Issue
L'Appel #42
- Hierarchies
-
Burkina Faso
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- Références (Burkina Faso) (297 items)
- Articles de journaux (3615 items)
- Title
- L'Appel #42
- Publisher
- L'Appel
- Date
- July 2000
- issue
- 42
- Abstract
- Mensuel Islamique de Formation et d'Information Générale
- number of pages
- 12
- Subject
- Abdrahmane Sidibé
- Aboubacar Sangoulé Lamizana
- Action sociale
- Comité d'Appel à l'Islam
- Laïcité
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Obscurantisme
- Rights Holder
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-issue-0000521
- content
-
Mensuel islamique de Formation et d’Information Générale Burkina Faso : 200 F CFA - Zone UEMOA : 250 F CFA - Autre Afrique : 400 CFA Europe, DOM, TOM : 1 Euro - Autres pays : US $ 2
"Que tous ceux qui m’écoutent transmettent le message à d’autres et ceux-là à d’autres encore ; et que les derniers puissent le comprendre mieux que ceux qui m’écoutent directement” (Hadith)
La plus belle histoire du Coran Tariq Ramadan bientôt chez nous inshallah. Lire p.2 et 5
EDITO
Le cœur présent à la vie pour vivre au cœur de la Présence
L’actualité occulte la dimension spirituelle, pourtant essentielle, de l’islam. Dans un monde où il est de plus en plus difficile d’être, les religions doivent ensemble relever le défi du cœur et du sens. Ce ne semble plus être l'essentiel... Les préoccupations - les craintes - qu’inspire aujourd’hui l’islam font oublier, quand elles ne l’occultent pas définitivement, sa dimension proprement spirituelle et l’horizon essentiel de la foi. À tel point que l’on en est venu à distinguer "Deux islams" : celui qui a la faveur d'un large public occidental, "l’islam des mystiques", porté vers l’intériorité, la méditation... et "l’autre islam" qui, dans sa visibilité, nourrit toutes les crispations. L’amour du premier justifierait le rejet du second. C’est oublier pourtant que les musulmans étanchent leur soif à la même source et que le premier des mystiques de l’histoire musulmane est bien le Prophète Muhammad (SAW). Son attitude, ses fréquents recueillements, ses nuits de prière nous rappellent que la foi est, d’abord, une disposition du cœur qui est, au fond, la vraie conscience du croyant.
Selon la tradition musulmane, il existe un pacte originel entre le Créateur et les hommes : dans le cœur de chacun, il est une étincelle qui est tout à la fois le témoignage et l’expression de la Transcendance. Mircea Eliade rejoint cette même conception quand il affirme que “le sacré est un élément de la structure de la conscience". C’est bien de cela qu’il s’agit et c’est en cela que la spiritualité est, en... Notre cœur, au cœur de la vie. On trouve dans le Coran cet appel : “O vous les porteurs de la foi, répondez à l’appel de Dieu et de l’Envoyé quand ils vous appellent à ce qui vous donne la vie et sachez que Dieu se place entre l’homme et son cœur.”
L’appel de la foi, de la spiritualité, donne la vie, une nouvelle vie forte d’une disposition intime : il s’agit proprement d’une conversion. Le cœur conscient sent, sait, la proximité de Dieu. Alors, tous les éléments, l’univers, les êtres humains, les animaux et les plantes deviennent, au-delà de leur matérialité, des “signes” qui rappellent la Présence. “Il n’est pas un élément qui ne célèbre les louanges de Dieu mais vous ne comprenez pas leurs louanges” (Coran 17/44) : c’est le cœur qui voit et qui comprend les signes et les louanges... L’élément qui est signe devient sacré : il y a là une écologie fondamentale qui est d’une autre nature, et qui précède l’écologie politique née de la conscience des limites. Cette spiritualité traduit une façon d’être au monde. Il y a la prière, cette solitude pensée de notre destin; le jeûne également, dont Ghazali disait qu’il trouvait son accomplissement dans “le jeûne du cœur”; il y a le pèlerinage que les musulmans viennent vivre au Centre, nourris par l’unité d’une foi portée par des millions d’êtres... Il y a surtout la recherche de l’équilibre, d’une harmonie; dont le défi est de ne rien vouloir nier de ce que l’être humain est: corps et esprit, pour ici-bas, espérant l’au-delà.
