Issue
L'Appel #28
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Burkina Faso
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- Articles de journaux (3615 items)
- Title
- L'Appel #28
- Publisher
- L'Appel
- Date
- May 1999
- issue
- 28
- Abstract
- Mensuel Islamique de Formation et d'Information Générale
- number of pages
- 12
- Subject
- Mutuelle d'épargne et de crédit Baïtoul Maal
- Fondation Omar Ben Khattab
- Lassané Sawadogo
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Obscurantisme
- Rights Holder
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-issue-0000547
- content
-
Mensuel Islamique de Formation et d’Information Générale Burkina Faso : 200 F CFA - Zone UEMOA : 250 F CFA - Autre Afrique : 400 CFA Europe DOM, TOM : 1 Euro - Autres pays : US $ 2
“Que tous ceux qui m’écoutent transmettent le message à d’autres et ceux-là à d’autres encore ; et que les derniers puissent le comprendre mieux que ceux qui m’écoutent directement” (Hadith)
P. 2
Burkina Faso : Climat politico-social délétère...
EDITO
Depuis le début, en 1990, de ce qu'on a appelé le processus de démocratisation sur le continent africain, jamais la situation politico-sociale au Burkina n'a été aussi tendue qu'en cette première année de 1999. Le choc créé par l'assassinat le 13 décembre 1998 du journaliste Norbert Zongo est à l'origine de cette tension sans précédent. Les conclusions de la commission d'enquête indépendante constituée pour faire la lumière sur cette mort tragique du directeur de publication de l'hebdomadaire privé "L'Indépendant" sont attendues pour le mois de mai. En attendant, le collectif des organisations démocratiques de masse et... De partis politiques constitué au lendemain de la mort de Norbert Zongo, maintient la pression. Ce regroupement de partis politiques de l'opposition, de mouvements syndicaux et de défense des droits de l'homme, d'associations de femmes et de défense de la liberté de la presse, entend presser suffisamment le pouvoir pour qu'il fasse toute la lumière sur les quatre (4) morts de Sapouy le 13 décembre 1998.
Depuis sa constitution, ce collectif est déjà descendu dans la rue à maintes reprises sans compter les conférences de presse animées par ses responsables. Les principales exigences du collectif : réclamer la fin de la culture de l'impunité au Faso ainsi que l'ouverture de dossiers judiciaires sur toute la série de morts inexpliquées dont le pays des hommes intègres est malheureusement un des champions.
Thomas Sankara, Henri Zongo, Jean Baptiste Lingani, Dabo Boukary, Guillaume Sessouma, David Ouédraogo, Norbert Zongo, ... la liste macabre n'est pas exhaustive. Le respect du Caractère sacré de la vie humaine étant le premier principe moral, on comprend bien la lutte légitime de toutes ces organisations membres du collectif. "Ne tue pas la vie que Dieu a rendue sacrée" (Coran). Les intellectuels burkinabè qui ne sont pas restés en marge de ces revendications se sont fait entendre en unifiant un manifeste sur la liberté suivi d'une procession.
Les femmes du collectif, le jour de leur marche sur l'Assemblée Nationale le 10 avril dernier, n'ont pas pu retenir leurs larmes au nom de toutes les veuves et orphelines qui attendent que justice leur soit rendue. Face à cette pression maximum, qui réclame que soit définitivement mis fin au règlement des antagonismes par la Kalachnikov au Burkina, le parti au pouvoir a donné lui aussi de la voix par un meeting suivi de marche le 17 avril 1999.
Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a initié cette manifestation pour, dit-il, fêter la victoire de son candidat à la présidentielle du 15 novembre 1998 et affirmer surtout sa totale... innocence dans la disparition de Norbert Zongo et de ses compagnons d'infortune. Pointé du doigt par bien de citoyens comme étant le responsable direct ou indirect de tous les crimes impunis au Burkina, le CDP refuse de porter le chapeau dans une affaire déjà confiée à une commission d'enquête indépendante. C'est de bonne guerre ! Le parti majoritaire a toutes les raisons de réclamer comme tout le monde, la présomption d'innocence. Attendons donc les résultats des travaux de la CEI pour connaître les coupables de l'assassinat de notre confrère. La réplique du CDP au collectif dans cette logique est donc compréhensible sinon qu'elle est de droit.
Pour autant, le CDP et ses responsables peuvent-ils avoir la tranquillité de conscience indispensable à la bonne gestion de la cité, lorsque certains citoyens se font brûler comme de simples criquets sur les routes du pays ? Lorsqu'on tient les rênes du pouvoir, on est responsable de tout et de la sécurité des citoyens bien comprise. Le prophète de l'Islam enseigne. Dans ce sens que chaque responsable est un berger à qui il sera demandé compte de sa bergerie. Ceux qui crient leur ras-le-bol estiment justement que c'est du devoir du parti au pouvoir de mettre fin au cycle infernal de l'impunité ; et si le peuple lui a renouvelé sa confiance à la tête du Burkina Faso, ce n'est certainement pas pour que des journalistes soient assassinés. Que chacun assume donc ses responsabilités de façon totale et le pays s'en portera mieux.
Que le CDP gère le pouvoir et tout le pouvoir avec toutes les conséquences que cela implique. Que le collectif joue aussi son rôle de contre-pouvoir et de dénonciateur de tous les abus avec la conscience que tout le monde a bien intérêt à ce que le climat socio-politique délétère en ce moment ne se dégrade pas davantage. La sauvegarde de la paix et de la sécurité est avant tout le devoir de chaque citoyen pris individuellement. yéM «W< çoo«W ||g|îfig|$®^ MKS c<H^;e^^ .B®BBaaBîowBBB:® ttæôllection Tawhid; Aimé & «Ms'»<vs«ww fB®i®ft®^ liftés déjà vie B des enseignements du P^aète j|g jjR®|Bi iIBÉiiW |Çiw^H Jlllllllli^ ® gsniiHesseenvwles-'aûire^éatutëv ' iSC Rotyv Ta pprends- à fake.ki $bîfe TionsAê: livre, exp ique aux -enfants la -nécessité si. •b O« iBBSsiaWQi» Récépissé N° : 0355/MIJ/CA-TGI/OUA/P.F. Directeur de publication Âmadôïï ŸuUGBAÏÏE Administration - Rédaction - Abonnement Siège 01 BP 5716 Ouagadougou 01. Tel.: 37 - 07-40 E-mail : lappel@caramail.com compte CCP N° 7995 Sis à 100 m de la pharmacie Wend-Kuni Saisie : L’Appel Photocomposition-Impression : AICD Tel.: 30-74-9301 BP 5536 Ouagadougou 01 - BURKINA FASO
L’Appel N°028 Mai 1999
CAppel au quotidien
LA COLLECTE DE LA ZAKAT
Pour une solidarité plus dynamique
L’application de la Zakât depuis le temps du Prophète (psi) et des califes bien guidés a pris différentes formes, mais n’a jamais cessé. Même au temps où le monde musulman était colonisé et inorganisé, cette L'obligation à double caractère culturel et financier était pratiquée par les individus ou les institutions religieuses à titre volontaire. Dans certains pays, le paiement de la Zakât à ces institutions a été rendu obligatoire par la force de la loi. D'autres ont laissé ce paiement à la conscience de chacun.
Au niveau de notre pays, le principe de paiement volontaire de la Zakât n’est pas un mot. En témoignent les multiples prêches sur la question et les innombrables actions caritatives de quelques riches musulmans. Il n’empêche que nous devons aujourd’hui nous rendre à l’évidence. Avec la crise économique que connaît notre société, la faim et la pauvreté gagnent du terrain. Elles frappent surtout une partie des fidèles musulmans parmi lesquels on rencontre un nombre croissant de mendiants.
La montée de ces fléaux nous interpelle donc en premier lieu : Avons-nous consenti les efforts appropriés pour parvenir à une collecte maximale de la Zakât ? Avons-nous assigné à la Zakât son véritable objectif, c’est-à-dire... Procurer aux nécessiteux les moyens de vaincre la pauvreté ? C’est pour répondre à ces préoccupations que des frères et sœurs ont mis sur pieds en 1994 la Fondation Omar, qui mène des actions de collecte et de redistribution au profit des personnes démunies.
De la nécessité d’une solidarité institutionnelle, la Fondation a opté pour une approche plus pratique au niveau de la collecte et de la répartition de la Zakât en lieu et place des approches théoriques et des innombrables débats théologiques. C’est ainsi qu’un barème de paiement de la Zakât a été élaboré à l’intention des salariés et des commerçants. En outre, un guichet “Zakât” a été ouvert à la Mutuelle Baitoul Maal à Ouagadougou à l’intention des croyants qui désirent s’acquitter de ce troisième pilier de l’Islam.
L’avantage de cette forme de solidarité, qui consiste à mettre en commun les ressources collectées, est qu’elle permet de mener des actions de secours humanitaires de grande envergure. À titre d’exemple, Les paiements de Zakât effectués ont permis à la Fondation Omar de participer en 1998 à la caravane humanitaire initiée par le CERFI et l’AEEMB, au cours de laquelle plusieurs actions caritatives ont été menées : distribution de vivres et d’effets d’habillement aux nécessiteux, séances de vaccinations contre la méningite... Il ne s’agit pas pour nous de nier l’importance des actions menées de façon isolée par certaines bonnes volontés, mais de voir leur impact à long terme sur les bénéficiaires. Sans prétendre résoudre le problème de la pauvreté, la Fondation, tout comme la plupart des autres organisations humanitaires, cherche surtout à diversifier ses activités de façon à atteindre le plus grand nombre de bénéficiaires avec le maximum d’efficacité. Une telle entreprise ne peut réussir sans une meilleure organisation et une conjugaison des moyens humains et matériels.
Les bénéficiaires des œuvres sociales. La Fondation intervient dans le domaine social, selon la disponibilité de ses moyens, pour aider les... nécessiteux dont la décence empêche souvent de se livrer à la mendicité. Ce sont des gens que l’on croit au-dessus du besoin du fait de leur retenue, alors qu’ils sont dans une situation de dénuement total. Pour ces cas précis, notre organisation essaie autant que faire se peut de les venir en aide et cela d’une manière à sauvegarder leur dignité. Les aides de la Fondation vont également aux autres catégories de nécessiteux tels les orphelins, les veuves, les malades et les personnes sinistrées ainsi que les bénéficiaires cités dans le Coran.
SAWADOGO Lansané
Compte tenu du fait que le principe du paiement volontaire de la Zakât est la règle, les montants collectés sont relativement faibles comparativement aux besoins. Outre les œuvres de charité, la Fondation entend aussi s'impliquer dans la réalisation d’infrastructures socio-économiques : centres de santé, écoles, centres de formation professionnelle... Notre modeste expérience sur le terrain montre bien que l’opération de collecte et de redistribution de la zakât est Une activité qui nécessite une participation effective et coordonnée de nos associations religieuses. C’est donc dans cette perspective que la Fondation mène actuellement des concertations avec l’AEEMB et le CERFI afin de parvenir à une professionnalisation des opérations de collecte et de répartition de la Zakât à l’image des services fiscaux qui ont pour mission d’assurer un recouvrement optimal de l’impôt, qui est l’ensemble des prélèvements effectués par voie d’autorité sans aucune contrepartie en vue de la couverture des dépenses publiques.
