. Nombreux sont les hommes qui aiment beaucoup leurs femmes mais expriment mal cet amour par des faits et des comportements qui ne la rassurent pas. Comme dans toute bonne relation, il faut comprendre son partenaire, savoir l’écouter et faire de soi pour lui faire plaisir.
Il faut dire que la bonne entente et la communication ne sont possibles que si les besoins nécessaires de chacun sont satisfaits (sécurité, respect, et réalisation de soi, l’étape ultime d’une bonne communication).
Le prophète (saw) était un maître dans la communication et le dialogue. On rapporte qu'Aïcha (ra) le questionnait souvent sur son amour pour elle et il lui répondait : « Mon amour pour toi est comme le nœud de la corde ». Alors, pour plus d’assurance, elle lui demande : « Et comment est le nœud en ce moment ? » Il lui répondit : « Oh Aïcha, le nœud est comme il a toujours été ! Par Dieu, je ne me soucierai plus du moment où je quitterai la vie après avoir appris que tu serais ma femme au paradis. » Quelle formidable... Leçon de communication ! L’homme et la femme doivent donc se connaître mutuellement, car s’ils ne se connaissent pas, ils s’affronteront. Mais quand ils se connaissent et acceptent leurs différences, alors leur amour peut atteindre sa plénitude.
Pour vivre pleinement cette relation conjugale, l’homme et la femme doivent être conscients de l’importance de ce côté sur le couple, avertis et préparés aux responsabilités réciproques. Ils doivent, en périodes de fiançailles, être lucides et bien ouvrir les yeux sur les défauts de l’autre, notamment ceux qui leur sont insupportables, et ne jamais s’aventurer avec une telle personne, pensant à tort qu’elle changera.
Après le mariage, il faut essayer de fermer les yeux sur les défauts de son partenaire et ne jamais le comparer aux autres, car chacun a ses propres défauts et personne n’est infaillible. Il ne faut jamais juger son conjoint sur l’idéal qu’on s’est fait de lui (la réalité ne correspond jamais à cet idéal). Par contre, il faut se dire : « Qu’est-ce que je peux... » Faire pour le rendre meilleur et l’aider à améliorer sa foi ? Et son comportement ? » Abou Hamza