Comment trouver la voie d’un engagement dans la méditation, d’une action sociale dans le recueillement ? Combien se sont perdus, combien se sont noyés, combien se sont isolés ? La spiritualité est cette épreuve. Muhammad (SAW) avait recommandé de s’engager à lutter contre les injustices de tout son être, par une dénonciation déterminée; dans le même temps, il appelait à être sur cette terre “comme un étranger ou un passant”. Il traçait là la voie de l’équilibre, du “Juste milieu” qui est le propre d’une spiritualité à visage humain. Être de ce Monde, ne jamais accepter l’inacceptable mais, dans le même temps, ne pas oublier le sens et la finalité. Savoir être dans ce que l’on fait... et, pour ne pas se perdre, prendre le chemin des sources, protéger sa mémoire, son cœur et sa conscience au chevet d’une intimité et d’une solitude d’où naissent la dignité et la force du Rappel.
Le message de l’islam est porteur, d’abord, de cette spiritualité. Éveillé, conscient, le cœur a les moyens d’éviter les pièges d’une consommation sans finalité, d’un individualisme sans chaleur ni fraternité, de la défense d’intérêts sans justice... bref, les pièges d’une vie sans vie. On a tôt fait, et vite fait, de faire de nous des consommateurs, habilement égoïstes.
Sur ce point au moins, sur ce point surtout, les traditions juive, chrétienne et musulmane ont à faire ensemble : à toutes il est rappelé que le corps ne saurait être sans l’esprit... et l’esprit se perd, s’il perd le cœur.
Tariq Ramadan
Extrait de “Le face à face des L’Appel N° 042 Juillet 2000 C'Appel au Pourquoi contre Mari Mar ? La télénovela brésilienne qui a fait tant de fans a pris fin. Ce ne sont pas seulement les inconditionnels de ce feuilleton qui en seront tristes. Le seront aussi tous ceux qui se sont opposés à la diffusion de ce film et à la fidélisation des téléphiles ; ils sont inquiets. Ce contre quoi nous luttions était moins la diffusion de ce feuilleton que les séquelles certaines qui succèdent toujours à la diffusion de certaines scènes : l’irritation des acteurs de Mari Mar.
Cette crainte est d'autant plus fondée qu’aux coins de rues, dans les cours des écoles et parfois à la maison, on surprend des enfants se faisant la “guerre” ou faisant du karaté ou d'autres arts martiaux, preuve que les films de guerre, de karaté ou d’action, dont l’intérêt à l’échelle de nos enfants et petits frères réside dans la violence du film, ont été reçus cinq sur cinq.
Mari Mar est bel et bien terminé. Et l’après Mari Mar ? Mari Mar a eu des fans et sa trame est faite d'histoires d'amour et de... Vengeance. Toutes choses dont raffolent la jeunesse actuelle et, malheureusement, les enfants de plus en plus. Ce qu'il y a à craindre, pour eux et pour quelques adultes qui ont cédé aux chants des sirènes, c'est que les comportements Mari Mar (le syndrome Mari Mar) ne soient à l’origine d'un boom sentimental ou de romance qui ferait voler en éclats des valeurs morales déjà agonisantes au pays des hommes intègres. Ne sont d’ailleurs pas à l’abri non plus les valeurs familiales car Mari Mar, en présentant son système de romance et en exposant les preuves qu'elle classe comme celles de l’amour, risque de perturber ou de bousculer certaines considérations d’alors.
En effet, on pourrait craindre que le syndrome Mari Mar n’éveille en la jeunesse le besoin de compagnie. Ce qui risque fort d’inciter les moins patients à utiliser la courte échelle, faisant fi du préalable du mariage. En d’autres termes, on éveillera en eux le feu de la passion qu’ils éteindront grâce aux compagnies de circonstance ou d’intérêt pudiquement. appelées unions libres (concubinage) et au copinage sauvage. On se convainc assez aisément que les scènes de tendresse et les scènes romantiques ou érotiques inciteront la jeunesse à aller à la découverte de l’illusion. Et puisqu’il s’agit pour la plupart de jeunes malheureusement entre la dizaine et le début de la vingtaine, où pourront-ils réaliser leurs expériences romantiques ? Au sein d’un couple légal ? Vous n’y pensez pas ! Ils sont trop jeunes et sans ressources. La voie toute trouvée est celle de la vie de couple de rechange. Les plus hardis vont “s’attraper” des copains ou des copines dans leur entourage pour réaliser telle ou telle scène Mari Mar. Ainsi est née la perversion de la jeunesse dont le fort, nous le rappelons, est l’imitation. Ils deviennent ainsi la proie de la fornication, classée parmi les péchés dont le châtiment est visible dès l’ici-bas. Selon le Prophète (saw), le fornicateur