Issue
L'Appel #30
- Hierarchies
-
Burkina Faso
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- Références (Burkina Faso) (297 items)
- Articles de journaux (3615 items)
- Title
- L'Appel #30
- Publisher
- L'Appel
- Date
- July 1999
- issue
- 30
- Abstract
- Mensuel Islamique de Formation et d'Information Générale
- number of pages
- 12
- Subject
- Banque Islamique de Développement
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Organisation de la Coopération Islamique
- Rights Holder
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-issue-0000533
- content
-
Mensuel Islamique de Formation et d’Information Générale Burkina Faso : 200 F CFA - Zone UEMOA : 250 F CFA - Autre Afrique : 400 CFA Europe DOM, TOM : 1 Euro - Autres pays : US $ 2
“Que tous ceux qui m’écoutent transmettent le message à d’autres et ceux-là à d’autres encore ; et que les derniers puissent le comprendre mieux que ceux qui m’écoutent directement” (Hadith)
EDITO
Rencontre de l’O.C.I. au Burkina : Au nom des seuls pétrodollars
Du 28 juin au 02 juillet 1999, s’est tenue dans la capitale du Burkina, la Conférence Islamique des Ministres des Affaires Étrangères (CIMAEE). Pour la première fois que leur pays abritait une rencontre officielle de l’Organisation de la Conférence Islamique (O.C.I.), l’événement était attendu avec beaucoup d’espoir par les musulmans burkinabé. C’était là une occasion rêvée pour montrer à la face du monde que le Burkina Faso, pays laïc comme aiment à le rappeler les inconditionnels de ce courant, compte en son sein des musulmans et en majorité, s’il vous plaît. La communauté musulmane ne pouvait donc que saluer le choix porté sur notre pays par toute la Oumma islamique mondiale. Les 60 % de musulmans dont tous les chiffres officiels créditent le pays des hommes intègres méritaient bien qu’une rencontre de l’instance qui représente les musulmans au plan international se tienne au Faso, même si les organisateurs de la CIMAE se sont évertués à montrer tout le contraire.
Aux questions malveillantes de certains confrères sur l’intérêt pour le Burkina d’accueillir une rencontre mondiale de l’Islam, les premiers responsables du Comité d’Organisation n’ont eu de cesse à répéter que l’O.C.L, ce n’était pas une affaire des seuls musulmans. Et de rappeler pour se justifier, les nombreuses réalisations de l’organisation et de ses organismes spécialisés dans plusieurs secteurs du développement. Bien ignorant serait ce citoyen des pays en développement qui dénierait à l’O.C.L ce rôle de grande pourvoyeuse d’aide aux nations les plus pauvres de la terre. Les retombées de ces précieux concours. apportés par la Banque Islamique de Développement (B.I.D.), les Fonds Koweïtiens et Saoudiens pour ne citer que ces organes dans le cadre de l’O.G.I profitent aux citoyens des pays concernés sans exclusive. Est-ce pour autant que l’O.C.L n’a rien à voir avec l’Islam et les musulmans et qu’il faut s’y intéresser seulement parce qu’il y a des pétrodollars à empocher ? Visiblement, cette vision mercantiliste à laquelle on tente de ramener l’adhésion d’États partiellement musulmans comme le Burkina à l’O.C.L, aura été celle des organisateurs de la CIMAE de Ouagadougou et c’est bien dommage !
Le très peu de place faite aux musulmans burkinabé, voire l’exclusion de la communauté musulmane en tant qu’entité nationale de ce qui n’était en réalité que son affaire, repose encore cruellement la question de la représentativité de l’Islam dans notre pays. L’argument de la laïcité du pays que l’on n’hésite pas à brandir à tous les coups pour mieux phagocyter les initiatives de la communauté islamique ou simplement exclure. Ses membres de la gestion de leurs propres affaires est ici battu en brèche. Car, envisager une manifestation de la dimension de la CIMAE, dans un pays qui compte plus de 50 % de musulmans, sans même avoir eu la courtoisie d’informer les associations islamiques ressemble à un manque de considération. C’est en plus une insulte aux musulmans lorsque les auteurs d’une telle maladresse oublient délibérément de dire à ceux qui semblent ne pas voir l’utilité d’une telle rencontre, que le Burkina est tout de même un pays majoritairement musulman, au moins selon les Récépissé N° : 0355/MU/CA-TGI/OUA/P.F.
Directeur de publication Amadou YOUGBARE
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L’Appel N° 030 Juillet 1999
L’Appel au quotidien
Affaire Sheikh Sharîffu
Sheikh Sharîffu n’est Pas un prophète et ne peut rien apporter de plus ? L’Islam. Il l’aurait prétendu qu’il aurait été rejeté par tous les musulmans sincères. Cela est clair et doit le demeurer. Seulement, il a un charisme extraordinaire, déclare M. Abdou Latif Guèye, coordonnateur du comité de pilotage qui a organisé la venue de Sharîffu au Sénégal, et d’ajouter : “Sa venue a permis de nous montrer un autre visage de l'Islam : un visage d’ange qui conforte la foi.”
Shariffu n’est non plus un charlatan, un devin, un prédicateur ou un "liseur" dans l’avenir. C’est bien pour cette raison que ceux qui attendaient qu’il fasse des miracles ont été déçus. À ce propos, le même Latif Guèye, dans la même interview accordée au journal Le Soleil du 27 mai 1999, suite aux accusations et à tous les dénigrements dont le comité de pilotage et le petit Tanzanien ont été l’objet, affirme : “Ce qu'il faut souligner est que les Sénégalais voulaient voir un magicien ; or Shariffu est venu rappeler que le vrai miracle reste le Coran.” Voilà qui est bien dit. et qui a peut-être suffi pour clouer le bec à tous les polémistes de mauvaise foi qui ont voulu trouver là encore une occasion pour saboter l’Islam. Loin de l’argument qui veut que le petit prêcheur venu au Sénégal soit le vrai ou le faux Sharif-lu, loin du débat sur son origine, est maintenant établi que toute la campagne médiatique orchestrée autour du petit tanzanien pour lui dénier toute “authenticité” visait simplement à saper le moral des musulmans. La preuve, c’est que R.F.I. qui a largement pris une part à ce dénigrement sans preuves solides, n’a même pas eu l’intelligence d’entreprendre par la suite sa propre enquête afin de dire toute la vérité sur l’affaire. Ce ne sont pas les moyens qui font défaut à R.F.I. pour mener les investigations de fond sur ce qu’il est convenu d’appeler “l’affaire Shariffu”. Au lieu de cette démarche, son correspondant à Dakar s’est contenté de faire maladroitement (disons malhonnêtement) un résumé de la polémique entretenue par certains sénégalais avec le comité de Pilotage dans les journaux dakarois. En parcourant les mêmes journaux, on s’aperçoit que le journaliste de Radio France Internationale a délibérément choisi de se mettre du côté des détracteurs de ceux qui ont organisé la venue de Shariffu au Sénégal. La preuve, le correspondant en question avait fait cas dans son article de la plainte déposée par une O.N.G. islamique sénégalaise contre les organisateurs de la venue du petit tanzanien au Sénégal. Vérification faite, nous avons trouvé cette plainte dans Le Soleil du vendredi 28 mai 1999. La plainte a été déposée précisément par une structure dénommée “L’Arche” (Association islamique pour la promotion des valeurs islamiques). Mais ce que le journaliste de R.F.I. n’a pas dit dans son article partisan et suspect, c’est que cette plainte de L’Arche, fondée sur "le préjudice grave porté aux intérêts de la communauté", a été suivie immédiatement d’une autre plainte déposée cette fois-ci par le comité de pilotage contre l’ONG Arche et parue dans Le Soleil du. samedi 29 au dimanche 30 mai 1999. Le comité a porté plainte “pour diffamation et dénonciation calomnieuse”. Notre brave confrère de R.F.I. par “honnêteté occidentale” a préféré ne pas en faire cas dans son article. Cela s’appelle sous nos latitudes “du journalisme gâteau”. Un autre gros gâteau est ce présentateur de la TNB (Télévision Nationale du Burkina) qui sait lire les papiers à l’écran mais ne fait pas du journalisme. Il l’a démontré d’ailleurs à plusieurs occasions avant ce commentaire malheureux fait sur le petit tanzanien à la fin d’un de ses journaux TV de 20 heures.