L’Appel N°028 Mai 1999 Rencontre Entretien avec le frère Lanssané Sawadogo, membre du conseil d’administration de la mutuelle Baitoulmal. Afin de mettre à la disposition de la communauté et des bailleurs un cadre d’entraide mutuelle fondé sur un système de crédits remboursables à court et moyen termes, des frères et sœurs ont eu la belle idée de mettre sur pied, en janvier 1997, la mutuelle Baitoulmal. Après trois ans de fonctionnement, L’APPEL a rencontré le frère Lanssané. SAWADOGO, membre du Conseil d’Administration, pour faire le bilan. Le frère SAWADOGO donne, dans l’entretien qui suit, les conditions d’adhésion à la caisse et parle de ses perspectives.
L’APPEL : Pouvez-vous nous présenter la Mutuelle ?
Lanssané SAWADOGO : Assalam aleikoum. Avant de répondre à votre question, je voudrais, avec votre permission, rendre grâce à Dieu qui nous a offert cette occasion de pouvoir présenter la Mutuelle d’Épargne et de Crédit BAITOULMAAL. La Mutuelle BAITOULMAAL, ou Caisse Communautaire, est un système financier qui associe la collecte de l’épargne au crédit tout en s'inspirant des principes de la solidarité islamique, avec pour finalité de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des adhérents. Comme vous le savez, l’aide sociale distribuée gratuitement ne permet pas toujours aux bénéficiaires de se prendre en charge. C’est la raison pour laquelle nous avons voulu, à travers cette Mutuelle, mettre à la disposition des fidèles et des bailleurs de fonds éventuels, un cadre. d’entraide mutuelle reposant sur un système de crédits remboursables à court et moyen termes.
L’APPEL : Quels sont les critères pour adhérer à la Mutuelle ?
LS : Peut être membre de la Mutuelle BAITOULMAAL toute personne physique ou morale qui :
• s’engage à respecter les statuts et règlements intérieurs de BAITOUL-MAAL,
• souscrit et libère au moins une part sociale dont le montant nominal est fixé à 5 000 f cfa,
• s’acquitte du droit d’adhésion qui est de 1 000 f cfa.
Nonobstant ces dispositions, la Mutuelle peut permettre l’adhésion, en qualité de membre auxiliaire, de toute personne qui s’engage à respecter ses statuts et règlements intérieurs et s'acquitte du droit d’adhésion (1 000 f cfa). Tout comme les membres auxiliaires, il peut épargner et solliciter un crédit à la Mutuelle, mais il n'a pas le droit de vote aux assemblées générales et n’est éligible à aucune fonction.
L’APPEL : À ce jour, combien d’adhérents compte la Mutuelle et quelles sont les catégories sociales représentées ?
LS : À la date du 15 avril 1999, la Mutuelle comptait environ 216 membres constitués pour l’essentiel de salariés, d’étudiants, de commerçants du secteur informel et de quelques opérateurs économiques.
L’APPEL : Quelqu’un qui est en province peut-il adhérer à la Mutuelle ?
L.S : La zone géographique d'intervention de la Mutuelle BAITOUL-MAAL comprend toutes les provinces du pays. C'est la raison pour laquelle nous avons déjà eu à accepter des dossiers de demandes d’adhésion formulés par des frères et sœurs résidant en province.
L’APPEL : La Mutuelle, outre l’épargne, fait le crédit. En avez-vous déjà octroyé et jusqu’à quel montant ?
L.S : Depuis le démarrage des opérations de crédits, nous avons reçu près d'une vingtaine de dossiers de demandes de crédit. Le comité de crédits a marqué son accord pour l’octroi de petits crédits (40 000 à 100 000 FCFA) à une dizaine de membres et examine actuellement les autres dossiers de crédit de montants relativement élevés. À ce niveau, je dois également préciser que l’idée de solidarité, Librement consentie, autour d’une Mutuelle d’épargne et de crédit paraît être une innovation pour certains fidèles, habitués à ne voir jusque-là que des aides et dons sans aucune contrepartie. L’objectif de la Mutuelle n’est pas de pratiquer une politique de crédit à des taux d’intérêt élevés, mais de fournir des services financiers à ses membres ou adhérents à des coûts relativement faibles, à même de garantir sa pérennité. Les membres doivent donc contribuer à la prise en charge des coûts qu’engendrent les différentes opérations : frais de tenue de comptes, frais d’étude des dossiers de crédits, salaires des employés...
L’APPEL : Des jeunes musulmans attendent sans nul doute des prêts consistants pour démarrer des activités économiques. Pourriez-vous les satisfaire ?
LS : Nous accorderons une priorité aux dossiers présentant des garanties de remboursement. Lorsque c’est le cas pour un dossier précis, la Mutuelle interviendra en fonction de ses disponibilités financières.
L’APPEL : C’est la première fois. qu’une telle Mutuelle naît dans notre pays et dans la sous-région. Qu’est-ce qui explique cette absence des Musulmans dans ce domaine et êtes-vous confiants dans la réussite de la Mutuelle ?
L.S : Je ne connais pas très bien la situation des pays de la sous-région, notamment dans le domaine du micro-crédit. Pour ce qui nous concerne, il faut dire que la Mutuelle est une initiative de quelques frères et sœurs musulmans qui ont pour souci d’inscrire cette action dans le cadre du renforcement de la solidarité sociale. Au cours de l’Assemblée Générale constitutive qui s’est tenue le 26 janvier 1997, les fidèles se sont montrés très intéressés par un tel projet qu’ils voyaient comme une occasion pour se libérer des contraintes de leur environnement habituel : accès difficile au système bancaire, taux d'intérêt élevés, insécurité de l’épargne. Pour être plus précis, lorsqu’un membre se présente à la Mutuelle pour solliciter par exemple un crédit de 50 000 FCFA et qu’il remplit toutes les formalités exigées, il... doit s’acquitter en amont (avant l’obtention du crédit) d’un montant d’environ 2800 FCFA représentant les frais de dossier. Après le paiement des frais indiqués, le caissier lui verse le montant total du crédit qu’il est tenu de rembourser intégralement par la suite mais sans toutefois effectuer d’autres paiements supplémentaires.
Nous pensons qu’avec l’aide de Dieu et des bonnes volontés, la rigueur dont font preuve les membres du comité de crédit et des structures de contrôle, permettra d’inscrire les activités de la Mutuelle dans une perspective de durée.
L’APPEL : Il semble que les opérateurs économiques n’aient pas trop adhéré à la Mutuelle. Qu’est-ce qui explique cela et que faites-vous pour les convaincre ?
LS : À sa création, la Mutuelle BAI-TOULMAAL a bénéficié d’un important soutien financier de quelques opérateurs économiques à qui nous réitérons nos remerciements. Par la suite, nous avons établi des contacts avec d’autres bonnes volontés afin de les intéresser au projet notamment en leur présentant des états financiers fiables.
L’APPEL : Les fonctionnaires se demandent s’ils peuvent faire virer leurs salaires à la Mutuelle. Que répondez-vous ?
LS : Nous avons ouvert une liste à rétention des salariés désirant effectuer les virements de salaires. Avec l’obtention de l’agrément, nous allons pouvoir régler définitivement cette question.
L’APPEL : Avez-vous reçu un agrément des autorités ?
LS : La Mutuelle BAITOULMAAL est inscrite au registre des institutions mutualistes ou coopératives d’épargne et de crédit du Ministère de l’Économie et des Finances sous le numéro A-139800G5 MEF/SG/DGTCP/DAMOF.
L’APPEL : Quels sont vos projets ?
LS : Notre souhait immédiat c'est de pouvoir mettre en place une gestion informatisée au niveau de la caisse. Nous travaillons également en étroite collaboration avec l’AEEMB et le CERFI afin d’assurer un recouvrement optimal de la Zakât ou Aumône légale. Des réflexions sont aussi menées en vue de mettre à la disposition des membres de nouveaux produits tels que le Compte. Épargne Pèlerinage (CEP) qui permettra aux fidèles désirant accomplir ce rite de mieux se préparer. Avec le concours de la Cellule Féminine du CERFI, nous avons élaboré un programme d’activités prenant en compte les besoins en petits crédits des femmes des zones urbaines et rurales. L’objectif de ce programme est de contribuer à améliorer le niveau de revenu des femmes démunies.
Je voudrais remercier très vivement les responsables de L’APPEL qui nous ont donné cette opportunité de pouvoir nous adresser aux nombreux lecteurs du Journal. Que Dieu les récompense pour ces efforts inestimables. Mes remerciements vont également aux bonnes volontés qui nous soutiennent sans cesse ainsi qu’aux autorités du Ministère de l'Économie et des Finances qui ont bien voulu créer les conditions permettant à la Mutuelle d’exercer légalement ses activités.