verra sur terre sa vie s’écourter, sa richesse l’abandonner et la blancheur de son visage se ternir et devra se préparer malgré tout au châtiment final. Que de châtiments pour une jouissance éphémère ! Le syndrome Mari Mar pourrait aussi briser des foyers ! Vous n’y croyez pas ? Voici comment. Dans le feuilleton, les acteurs ont réalisé certains actes comme la preuve de leur amour ou en ont donné en tout cas leur représentation. Généralement, ces preuves ou cette représentation se faisant à deux, il y a risque que dans certains couples, un conjoint plus “branché” s’attende à une réponse “Mari Mar” à son comportement romantique. L’autre n’ayant pas cette dose de Mari Mar dans le sang trouvera l’attitude insensée ou s’y montrera indifférent. Voici ce qui frustrera son conjoint qui pourrait rechercher un autre partenaire légal ou non pour tenter son idylle à la Mari Mar. Le déphasage au sein d’un couple et plus généralement la discordance au niveau des valeurs est toujours préjudiciable à la bonne entente et à l’harmonie au sein du couple. Si l’un des deux conjoints a été le seul à intérioriser les comportements Mari Mar, cela peut créer un déséquilibre. Mar, ce serait bonjour la discordance et les nuits noires d’un couple au zénith de son bonheur l’instant d’avant. Alors, en parents et citoyens soucieux, imposons par notre volonté de créer une société équilibrée un filtre contre certaines immondices télévisuelles. Enseignons à notre entourage que “la fornication est une voie pernicieuse et un chemin plein d’embûches” dont les préalables mêmes sont réprouvés en Islam (Coran S. 17 V.32). L’Appel a du reste, dans ses précédentes parutions, consacré des articles aux méfaits de la télévision.
B. Khadîdja.
Cravanede DA’AWA - 2000
Du 24 au 30 juin 2000, le CERFI (Cercle d’Études, de Recherches et de Formation Islamiques) a organisé la deuxième édition de sa caravane humanitaire dite “caravane de da 'awa” (CADA 2000). Cette activité, faut-il le rappeler, a pour objet non seulement de prêcher l’Islam, mais aussi d'apporter aide et assistance aux populations des zones à traverser. Parti le samedi 24 juin de Ouagadougou, la caravane allait traverser les villes de Kaya, Dori, Bogandé, Boulsa, Pouytenga, Koupéla et Tenkodogo. En plus de ces villes, il faut ajouter la douzaine de villages visités. Cette édition, à l’image de la première, a permis de rappeler aux populations les principes chers à l’Islam, à savoir : la fraternité et la solidarité. C’est ainsi que les thèmes des activités menées se sont focalisés sur la dimension sociale de l’Islam. Comme pour dire aux populations que la foi en Dieu doit transcender les barrières du temps et de l’espace.
En plus des prêches, les caravaniers ont concrétisé le discours par des dons divers (habits, chaussures, vivres, savons, documents divers) et des visites aux autorités religieuses, coutumières et administratives. Dans les maisons d’arrêt, les participants ont été témoins de la misère dans laquelle baignent les détenus : ces “oubliés” de notre société sont-ils des condamnés à mort ? Assurément oui, pourrait-on dire si l’on s’en tient aux conditions inhumaines de détention, pour reprendre les termes de l’un des responsables d’une... maison d’arrêt : Un repas de mauvaise qualité par jour, absence de soins adéquats de santé, absence d’hygiène sont entre autres les maux qui minent nos prisons. Des témoignages recueillis il ressort que dans certaines maisons d’arrêt, des détenus malades sont transportés en brouette à l’hôpital ou au palais de justice. C’est avec beaucoup d’émotion que les caravaniers ont été témoins du repentir de certains prisonniers. Puisse Dieu les entendre.
Des leçons, on ne finira jamais de les tirer de cette caravane humanitaire. On retiendra seulement que nos populations manquent d’informations sur l’Islam et de moyens et que les associations islamiques dans leur ensemble doivent se sentir interpellées. Surtout si elles veulent traduire le verset suivant en acte : “vous êtes la meilleure communauté surgie d'entre les hommes. Vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable et croyez en Allah”.
La CADA 2000 a été une réussite, mais des insuffisances demeurent dans l’organisation. Pour preuve, l’équipe médicale n’a pu réaliser les séances publiques de vaccination qui étaient prévues au programme. Il appartient donc aux organisateurs de tirer les leçons de cette édition pour que l’improvisation et l’insuffisance dans la coordination ne soient plus au rendez-vous de celles à venir.