Il avait notamment affirmé que des confrères sénégalais ont découvert que le Shariffu venu au Sénégal était un faux et que le vrai se trouvait ailleurs. Il ajoute même que le petit Sheikh ne parlait pas plusieurs langues, ne maîtrisait pas le Coran et surtout qu’au Sénégal, il avait été “coincé” par des imams. Du pire mensonge pour ce qui est de cette déclaration. La preuve du mensonge de notre présentateur qui a semé le... Trouble dans les esprits au Burkina est donnée par Le Soleil du 11 mai 1999. Dans l’interview accordée par le président du comité de pilotage au journal en question, une des questions de la rédaction est la suivante : “Pourquoi n’aviez-vous pas permis que Shariffu soit interrogé par des journalistes et des Ulémas ?” Cette question de journaliste sénégalais prouve bien entendu que le petit tanzanien venu au Sénégal n’a ni été interrogé par la presse ni par des Imams (ou les Ulémas). Où donc notre présentateur a-t-il puisé son information selon laquelle le petit a été coincé par des imams au Sénégal ? La réponse du coordonnateur en question dément tout interrogatoire dont aurait fait l’objet le petit Shariffu lors de sa visite à Dakar. Dans sa réponse, il affirme en effet : “Shariffu n’est pas venu pour débattre, mais pour rappeler avec son charme d’enfant le message du prophète Mouhammad (saw). D’autres ont voulu saboter cette action et nous avons voulu protéger l’enfant et lui faire remplir sa mission.” Voilà donc les commentaires hasardeux de notre présentateur de la TNB battu en brèche. Ce qui montre aussi à quel point le journaliste peut être négatif pour la société. À force de rechercher avec frénésie le scoop, certains finissent par abuser du public mal informé généralement.
C’est dans le but de ne pas tomber dans cette même erreur et conformément à l’esprit du verset 6-7 de la sourate 49 que la rédaction de votre journal a cru bon d’entreprendre ses propres recherches. Ce verset dit en effet : “O vous qui avez cru ! Si un pervers vous apporte une nouvelle, voyez bien clair (de crainte) que par inadvertance vous ne portiez atteinte à des gens et que vous ne regrettiez par la suite ce que vous avez fait.”
Certes, nous n’avons pas encore eu la possibilité d’aller en Tanzanie pour rencontrer directement le petit Sheickh et son entourage. Mais sur la base des informations tirées de cette polémique du Sénégal, il est bien établi que la campagne médiatique développée par certains journalistes en quête de sensationnel n’avait pour seul but que de discréditer Shariffu et mettre un terme à l’extraordinaire mobilisation pour l’Islam née de ce phénomène. Notre souhait, comme celui de tous les musulmans que la campagne de R.F.I. et du présentateur de la TNB ont déboussolé, c’est de pouvoir, Incha’allah, rencontrer Sheickh Shariffu en personne et vivre, pourquoi pas, en direct sa prédication.
Déjà, les cassettes vidéos et audio de ses prestations en Côte d’Ivoire, en circulation au Burkina, ont permis à tous ceux qui ont eu la chance de le visionner de se faire leur propre jugement. Si le petit Sheick a été monté (comme le prétendent certains) par son oncle pour tenir un discours comme celui qui est développé dans ces cassettes, c’est tant mieux pour l’Islam et les musulmans. Car tout ce qu’il prêche est déjà connu des hommes sensés. Bravo donc à tous les hommes qui peuvent faire de tels montages avec des enfants de quatre ans.
À propos de l’oncle, traité de tous les noms par les médias, en attendant de le rencontrer, nous nous en tenons à ce que Monsieur Abdou Latif Guèye a dit : “Je confirme avoir partagé l'intimité de Shariffu et persiste à croire qu’il est un homme de Dieu. Maintenant si Wassir (NDLR son oncle) est un imposteur et a été démasqué comme tel, c’est son problème ; c’est tant mieux”. In Le Soleil du 27 Mai 1999.
Il a été soutenu aussi que le Shariffu venu au Sénégal n’est pas le vrai et qu’il existerait quelque part le vrai qui posséderait tout le Coran. Empruntons encore la réponse à cette confusion volontairement entretenue à Monsieur Guèye dans le même journal : “Bref, qu'il y ait 50 Shariffu, cela ne change rien. Le nôtre en tout cas, on le connaît et il existe...”.
S’il en existait d’autres plus extraordinaires que celui de Tanzanie, ce serait toujours un signe pour ceux qui réfléchissent. Oui ! Un signe parmi ceux que Dieu ne cesse de montrer aux hommes à titre de rappel : “Nous leur montrerons nos signes dans les horizons et en eux-mêmes jusqu’à ce qu’ils leur... deviennent manifeste que ceci est la vérité”. Coran 41/53
Hassan Aziz Ç/Appelaifquotidien
Lettre ouverte à Monsieur le Ministre,
Je vous saisis par cette voie, pour vous interpeller sur une situation qui a prévalu dans vos services et qui nécessite des mises au point du fait des conséquences des actes de certains de vos agents. Dans le journal télévisé de 20 heures du mercredi 26 mai, le présentateur, en l’occurrence monsieur Do Pascal Sessouma, a délivré une nouvelle qui est pour le moins tendancieuse. S’agissant de l’enfant prodige tanzanien Sharifu ibn Khalifa, il a relaté une soi-disant affaire de supercherie qui aurait été éventrée par la presse sénégalaise. L’affaire serait, selon monsieur Sessouma, une grosse escroquerie montée de toutes pièces par l’oncle de l’enfant, et celui-ci aurait été “coincé” par un collège d’Imams à New York. Avant d’aller plus loin dans l’analyse, je voudrais d’ores et déjà signaler que dans tous les... Dans ce contexte, les questions touchant à la foi des hommes, quelles qu’elles soient, doivent être manipulées avec la plus grande circonspection, eu égard à l’irréversibilité des dérives qu’elles peuvent entraîner. En effet, les conflits religieux sont les plus meurtriers, les plus dévastateurs et surtout les plus difficiles à résorber. L’exemple de l’Inde, du Bangladesh et, plus près de nous, du Nigeria, est suffisamment éloquent pour l’attester. Dans la situation actuelle de crise aiguë que vit le Burkina Faso, de tels propos sont de nature à créer d’autres pôles de tension, pendant que partout on parle de ramener la paix sociale.
Le cas de Sharifu ibn Khalifa mérite qu’on en dise deux ou trois mots. 1) L’enfant n’a jamais été présenté comme un prophète. Sur ce point, l’islam, dans sa propre logique, est assez clair sur ce fait. Le prophète Muhammad (S.A.W) est le dernier et le sceau des prophètes. Il ne saurait donc y avoir un autre prophète après lui. Si Sharifu s’était prétendu prophète, ce sont les musulmans. eux-mêmes qui l’auraient combattu. Contrairement à cela, toutes les communautés musulmanes d’Afrique ou presque ont adressé une invitation à Sharifu ibn Khalifa à venir prêcher dans leur pays. Et plusieurs chefs d’État l’ont reçu. Sharifu ibn Khalifa est un prédicateur comme tout autre. Il est aussi un signe que seuls savent reconnaître les gens vertueux. Après ses prêches en Côte d’Ivoire, c’est le grand Imam Cissé Dji-guiba lui-même qui lui sert de mentor et l’a accompagné au Sénégal.
L’enfant est effectivement un prodige. Dès l’âge de deux mois, il a cessé de téter le lait de sa mère. À l’âge de deux ans, il a commencé à parler et à quatre ans (il en a aujourd’hui cinq), il a commencé à réciter le Coran. Le fait est important à signaler car Sharifu ibn Khalifa ne sait pas lire le Coran, il en récite les versets comme le font tous les musulmans dans leurs prières, mais à une vitesse exceptionnelle, voire miraculeuse pour son âge. Aucun arabe, même adulte, ne peut aussi bien et aussi rapidement déclamer. Les versets du saint livre comme le fait Sharifu. Il faut faire remarquer aussi que l’enfant n’est pas polyglotte comme on a voulu le faire croire. Il ne parle pas l’arabe, ni l’anglais, ni le français. Les cassettes vidéo de ses prêches sont là pour qui veut connaître la vérité. Monsieur Sessouma, pour tout grand journaliste qu’il se veut, devrait faire ses propres recherches avant de balancer une nouvelle aussi explosive avec autant d’enthousiasme.