Pour tout renseignement, s’adresser à :
Mutuelle BAITOULMAAL
01 BP 3670
Ouagadougou
Burkina Faso
Propos recueillis par Tiégo TIEMTORE
L’Appel N°028 Mai 1999
Q Appel islamique — La Zakat Bienfaisance institutionnalisée
La foi musulmane n’appelle pas uniquement à la pratique des actes cultuels mais également à la solidarité et au partage avec la descendance d’Adam. Le Coran classe l’action de bienfaisance à la même enseigne que les articles de la foi. "La bonté pieuse ne consiste pas à tourner vos visages vers le Levant ou le Couchant. Mais la bonté pieuse est de croire en Allah, au Jour dernier, aux Anges, au Livre et aux prophètes, de donner de son bien, quelque amour qu'on en ait, aux proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs indigents et à ceux qui demandent l'aide, et pour délier les jougs, d’accomplir la Salât et d’acquitter la Zakât...” (Coran 11/77)
L’esprit de ce verset est remarquablement résumé par Marboulaye NOMBRE (Président du Conseil d’Administration de la Fondation Ben Khattab) lorsqu’il affirme : "Quand la foi remplit le cœur, elle descend dans la poche.” (Sidwaya N° 3262 du 20 Mai 1997 p 4)
Ce lien entre le spirituel, l’économique et le Le social est parfaitement illustré par la Zakat. Il s’agit d’une obligation religieuse (troisième pilier de l'Islam) qui accorde à ceux qui sont dans le besoin une part précise dans les biens de ceux qui en possèdent. La charité musulmane participe aussi à l’illustration de ce lien. Plus de deux cents versets du Coran appellent à la bienfaisance et dénoncent la non-assistance (Coran XCVIII/7). Faire le bien ne se limite pas à donner une partie de ses biens ; faciliter la tâche à quelqu’un, aider un aveugle à trouver son chemin, rendre visite aux malades, consoler une famille endeuillée, sont considérés par l’Islam comme une forme de charité. Donner de ce qu'on aime est une des conditions pour accéder à la vertu parfaite. "Vous n’atteindrez la (vraie) piété que si vous faites largesse de ce que vous chérissez." (Coran III/92) Donner l’aumône ne consiste donc pas à se décharger de ce qui ne sert plus à rien en l’offrant à un indigent. "O les croyants ! Dépensez des meilleures choses que vous avez gagnées et des... récoltes que nous avons fait sortir de la terre pour vous. Ne donnez pas ce que vous-mêmes accepteriez qu’en fermant les yeux!” (Coran 11/267) Cette aide directe, plus méritoire quand elle est discrète, peut être centralisée et organisée. La Zakat en est un exemple. Contrairement à l’aumône (non obligatoire et laissée à la discrétion du donateur), la Zakat est obligatoire. Son taux, sa collecte, sa redistribution, et ses ayants droits sont clairement précisés dans les sources de l’Islam. (Coran et Sunna) La Zakat fut instituée en l’an 624, soit deux années après l'arrivée du prophète Mouhammad à Médine. La gestion des biens provenant de la Zakat est indépendante de ceux de l'État et n’épargne pas ce dernier de ses charges sociales. Les institutions qui gèrent la Zakat constituent les premières formes d’ONG musulmanes. Elles ont pour objectif principal l'action humanitaire pour garantir la dignité de l’homme et ont eu comme moyen la Zakat. L’islam a tracé la voie à suivre pour garantir. la dignité de l’homme et la solidarité sociale, de même qu’il a défini les mécanismes et les moyens permettant de réaliser la symbiose et la solidarité...” (Boutaleb A. (dir) 1988. L’entraide dans l’Islam. Islam today/ Rabat N°6 juillet 1988 p 155-159)
La Zakat n'est pas un don offert aux bénéficiaires par les nantis, mais c’est un droit accordé par Dieu aux pauvres sur les biens de ceux qui en possèdent suffisamment. La Zakat est prélevée sur un large éventail de biens permettant de mobiliser assez de ressources pour les moins nantis. Parmi les biens imposables, il y a l'or, l’argent, l’épargne, les troupeaux, les récoltes, les activités commerciales...
L’aumône obligatoire est prélevée une fois l'an sur les biens atteignant le minimum imposable. Ainsi pour l'or (84 grammes de 18 carats), l’argent (150 grammes), l’épargne, les activités commerciales, le taux de prélèvement est de 2,5%. En ce qui concerne les troupeaux, le prélèvement varie en fonction du nombre et des espèces. Pour les ovins entre quarante et Cent vingt têtes, on prélève une brebis d’une année révolue; pour les bovins, entre trente et trente-neuf têtes, on prélève un veau d'une année révolue. La Zakat sur les produits agricoles est prélevée après chaque récolte si cette dernière atteint le minimum imposable qui est de 650 kg. Le taux est de 1/10 pour une culture sous pluie et de 1/20 pour une culture arrosée avec l’effort de l’homme.
Ce large éventail des biens imposables s'explique entre autres par le fait que la Zakat, contrairement à l’aumône (action ponctuelle), doit soulager durablement les bénéficiaires. Ibn Hazm (Théologien andalou, 994-1069) considère même que l’autorité doit obliger les riches à donner davantage si la Zakat ne suffit pas pour la nourriture, le logement et l’habillement. (El Ammâry, Ali Mouhammad Hassane, 1990. Le Zakat, sa philosophie et ses conditions. Al Ahram Press, p. 24)
Les bénéficiaires appartiennent à huit catégories citées par le Coran. “Les Sadaqâts [Zakat] ne sont destinées que pour les pauvres, les indigents, Ceux qui y travaillent, ceux dont les cœurs sont à gagner (à l’Islam), l’affranchissement des jougs, ceux qui sont lourdement endettés, dans le sentier d’Allah et pour le voyageur (en détresse). C'est un décret d’Allah ! Et Allah est Omniscient et Sage.” (Coran IX/60)
Les deux premières catégories regroupent des nécessiteux à qui il manque le minimum pour vivre dignement. Ce manque peut être dû à un handicap touchant la personne, une absence de moyens leur permettant de subvenir à leurs besoins, un revenu inférieur à la charge de l'individu.
La troisième catégorie est composée par les agents qui assurent la collecte et la redistribution. Même riches, ils ont droit à une rétribution.
La quatrième catégorie concerne les nouveaux convertis et les candidats à la conversion. Il peut aussi s'agir d’un individu dont on veut gagner la sympathie pour l’Islam.
Les jougs regroupent les esclaves qu’on peut racheter et libérer, les esclaves qui se sont engagés à rendre à leurs maîtres une somme déterminée pour recouvrer. leur liberté, les prisonniers de guerre. Ceux qui sont lourdement endettés et qui, malgré leur bonne volonté, n'arrivent pas à éponger leurs dettes constituent la sixième catégorie. La septième catégorie se présente sous la forme d'une porte largement ouverte sur la propagation de la religion, la guerre et sur toute action allant dans le sens d’améliorer l’épanouissement intellectuel, spirituel et social des hommes à travers la construction d’écoles, de bibliothèques, de mosquées, d’hôpitaux... La dernière catégorie vise le voyageur en difficulté qui peut bénéficier de la Zakat même s'il n’est pas un nécessiteux chez lui.
L'usage de la Zakat et ses bénéficiaires dépassent largement la compréhension restrictive ou déformée qu'on en a souvent, comme le montre si bien Hassane Aziz : « Ils sont encore nombreux ces musulmans suffisamment nantis qui considèrent la Zakat comme un simple don ou une simple aumône qu'il faut donner aux pauvres ou aux griots pour s’attirer les bonnes grâces de ces derniers. Certains utilisent même leur Zakat comme moyen de pression sur les naïfs fidèles pour les influencer dans leur choix des responsables de la communauté ou même dans la désignation des Imams”, alors que “La Zakat peut et doit servir pour la réalisation d’infrastructures socio-économiques ou de projets d'utilité publique” (L’APPEL N°004/juillet-Août 95/p4).
La Zakat vise trois objectifs principaux:
- le spirituel à travers la purification des biens et des personnes (Voir Coran IX/103),
- l’économique: elle participe à la redistribution des biens (Voir Coran IX/7),
- l’humanitaire: il transparaît dans les catégories des bénéficiaires de la Zakat.
L’action de bienfaisance dans l’Islam est inséparable de la foi. C’est pourquoi elle trouve son fondement dans le troisième pilier de l’Islam qu’est la Zakat. Malheureusement, cette action de bienfaisance souffre d’une mauvaise organisation au point de passer inaperçue. Quelques rares pays ont réellement organisé la gestion de la Zakat avec des résultats tangibles. C’est le cas. du Pakistan, de la Jordanie, du Koweït et de l’Égypte. Au Burkina, il y a la fondation Omar Ben Khattab qui s'engage dans la voie de la gestion de l'aumône obligatoire. L'action humanitaire d’inspiration islamique trouve dans la Zakat une source non négligeable de ressources mobilisables sans beaucoup d’efforts. En effet, les institutions qui gèrent la Zakat font souvent très peu de collectes. Les individus viennent payer directement leur Zakat à ces organismes. L'année musulmane tirant vers sa fin, c’est le moment pour faire le point sur les biens que Dieu nous a accordés et remettre aux pauvres la part (Zakat) que Dieu leur a réservée.
Diouf Alioune
Extrait de mémoire de Maîtrise en Histoire et Archéologie, soutenu à l’Université de Ouagadougou
Thème : Réalisation de l’Agence Musulmane d’Afrique au Burkina 1986-1996
Les pionniers de l’islam
Après 63 ans de vie pleine de miracles et d’enseignements, des années durant lesquelles il a transformé un peuple païen en une nation de paix craignant Allah, le prophète Mohammad (P.S.L) a quitté ce bas monde le 8 juin 632. Ce décès de l’Imam des envoyés a ébranlé le monde musulman. Pour la bonne gestion des affaires, il fallait choisir des chefs parmi les musulmans. C’est Abou Bakr, Omar, Ousmane et Ali (que Dieu soit satisfait d’eux) qui se succédèrent après la mort du Prophète (SAW). L'analyse profonde de leur vie est fort utile à tout gouverneur qui se soucie du bien-être des gouvernés.
ABOU BAKR (R) Premier homme à embrasser l'Islam, Abou Bakr (R) fut le meilleur compagnon du Prophète (SAW). Son amour pour Dieu et son envoyé était si grand que le Prophète (SAW) a dit à son sujet : "Ô peuple ! Je suis satisfait d'Abou Bakr (R)". Sitôt converti à l’Islam, il le prêcha aux autres et a de même libéré beaucoup d’esclaves qui étaient dans les mains des mécréants. C’est le cas de Bilal. Abou Bakr (R) a participé à toutes les batailles durant la vie du saint prophète. L’un de ses fils qui n’était pas encore entré dans l’Islam soutenait les mécréants durant. La guerre de Badr. Après s’être converti, il dit à son père : "Ô père ! à Badr, vous fûtes à deux reprises sous mon glaive, mais mon amour filial m’a retenu." "Mon fils, si j’avais cette occasion une seule fois, tu ne serais plus vivant," répliqua Abou Bakr (R).
Durant la bataille de Tabouk, le Prophète (SAW) demanda au peuple d’apporter leur aide. L’amour du calife pour Allah était si grand qu’il apporta tout ce qu’il avait à la maison. Le Prophète (SAW), surpris, lui demanda : "Avez-vous laissé quelque chose pour votre femme et vos enfants ?" Il répondit : "Allah et son messager leur suffisent."
Les fonctions de califat étaient très lourdes pour Abou Bakr (R) à tel point qu’il ne pouvait plus exercer son métier de commerce. Les compagnons lui votèrent alors un salaire. Mais avant de rendre son âme, il dit : "Vendez mon terrain et remboursez à la trésorerie de l’État la somme que j’ai touchée comme salaire."