Tao Youssouf Quard-daoui
Envoyé spécial de L’Appel à la CADA 2000
L’Appel N°042
Juillet 2000
Société
L’option de polygamie dans le code des personnes et de la famille
Depuis l'adoption de la Zatu An VIH / 0013 du 16 novembre 1989, est consacré au Burkina Faso le droit positif dans le domaine de la famille. Le code qui a désormais force de loi depuis son entrée en vigueur le 4 août 1990, est applicable à tout citoyen burkinabé sans distinction de race, de caste, de couleur ou de religion. Quel intérêt ce texte juridique peut-il revêtir? Le Code des personnes et de la famille (C.P.F.) admet dans ses principes généraux que la famille est la cellule de base de la société. Pour la constitution de cette cellule de base, le législateur burkinabé a donné sa préférence à la monogamie comme forme de droit commun du mariage (article 232-C.P.F.). De façon restrictive cependant, l'option de polygamie a été introduite dans le C.P.F. à titre exceptionnel et ce sous certaines conditions. Nous n’épiloguerons pas sur les raisons qui ont motivé la préférence du législateur pour l'une ou l’autre des options matrimoniales. Notre réflexion est seulement soucieuse d’une lecture de l'option de polygamie dans le C.P.F. afin de contribuer à la meilleure compréhension et au mieux-être du fidèle musulman dans le respect des lois de notre pays.
Toute analyse faite, il apparaît que le caractère exceptionnel de l’option de polygamie dans le C.P.F. a pour conséquence le fait que cette forme d'union matrimoniale n’est pas entourée des dispositions juridiques suffisantes à sa bonne compréhension. Si certains pays comme la Turquie, depuis 1922, et la Tunisie, en 1990, ont purement et simplement interdit la polygamie sur leurs territoires, d’autres par contre ont opté pour une réglementation de cette forme d'union. En France, l’article 340 du code pénal érige la polygamie en crime puni de travaux forcés à temps, mais la loi du 17 février 1933, modifiant le texte, a correctionnalisé. La polygamie limitée à la possibilité pour un homme de contracter un mariage avec quatre (4) femmes est l’option dans nombre de pays musulmans. Ainsi, au Sénégal, la polygamie limitée à quatre femmes est retenue avec cette particularité que l'homme a l’obligation de préciser le nombre de femmes qu’il projette d’épouser dans son option polygamique. Ce préalable est authentifié dès la célébration du premier mariage sous régime polygamique et est irrévocable.
Au Burkina Faso, la forme adoptée est celle de la polygamie intégrale qui ne limite pas a priori le nombre de femmes avec qui l’homme peut contracter mariage. L'article 260 du C.P.F. précise que : “l’option de polygamie a pour effet d’autoriser le mari à contracter un ou plusieurs mariages sans dissolution du ou des mariages précédents.” C’est Précisément à ce niveau que la position de l’Islam intéresse à plus d’un titre car, contrairement aux pratiques des sociétés traditionnelles africaines, aux Hindous et aux Zoroastriens, l'Islam est la première et la seule des religions à imposer une restriction réglementaire au nombre d’épouses dans les liens du mariage.
Si le Code des personnes et de la famille (C.P.F.) comme loi est une obligation conjoncturelle de la vie socioculturelle, règle imposée par des circonstances jugées nécessaires et préférées par un législateur, par conséquent limité dans le temps et dans l’espace ; la loi divine par contre demeure un ensemble de préceptes intemporels que Dieu a donnés aux hommes par la révélation pour leur servir de guide.
Aussi, la miséricorde divine nous enseigne-t-elle au verset 3 de la sourate 4 (les femmes) : “...eh bien prenez des épouses, par deux, par trois, par quatre, parmi les femmes qui vous plaisent ; mais, si vous craignez de n’être pas justes, alors une seule... ". Dès lors, comment le fidèle Musulman burkinabé peut-il, dans le cadre légal du C.P.F., contracter un mariage ou plusieurs mariages dans le respect strict des lois sous lesquelles il vit ? Au-delà des conditions de fond liées aux aspects biologiques, psychologiques et sociologiques nécessaires à toute union matrimoniale, l’option de polygamie s'inscrit dans le C.P.F. comme une condition de forme.
Ainsi, le législateur a fixé sa consécration en diverses phases :
La première phase : les époux se trouvent dans l'obligation de se prononcer avec quitus sur leur future option : “l'option de polygamie résulte d'une déclaration suscrite par les futurs époux, antérieurement à la célébration du mariage" (article 258 C.P.F.). Cette phase est déterminante car, à défaut, la forme de droit commun du mariage s’applique automatiquement aux candidats à l'union.