Sharifu ibn Khalifa n’est exceptionnel que durant ses séances de prêche. Après cela, il redevient un enfant normal comme tous ceux de son âge, qui redescend jouer dans le sable et pose de nombreuses questions autour de lui. Mais une fois qu’il monte sur l’estrade, il recommence à parler d’Allah, à prêcher la vertu aux hommes et à les appeler à embrasser l’islam, lui qui est né de parents catholiques. Je voudrais vous rappeler donc, monsieur le ministre, que vous détenez en dernier ressort la responsabilité de ce que diffusent vos services. Faites en sorte. que la télévision nationale et les autres supports de presse étatique, s’ils sont de véritables institutions de service public, par définition puissent se garder de servir de canaux de propagande malveillante. Si monsieur Sessouma ou un autre désire s’attaquer à l’islam, qu’il le fasse dans un cadre approprié en évitant de se servir de services de notre État qui est, je le lui rappelle, une république. La constitution prévoit la liberté de croyance et de culte. Porter atteinte à la foi des hommes est un acte de manquement grave. Il est facile de se réfugier derrière la prétendue objectivité du journalisme pour mener des croisades d’un autre âge.
De toute façon, les musulmans pieux et vertueux (qui forment 52 % de la population burkinabé) lui préparent une réponse à leur manière. Mon propos, monsieur le Ministre, se voulait rectificatif de paroles sinon mensongères, pour le moins tendancieuses et de nature à envenimer la tension sociale au moment où la paix sociale est tant souhaitée au Burkina Faso. Je vous saurai infiniment gré, monsieur le ministre, de toutes les dispositions qu’il vous plaira de faire prendre sur cette affaire.
Siaka COULIBALY
Secteur 14
Ouagadougou 4
L’Appel N°030
Juillet 1999
Société
Le tabagisme, un fléau qui s’étend
Cette année encore, le monde entier a commémoré le 31 Mai, la journée internationale sans tabac. Le constat est alarmant. Le nombre de fumeurs augmente et la dose d’hypocrisie qui accompagne la volonté de lutter contre le tabagisme se fait de plus en plus visible. Aujourd’hui, le nombre de fumeurs a atteint 1,1 milliard sur l’ensemble du globe. Ils sont 300 millions au Nord et 800 millions dans les pays du Sud où leur nombre correspond exactement au nombre d’affamés dans le monde. Si en Europe la tendance est à la diminution, en Afrique, on pourrait parler aujourd’hui “d’invasion tabagique”. La publicité du tabac est partout : radio, journaux, panneaux, jusqu’aux bols dans lesquels on boit ou le tee-shirt que l’on porte. À coup de publicité, de sponsoring, les firmes de Cigarettes convertissent chaque jour des milliers d’innocents et d’inconscients au culte de la baguette inflammable. Quand une firme de cigarettes arrête de produire en Occident, c’est à coup sûr pour se transporter en Afrique. De la même façon, quand une personne arrête de fumer là-bas, ce sont plusieurs autres qui commencent ici. Et c’est par cette voie de contagion que les malades du cancer né du tabac augmentent dans les pays pauvres, où des gens dépensent pour fumer ce dont leurs familles ont besoin pour manger. Nul ne l’ignore, le tabac est dangereux. Pas seulement pour le fumeur. S’il est vrai que le tabac altère la santé du fumeur, il est aussi vrai qu’il a un impact désagréable sur le budget de la collectivité. À vrai dire, le tabac est un danger public et un gaspillage insensé. C’est pourquoi l’Islam a fait son procès depuis le 7e siècle. Les musulmans qui fument n’ont pas quitté l’Islam, mais ils se font du tort à eux-mêmes. Le Coran impute cette responsabilité aux victimes elles-mêmes : “En vérité Allah, n’est point injuste à l’égard des gens. Mais ce sont les gens qui font du tort à eux-mêmes”. Coran 10/44. Et le prophète de renchérir en nous mettant en garde contre le péché qui consiste à introduire dans le corps ce qui peut lui être nuisible. La vitesse avec laquelle se répand le tabagisme et ses méfaits mérite qu’on engage contre ce fléau de nouvelles batailles. C’est ce que les dirigeants semblent n’avoir pas encore compris. Ou peut-être font-ils semblant de l’ignorer ? C’est dommage ! Pourtant ces derniers à qui incombe le devoir de la prise de décision doivent comprendre et parer au pire. Pour une somme reçue dans une “transaction tabagique”, un État dépensera autant ou plus dans ses hôpitaux pour soigner les malades du tabac. Isolez des autres malades, ceux souffrant des troubles nerveux, du cancer des poumons, d’ulcères d’estomac, de bronchites... dus au tabac et vous en tirerez la conclusion. Aujourd’hui, plus que jamais, une prise de conscience s’impose à tous. Il s’agira pour Les dirigeants au sommet de prendre les mesures qui s’imposent pour réglementer la publicité sur le tabac, la production et l’importation des cigarettes. Cette volonté devra être soutenue par une mobilisation soutenue des communicateurs, des travailleurs sociaux, des enseignants, des éducateurs, des agents de santé et même des fumeurs dont la tâche dans cette lutte est à priori définie : « Cesser de fumer ». Sans doute, chacun de nous à quelque niveau que ce soit, a son rôle à jouer pour freiner l’expansion du tabagisme qui déjà, fait un saut destructif dans les mœurs.
En tout cas, l’image de la cigarette que nous donne le cri de cœur de Rokiatou TALL nous en dit long : « Aucune personne saine d’esprit ne songerait à fermer toutes les fenêtres et portes de sa maison, à mettre sa voiture en route et à diriger le pot d’échappement dans la maison ? Pourtant, chaque fois qu’un fumeur allume une cigarette, c’est toutes proportions gardées, ce qu’il fait ». (Famille et développement, 15 Juillet 1978) Qu’Allah. Nous guide ! Fawzy Sogsey
Quand les cellulaires deviennent le prolongement de la personnalité... Nous sommes à la mosquée de l’Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina (AEEMB) à Ouagadougou. Il est l’heure de la prière de maghrib (prière du crépuscule). L’imam est à sa deuxième rak'ah. Un silence religieux règne sur les lieux. La concentration spirituelle est à son point culminant. Soudain, retentit une sonnerie à rythme intermittent. C’est celle d’un téléphone portable, encore appelé “cellulaire”. La sonnerie, telle un cri profanateur, troubla le silence des lieux et la concentration des fidèles.
À un lieu aujourd’hui dans notre capitale, on ne connaît ce genre de spectacle. À la mosquée, au cimetière, dans les cérémonies de mariages et de funérailles, dans les amphithéâtres, dans la rue, il n’est pas rare de voir des badauds arborer ces gadgets que sont les cellulaires, et comme des jouets, les accrocher à leur ceinture, les porter dans la main ou encore dans la poche, mais avec le soin qu’on puisse. l’apercevoir clairement. Les cellulaires ne passent plus inaperçus. À l’origine conçu pour servir d’outil de travail aux hommes d’affaires, aux militaires, aux pétroliers, aux forestiers, etc. ; le portable est devenu de nos jours l’un des bijoux technologiques qu’il faut posséder à tout prix et s’afficher existant, branché pour parler comme l’autre. Jeunes, vieux, hommes, femmes, adultes, tous le brandissent partout, sans aucune discrétion.
Il paraît que cela relève d’une question de dignité que d’avoir son portable. Même des postes radio en forme de portable et avec une sonnerie identique à celle des “cellulaires” sont apparus et font beaucoup de victimes. Certains qui possèdent les portables s’arrangent parfois pour recevoir des appels en public, histoire de frimer. D’autres se débrouillent pour trouver un numéro à appeler en public. Et sans aucun égard pour les voisins, ils crient à tue-tête pour se faire entendre par les passants.
Ainsi, c’est la loi du : “M’as-tu vu ? M’as-tu entendu ?” qui est respectée. Si les uns utilisent les cellulaires pour paraître, les autres en font usage pour satisfaire des désirs inavoués et même inavouables. On offre le cellulaire à son épouse pour mieux surveiller ses déplacements. On en fait cadeau à son amante pour pouvoir la joindre à n’importe quel moment. On retrouve également le portable avec des prostituées qui honteusement affirment l’utiliser pour leurs affaires.