La durée de son califat a été de 2 ans, 3 mois et 10 jours ; et il est mort à l’âge de 63 ans. Omar (R) Abou Bakr choisit Omar (R) comme son successeur parce qu'il le trouvait apte à assumer la tâche qui lui serait confiée. À travers son comportement, Omar (R) a étonné les gens de son époque et continue toujours d’étonner ceux de nos jours. Très grande était sa crainte d’Allah et son amour pour le Prophète (SAW) était incommensurable. Son arrivée a provoqué un véritable changement pour l’Islam. En effet, il était un homme fort, courageux à tel point que pour se rendre à Médine (ce qui se faisait secrètement pour beaucoup), il dit aux Mecquois (mécréants) : “Je vais à Médine, si quelqu’un d’entre vous désire m’arrêter, qu’il vienne me rencontrer dans la vallée.” Personne n'osa alors l’arrêter. De plus, le Prophète (SAW) prenait en considération ce que disait Omar (R) à tel point qu’il dit un jour : “Si un prophète devait venir après moi, ce serait certainement Omar (R).” Durant une des famines, bien qu’il ait eu de quoi se nourrir, Omar a opté de souffrir avec son peuple et cela a beaucoup joué sur sa santé. C’est ainsi qu'on lui apporta un jour de quoi manger ; il refusa et dit : “Si je ne goûte pas à la souffrance, comment connaîtrai-je celle des autres ?”. Voulant rencontrer le calife Omar (R), un de ses compagnons s’assit dans la mosquée croyant qu’il dormait. Alerté par un serviteur, le calife sort et lui dit : "Pourquoi n’êtes-vous pas venus directement à moi ?". “J’ai pensé que vous faisiez la sieste", répondit l’homme. Le calife lui dit alors : "Quel dommage que vous ayez cru à cela ! Si je commence à dormir la journée, qui s’occupera des affaires de l’État ?”. Malgré cette lutte pour la cause d’Allah, voilà les dernières paroles de Omar (R) : "Ô Allah ! Accorde-moi ton pardon ! S’il n’en est pas ainsi, que deviendrai-je ?". Cela montre que le croyant ne doit jamais être satisfait de ses bonnes œuvres mais doit toujours aller vers Dieu pour implorer son pardon. C'est après 10 ans et demi de règne que Omar (R) a été assassiné dans sa 63e année. OUSMANE (R) Ousmane fut un scribe du Prophète (SAW) et fait partie des dix compagnons à qui le prophète d'Allah avait donné la bonne nouvelle de leur entrée au paradis. Il a beaucoup soutenu le Prophète (SAW) pour la cause de Dieu jusqu’à ce que le prophète lui dise un jour : “Tout ce que Ousmane fera à partir de maintenant ne lui fera aucun tort." En dépit de ses qualités et de sa modestie, Ousmane a été critiqué à tort et à travers. Il lui a été reproché de se laisser mener par ses parents et, par conséquent, de leur attribuer des hauts postes. C'est ainsi qu’un groupe de “musulmans” s'éleva contre lui pour lui retirer le califat. “Même si ma tête devait être coupée, je ne quitterai pas Madina,” disait-il à un de ses compagnons qui lui demandait de fuir. En voyant qu'Ousmane ne voulait pas quitter le pouvoir, les révoltés assiégèrent sa maison pendant 40 jours sans lui accorder à boire, et il fut ainsi assassiné. Après la mort tragique du Calife Ousmane, son corps passa 3 jours sans sépulture. Il faut retenir que si Ousmane a Refusé d’affronter les révoltés, cela n’est nullement un signe de faiblesse, mais parce qu’il ne voulait pas être le premier calife à répandre le sang des musulmans. Le Prophète (SAW) n’a-t-il pas dit un jour ? : “Une fois l’épée tirée parmi mes compagnons, elle restera jusqu’au jour dernier.” “La guerre civile, une fois commencée, ne connaîtra plus de fin,” avait-il dit aussi. Le Prophète (SAW) avait donc prédit une agitation au sein des musulmans et Ousmane (R) évitait d’en être le premier responsable. Le courage, la patience et la foi du calife ont peu d’égaux dans l'histoire.
Il rendit de même un grand service à l’Islam en envoyant des modèles de copies du Coran vers d’autres régions. Malgré ce climat chaud qu’il a connu, Ousmane (R) a dirigé les musulmans pendant 12 ans et a été assassiné quand il avait 82 ans.
Au (R) : “Mes yeux sont douloureux, et mes jambes faibles, mais je vous soutiendrai, ô messager d’Allah.” Telle était la parole d'Ali, alors garçon de 10 ans, lorsque le Prophète (SAW) a commencé à... transmettre le message divin. Héros de plusieurs batailles au temps du Prophète (SAW), Ali fit des merveilles avec son épée. Après l’assassinat d’Ousmane (R), la paix et l’ordre étaient les premiers besoins du peuple. À la suite d’une concertation, Ali fut d'accord de prendre sur lui la responsabilité de diriger les affaires des musulmans. Aussitôt entré dans sa fonction, Ali commença à sentir le poids des difficultés qui assiégeaient sa route. On voit donc surgir deux grands groupes : ceux qui étaient du côté d'Ali et ceux qui le considéraient comme partisan de l’assassinat d’Ousmane (R). Les derniers demandent à ce qu'Ali venge sur le champ le calife Ousmane (R). Ainsi, des pourparlers de paix furent ouverts. Mais cela n'a aucunement empêché l’affrontement des musulmans. Chaque jour qui passait, l’agitation se dispersait et rares étaient les familles qui n’avaient pas perdu un père, un fils ou un frère. Après cette tentative de conciliation, Ali fut assassiné et dit à propos de son assassin : "Tuez-le si... Je meurs, mais si je vis, je m’occuperai de lui comme il le mérite.” Avant de rendre l’âme, Ali (R) appela ses fils et leur donna ces conseils d’or. “Voici mes derniers conseils. Craignez Allah et ne courez jamais après ce monde. Ne sollicitez jamais une chose hors de votre portée. Soyez toujours véridiques, cléments et serviables. Arrêtez la main de l’oppresseur et aidez l’oppressé. Suivez les commandements du Coran sans prêter attention aux dires des autres.”
Ali fut indubitablement un des grands fils de l’Islam. À son courage et à sa vigueur, il faut ajouter sa forte compréhension du Coran. Comme les deux autres Califes (Omar et Ousmane), Ali fut lui aussi assassiné à sa 63e année de vie, dont 4 ans et 3 mois de Califat. Avec lui prit fin la grande tradition islamique des califats. L’amour et la crainte de Dieu, le courage dans le combat, la grandeur de foi, voilà autant de qualités qui ont caractérisé les pionniers de l’islam. La conduite de ces quatre califes doit servir d'exemple à tout gouverneur qui... se soucie réellement de l’avenir de son peuple. Que Dieu soit satisfait d'eux. KABORE Abdoul Karim ENEP de Bobo 6 L’Appel N° 028 Mai 1999
PORTRAIT
BILAL, le premier muezzin de l’Islam
Au moment où l’idéologie judéo-chrétienne soutenait la thèse selon laquelle l’âme du noir serait vouée à la damnation, Bilal l’éthiopien apparût en allié sûr du prophète de l’Islam. Grâce à ses qualités personnelles, le nom du muezzin de l’Envoyé d’Allah reste aussi inoubliable que celui de Abou Bakr, d’Omar et d’Osman. Cependant, au-delà de ce titre de muezzin, la personnalité de Bilal nous rappelle plus d’une leçon. Tirons-en quelques enseignements.
Bilal Bin Rabah était un homme très brun, mince et chétif, grand de taille, aux cheveux touffus et aux épaules étroites. Esclave de naissance, sa mère étant une servante des Banî jou-mah, il se mit au service de cette tribu mecquoise. Mais grâce à l’intégrité de sa foi et à la valeur intrinsèque de la religion qu’il avait embrassée, il occupe une place de choix. Dans l’histoire des saints serviteurs de l’Islam. De l’intégrité de Bilal Bin Rabah. Bilal, l’esclave noir, s’occupait des troupeaux de chameaux de Banî Joumah moyennant quelques poignées de dattes pour survivre. Il était donc à la merci de cette tribu lorsqu’il apprit les nobles caractères de Mouham-mad (SAW). Il se rendit auprès de lui et reçut la lumière de l’Islam. Oumaya Bin Khalaf, un des dignitaires de Banî Joumah, ne pouvant admettre que son esclave se convertisse à la nouvelle religion, va soumettre Bilal à des tortures à la hauteur de la haine qu’il avait pour l’Islam.
En compagnie des autres maîtres de Banî Joumah, à l’heure où le désert devenait un enfer de chaleur, ils mettaient le pauvre Bilal torse nu sur les pierres puis transportaient avec plusieurs autres une roche toute brûlante qu’ils plaçaient sur sa poitrine. Bilal, malgré la fureur de la terreur, refusait de reconnaître la divinité des idoles mecquoises Lat et Ouzâ. Au contraire, il ne cessait de répéter son “Hymne éternel” : “Ahad, Ahad, Ahad ! pour témoigner de l’Unicité d’Allah. Ses maîtres l’assujettissaient à la chaleur du rocher jusqu’au coucher du soleil, puis ils le faisaient traîner par leurs garçons dans les montagnes et les rues de la Mecque, la main entourée de chaînes. La nuit venue, ils essayaient de le convaincre pour que le lendemain il dise du bien de leurs dieux et bénéficie de la liberté. Alors au lever du soleil, Oumaya se rassurait : "Tant mieux, le soleil de ce jour ne se couchera pas avec la conversion de cet esclave noir.” Mais, hélas ! C’était peine perdue. La foi de Bilal ne s’est jamais éclipsée avec le soleil. C’est plutôt les idoles Lat et Ouzza et leurs défenseurs qui ont disparu avec la fin de l’obscurantisme de la djahélia (l’ère anti-islamique).
Abou Bakr Siddiq, ayant trouvé son frère en Islam entre les mains de ses bourreaux, proposa plus que son prix pour l’acheter à Oumaya. Celui-ci ne pouvait que s’en réjouir puisqu’il était au bord de la déception : soit il perdait de manière totale son esclave en... lui ôtant la vie soit il le gardait avec sa foi. C’est ainsi qu’Abou Bakr sauva la vie de son frère des griffes de Oumaya. Bilal venait de prouver aux yeux du monde que la vraie liberté de conscience et la souveraineté humaine ne capitulent jamais devant les tortures. Grâce à la sincérité de sa foi, l’esclave noir s’est moqué de la mécréance en supportant de façon stoïque sa barbarie. Il venait d’être un maître pour toute l’humanité dans l’art du respect de la conscience, de la défense de la liberté et de la souveraineté. Cela lui a valu l’estime du Messager de la providence terrestre et céleste qui lui confia une des nobles tâches dans l’Islam : l’Appel à la prière.