La deuxième phase : les futurs époux doivent personnellement comparaître devant l’officier de l'état civil du lieu de constitution du dossier de mariage (article 258 C.P.F.). Celui-ci, en plus de son Rôle de conseiller matrimonial, a pour tâche de s'assurer du libre consentement des candidats au mariage à leur option. Cette phase est d'autant plus capitale que l’expression de la volonté est la pierre angulaire de toute union conjugale. Le consentement des futurs époux doit être affranchi de toutes pressions sociales et ne doit aucunement être entaché de vices. Aboubakr Djaber Eldjazaïri souligne dans la voie du musulman que le tuteur représentant la femme à la conclusion du mariage doit au préalable “demander l’approbation de la femme qu’il compte marier” (page 450).
La troisième phase : l’officier de l’état civil donne aux comparants “lecture de l’écrit constatant leur déclaration”. Cette précaution permet à l’officier de l’état civil de se mettre à l’abri de toute confusion d’options et de rappeler aux candidats au mariage leur choix de la polygamie.
La quatrième phase : l’officier de l’état civil recueille les signatures des futurs époux et signe lui-même afin d’authentifier le document. La véracité des assertions qu’il contient ou la sincérité de l’engagement pris. La cinquième phase : un original de la déclaration d’option de polygamie signé des candidats, est joint au dossier de mariage ; puis l’officier de l’état civil fait du coup transcrire cette mention sur l’acte de mariage et l’acte de naissance du mari “pour servir et valoir ce que de droit”. Telles sont les cinq phases essentielles aux termes du droit positif burkinabé relatif à l’option de polygamie.
Par ailleurs, nous soulignions dès le départ que cette option dans le Code des personnes et de la famille est le résultat d’une concession de dernière minute faite par le législateur ; c'est dans cette logique qu’il convient de mieux comprendre les termes contenus dans ce dernier article qui stipule que : “l'option de polygamie cesse de produire ses effets, si le mariage à l'occasion duquel elle a été souscrite est dissout, avant que le mari ait contracté un second mariage.” (article 262 C.P.F.) comme si la loi s’efforçait. constamment de rendre la polygamie irréalisable ou tout au moins de la supprimer progressivement. D’autres législations, notamment au plan fiscal (nombre de charges prises en compte dans le calcul des Impôts uniques sur les traitements et salaires (I.U.T.S.) par exemple), social et en matière d'indemnisation des victimes d'accidents de la circulation impliquant les véhicules terrestres à moteurs gérée par le Code Cl MA (mode de calcul de l’indemnisation à verser au conjoint d’un accidenté) contribuent insidieusement à cette mise à l’écart de la polygamie qu’un journalisme a eu l’outrecuidance de classer parmi les fléaux et la joie d’admirer le silence des auteurs de ce fléau (les musulmans, cela s’entend).
Bibliographie. Code des personnes et de la famille ; INC, Burkina Faso. Le Saint Coran ; traduction de Muhammad Hamidullah, 1989. La voie du musulman ; Aboubacr Djaber Eldjazaïri. Soulama Seydou ENAM-Ouagadougou. L’Appel N° 042 Juillet 2000 - ■- Q Société)^^^^ Cessons de faire le lit du racisme ! Le racisme. Refait surface. C’est un truisme. Symbole de l’Afrique du Sud sous apartheid, plaie des États-Unis après la guerre de Sécession ou encore complexe du colonisateur dans les pays européens, le racisme semblait avoir disparu de l'héritage de l’humanité. Ces dernières décennies revivent pourtant encore cette horreur malodorante comme l’appelait le prophète (saw). Des Français reconnaissent à 65 % être sujets à des relents racistes, le Ku Klux Klan refait parler de lui. Des sites Internet racistes surgissent comme des champignons, des footballeurs noirs sont agressés sur les stades... Qu'est-ce qui alimente à nouveau ce puits aux immondices ? Il ne viendrait à l'esprit d’aucun homme d'une portée de réflexion moyenne de justifier pareille honte. L'histoire et l'actualité ont en effet par exemple témoigné une certaine compétence du Noir dans les domaines divers tels le football, les recherches scientifiques, la production littéraire... au point de faire des jaloux parmi les Blancs. Qu’est-ce qui peut donc encore Attirer les adeptes vers des théories racistes ? Diable ! Que vont chercher ces adeptes, souvent intellectuels, dans cette galère ? L’origine des races a fait l’objet de développements nourris. De la malédiction dont aurait été