Ainsi donc, outre qu’il a changé bien des comportements chez les individus, le portable apparaît comme le prolongement de la personnalité dans notre pays. Utiliser le cellulaire pour ses affaires (licites) est permis au musulman, car la religion ne saurait être contre le développement technologique et ses avantages. Mais l’Islam en tant que religion du juste milieu réprouve l’orgueil, l’ostentation, l’hypocrisie et fait des vertus morales telles que la modestie, le respect de la vie privée, l’honnêteté des préoccupations majeures. Le prophète (SAW) n’affirme-t-il pas d’ailleurs être missionné pour porter à La perfection, les vertus morales ? L’Islam n’interdit pas d’être au diapason de la technologie. Mais, il est le Dîn du juste milieu. Il ne tolère pas de ce fait ces comportements dévoyés au nom d’une quelconque mode. Allah rappelle : “L’orgueil est mon manteau. Celui qui essaie de s’y associer, je le brise.” Voilà qui est clair !
Al Kindi
L’Appel N°030 Juillet 1999
Ce que les premiers musulmans ont apporté à l’humanité : “Us au nom de ton Seigneur qui a créé !” nous dit le premier verset révélé au prophète. Ainsi, le premier verset révélé du saint Coran fait l’éloge de la plume comme étant l’instrument de la science, de la civilisation et de la culture de l’homme. À travers ce verset, Dieu exhorte à la lecture qui est le symbole de l’étude et de la recherche scientifique. Dans plusieurs autres versets du Coran, Dieu recommande à l’homme de chercher à connaître l’univers, d’aller à la recherche du savoir pour son mieux-être sur terre et dans l’au-delà. Et, justement, c’est Cette exhortation à aller vers le savoir a amené le monde musulman à bouleverser en l’espace de quelques siècles la carte du monde, mettant en branle une véritable révolution scientifique, intellectuelle, culturelle et socio-économique. Pour ainsi répondre à cette préoccupation du prophète (Saw) qui disait : “Les hommes de sciences sont les héritiers des prophètes dont le seul patrimoine légué au monde est précisément la science” ; les savants musulmans vont propulser leur religion, mettant à la disposition de l’humanité les fruits d’intéressantes recherches dans tous les domaines. Ainsi, avec l’avènement de l’Islam, la recherche du savoir est devenue une recommandation divine. À ce sujet, Dieu nous dit dans le saint Coran (9/39) : “Est-ce que ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ont la même valeur ?”. C’est donc pour répondre à l’appel de Dieu que les musulmans se sont lancés à la recherche de la science. S’appuyant sur l’héritage gréco-romain et indien, ils vont donc poser les fondements de. Tous le savoir moderne. Aussi, un hadith du prophète (Saw) va sans doute servir de stimulant à ces nouvelles conquêtes scientifiques : “Quiconque s'éloigne de son foyer à la recherche de la connaissance est censé agir dans le sens agréé par Dieu” (Tirmidhi). En effet, dans le souci de propager l’Islam et de porter loin le message de Mouhammad (Saw), les musulmans vont d’abord développer la science de l’observation. C’était une exigence, voire même une nécessité dans la mesure où une véritable expansion de l’Islam ne pouvait se faire à l’époque sans carte géographique, sans boussole, sans lunette d’observation, bref sans instruments d’observation et d’orientation.
La science arabe se signalera donc sur le plan de l’observation et aura une approche essentiellement expérimentale. Ainsi, “Al Kwarizmi” fut le pionnier de l’algèbre. Avec ce créateur de l’algèbre, s’opère le passage de la conception grecque du nombre comme grandeur à celle du nombre comme pure relation. Par l’invention du zéro, les Arabes vont imposer leurs chiffres au monde entier s’érigeant ainsi en maître de l’algèbre et de l’arithmétique. C’est sans doute ce qui a fait dire à E.F. Gautier cité par Abdelaziz Benabdellah dans Clarté sur l’Islam /page 21 : “Malgré le grand nom d’Euclide, ce ne sont pas les Grecs, ce sont les Sarrasins (c’est-à-dire les musulmans) qui furent les professeurs de mathématiques de notre renaissance.”
L’âge d’or islamique qui s’est situé vers l’an 1000 a été marqué par Avicenne qui a contribué à la création de la métallurgie moderne par ses constatations sur la propriété des métaux. Ainsi, c’est de la théorie avicennéenne sur la formation des roches que s’inspirera cinq siècles plus tard Léonard de Vinci pour jeter les bases de la géologie. Avicenne, en dehors de ces découvertes, posa les fondements de l’embryologie moderne et esquissa les premiers pas du mécanisme de l’afflux sanguin. Toujours en médecine, nous avons des noms comme Ibn Nafis pour la découverte de la petite circulation sanguine et Averroès pour le Schéma de la grande circulation. Aussi, bien avant Louis Pasteur, Avenzoar décrit la vie microbienne. Dans le domaine de la physique, Al Khazen apporta à l’optique le principe selon lequel la lumière suit le chemin le plus court et le plus facile. Il annonçait là un principe qui allait devenir le principe fondamental de l’optique. Al Khazen a aussi entrevu le système de la pesanteur avant les travaux de Galilée. Il énoncera en outre le principe de l’inertie devenu plus tard la première loi du mouvement de Newton. Toujours dans ce même registre, au 11e siècle, d’autres savants comme Al Birouni vont éblouir leur époque avec des recherches sur la comparaison de la vitesse de la lumière à celle du son. Si l’industrie chimique a bouleversé le monde, c’est grâce à certains corps découverts par les Arabes et ignorés des Grecs comme la potasse, le nitrate d’argent, l’alcool, l’acide sulfurique, l’acide nitrique, le sel d’ammoniac, le mercure... La preuve en est que de nos jours un grand nombre de termes chimiques. sont d’origine arabe comme l’alcali, l’alambic, l’élixir... et l’Europe doit par exemple à Razès la préparation de l’acide sulfurique. Donc, de la fabrication du verre par l’Andalous Ben Firmas, à la fabrication des tissus et de la soierie fine comme la mousseline, le Damas, l’atlas, en passant par l’art, la poésie, la géographie, l’histoire et bien d’autres disciplines, les musulmans ont dominé pendant des siècles la communauté scientifique, voire même le monde. Le monde musulman aura donc été sans conteste la source du savoir universel.
Malgré le retard des musulmans d’aujourd’hui, dont la situation s’explique en partie par les croisades de l’Occident et leur éloignement de l’Islam véritable, on ne peut pas effacer cette belle épopée des premiers musulmans de l’histoire de l’humanité. L’Italien Libri l’avait si bien compris : “Effacez les Arabes de l’histoire et la renaissance sera retardée de plusieurs siècles en Europe”, disait-il. Ces Arabes dont parle Libri avaient compris les paroles du messager de L’Islam qui très tôt avait dit à ses contemporains : “Le savoir est la chose la plus précieuse que peut perdre un musulman. Recherchez la science même si pour ce faire vous deviez vous rendre en Chine.” L’éloignement de la péninsule arabique de la Chine (où l’on ne pouvait se rendre à l’époque qu’à dos d’âne ou de cheval) est ici l’expression de toute l’importance que le messager accordait à la science religieuse, mais aussi profane (la Chine de l’époque n’étant pas musulmane).
Du reste, cela se comprend aisément quand on sait qu’à l’aube de l’Islam, le prophète Mouhammad (saw) attirait l’attention de ses compagnons sur le fait que la recherche du savoir est une obligation pour le musulman et pour la musulmane, et ceci du berceau jusqu’à la tombe. À l’aube du 3e millénaire, cette invite est plus que d’actualité pour les musulmans qui semblent avoir perdu leur Islam, mais aussi le goût de la recherche du savoir.
Sharif Souley
La protection de l’orphelin dans l’Islam
Un enfant qui perd L’un de ses géniteurs ou les deux ensemble, devient orphelin. Le besoin d’être protégé, éduqué, instruit, orienté devient donc indispensable. Il a aussi besoin d’être soutenu matériellement si son père ne lui laisse rien. Être orphelin n’est ni une tare, ni une honte, c’est un destin voulu par Allah. La perte des parents n’entraîne pas forcément celle de l’enfant. Elle ne le voue pas automatiquement à la misère car Dieu reste vivant et immortel. Il prodiguera à cet enfant des parents de substitution. Un poète disait : “Le véritable orphelin n'est pas celui dont les parents ont été ravis des soucis de l'existence. L'orphelin est celui qui a une mère indigne et un père absent”.