Du rôle de Bilal dans l’Islam. Après l’hégire, le Prophète (SAW) reçut l’ordre d’appeler publiquement à la prière avant de l’accomplir. Bilal Bin Rabah fut promu à la fonction apparemment banale mais noble aux yeux d’Allah. Il eut l’honneur d’appeler cinq fois par jour le Prophète (SAW) et ses alliés au rendez-vous d’Allah : la salat. voix tendre et chaude, il remplissait leurs oreilles et leurs cœurs puis les Tahlils et les Takbirs résonnaient à l’horizon. Bilal vécut avec le Messager d’Allah (SAW), participa à toutes les expéditions de défense et de promotion de l’Islam, faisant montre de sa reconnaissance pour cette religion qui l’a tiré des ténèbres à la lumière, du service des hommes au service de Dieu, de l’esclavage à la liberté. Le prophète (SAW) disait à son propos : “C’est un élu du paradis” et le Khalif Omar bin Khattab le mentionnait souvent en ces termes : “Abou Bakr notre maître, a affranchi notre maître”. Voilà que l’esclave noir était devenu le maître des Arabes grâce au miracle de l’Islam, à la lumière du sceau des prophètes, Mohammad bin Abdoullah (P.S.L.). Cependant, Bilal ne s’est jamais vanté avec ces compliments qui lui étaient adressés en abondance. Au contraire, sa modestie en souffrait énormément ; il baissait la tête en disant, alors que ses yeux se remplissaient de larmes, “je ne suis qu’un Éthiopien”. ... j’étais esclave dans un passé très récent”. Et un jour, lorsqu’il partit avec son frère pour demander deux sœurs en mariage, il s’adressa à leurs géniteurs en ces termes : “Moi, je suis Bilal et voici mon frère, deux esclaves d’Éthiopie... Nous étions égarés et Allah nous a guidés vers le droit chemin, nous étions esclaves et Allah nous a affranchis... si elles acceptent de se marier avec nous, louange à Allah, sinon Allahou Akbar”.
Lorsque le Prophète (SAW) rejoignit son Seigneur, Bilal demanda au Khalif Abou Bakr la LES INVOCATIONS DU MUSULMAN AU COUCHER. Dans la sunna, le moment de se coucher est un instant de grande spiritualité. Le croyant veillera à ne dormir qu’en état d'ablution. En cas de rapports intimes, la petite ablution est recommandée pour dormir, si on ne peut pas faire la grande. Le croyant s’étendra sur le côté droit, le visage tourné vers la qibla, la tête dans la paume droite, la main gauche pendant le long du corps. Voici des invocations parmi tant d'autres à réciter : - le verset. du trône : 2:255 - les deux derniers versets de la sourate 2 - les 3 dernières sourates.
Pour terminer : “Allahoumma, anta Khalaqtaha nafsi. Wa anta tawafaha. Laka mamataha wa Mahyatta.
In Ah permission de continuer l’effort dans la voie d’Allah hors de Médine. Celui-ci, désirant le garder auprès de lui, lui proposa de rester pour continuer d’appeler les fidèles à la prière. Bilal, se rappelant du Prophète (SAW), fondit en larmes et dit : “Je n’appelerai plus à la prière après le messager d’Allah”.
Et quand le Khalif voulut insister, il fit de nouveau montre de son attachement à la liberté de conscience en répliquant avec tout le respect qu’il avait pour Abou Bakr : "Ô Khalif de l’envoyé d’Allah, si tu m’avais affranchi pour être à ton service, soit (je reste) mais si tu l’avais fait pour l’Amour d’Allah, alors laisse-moi aller servir Dieu”.
C’est alors que Bilal rejoignit Damas en Syrie où il milita pour la cause d’Allah jusqu’à la fin de ses jours. Oui, Bilal Bin Rabah s’en est allé après nous avoir. enseigné la leçon de la résistance et de la victoire de la foi sur la terreur et la barbarie de la mécréance. Que ceux qui savent encore lire dans l’histoire, en profitent ; c’est bon pour le moral. Nouhoun BAGAYOGO
1. “Unique, Unique, Unique” sous-entendu Allah est Unique.
2. La prière musulmane
3. Formule de témoignage en ces termes “Lā ilāha illā Allāh” (il n'y a de divinité sauf Allah)
4. Formule de glorification d'Allah en ces termes : “Allāhu Akbar” (Dieu est Grand) y’Ahtaha fah-fazha. Wa in amataha, fag-fir/aha. Allāhumma inni as-alouka afiya (D’après Ibn Omar - Muslim).
Quand on voit quelqu’un dans le malheur ou la peine, Omar et Abou Horeîra (V.A.) rapportent que le messager (PSSL) a dit : “Celui dont le regard tombe sur quelqu’un dans le malheur ou la peine et lit ce doah, cette affliction ne lui arrivera pas”. “Al-hamdou lillāh il-lā afānī mim mābtalaka bī. Wa faddalānī ‘alā kasīrim-min man khalaqa taf-dīla”. “Louanges à Allah qui m’a protégé d’une telle affliction et du malheur qui... te passe et m’a témoigné sa faveur comparativement à bien d’autres créatures". TIEMTORE Tiego L’Appel N° 028 Mai 1999 =(^ Z'Appel islamique) Respecter les prescriptions de Dieu est nécessaire mais pas suffisant. Il faut également éviter les interdits. Les péchés salissent et alourdissent le croyant. "Dieu est pur et n’accepte que ce qui est pur", nous dit un Hadith. En plus, le voyage vers Dieu n’étant pas aisé, plus on est léger, plus on a de chances de le réussir.
La deuxième étape est un vaste champ ouvert sur la pratique des Nafilas (pratiques surrérogatoires). Ces Nafilas regroupent les prières et jeûnes surrérogatoires, les zikr, les aumônes... Deux éléments garantissent le succès dans les pratiques surrérogatoires : la constance et la conformité aux enseignements du prophète Mohammad (PSL). On peut s’engager dans les Nawafils modérément un premier temps. Quand on aura acquis la constance dans une pratique, on peut y ajouter une autre et ainsi de suite. La conformité a pour but de ne pas rendre vain nos actions. Le Coran dit : “Suivez Dieu, suivez son prophète, ne rendez pas vos actions vaines." C.S ?V ? C’est par les pratiques surérogatoires que certains seront plus proches de Dieu que d’autres puisque nous sommes tous astreints au respect des pratiques obligatoires. La spiritualité est une affaire de tous les instants, car toutes nos actions influent là-dessus, soit positivement, soit négativement.
Quelle méthode utiliser pour acquérir la spiritualité ? Nous vous proposons celle de Ben Halima Abderraouf, tirée de son livre La voie spirituelle : méthode pratique, publié aux éditions Le Figuier. Sa méthode a le mérite d'être simple et surtout de s'attacher au Coran et à la Sunna. Elle est également pratique, puisqu'elle permet à l'individu de se situer d’abord avant d'envisager de s’améliorer. Le livre comprend 9 chapitres que l’auteur considère comme des niveaux. Il commence par 3 niveaux “négatifs”, “ténébreux” et se poursuit par 6 niveaux de foi ou “degrés de lumière". Le 1er niveau ténébreux est celui de l’orgueil. L'auteur rappelle la gravité de l’orgueil en citant le prophète (PSL) : « N’entrera pas au Paradis quiconque a un atome d’orgueil dans le cœur ». Définissant l'orgueil, le prophète (PSL) a dit : « c’est le refus de la vérité et le mépris des gens ». Donc, s'attacher à sa propre personne au point de ne pas être disposé à recevoir un conseil est une marque d’orgueil. L’autre face de l'orgueil, c’est le mépris des autres. « Il ne connaît rien. Sa prière n’est pas correcte... » Si vous êtes habitués à ces expressions, attention ! Il y a des germes d’orgueil dans votre cœur. La solution pour ne pas sombrer dans cette étape ténébreuse consiste à tendre l’oreille quand on nous conseille et à choisir ce qui est bon. « Ceux qui prêtent l’oreille à la parole puis suivent ce qu'elle contient de meilleur » (39/18). Il ne faut également pas fouiller les défauts des autres pour les sous-estimer ensuite. Le second niveau ténébreux est l’amour du bas-monde. Le bas-monde est représenté par l’argent, la nourriture, les habits, le luxe, les femmes, la maison, la famille... L’auteur déclare que : “la cause profonde de toute faiblesse dans la pratique religieuse est la faiblesse de notre attachement à Allah et la force de notre attachement aux créatures". L’auteur illustre cette affirmation avec des exemples que tout musulman doit méditer.
Le premier exemple touche à l’accomplissement de la prière dans sa période alors qu’on se trouve au service. Que faire ? Obéir à Allah et déplaire au patron ou obéir au patron et déplaire à Allah ? En fonction de l’attitude de chacun, on marque un attachement à Dieu ou au bas monde.
Le second exemple touche à une expression facile à prononcer comme “Soubhan Allah” qui rapporte gros demain et qu'on néglige aujourd’hui. Pourtant, quand on perd une pièce de 50 centimes, on la ramasse, 20 centimes aussi, 5 centimes, souvent on ne se donne pas la peine de ramasser. L’auteur compare le temps qu’on perd sans dire “Soubhan Allah” à ces 5 centimes. qu’on néglige de ramasser. Par un calcul ingénieux qui consiste à diviser 5 centimes par la valeur de soubhan 'Allah. Le résultat est une part de foi de 1.10-19. “Ceux qui veulent la vie présente avec sa parure, nous les rétribuerons exactement selon leurs actions sur terre, sans que rien leur en soit diminué. Ceux-là n’auront rien dans l'au-delà que le feu. Ce qu’ils auront fait ici-bas sera un échec, et sera vain, ce qu’ils auront œuvré." 11/15-16
Comment sortir de l’attachement de ce bas-monde ? L’auteur propose de donner, donner (argent, temps, nourriture, pardon, conseil et service...) Pour les biens, il faut donner ce qu’on nous demande, donner le plus cher et adopter la simplicité du mode de vie du prophète (PSL) permet de donner avec foi et amour. “Vous n'atteindrez la (vraie) piété que si vous faites largesse de ce que vous chérissez." 3/92.
Le dernier niveau des ténèbres est celui de l’ostentation. Il s’agit ici de rechercher l’agrément des gens en lieu et place de celui de Dieu. Par exemple, on prie tout seul en récitant le Coran de la façon la plus ordinaire. Quand on sent quelqu’un s’approcher, on embellit sa voix. L’ostentation prend racine avec la vanité, le goût de l’appréciation des autres. Pour s’en sortir, il faut être sincère dans tout ce qu’on fait. S’il arrive que des gens nous flattent, pensons à ce que disait Abou Bakr dans cette situation : “O Allah, tu connais mieux mon intérieur que moi-même, et je le connais mieux qu’eux. Alors ne me fais pas tromper par les paroles, fais que je sois mieux que ce qu’ils pensent et pardonne-moi ce qu’ils ignorent.”
Au sortir de ces trois ténèbres, on envisage les six degrés de lumière. Le premier degré de “lumière” qu'il a intitulé “Allah le créateur” permet à la personne de sortir de l’inconscience pour réaliser que lui-même et tout ce qui l’entoure est l’œuvre de Dieu. Le moyen pour sortir de l'inconscience est le Zikr (évocation d’Allah). Il faut le faire deux fois par jour, de préférence avant le lever et le coucher du soleil. Il propose. Au minimum, le Zikr comme base de départ :
* Cent tasbih : “Soubhan Allah (Perfection d’Allah), wal Hamdou lillah, wa la ilaha illa Allah, wa Allahou Akbar, wa la hawla wa la quwwata illa billah” (Perfection à Allah, louange à Allah, il n’y a aucun Dieu sauf Allah, Allah est le plus grand, la force et le pouvoir ne sont qu’à Allah).