victime Cham selon la Bible à la plus grande quantité de mélanine chez les Noirs du fait de la rigueur de leur climat, il y a place pour une kyrielle d’élucubrations souvent aussi absurdes que fantaisistes. Tenez ! Pour les Asiatiques, par exemple, la couleur du Noir résulterait de la carbonisation de son ancêtre resté trop longtemps dans le four de Dieu, alors qu’il aurait retiré précipitamment du four le Blanc avant sa cuisson. De cette différence de la couleur de la peau à voir une différence essentielle, il y a un fossé qu'ont franchi allègrement les héritiers des théories nazistes et des hommes de la trame de Jean-Marie Le Pen (la peine, devrait-on dire !) : le Blanc serait plus intelligent que le Noir ; il lui serait supérieur ! Le siècle des Lumières semble malheureusement n’avoir... projeter aucun rai de lumière contre des conceptions aussi obscurantistes de l’existence des races ; conception somme toute alimentées, avouons-le, par des préjugés et des situations qui, à s'y méprendre, se prêtent trop bien à la justification des aberrations racistes. Spécialement pour la prétendue inégalité entre Noir et Blanc, la situation du continent africain, quelque soit notre dose d’afro-optimisme, fait la preuve par quatre de notre incapacité à gérer proprement les choses publiques et à faire preuve de hauteur de vue ou de sacrifice. Kofi Annan n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer ces calamités présidentielles nommées Chefs d’État dont l’Afrique a le secret, lors d’une rencontre en Grande-Bretagne. À dire vrai, à l’exception de quelque éclaircies (Afrique du Sud et de façon moins nette le Mali, le Ghana ou le Nigeria), l’Afrique est la terre de prédilection de dictateurs prêts à imposer le sacrifice à leurs populations affamées pour soutenir l’effort d'une guerre dont le but est le plus souvent d’arracher un bout de terre ou de contrôler une zone riche en ressources naturelles. D’autres ont poussé le ridicule plus loin en soutenant mordicus la supériorité de leurs ethnies et en commanditant et programmant sur cette base la purification ethnique. Vous voulez des exemples ? Présentez vos doléances aux Hutu et aux Tutsi. Des images de colonnes d'affamés, de foules de malades prises entre deux feux, insoutenables pour les Blancs, laissent nos leaders de marbre. Il en faut davantage pour les émouvoir ! L’Érythrée et l’Éthiopie, les deux Congo, la Somalie il y a quelques temps et le Soudan encore sont la triste illustration de cette situation. Quoi de plus normal que les soupirants au racisme s’interrogent sur notre système de valeurs : des êtres humains normaux peuvent-ils troquer des vies humaines contre des lopins de terre, fût-ce pour une cause noblissime ? Sont-ils à blâmer s’ils arrivent à la conclusion que nous sommes encore moins évolués et que nous n'accordons aucune importance. à la vie humaine alors qu'eux la sanctifient ? Fermons les yeux sur le nombre des victimes de ces aberrations (1,7 millions de morts en vingt-deux (22) mois en République Démocratique du Congo). Comme si le décor n’était pas suffisamment terne, une race de dirigeants sans charisme et sans ambitions est prête à faire feu de tout bois (de toutes ressources) pour s'accrocher au pouvoir vaille que vaille, insensibles aux longues marches, à la misère et à la douleur de leurs compatriotes, champions en résignation obsessionnelle, jetés sur la route de l'exode du fait de leurs guerres. Consentants à être des marionnettes dociles aux mains d’États seulement soucieux d’une définition avantageuse de leur géopolitique régionale ou continentale. Les candidats au racisme peuvent-ils se justifier de pareilles forfaitures dont se cacherait le plus attardé des hommes du Moyen Âge ? Ont-ils d'autres justifications que l’infériorité des Noirs pour se les justifier ? Peu soucieux des nouvelles ombres qu’ils jetteront sur le continent. Noir (au propre et au figuré), d’autres leaders jouent avec les libertés publiques, les définissent au gré de leurs fantaisies, dirigent les holocaustes de ceux qui osent leur montrer la voie, organisent des parodies d’élections et se foutent royalement de ce que pourraient vouloir leurs peuples comme orientation politique ou projet de société. Ces dirigeants croient dur comme fer “qu’en Afrique, un bout de papier n’a jamais élu un président" et ne vont aux élections que parce que “le Blanc nous a dit d’aller nous amuser", la recréation pouvant être déclarée terminée sur la simple volonté de ces dictateurs.