Les voies de la réussite ne sont pas fermées pour l’orphelin. Il n’est besoin pour s’en convaincre de rappeler que notre prophète Mohammed (Saw) avait perdu son père avant sa naissance, et que sa mère est décédée alors qu’il avait six (6) ans. La condition d’orphelin et le fait d’être privé de parents ne l’ont pas empêché de conduire. Les premiers hommes et de gouverner les derniers ; cela ne l’a pas empêché d’être élu pour le salut des deux mondes. La sourate 93 nous l’enseigne. Et Moïse (PS), un des illustres Messagers de Dieu, vécut dans le palais de Pharaon, loin de son père et de sa mère. Et Joseph, qui a perdu sa mère étant enfant, privé longtemps de son père, fut prophète de Dieu. Il devint intendant des richesses de l’Égypte.
L’intérêt que l’Islam porte aux orphelins. Quoique nous fassions pour l’orphelin, il restera souvent désemparé, le cœur brisé, en proie à une indicible tristesse. L’orphelin a besoin de tendresse et de protection. Si cette protection vient à manquer, l’orphelin peut alors devenir dangereux pour la société. C’est ce qui explique l’intérêt particulier porté par l’Islam à l’endroit des orphelins, leur réservant un soin particulier et appelant les gens à leur fournir aides et soutiens.
Citons quelques versets : “Quant à l'orphelin donc, ne le maltraitez pas. Quant au demandeur, ne le repoussez pas.” Coran 93/9-10. Vous devez agir avec équité envers les orphelins et de tout ce que vous faites de bien, Allah en est certes omniscient.” Coran 4/127. "... défaire le bien envers les orphelins..." Coran 2/83. “... ou nourrir en un jour de famine, un orphelin proche parent.” Coran 90/14-15. Le Coran dit que le salut est réservé aux croyants généreux envers les orphelins : “Et offrent la nourriture, malgré son amour, aux pauvres, à l'orphelin et aux prisonniers (disant) : “C'est pour le visage d'Allah que nous vous nourrissons. Nous ne voulons de vous ni récompenses, ni gratitudes. Nous redoutons de notre Seigneur un jour terrible et catastrophique.” Allah les protégera donc du mal de ce jour-là, et leur fera rencontrer la splendeur et la joie et les rétribuera pour ce qu'ils auront enduré en leur donnant le paradis et les vêtements de soie...” Coran 76/8-12. Il (Coran) considère les méchants envers les orphelins comme faisant partie du lot des impies. “Vois-tu celui qui traite de mensonge la rétribution ? C'est bien. lui qui repousse l'orphelin et qui n'encourage point à nourrir le pauvre” Coran 107/1-3. Le Coran a pourfendu les incroyants pour leur indifférence face aux orphelins : “Mais non ! C'est vous plutôt, qui n'êtes pas généreux envers les orphelins, qui ne vous incitez pas mutuellement à nourrir le pauvre ?” Coran 89/17-18. Un homme demanda au prophète (Saw) de lui soigner sa dureté de cœur. Le prophète lui dit : “Essuie le visage de l'orphelin et nourris le pauvre”. La bonté envers l’orphelin nous enseigne le prophète, purifie le cœur de la sécheresse et du péché. Il dit aussi : “Je vous jure que je défendrai le droit des deux faibles : la femme et l'orphelin”. Parlant de la récompense de ceux qui aident les veuves et élèvent les enfants mineurs, le prophète dit : “Celui qui aide la veuve et le misérable est pareil au Mujahid et à celui qui jeûne et veille la nuit”. Le Coran nous enjoint de considérer les orphelins comme nos propres enfants afin de les mettre à l’abri de la frustration et de la... tristesse : “Dis : leur faire du bien est la meilleure action. Si vous vous mêlez à eux, ce sont alors vos frères.” Coran 2/220. Évoquant la nécessité de l’aumône, le Coran conseille : “Et lorsque les proches parents, les orphelins, les nécessiteux assistent au partage, offrez-leur quelque chose de l'héritage et parlez-leur convenablement.” Coran 4/8
La prise en charge de l’orphelin
L’Islam, religion universelle, nous incite à prendre l’orphelin en charge et à assumer la responsabilité de son éducation, de son instruction et de ses dépenses. Notre prophète a d’ailleurs déclaré : “Le protecteur de l'orphelin et moi-même nous serons ensemble au Paradis.” Il est même démontré que la prise en charge de l’orphelin par ses proches sera récompensée. Si personne ne prend en charge l’orphelin, le châtiment d’Allah tombe. Si d’aventure personne ne prend l’orphelin en charge, l’État se trouve dans l’obligation de le faire. Dieu a compté les orphelins parmi les bénéficiaires de la redistribution du cinquième de tout. “Et sachez que, de tout butin que vous avez ramassé, le cinquième appartient à Allah, au messager, à ses proches parents, aux orphelins, aux pauvres et aux voyageurs...” Coran 8/41. Quand Allah cita les bénéficiaires de l’octroi, il dénombra les orphelins : “Ce que Dieu a octroyé à son prophète comme butin pris sur les habitants des Cités, appartient à Dieu, au prophète et à ses proches, aux orphelins, aux pauvres, aux voyageurs...” Coran 39/7.
La préservation des biens de l’orphelin - - - Si l’orphelin possède quelque bien, son tuteur doit le préserver, l’accroître et le faire fructifier : “Et n'approchez les biens de l'orphelin que de la façon la meilleure jusqu'à ce qu'il atteigne sa majorité” Coran 17/34. Si le tuteur est riche, il doit faire fructifier les biens de l’orphelin et s’occuper de la bonne marche de ses affaires, sans contrepartie, pour la gloire divine. S’il est pauvre, Dieu l’autorise à prélever une somme sur la part de l’orphelin pour subsister. Il est préférable que le... Le tuteur rend la somme prélevée si sa situation s’améliore. Si le tuteur se consacre exclusivement à la gestion et à la fluctuation des biens de l’orphelin, il peut s’octroyer un salaire, sans contrevenir aux préceptes. S’il est riche, il doit donc s’en abstenir : “Quiconque est aisé, qu'il s'abstienne d'en prendre lui-même. S'il est pauvre, alors qu'il en utilise raisonnablement.” (Coran 4/6)
Le Coran met en garde les tuteurs de la tentation de dilapider les biens de l’orphelin en les menaçant d’un destin exécrable s’ils le faisaient : “Ceux qui mangent injustement des biens des orphelins ne font que manger du feu dans leurs ventres. Ils brûleront bientôt dans les flammes de l'Enfer.”
Le prophète a également menacé ceux qui se comporteraient de la sorte des pires représailles, englobant ceci parmi les sept péchés capitaux qui sont : le polythéisme, la sorcellerie, le meurtre inique, la dilapidation des biens de l’orphelin...
Le Coran met également en garde.
L’Appel N° 030 Juillet 1999 C'Appel islamique. Tuteur contre la tentation de troquer ses biens sans valeur contre ceux plus estimables de l’orphelin : “Et donnez aux orphelins leurs biens substitués. Ne mangez pas leurs biens avec les vôtres : c’est vraiment un grand péché” (Coran 4/2). À ceux qui priveraient les orphelins de leurs biens, surtout quand il s’agit des filles, le Coran ordonne : “...et aux femmes une part de ce qu'ont laissé les père et mère ainsi que les proches, que ce soit peu ou beaucoup : une part fixée” (Coran 4/7).
Les tuteurs ne doivent nullement se marier à des orphelines dont ils auraient la charge : “Et si vous craignez de n’être pas justes envers les orphelins... il est permis d’épouser deux, trois ou quatre, parmi les femmes qui vous plaisent, mais si vous craignez de n’être pas juste avec celles-ci, alors une seule ou des esclaves que vous possédez. Cela afin de ne pas faire d’injustice (ou afin de ne pas aggraver votre charge de famille)” (Coran 4/3).
Les tuteurs doivent rendre aux orphelins leurs biens quand ils deviennent... majeurs et peuvent compter sur eux-mêmes : ** Et éprouvez (la capacité) des orphelins jusqu’à ce qu’ils atteignent (l’aptitude) au mariage ; et si vous ressentez en eux une bonne conduite, remettez leurs biens ”. Coran 4/6
La droiture des pères se retrouve dans le bonheur des fils. Si nous vivons dans la crainte de voir nos enfants ou protégés tomber dans la perdition après notre décès, nous ne devons jamais manquer à notre devoir envers les orphelins et ceux dont nous avons la responsabilité. Dieu récompense toujours les pères méritants et leur accorde bonheur et protection. “Que la crainte saisisse ceux qui laisseraient après eux une descendance faible, et qui seraient inquiets à leur sujet ; qu’ils redoutent donc Allah et qu’ils prononcent des paroles justes”. Coran 4/9.