* Cent prières sur le prophète Mohammed : “Allahoma Salli”.
* Cent Astaghfirou Allah.
* Lire un Hizb (1/60) du Coran.
En faisant ce Zikr, il faut se départir des pensées mondaines, faire l’effort de comprendre ce que l’on dit pour que cela pénètre notre cœur : “Ceux dont les cœurs frémissent quand on mentionne Allah, et quand ces versets leur sont récités, cela augmente leur foi".
L’auteur met en garde contre les murmures sataniques et les divagations de notre imagination qu’il ne faut pas confondre avec les illuminations divines. Pour y échapper, il faut connaître distinctement le licite et l’illicite, le vrai et le faux.
Le second niveau de lumière (la science d'Allah). insiste sur la bonne adoration. Adorer Dieu comme si on le voyait, car Lui nous voit. Pour atteindre la perfection dans la prière, la compréhension de ce que nous disons est indispensable. La prière ne doit pas se réduire aux paroles et aux gestes, mais l’esprit et le cœur doivent aussi être présents dans la prière. En améliorant notre prière, Allah, par Sa grâce, peut récompenser nos prières en les alignant sur la meilleure. “Voilà la récompense des bienfaisants afin qu’Allah efface les pires de leurs actions et les récompense selon ce qu’ils auront fait de meilleur." 39/34-35.
Le 3e niveau de lumière, “Certitude sur Allah", doit nous amener à comprendre qu’Allah est témoin de tout ce que nous faisons et qu’Il est capable sur toute chose. Avec cette crainte de Dieu, la crainte des créatures disparaît et notre cœur se tranquillise avec le souvenir de Dieu.
Persuadé de l’omnipotence de Dieu, on s’en remet à Dieu dans toutes les circonstances. “Et celui qui s'en remet à Allah (qui a confiance en... Allah), il lui suffit” 65/3. Avec cette confiance, Allah devient notre premier recours dans n’importe quelle difficulté et on fait appel à Lui avec les invocations enseignées par le prophète Mouhammad (SAW).
Le 4e niveau de lumière, “Certitude sur le monde caché", nous permet de croire à ce qui est métaphysique autant que nous croyons en ce qui est matériel. L'Enfer, le Paradis, les Anges, le jour du jugement deviennent pour nous comme une réalité palpable. En ce moment, nous agissons dans ce monde en tenant compte de cette réalité. Pour y parvenir, nous devons apprendre les textes de la religion concernant le monde caché, y réfléchir, les méditer en profondeur. Il faut aussi se rappeler quotidiennement de ce monde caché. En ce moment, en ayant le paradis par exemple à l’esprit, on ne l’échangera pas avec ce monde qui devient tout petit à nos yeux.
Le 5e niveau de lumière, “Certitude sur les actions", nous attache solidement à la pratique du Prophète (PSL) qui est le chemin du succès. Nous sommes convaincus de La valeur des actions que nous posons et de la grandeur de leur récompense. Ainsi, quand le matin Satan nous propose de garder le “confort” du lit au lieu de faire la prière de Soubh à son heure, notre certitude par rapport au monde caché, la grandeur de la récompense de Dieu pour une prière accomplie à l’heure et en groupe rendent le confort du lit négligeable et nous donnent la motivation qu’il faut pour quitter le lit.
Le dernier niveau de lumière, “le but du Prophète”, nous amène à partager ce plaisir de la foi et de la spiritualité avec les autres. Va-t-on se contenter d’échapper à l’enfer, d’accéder au paradis sans se soucier des autres ? Non. Nous devons être tristes, pleins de soucis face à ceux qui sont égarés. Et comme le Prophète, nous allons leur tendre la perche salvatrice qu’est la prédication par la bonne exhortation. Le Prophète Mohammad a été envoyé comme miséricorde pour toute l’Humanité. Il nous revient donc de faire parvenir cette miséricorde à ceux qui n’en profitent pas. Voilà une méthode. parmi tant d'autres pour arriver au sommet de la spiritualité. Que Dieu fasse que nos cœurs soient de ceux qui s’apaisent quand la parole de Dieu leur est récitée. Alioune Diouf
NB : Ce livre peut être commandé par l’intermédiaire de l’AEEMB.
8 L’Appel N° 028 Mai 1999
économie <£ Politique
Niger
Des leçons d’une tragédie...
La carte d’identité Acta est fabula. La pièce est jouée. Il serait plus juste de dire qu'elle a encore été jouée. L’Afrique vient encore d’enregistrer un coup d’État sanglant. Ibrahim Baré Maïnassara, président du Niger, a été assassiné, dit-on, par sa propre garde. C’était le Vendredi 9 Avril dernier aux environs de 10H30.
Ibrahim Baré Maïnassara, on s’en souvient, est arrivé au pouvoir le 27 Janvier 1996 à la faveur d’un coup d'État. Un coup d'État non sanglant certes, mais un coup d'État tout de même. En 1996, Baré avait été accueilli en libérateur. Le Niger vivait alors une vie politique marquée par le blocage des institutions. Le Président et le Premier Ministre se livraient à un jeu. fait de querelles mesquines qui conduisaient la démocratie nigérienne vers un péril certain. Ibrahim Baré Maïnassara (IBM) avait vu son putsch salué par les Nigériens. En lui, on voyait l’ATT (Amadou Toumani Touré) du Niger. Un militaire qui allait remettre la démocratie sur les rails et se retirer dans sa caserne. Du reste, ses premières déclarations laissaient croire qu’il avait fait ce coup d’État tout juste pour sauver la démocratie alors en péril. Mais hélas, comme l’appétit vient en mangeant, IBM sera candidat aux présidentielles de juillet 96, organisées par la junte. Il est élu président du Niger avec 52,22 % des voix dans une élection fortement contestée par ses adversaires. La dissolution en pleine élection de la commission indépendante chargée de l’organisation du scrutin laissera planer le doute sur la légitimité de Maïnassara. Sa présence à la tête du Niger sera logiquement marquée par de nombreuses crises et dissensions. Crises avec l’opposition, les mouvements de droits de l'homme et les syndicats, mais aussi dissensions au sein de l’armée. Cela aura sans nul doute contribué à sa mort tragique le 09 avril dernier, dans l'indifférence presque totale de ceux-là même qui l’avaient acclamé aux lendemains du 27 janvier 1996. La mort du Général Baré confirme une fois de plus le difficile apprentissage de la démocratie par les Africains. L’Afrique vient une fois de plus de montrer qu'elle ne peut plus s’élever au-dessus de la contradiction de ses hommes politiques. Hier c’était l'Angola, le Libéria, le Tchad, etc. ; aujourd'hui on continue de couper gratuitement les bras en Sierra Leone, on s’affronte au Congo Démocratique,... et on vient de tuer au Niger. Demain nous réservera certainement des situations plus acceptables, tant les crises latentes sont légion. Que Dieu nous en préserve ! L'indifférence devant la mort du Général Baré est caractéristique du ras-le-bol des populations devant le comportement et les promesses non tenues de leurs dirigeants. Des dirigeants qui, une fois au pouvoir, verrouillent les mécanismes de l'alternance et se préoccupent très peu de l'avenir de leurs peuples. Ainsi, on organise des élections pour les remporter et on taille des codes électoraux sur mesure pour s’éterniser au pouvoir. Face aux revendications des populations et des syndicats, on déclare les caisses vides et pendant ce temps, on s’empiffre avec une minorité. Voilà ce qui entraîne le courroux des peuples. Les peuples sont courroucés à juste titre par l'injustice des dirigeants toujours enclin à sanctionner des adversaires, mais jamais prêts à punir les proches, même coupables de corruption, de détournement et de crimes. L’impunité et la corruption, c'est contre ces injustices que les peuples se sont toujours élevés ; eux à qui, à longueur de journées, on demande de “serrer la ceinture”. Quand les uns mangent pendant que les autres (ventres creux) regardent, il naît nécessairement des révolutions. C’est le triste visage que présentent malheureusement les États africains. Si cette situation perdure, les coups d’Etat seront toujours légions avec toujours le même schéma : Assassinat du chef d’Etat, suspension des institutions, organisation de nouvelles élections, gestion chaotique du pays (avec pour maître mot l’injustice et la corruption), verrouillage des mécanismes de l’alternance... Le cycle se répétera aussi longtemps que les dirigeants ne seront pas justes et qu'ils ne seront pas des hommes de bien.
L'Imam Ali, dans les instructions qu’il a adressées à Malik Al-Achtar après l’avoir nommé Gouverneur d'Égypte en l'an 657 après Jésus-Christ, disait : “Rends justice loyalement et sans te soucier du fait que l'intéressé soit un de tes proches ou non. Si l'un de tes proches ou de tes compagnons viole la loi, prononce contre lui le châtiment prescrit par la même loi, même si cela t’est très pénible personnellement. Ce faisant, tu auras agi pour le bien de l’Etat. Si jamais les gens te soupçonnent d’être injuste envers eux sur n’importe quel plan, divulgue-leur le fond de ta pensée, et disculpe-toi de la sorte." Cette façon, tout esprit sera en harmonie avec le sens de la justice, et les gens se mettront à t’aimer. Cela exaucera ton désir de jouir de leur confiance. Les instructions de l'Imam Ali sont d'une actualité déconcertante, tant les relations entre gouvernants et gouvernés ne sont plus faites de confiance. À propos de la confiance, Ali, dans ses instructions, disait encore à son gouverneur : “Sache que la confiance et la bienveillance mutuelles entre le gouvernant et les gouvernés ne peuvent avoir lieu qu’à travers la bonne volonté, la justice et le service rendu. Cultive donc la bienveillance chez les gens, car seule la bienveillance te sauvera des troubles.” En clair, ce qui nous préservera des troubles, c'est avant tout la justice. Mais c’est aussi l'obligation de servir le peuple et non de se servir. Servir avec loyauté, avec patriotisme et probité les intérêts de la collectivité nationale. Cela revient à gérer les ressources humaines, naturelles et financières avec rigueur et efficience, certes, mais dans la... plus grande transparence. La transparence, c’est ce qui peut permettre aussi aux gouvernés de mieux comprendre l’action des gouvernants. On veut des salaires, la santé pour tous, la sécurité, mais on ne se pose jamais la question de savoir avec quels moyens ? A priori, on pense que les gouvernants sont de mauvaise foi. On se convainc davantage qu’ils sont de mauvaise foi surtout quand on ne comprend rien à leur gestion et quand on se fie à leur train de vie. Et pourtant, très souvent c’est trop leur demander que d’exiger ce qui est au-delà des possibilités de l’État. Les peuples doivent donc comprendre qu’ils sont et seront toujours responsables de leur destin. Les dirigeants, quels que soient leurs talents, ne pourront rien tant que les gouvernés eux-mêmes ne comprendront pas que c’est par le travail qu’ils construiront l’avenir des nations. Autrement, la responsabilité de nos misères sera toujours imputée à nos responsables. Que nous les changions par voie d’élection ou de putsch, nos revendications risquent de demeurer les mêmes. Et ceux que nous acclamerons aujourd'hui, demain nous les rejeterons parce que non satisfaits de leurs prestations. En attendant, que la tragédie du Niger serve de signes pour ceux qui réfléchissent... dirigeants comme gouvernés.