À la place des candidats au racisme, aurez-vous trouvé d’autres explications que l'arriération de la race nègre ? Ces mêmes leaders, accrochés en sangsue au pouvoir, confondent impunément caisse de l'État et possessions personnelles, ne sourcillent pas devant la paupérisation croissante de leurs populations résignées, ne frémissent pas de mentir à la face du monde par des chiffres témoins d’un... développement dont les populations ne se lassent pas d’attendre d'illusoires retombées. Ces hommes ont-ils le même cœur que ceux de la race chérie que les racistes défendent ? Leurs dirigeants sont tourmentés pour bien moins que cela. Des taux de chômage hors proportion, des avancées irrésistibles du SIDA et d’autres fléaux endémiques, le tout complété par un envahissement de la patrie des racistes par ces clandestins noirs caractérisent aussi le berceau de l’humanité (ne nous refusons pas cette ultime consolation). Une horde de crève-la-faim qui envahit nos racistes et leur arrachent (selon eux) leur pain ; prêts à tout faire, toute dignité oubliée. Einstein avait-il prévu dans sa théorie de la relativité, le seuil du tolérable pour toutes ces inconsciences de nos dirigeants ? Africains fiers de votre “africanité”, défenseurs de l’Égalité des hommes, crayons à la main, matérialisez sur la carte de l’Afrique toutes ces tâches séculaires et répondez sincèrement : pouvez-vous convaincre avec le même zèle les Partisans du racisme ? Alors débout, ne faisons plus le lit du racisme ! Convainquons les autres que “l’arabe n’a aucun mérite sur le Noir ou celui-ci sur celui-là, le Blanc n’a aucun mérite sur eux et inversement, sauf par la piété” (hadith), même quand les apparences nous font douter. Chantons haut, à l’unisson, cet hymne à l’égalité : Dieu nous a créés “en nations et en tribus afin que [nous nous entre-connaissions] ! Le plus noble d’entre [nous] auprès d’Allah est le plus pieux” (S.49 v13).
Ismaël Tiendrebéogo
Le frère Tariq sera en visite au Burkina du 28 juillet au 02 août 2000. Il animera une grande conférence, des ateliers et des causeries sur des thèmes variés en rapport direct avec les préoccupations actuelles des musulmans à travers le monde.
L’Appel N°042 Juillet 2000
Rencontre
L’APPEL RENCONTRE EL HADJ SANGOULE LAMIZANA
Président de la République de Haute-Volta de 1966 à 1980. Né en 1916 à Dianra dans la Province du Sourou en Haute-Volta, aujourd’hui Burkina Faso. Aboubacar Sangoulé Lamizana va très... tôt être arraché à l’école (juste avant son Certificat d’Études Primaires (CEP)) pour être enrôlé de force dans l'armée coloniale en 1936. Dans cette armée coloniale française, il va gravir les échelons pour finir sa carrière comme Général de corps d’armée. Ce qui est exceptionnel dans le destin de ce Général, par ailleurs père fondateur de l'armée voltaïque, c'est qu’il est propulsé lors d’un soulèvement populaire à la tête de l'État en janvier 1966. Président de la République de Haute-Volta pendant près de quinze ans, il va perdre le pouvoir à la suite d’un coup d’État militaire en 1980. Aujourd'hui retraité, il consacre son temps à ses petits-enfants et aux nombreuses cérémonies sociales auxquelles il est convié. L’homme, il faut le rappeler, est un homme de foi. C’est à ce titre que nous l’avons rencontré.
L’APPEL : Vous êtes à la fois bien et mal connu. Bien connu parce que tout le monde sait que vous avez été le deuxième président de la Haute-Volta, aujourd’hui Burkina Faso. Mal connu également, parce que la jeune génération sait très peu de choses sur vous. Pour nos lecteurs, les jeunes et ceux de l’extérieur surtout, qui est El Hadj Aboubacar Sangoulé Lamizana ?
A.S.L. : Oui, mais une fois qu’on n’est plus au pouvoir, vos camarades, vos collègues vous connaissent, ceux de votre âge vous connaissent, mais les jeunes générations, vous avez raison, ne savent pas qui je suis. Je m’en aperçois tous les jours d’ailleurs quand je sors. Je suis aujourd’hui l’ancien Président de la Haute-Volta. J’ai été Président de 1966 à 1980. Mais avant ça, et comme je l’ai souligné dans le tome 1 de mes mémoires qui retracent ma vie, je suis l’enfant de la brousse qui, comme les jeunes de sa génération, est allé à l’école à Tougan. J’étais là-bas avec mon oncle puisque dès l’âge de 6 ans, j'ai perdu mon père. Mes études ont été perturbées par la suite à cause du partage de la Haute-Volta entre la Côte d’Ivoire, le Niger, le Soudan français à l’époque et le Mali actuel. Donc, je me suis retrouvé refoulé de l’école régionale de Dédougou pour celle de Ouahigouya, qui était l’école régionale la plus proche de Tougan. Rappelons qu’il y avait à l’époque une dizaine d’écoles régionales, les autres étaient des écoles préparatoires implantées dans les chefs-lieux de subdivisions.