Le Coran nous rapporte l’histoire de Moïse et du bon Samaritain, dans la sourate la Caverne ; il nous apprend qu’un jour où les deux traversaient un village inhospitalier, le bon Samaritain s’arrêta pour redresser un mur qui menaçait de. s’écrouler. Moïse lui demanda la raison d’un tel altruisme et s’entendit répondre : “Et quant au mur, il appartenait à deux garçons orphelins de la ville, il y avait dessous un trésor à eux ; et leur père était un homme vertueux. Ton Seigneur a voulu que tous deux atteignent l’âge de la maturité et qu’ils extraient (eux-mêmes) leur trésor, par une miséricorde de ton Seigneur. Je ne l’ai d’ailleurs pas fait de mon propre chef. Voilà l’interprétation de ce que tu n’as pas pu supporter.” Coran 18/82
Ce verset indique clairement que la récompense d’un père vertueux s’est manifestée par la présence du bon Samaritain à cet endroit, moment où le mur risquait de s’écrouler. Ainsi, l’héritage des orphelins fut préservé.
Il ressort de tout ce qui vient d’être développé que l’Islam entoure les orphelins d’un soin particulier. Qu’il ordonne aux croyants de bien les traiter, qu’il définit les relations régissant les rapports des tuteurs et de leurs protégés. Leurs droits sont nommément désignés et garantis par des... préceptes intangibles. Ceux qui ne les respecteraient pas sont promis aux pires représailles, surtout quand ils manquent à leurs devoirs envers les orphelins des martyrs tombés pour la cause d’Allah. Qu’Allah nous compte parmi les tuteurs méritants sa récompense. Kabré Abdel Aziz.
Source : Mensuel Islamique d’appel à l’Islam Tripoli
SALMAN EL-FARISSI
L’homme du combat des “fossés”. Dès qu’on nomme Salman El-Farissi, il vient à l’idée la fameuse guerre des “fossés” survenue à l’an V de l’hégire et vice versa. En effet, pendant que les Arabes et les Juifs, réunis en une armée forte de 24 mille guerriers conduite par Abou Soufiane, s’apprêtaient à assiéger la poignée de soldats autour du prophète Muhammad (Saw) dans Médine, Salman El-Farissi, le Perse, vint en héros dévier leur stratagème en ruine. En faisant creuser un fossé autour de Médine, il réussit à clouer loin de la ville ces peuples juif et arabe qui avaient décidé d’en finir avec la religion naissante. Cependant, au-delà de cet héroïsme, la personne de Salman... nous enseigne plus d’une leçon. Nous pouvons retenir son long périple en quête de Dieu et son dévouement pour la cause d’Allah qui émaillent agréablement sa vie. Salman était un homme aux longues jambes et aux cheveux touffus. Fort de physique et bien entraîné, il est venu de la Perse, du village de Dji, pour s’établir à Médine. Né d’une famille noble, il renonça à l’opulence qui entourait son père pour s’abandonner dans la pauvreté à la recherche de la libération de son esprit et du salut de son âme. Car il a tourné le dos à l’adoration du feu, religion de ses pères, pour devenir chrétien puis musulman.
Salman, en quête du vrai Dieu, était un fidèle de la religion des mages au point qu’il pouvait rester auprès de leur feu jusqu’à ce qu’il s’éteigne de lui-même. Cependant, un jour, envoyé par son père dans un village voisin, il y découvrit la prière chrétienne. Il trouva cette religion meilleure à la sienne et s’y convertit. Ayant appris cela, son père l’enchaîna puis l’emprisonna. Mais lorsqu’il réussit à s’évader, il s’enfuit à Damas, siège de la religion chrétienne à l’époque. Malgré le caractère désobligeant de l’évêque d’alors, il demeura avec lui, le servant et recevant de lui prière et apprentissage. À la mort de celui-ci, Salman renoue le contrat avec le nouveau locataire de l’Église. Ce dernier, dans l’agonie, lui recommanda un autre évêque, cette fois-ci à Mossoul. L’homme de Mossoul, satisfait du service et du dévouement de Salman, lui désigna à sa mort un adorateur servile de Dieu à Nasibin. Aux derniers moments de la vie de celui-ci, il lui ordonna un autre homme vertueux à Ammouriah en Byzance. C’est là que Salman va apprendre la bonne annonce du prophète de l’Islam. En effet, à la mort du vertueux d’Ammouriah, il demanda comme d’habitude : “À qui me confies-tu ?”. Celui-ci lui répondit : “Ô fils ! je ne connais personne qui nous est semblable. Mais il y a un prophète qui fait renaître la religion d’Ibrahim... Il émigrera dans un pays de palmiers dont les deux extrémités sont couvertes de...” pierres volcaniques. Si tu peux le rejoindre, vas-y... Il a des signes distinctifs : il ne mange pas l’aumône, mais accepte le cadeau... Entre ses épaules, il a le sceau de la prophétie, si tu le vois tu le reconnais.” Salman alla rencontrer des voyageurs de la péninsule arabique et demanda de bien tenir compagnie jusqu’à chez eux en échange de ses vaches et brebis. Mais ceux-ci trahirent leur engagement en livrant Salman en esclavage à un juif à leur arrivée à Wadi Al Qoura. Ce juif vendit à son tour Salman à un autre juif de la tribu des Banu Qouraïza de Médine qui le conduisit là.
Salman entendit parler du prophète et accourut auprès de lui. Il le passa à l’épreuve et constata qu’il ne mangeait pas effectivement l’aumône mais acceptait le cadeau et portait le sceau de la prophétie comme prédit. Salman se convertit à l’Islam. Mais l’esclavage l’empêcha de prendre part à la bataille de Badr et Ohoud. Mais au combat des fossés, l’imperturbable Salman était là en héros. Après s’être affranchi suite à un contrat avec son maître qu’il a vite honoré grâce au soutien de ses frères en Islam, Salman se mit au service de l’Islam. Après s’être libéré du joug de l’esclavage, Salman s’abandonna entièrement à la cause d’Allah. Il participa désormais à toutes les guerres aux côtés du prophète. Il sera nommé, malgré lui, gouverneur d’Al-Médaïne par le calife Omar ben Khattab. Mais ce ne fut pas là le fort de l’homme de la Perse. Il conquit son titre d’honneur grâce à son ascétisme et à son souci pour le prochain.
En effet, malgré son âge avancé, Salman détestait l’oisiveté ; il était un assoiffé du travail. Aussi allait-il acheter des feuilles de petits palmiers à un (1) Dirham qu’il transformait en panier et revendait à trois (3) Dirhams. Après la vente de ses paniers, il gardait un (1) Dirham pour l’entretien de sa famille, donnait un (1) Dirham en aumône aux pauvres et aux nécessiteux et réinvestissait l’autre tiers de son avoir. Lorsque le prophète a appris ce que faisait Salman, il lui... décerna le prix du mérite et la médaille d’encouragement la plus honorable en ces termes : “Salman est un homme qui aime Dieu et son prophète et que Dieu et son prophète aiment. Dieu est satisfait quand Salman est heureux et il est courroucé lorsque Salman est en colère. Le Paradis est plus impatient d'accueillir Salman que lui d'y entrer”.
Oui, tel était Salman qui a dit adieu aux richesses et délices de son pays, la Perse, pour négocier un dirham par jour à partir du labeur de sa main. Il s’est alors enrichi l’esprit autant qu’il a délaissé l’opulence du bas monde ; il y a pris tout juste la provision nécessaire pour son voyage terrestre. Puis il s’en est allé, l’âme anoblie par son caractère irréprochable. Ainsi il rejoignit la compagnie des martyrs et des vertueux pendant le califat d’Ousmane bin Affane.
Nouhoun BAKAYOKO
Ceci se passait en 570. Le pays du Yémen était en festivité pour célébrer un jour unique dans les annales de l’histoire. Le roi tient à réaliser la promesse suivante : "Je jure de Construire un temple qui écartera les croyants de la religion de leurs ancêtres. C’est le "Killis". Mais pari perdu de la part d'un chrétien prétentieux. Il est vain de vouloir dévier les croyants des lieux saints d'Ibrahim, d’Ismaël (que Dieu les salue et bénisse).