Sharif Souley biologique
L’APPEL N° 028 Mai 1999
Économie & Politique
Les BALKANS, TOUJOURS LES MÊMES
Guerre en Yougoslavie
Le calvaire des Kosovars
La tension actuelle en Yougoslavie, située dans la partie de l’Europe dite des Balkans, confirme tout le mal qu’une certaine opinion (très importante de surcroît) se fait du destin de cette région du monde. C’est à peine si on ne considère pas la région comme maudite. Qui n’a pas souvenance que la première guerre mondiale de 1914-1918 éclata suite à un assassinat perpétré à Sarajevo en Bosnie ? Pendant la seconde Guerre Mondiale, il y eut la campagne des Balkans (1940-1941). Plus loin dans l’histoire, on rappellera la Guerre Russo-Turque (1877-1878) et Greco-Turque en 1897. Le conflit actuel n’est lui-même que la résultante de l’éclatement dans le sang et dans le feu de l’ex-grande Yougoslavie. Les barbaries serbes en Bosnie-Herzégovine et en Croatie en 1994, 1995 et 1996 sont encore vivaces dans les mémoires. C’est que la région en elle-même est une mosaïque de peuplades qui n’ont pas toujours su dépasser leurs différences. Dans la seule ex-grande Yougoslavie, cohabitent tout une vingtaine d’ethnies : Serbes 36,3 %, Croates 19,8 %, Bosniaques 8,9 %, Slovènes 7,8 %, Albanais 7,7 %, Macédoniens 6 %, Monténégrins 2,6 %, Hongrois 450 mille, Turcs 100 mille et les autres ethnies 1,9 %.
Il existe en plus un monde ici-bas. Champ de l’au-delà, monde sensible des passions imparfaites, monde spacieux, insolent et égoïste. Que ferai-je dans ce champ pour toi, ma mère ? Ma mère, toi qui m’as porté pendant neuf mois quand j’étais en caillot. Ma mère, toi qui as passé sur la table de vérité de la sage-femme. Ma mère, toi qui te parfumais des odeurs fétides de mes urines. Ma mère, toi dont le beau sourire me réjouit. Ma mère, toi qui es. Responsable de la base précieuse de mon éducation. Ma mère, toi qui m'as nourri de ton corps pendant trois ans. Ma mère, je te dois du respect, mais que je trouve insignifiant. Ma mère, Dieu a dit à ton égard : "Ton Seigneur a ordonné de n'adorer que Lui. Il a prescrit d'être bon envers ses père et mère." (S 17 V23) "Nous avons expressément recommandé à l'homme ses père et mère, et sa mère s'étant doublement exténuée, le portant puis le mettant au monde..." (S 31 V14) À ma mère, le prophète (S/W) n'a pas manqué de souligner ton importance en répondant trois fois de suite par : "C’est ta mère" à une question d'un Sahaba qui lui demandait qui il devait mieux traiter. Ma mère, quand je vois un enfant sur le dos de sa mère, mes pensées convergent vers toi. Je prie le Tout-Puissant d'accroître ta foi islamique et de te récompenser en sa juste valeur.
Oh, Kassoum ! Une minorité d’Allemands, de Bulgares, de Grecs, de Hongrois, d’Italiens, de Slovaques, de Tchèques, de Tziganes. d'Ukrainiens, de Valaques. Ce qu’on appelle aujourd’hui Yougoslavie se compose de la Serbie et du Monténégro. La Serbie compte 5 millions 750 mille habitants dont 85 % de Serbes et 3,5 % de Musulmans logés dans la province du Kosovo, objet du bras de fer actuel. Peuplé en majorité d’Albanais, eux-mêmes majoritairement musulmans, le Kosovo vit dans la terreur depuis le 8 août 1992, date à laquelle le parlement serbe a voté le projet de colonisation de la province. Ce projet, selon cette loi serbe, sera financé par un prélèvement de 3 % sur les revenus bruts des commerces privés et de l’agriculture du Kosovo. Décembre 1992 marque le début du processus de "Serbisation" du Kosovo, marqué par la dénomination des rues de Pristina (la capitale du Kosovo) qui reçoivent des noms de héros serbes. C’est aussi le moment de l’émergence du chef de la Ligue démocratique du Kosovo, Ibrahim Rugova, sur la scène politique. Une fois encore, le feu est dans la maison (Balkans) depuis ce 26 mars 1999, date du déclenchement des bombardements de L’OTAN. L’histoire se répète tristement. Hassan Aziz, l’Irakien qui, au lieu des colonnes de militaires serbes, a vidé les chargeurs de son avion bombardier sur un convoi de Kosovars à la recherche d’une terre d’asile, pour que l’opinion internationale commence à douter de l’issue de l’opération “forces déterminées” en Yougoslavie. Avec la fin avril, l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) aura bouclé plus d’un mois de bombardements sans résultats probants. Le vrai mal que cette guerre de lâches a réellement causé est la mort de plus de 75 Kosovars bombardés alors que leur convoi fuyait la barbarie serbe au Kosovo. Paradoxale situation quand on sait que la raison avancée pour déclencher le bombardement le 24 mars 1999 était de protéger les Albanais du Kosovo en mettant un terme au régime fasciste du Président yougoslave, le Serbe Slobodan Milosevic. Mais si jusque-là, les Kosovars n’avaient eu à faire qu’à la barbarie des Serbes depuis le... Début de l'intervention des alliés de l'OTAN, leur situation s'est empirée. Les bombardements aveugles sur la Yougoslavie n’ont fait qu’aiguiser la cruauté du dictateur. Obligés de fuir la répression serbe qui s’est faite plus terrible, les Kosovars ont pris par centaines de milliers le pénible chemin de l'exil avec toutes les souffrances inhérentes à ce voyage de tous les hasards.
L’Albanie, voisine du Kosovo, accepte, pour des raisons ethniques vraisemblablement, les réfugiés avec sa situation d'État le plus pauvre d'Europe. En Macédoine, par contre, la route de l’exil s’est révélée plus tortueuse pour les Kosovars. Parqués sans aménagement par l’armée macédonienne dans des véhicules ou ces avions, ils sont simplement envoyés vers des destinations qu’ils n'ont pas souvent choisies. Des familles entières sont ainsi disloquées.
Les pays occidentaux, habitués à torpiller leurs opinions publiques, acceptent quelques réfugiés sur leur sol avec tout le tapage médiatique propre. À ce genre, (d'humanisme spectacle). Cette logique route pendant longtemps et cela d'autant plus que l’OTAN, au fil du temps, semble plus préoccupée à en découdre avec Slobodan Milosevic qu’à secourir les Albanais du Kosovo en détresse. Le refus manifeste de soutenir, par les armes, les combattants de l'UÇK en lutte depuis longtemps pour l'indépendance du Kosovo, est la preuve manifeste du double jeu des alliés dans l’opération dite : “forces déterminées”. Où est donc cette détermination lorsqu’on refuse même de mettre le plus rapidement en déroute les forces de répression serbe ? Il est indéniable que, dotée des mêmes moyens militaires que les milices de Milosevic, l’armée de libération du Kosovo aurait vaincu depuis longtemps la machine de mort de la Serbie. Les tonnes de bombes déversées jusque-là sur la Yougoslavie n’ont servi à rien puisque la machine répressive du régime de Belgrade, que l’OTAN dit avoir considérablement affaiblie, continue de servir au Kosovo. Les Atrocités serbes sur les civils Kosovars (violences, exécutions collectives, déportations, incendies de maisons et destructions de papiers d’identité, etc.) se poursuivent de plus belle. Les milices serbes ouvrent et ferment les frontières aux réfugiés en fuite à leur bon vouloir. Les témoignages qui se multiplient sur les pratiques criminelles au Kosovo font douter de plus en plus les opinions occidentales de l'efficacité réelle des frappes aériennes. L’OTAN a beau renier son arsenal par des porte-avions et des hélicoptères Apache spécialisés dans la lutte antichars, elle est bien consciente enfin que la guerre dans les airs ne viendra jamais à bout des Serbes. L’option terrestre que les alliés ont vite fait d’écarter dès le début par peur simplement est aujourd’hui la seule solution pour sauver la face de l’OTAN dans le bourbier yougoslave.
Hassan
L’Appel N° 028 Mai 1999
—Q lionnes Paroles
Il y a un bruit qui court que... La médisance est une maladie. endémique qui fait de grands ravages au sein de notre Communauté. Elle finira sans doute par tous nous contaminer si nous ne cessons pas immédiatement d’entretenir la contagion. La médisance est un véritable fléau qui fait plus de victimes, de par le monde, que toutes les maladies et les accidents réunis. Elle ne se contente pas de briser les cœurs, elle divise les amis, détruit les familles et menace la réputation, parfois la vie, de ceux qui en sont la cible. Ces derniers se demandent à juste titre ce qui a pu déclencher les cancans dont ils sont l’objet. Bien qu'il n’y ait pas, on s'en doute bien, de réponse type, on peut dire qu’en général, les rumeurs émanent d’individus qui cherchent avant tout à se mettre en valeur, que ce soit pour se justifier, par jalousie, par vengeance, par vanité ou par simple bêtise. Pour y parvenir, ils n’hésitent pas à faire tomber le blâme sur autrui, à insinuer, à recourir à des fausses accusations, à mener des intrigues ou carrément à fomenter des complots. Technique - si l’on peut décemment parler de technique - est des plus rudimentaires. Il suffit de nuancer les vérités, de faire des additions innocentes aux propos qui nous sont rapportés, de déformer quelque peu les déclarations ou de mélanger l’ordre des événements en vue de les rendre plus “justes”. De toutes façons, il faut admettre qu’en général, dans les conversations, nous n’enregistrons que ce que nous voulons bien et non ce qui a été dit effectivement. De ce fait, lorsque nous rapportons ce que nous avons entendu - ou plutôt ce que nous avons bien voulu entendre - nous modifions, consciemment ou pas, notre propos qui sera lui-même absorbé de la même manière par nos interlocuteurs.