Lorsque Abraha Athram, un Éthiopien qui reçut en récompense de sa fidélité aux Romains un morceau de terre du Yémen, apprit la nouvelle d’après laquelle ses sujets venaient de toutes parts en pèlerinage à la Mecque, il se fâcha et ordonna de construire la plus belle et la plus prestigieuse des églises. Durant un quart de siècle, les architectes et les caravanes vont travailler à la construction de cette église.
Et un jour mémorable, on apprit la nouvelle avec le roulement des tam-tams, le retentissement des cloches et l'ovation des foules ; l'empereur était là. On entendit un cri : "Notre seigneur empereur !". Tout le monde se prosternait sauf un bédouin (broussard arabe) qui resta immobile et subitement, bondit sur le lieu le plus élevé de la. Place, dans un mouvement de précipitation, releva ses habits et urina. Ceci provoqua la stupéfaction de l'empereur. L'empereur a juré par ces grands dieux qu'il vengerait son honneur et qu'il irait chez les Arabes pour raser la Kaaba. Dans sa marche vers le nord, une armée de païens s'opposa à son entreprise mais fut liquidée. L'empereur poursuivit sa route comme si de rien n'était. La terreur s'empara des autres tribus qui laissèrent une alerte et s'adressèrent au Seigneur de la Mecque : "Nous sommes venus vers vous pour vous demander ce que nous devons faire face à cet agresseur." "Prenez femmes et biens et réfugiez-vous dans les montagnes. Ainsi vous leur échapperez." Ceci fut la réponse d'Abou Moutalib. L'armée d'Abraha avançait en mettant à l'épreuve tous les guerriers et en liquidant toute forme de résistance. À l'attaque de la Mecque, Abou Moutalib se présenta et dit à Abraha : "Je viens vous demander de me restituer mes quelques chameaux que vos hommes ont confisqués." L'empereur lui dit : "Je suis venu détruire le temple représentant la religion de vos pères et de vos ancêtres ". Abou Moutalib répondit : " je suis le propriétaire des chameaux. Quant au temple, il appartient à Dieu qui le protège ”.
C'est ainsi que le jour suivant, au moment où les rues de la Mecque étaient désertes, un premier contingent d'éléphants s’approcha de la Kaaba ; quand l'éléphant qui guidait les autres se rapprocha d'environ cinq cents mètres de la Kaaba, il s’immobilisa. Cette attitude créa un mouvement de panique au sein de l'armée et une éclipse cacha le soleil comme si la nuit s'était substituée au jour. Des oiseaux se mirent à bombarder l'armée d'Abraha de flots d'argile. Abraha constata que son armée gémissait de douleur. Un vent soufflait et arrachait tout sur son passage.
"N'as-tu pas vu comment ton Seigneur a agi envers les gens de l'éléphant ? N'a-t-il pas rendu leur ruse complètement vaine ? et envoyé sur eux des oiseaux par volées qui leur lançaient des pierres d'argile ? Ils les a rendus semblables à une... paille mâchée". Coran 105. Dieu le Tout-Puissant est véridique. Leurs peaux ont été déchiquetées. La peau d'Abraha est tombée en morceaux. Le Sahara l'a englouti comme il a englouti d'autres. Il ne reste que son souvenir pour servir d'exemple à d'autres. Ce récit se rapporte à l'année 570, année de la naissance du prophète Muhammad (SAW) ; il est spécifique de l'histoire de la région et de celle de l'être humain.
Les gens s'étonnent aujourd'hui "ce qui est normal" de voir un dirigeant spirituel comme Abou Moutalib répondre à l'agresseur d'une façon aussi négative, chose qui était contradictoire avec les principes et les valeurs des Arabes à cette époque. Si Abou Moutalib avait répondu différemment à l'agresseur, s'il avait répondu positivement à la demande des siens qui voulaient s'opposer à Abraha, si cela s’était réalisé, un des éléments de la construction romanesque conçue selon des suites n'aurait pas été atteint. En effet, cette construction utilise chaque événement au service d'un autre. Si Abou Moutalib et derrière lui les armées arabes s'étaient opposés à l'armée d'Abraha, le miracle n'aurait pas eu lieu et la Kaaba ne serait pas le lieu de Dieu. Si les armées des païens avaient battu l'armée d'Abraha, un déséquilibre de l'ordre divin se serait produit. Les païens auraient eu une supériorité sur les gens du Livre et de ce fait la garde des lieux saints. Il était nécessaire que les païens soient défaits et qu'Abraha gagne, pour que le ciel intervienne en faveur de la Kaaba.
La leçon à tirer de l'année de l'éléphant (l'année de la naissance du prophète saw) découle des mêmes réalités dans lesquelles son grand-père était une partie, la plus importante. Cette leçon n’a pas été comprise par les musulmans même de nos jours. Dieu, en effet, a honoré les croyants et les a aidés à vaincre les ennemis grâce à l'Islam. L'initiative de la défense est légitime et doit exister. Cette initiative doit dépendre exclusivement des croyants, elle ne doit reposer sur aucune alliance, aucune aide de quiconque. Le ciel est. intervenu une fois mais rien dans les textes ne dit qu'il le fera une autre fois. Ce qui est sûr par contre, c’est que Dieu ordonne le djihad aux musulmans pour défendre tous ses lieux saints sur terre et ce jusqu'au dernier jour. Que les défaitistes comprennent.
Source : "Mensuel Islamique de l'Appel à l'Islam." L’Appel N°029 Juin 1999
Économie et Politique
Mondialisation et inégalités sociales
La mondialisation, une réalité quotidienne
La mondialisation n’est pas un phénomène nouveau à proprement parler. Elle n’est pas non plus une option. C’est une réalité qui est déjà dans notre vie quotidienne : le matin, vous vous réveillez avec un petit appareil radio japonais assemblé en Malaisie, vous buvez un café fabriqué en Côte d’Ivoire ou en Colombie, vous prenez une voiture qui a été construite en France mais dont 50 % des pièces viennent d’ailleurs, puis vous allez au bureau où il y a un ordinateur et tous les autres équipements venant d’autres pays. La mondialisation se présente donc comme la conséquence du progrès technologique, du développement des transports terrestres, maritimes, aériens, des télécommunications. Par ailleurs, elle est aussi financière par le fonctionnement en réseau des bourses de tous les continents et est culturelle par la diffusion des idées et des façons de penser. Elle est également environnementale par les déséquilibres écologiques qu’elle peut occasionner, notamment les cas de délocalisation des entreprises.
Cependant, bien que présente dans plusieurs secteurs, la mondialisation n’est pas encore universelle. Au contraire, une de ses particularités importantes est qu’elle est asymétrique et non homogène, car toutes les activités humaines ne se mondialisent pas à la même vitesse. Certaines, telles la finance et les entreprises, sont déjà mondialisées, alors que d’autres, telles l’équité sociale et la diffusion des nouvelles technologies, le sont à un moindre degré. Si toutes les activités s’étaient mondialisées à la même vitesse, le phénomène se banaliserait rapidement. Par contre, si elles se déroulent à plusieurs vitesses, les chocs asymétriques se multiplient et engendrent à leur tour des dualités notables.
La dualité entre riches et pauvres. Malgré le fait qu’on parle constamment de crise économique, force est de constater que la richesse mondiale et celle de la plupart des pays s’accroît. Cependant, on relève dans le même temps que les inégalités entre les riches et les pauvres ne cessent de se développer. Ainsi, selon les statistiques du rapport mondial sur le développement humain 1996, “la part des 20 % de personnes les plus pauvres dans le revenu mondial est tombée de 2,3 % à 1,4 % au cours des trente (30) dernières années. Dans la même période, la part des 20 % les plus riches passait de 70 % à 85 %”. De ce fait, s’il y a crise économique contemporaine, c’est plus une crise d’abondance que de rareté. Dans la grande majorité des secteurs de l’économie mondiale, il y a une surproduction. Il n’y a pas d’insuffisances alimentaires car si la famine persiste encore dans plusieurs régions, Ce n’est pas par manque de denrées alimentaires, mais du fait de la mauvaise répartition. À moins d’un désastre écologique, l’abondance de l’offre du secteur primaire semble durable à moyen terme. De même, le secteur secondaire regorge de stocks invendus : automobiles, articles ménagers, vêtements, etc. sont disponibles en quantités énormes dans de nombreux pays développés. Le secteur de l’immobilier, jadis marqué par la grande rareté, est maintenant caractérisé par un excédent du côté de l’offre : la crise de logement dans les grandes capitales a laissé la place à la difficulté de vendre des appartements. Qu’est-ce qui a engendré cette opulence, si ce n’est la mondialisation qui a permis aux pays développés de faire plus avec le minimum possible ? Le monde de la consommation ressemble à l’heure actuelle à un énorme buffet où l’on peut se servir à condition d’avoir un billet d’entrée valable. Mais hélas, tout n’est pas rose, car l’économie des buffets coexiste avec celles des “soupes populaires” qui... symbolisent la grande pauvreté de l’économie de subsistance des pays en voie de développement. Si on faisait le bilan statistique approximatif de la mondialisation à la fin des années 1990, on avouerait à la conclusion que “dans l'ensemble, elle a enrichi environ 30% de l'humanité. Ces 70 % restants n'ont pas encore été conviés au banquet et se trouvent marginalisés. La mondialisation s'est donc avérée un excellent moteur de croissance mais un assez mauvais instrument de distribution de ses fruits”.