La médisance est d’autant plus insidieuse qu’elle contient souvent des parcelles de vérité, sous une forme plus ou moins nuancée. Par ailleurs, les mensonges, les faux témoignages émis par sous-entendu ou par omission sont plus fourbes que s’ils étaient exprimés délibérément. Il est bien rare que nous nous posions. Sérieusement, la question sur la véracité de ce qui nous est rapporté, lorsque et sur notre propension à dire la pure vérité, lorsque nous racontons un événement ou nous propageons ce que l’on nous a confié. En bref, nous colportons les ragots sans jamais en vérifier la source et, à force de les répéter, nous finissons par les croire nous-mêmes.
Le pire est que souvent, c’est plus par méchanceté que nous procédons ainsi, car généralement, nous entretenons avec nos “victimes” d’excellentes relations. Mais, honnêtement, comment peut-on prétendre vraiment aimer quelqu'un si, par notre médisance, nous sommes prêts à le rendre malheureux, à lui faire perdre parents et amis, à ruiner sa réputation ou à mettre sa vie en danger.
Si cet article a pu contribuer à vous faire prendre conscience que la médisance est malfaisante et si vous souhaitez vous amender, voici deux ou trois suggestions fraternelles : D’abord, avant de dire ou de répéter quoi que ce soit sur quelqu’un, vous devez au moins vérifier que les “informations”... qu’on vous a rapportées sont absolument fiables. (Ô vous qui avez cru ! Si un pervers vous apporte une nouvelle, voyez bien clair ["de crainte] que par inadvertance vous ne portiez atteinte à des gens et que vous ne regrettiez par la suite ce que vous avez fait - Coran S49/V6). Ensuite, quand bien même les faits seraient avérés, vous devez vous demander si c’est faire œuvre pieuse que de colporter des commérages qui feront immanquablement du tort à autrui. (Dieu ne sera pas compatissant envers celui qui ne fût pas compatissant avec les gens - Bukhary 97/2/1). Et enfin, dites-vous bien que si vous n’apprécieriez guère qu'on agisse de cette façon avec vous, il en va de même pour les autres. (N'est véritablement croyant que celui qui désire pour autrui ce qu’il désire pour lui-même - Bukhary 2/6). Il n’y a plus qu’à s’y mettre.
Daniel Youssef Leclercq
La fabuleuse histoire de Saabit.... C’est un récit qui mérite d’être narré tant aux enfants qu’aux adultes. Ce récit exprime les vertus de l’éducation, la récompense de la chasteté, les devoirs des parents. Il illumine le cœur, l'esprit et l’âme. Raconté de génération en génération, voici pour vous l’histoire de Saabit. C’était à Kouffa (Irak) qu'un bédouin se promenait. Saabit, il s’appelait. Une faim le tenaillait. Il voulut résister mais ne le put. Autour de lui, s’étendait à longueur de vue un champ de pommes. Saabit cueillit une pomme qu’il commença à manger. Il savait qu'il n’avait pas la permission du propriétaire du champ. Mais que faire devant la faim ? Saabit, logiquement, ne pouvait terminer sa pomme, car assailli de remords. Il entreprit de rechercher le propriétaire du champ pour lui demander pardon. Pour avoir mangé une moitié de pomme qui ne lui appartenait pas ! Quelle grandeur d’âme ! Quel sens du repentir ! Quelle éducation ! Saabit retrouva le propriétaire du champ après maintes indications. Il lui raconta tout. Et sollicita évidemment son pardon. Avant qu'il n'arrive un jour où il serait trop tard. Le vieux propriétaire écouta Saabit raconter son histoire. Histoire - Il fut pris d’admiration devant l’élégance morale et la grandeur d'âme de ce jeune homme, qui pour une moitié de pomme, se faisait tant de soucis. Pour lui, c’est un signe qui ne trompe pas. Il y a une foi véritable chez le jeune musulman - il songea au don qu’il pouvait bien lui faire en récompense de son geste de piété.
Il dit à Saabit : “Je t’ai compris. Mais je ne peux te pardonner qu’à une seule condition : que tu épouses ma fille.” Saabit n'en croyait pas ses oreilles. Lui qui venait pour se faire pardonner et en retour, on lui propose une épouse ! Le vieux enchaîna : "Ma fille est sourde, aveugle, muette et handicapée.”
Leurs regards se croisèrent. Un silence lourd planait. C’était comme si le temps avait arrêté sa marche. Quand Saabit sortit de sa méditation, c’était pour dire oui à la proposition du vieux propriétaire. Il s’était rappelé de la miséricorde divine qui transformait les mauvaises actions en bonnes, quand il y a repentir. Il mit toute sa confiance en Dieu et accepta la... fille. Le vieux lui pardonna et le mariage fut célébré. Quand, après le mariage, permission lui fut donnée de voir son épouse, Saabit, le cœur battant la chamade, se dirigea vers la demeure conjugale. Il lança le Salam pour s'annoncer. La nouvelle mariée répondit. Première surprise : on lui avait dit qu’elle était sourde-muette, il s’avança, la mariée se leva et vint à sa rencontre, les yeux luisants. Deuxième surprise. Elle n’était ni aveugle, ni handicapée comme on le lui avait dit. Saabit était dépassé par les événements. La femme qui se trouvait devant lui ne ressemblait pas à la description faite par son père. Pour se rassurer, il conta son aventure à sa nouvelle femme. La mariée, imperturbable durant tout son récit, lui dit, à la fin : Mon père n’a pas menti. Je suis aveugle car je ne regarde que ce qui plaît à Dieu. Je suis aveugle à ce qui m’éloigne de Dieu. "Dis aux croyantes de baisser leurs regards et d’être chastes” Sourate 24 : 31. Je suis muette car ma langue ne sert qu'à dire du bien. Je ne Prononce pas de paroles qui ne plaisent pas à Allah. “Ô vous les croyants ! Craignez Dieu, parlez avec droiture” (Sourate 33:70). Je suis sourde parce que je n'écoute que ce qui fait plaisir à Allah. Je n’écoute pas des futilités. "Ceux qui se détournent des futilités" (Sourate 23:3). Je suis handicapée parce que je ne vais pas partout ; quand je marche, mes pieds m’amènent en des endroits où j’aurai des récompenses. "Ceux qui marchent humblement sur terre et qui, lorsque les ignorants s’adressent à eux, disent : Salam" (Sourate 25:63). Voilà pourquoi mon père t'a dit que j’étais aveugle, sourde, muette et handicapée. Saabit eut des larmes de joie. Il consomma son mariage. Le fruit de cette union fut l'Imam Abou Hanifa, l’un des 4 Imams fondateurs des écoles juridiques islamiques. Abou Hanifa est la récompense d’une bonne éducation de sa mère, de la foi de son père. Dieu n’est pas injuste. Une bonne graine semée dans une terre fertile donne de beaux arbres, de belles branches et de beaux fruits. La chasteté, la foi, le Repentir, la crainte de Dieu, avant l'au-delà procurent au croyant une récompense terrestre. Des jeunes filles comme celle-ci, notre société en demande ! Des pères soucieux de l’éducation de leurs enfants comme ce vieux, notre monde en a besoin ! Des croyants craignant Dieu comme Saabit, ça ne court pas les rues ! Les chefs de famille, les jeunes, les pédagogues ont tous des leçons à tirer de l’histoire réelle de Saabit. La véritable éducation, c'est d’armer moralement, spirituellement, intellectuellement et physiquement un individu pour qu'il soit utile à lui et à sa société. La véritable éducation, c’est celle qui conduit les hommes à Dieu.
TIEMTORETiego
L’Appel N°028
Mai 1999
DISTRAYEZ-VOUS ET JOUEZ.
JE DÉTESTE QU'ON DISE QUE VOTRE RELIGION EST RIGIDE" (HADITH)
^SharifSouley
Mot de 6 lettres
E-E-E-L-N-N-O-R-S-S-T-U
LES 5 DIFFERENCES
Horizontalement
I - Information en exclusivité.
II - Vitesse d'Exécution d'une œuvre.
III - Seau.
IV - Conjonction
Complétez les mots avec les lettres. suivantes M9içKMira Bataille, Capitaine, Char, Cible, Colonel, Combat, Commandant, Commando, Elite. Force, Front, Fusil. Général, Mine. Missile. Plan, Soldat. Tir. Unité.
□SEmBIlDiiOEl □□□□□□□□BD nmn Loi EU3EU3EU30Elinn A N S T U N 1 T E M 1 D 1 1 E E D C E O N O L L R G R A H C E R E E E O M 1 N E T N O R F U S 1 L T Verticalement
1 * Ensemble de marchandises gardé en réserve.
2 - Pronom démonstratif
3 - Mammifère d'Amérique du Sud.
4 - Absence de lumière.
5 - Ouverture ménagée dans un mur.
6 - Sport qui oppose des équipes de cavaliers.
ARRETE N° 58 /MEF/SG/DGTCP/DAMOF PORTANT AGREMENT DE LA MUTUELLE BAITOUL MAAL
Le Ministre de l’Economie et des Finances
Vu la Constitution:
Vu le Décret n° 99-0003/PRES du 11 janvier 1999, portant nomination du Premier Ministre;
Vu le Décret n° 99-0004/PRES/PM du 14 janvier 1999 portant composition du Gouvernement du Burkina Faso;
Vu le Traité du 14 novembre 1973 constituant l’Union Monétaire Ouest Africaine;
Vu la Loi N° 59/94/ADP du 15 décembre 1994 portant réglementation des institutions mutualistes ou coopératives d’épargne et de crédit; Vu le Décret N° 95-308/PRES/MEFP du 01 août 1995 portant réglementation des institutions mutualistes ou coopératives d’épargne et de crédit; Vu le dossier de demande d’agrément du 24 décembre 1997 déposé par la Mutuelle BAITOUL MAAL.
ARRETE
Article 1 : Pour compter de la date de signature du présent arrêté, la MUTUELLE BAITOUL MAAL est agréée à titre d’institution mutualiste ou coopérative d'épargne et de crédit conformément à l’article 9 de la loi N° 59/94/ADP du 15 décembre 1994 portant réglementation des institutions mutualistes ou coopératives d’épargne et de crédit.
Article 2 : Cette coopérative d’épargne et de crédit est inscrite au registre des institutions mutualistes ou coopératives d’épargne et de crédit du Ministère de l’Economie et des Finances sous le numéro A-13980095 MEF/SG/DGTCP/DAMOF.
Article 3 : Le Directeur Général du Trésor et de la Comptabilité Publique est chargé de l’application. du présent arrêté qui sera publié partout où besoin sera.
Ouagadougou le 31 mars 1999
Le Ministre Tertius Zongo
Ampliations:
1- Ministère de l’Économie et des Finances
1- Intéressé
1- Ministère de l’Administration Territoriale et de la Sécurité
1- Ministère de l'Agriculture
1- Ministère des Ressources Animales
1- Direction Générale de la Coopération
2- Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique
1- BCEAO
1- Journal Officiel
L’Appel N° 028 Mail 1999