Si la mondialisation est un processus auquel on ne peut s’opposer, les pays en voie de développement gagneraient donc en s’organisant afin de mieux s’adapter à ce phénomène. Il est l’un des défis majeurs auquel ils doivent faire face en cette fin du 20e siècle.
problèmes économiques n° 2611-2612 du 7 au 14 Avril 1999 P.7
Kiman Valas Kabis, problèmes économiques n°2611-2612 du 7 au 14 Avril 1999 P.8
Allassane Sawadogo L’Appel N°029 Juin 1999 Bonnes Paroles Un visiteur étrange Alors que le prophète (SAW) était assis d’ordinaire avec les compagnons à parler de Dieu, apparaît un homme inconnu de l’assistance. Son habillement d'une blancheur immaculée et sa chevelure d’un noir brillant trahissaient considérablement sa mine d’une personne venant d'ailleurs. Plus surprenante encore est l’attitude de familiarité qu’il adopta vis-à-vis de l’envoyé de Dieu; il plaça ses genoux contre les siens et posa les mains sur ses cuisses. Omar (RA) qui en temps ordinaire aurait pu administrer une sévère leçon de morale à l’auteur d’une telle attitude suivait avec beaucoup d’attention et d’étonnement cette scène sans précédent.
C’est ainsi que l’étranger soumettra au prophète (SAW) une série de questions tout en appréciant respectivement la justesse de chaque réponse :
- Qu’est-ce que l’Islam ?
- Qu’est-ce que la foi ?
- Qu’est-ce que la vertu ?
- Quand aura lieu la fin du monde ? Quels en sont les signes précurseurs ?
Ces cinq questions et leurs réponses nous sont parvenues grâce au hadith de Omar Ibn Khattab contenu dans les... Sahih de Muslim ou plus près de vous les “jardins des vertueux" de l’imam An-Nawawi.
Après que le prophète eut à répondre à la dernière question, l’homme se retira sous le regard interrogateur de l’assistance. Alors le prophète renseigna l’assemblée sur l’identité du visiteur en s’adressant à Omar en ces termes : “Cet homme était l’archange Gabriel, il vient de la sorte à vous pour vous enseigner votre religion.” Comme ça, le visiteur connaissait déjà les réponses des questions qu’il posait. Pourquoi alors ne pas les dire directement à ceux qu’il est venu enseigner ? Un pédagogue nous a répondu que ce procédé fait partie des méthodes actives qui sont chères à la pédagogie moderne. L’enseignant (Djibril) pose une question dont il connaît déjà la réponse aux apprenants (représentés ici par le Prophète) qui lui répondent et il apprécie. Comme ça, le maître est tout simplement un animateur et l’élève devient le conquérant de son savoir.
Il précise que cette séance entre le prophète (Saw) est un cours modèle. Car il respecte les principes clés de l’apprentissage : les questions posées vont de la plus facile à la plus difficile ; de la plus simple à la plus complexe ; des réponses connues aux réponses inconnues ou nuancées (Islam ?, foi ?, vertu ?, fin du monde ?). Et le comble, c’est que tout le programme de l’instruction religieuse islamique se trouve résumé dans les questions de Gabriel (AS). C’était au VIIe siècle à Médine où Bloom et collaborateurs étaient inconnus. Votre indulgence, lecteurs pédagogues !
Fawzy Sogsey, la leçon du jeune Mohammed. La vie païenne qui prévalait dans la cité de la Mecque n’est un secret pour personne ; on y pratiquait : l’enterrement des jeunes filles vivantes, l’alcoolisme sans limite, les guerres intestines, la vie sur fond de rapine et de razzia, bref, la loi de la jungle. C’est dans la logique des choses qu’Abou Djahal, notable de la Mecque, “pharaon de son temps”, voulut un jour se tailler la part du lion en confisquant le plus simplement possible les biens d’un orphelin. qu’il a d’ailleurs difficilement acquis. C’était sans compter avec la soif de justice d’un certain nombre de personnes de son époque. Ulcéré par ce dictat, Mohamed, avec d’autres justes de la cité mecquoise, se portèrent volontaires pour aller prier “le pharaon” de remettre les biens à son véritable propriétaire. La réponse était non. L’histoire nous dit qu’Abou Djahal n’a entendu raison que lorsque Dieu le Tout-Puissant, Roi des pharaons, lui fit cette vision. Derrière Mouhamed, un gros chameau ouvrait largement la gueule, aussi suffisant pour avaler un nombre important d’hommes. Efforçons-nous d’imiter le prophète Muhammad (saw). Le Coran nous dit : “Vous avez en la personne du prophète un exemple à suivre.” Quel est votre exemple, notre exemple ? À défaut de faire comme lui, apprenons au moins de lui et appliquons ce hadith : “La parole la plus aimée de Dieu est une parole juste prononcée devant un gouvernement injuste.”
S.O.S B.P 7021 U.O (CBBG) Communiqué Conformément aux décisions prises lors de la rencontre de Concertation des anciens AEEMBistes du Yatenga en juillet 1998, la coordination tient à rappeler à tous que la prochaine rencontre aura lieu inch’Allah du 24 au 25 juillet 1999 au site de la colonie de vacances à Ouahigouya. Vu l’importance du sujet à débattre, la présence de tous les anciens est obligatoire.
D’Appel N°029 Juin 1999
JEUX & DIVERSIONS
VENEZ VOUS ET JOUEZ. JE DÉTESTE QUAND ON DIT QUE VOTRE RELIGION EST RIGIDE (HADITH) Sharif Souley
LES 5 DIFFERENCES
Mot de 6 lettres : Chèque - Commerce - Créance - Crédit - Débit - Dette - Devise - Fiduciaire - Monnaie - Opération - Prêt - Prix - Provision - Taux - Virement - Warrant.
□ El B El O ■■ Q G G H G DOBODUaU UUQBQI1OO [■□□□□□BQ □□□□□□□□ □□□□□□□U 3 G Œ X R E 1 1 M S G c Q R T E A M 1 O x U A T E 1 O _0 a G E C N A E R C N V] G |o 1 T A R E P _O
Horizontalement : 1 - Abstention d'aliments. II - Coffret pour ranger des bijoux de valeur.
III - Potence pour condamner à la pendaison.
IV - Première page d'un journal.
V - Saison.
Verticalement
1 - Marche d'escalier.
2 - Dans le lieu où l’on se trouve.
3 - Terre maigre servant seulement au pâturage.
4 - Ce qui t'appartient.
5 - Greffée.
Mots croisés n° 029
Communiqué
Pour leurs transactions financières, la réalisation de leurs projets, la préparation du pèlerinage à la Mecque, la Mutuelle BAITOUL MAAL met à la disposition de ses membres et du public :
- Le compte d’épargne simple (sans intérêts)
- Le compte d’épargne pèlerinage (sans intérêts)
- La domiciliation de salaire
- Le micro crédit adapté à leurs membres.
- Le compte zakat pour le paiement de la zakat
La mutuelle BAITOUL MAAL, c’est le cadre d’épanouissement moral et matériel des adhérents !
BAITOUL MAAL
Mutuelle d’épargne et de crédit
01 B.P 3670
Ouaga Burkina Faso
12 L’Appel N°030
Juillet 1999
Part of L'Appel #30