Je me suis retrouvé, disais-je à Ouahigouya où, malheureusement, il n'y avait plus de place. Et comme nous étions dans le mois de février, donc en pleine année scolaire, nous avons été refoulés de nouveau et cette fois-ci pas dans une école, mais dans nos familles respectives. L’inspecteur de l'époque disait que le pays avait besoin de bras valides pour la terre et que déjà au Soudan français (puisque du jour au lendemain je suis devenu soudanais), il y avait deux mille vingt (2020) élèves scolarisés. Ça ne vous dit rien aujourd’hui, mais à l’époque on a jugé que c’était trop.
Je me suis donc retrouvé chez moi, mais cela ne m’a pas empêché de poursuivre mes études primaires en fréquentant des cours du soir. À dix-huit (18) ans, je me suis retrouvé dans l’armée. Et malgré cela, j'ai pu passer l’examen et même être admis à mon certificat d'études primaires. Étant toujours soldat, je n’ai pas baissé les bras. Je le dis dans mon livre. J’ai poursuivi mes études secondaires parce que j'avais la volonté de le faire. Par mon travail personnel et par l’aide de pas mal de mes chefs de l’époque, je suis arrivé à gravir un bon nombre d’échelons dans l'armée française. De soldat de 2e classe, j’ai pu accéder au grade de capitaine. J’ai également occupé plusieurs postes de responsabilité, dont celui de chef d’État-major général de l’armée et de Président de la République de 1966 à 1980. Je vous renvoie à la lecture de mon livre pour d’autres détails de ma vie.
Vous venez de publier vos mémoires. Quelles sont les idées forces de ces livres ? Quel message avez-vous voulu laisser à la postérité à travers cet ouvrage en deux tomes ? Je l’ai déjà dit, il n'y a pas d'autres possibilités de remplir son devoir, EL Hadj Aboubacar Sangoulé Lamizana, d’homme que de travailler et d’avoir une... certaine volonté. Si vous vous armez d’une volonté farouche de vous fixer un objectif et de l’atteindre, vous le pouvez, mais cela ne peut se faire que par le travail et la constance. Alors, je dis en substance dans mon livre qu'il ne faut pas se décourager et croiser les bras, mais qu’il faut travailler et ne jamais se lasser de le faire.
Vous savez, aux États-Unis, même à soixante (60) ans, des gens entrent à l’université. Comme quoi, même quand on est vieux, il faut travailler, cela pourrait profiter à d’autres générations, ne serait-ce que par les conseils que vous pourrez donner.
Après l’indépendance de la Haute-Volta en 1960, j'ai été mis à la disposition de mon pays, en 1961, par l’armée française avec pour mission de mettre sur pied l’armée voltaïque. Je suis un peu le père de cette armée que vous connaissez aujourd’hui. Il a fallu d’abord écrire les textes et ensuite regrouper les éléments nécessaires à la constitution d’un bataillon, avec l'aide de la France. J’ai commencé à travailler sur les textes. En juillet 1961, et en octobre tout était déjà fini. Nous avons habillé les troupes et le 1er novembre 1961, nous avons présenté notre armée au peuple voltaïque. Je suis resté le chef d’État major général de cette jeune armée jusqu'en 1966.
1966, année à laquelle je me suis retrouvé face à une manifestation monstre qui a contraint le Président Maurice Yaméogo à donner sa démission. J'ai été chef d'État major général de l’armée et officier le plus ancien dans le grade le plus élevé : j’étais lieutenant-colonel à l’époque, amené à prendre les responsabilités de chef d’État avec un gouvernement militaire.
Je me suis ainsi retrouvé Président de la République sans y être préparé, sans y avoir pensé auparavant un seul instant. Pour assumer cette haute fonction, il me fallait encore une certaine volonté et du travail. J’ai mis à contribution ma petite expérience de vingt-six (26) années dans l’armée française. J’y ai servi à différents niveaux et assumé plusieurs responsabilités afin de contribuer à l’édification. de la Haute Voita. Je suis resté à la tête de la Haute Voita de 66 à 80, j’ai travaillé pratiquement sans le moindre repos. Vous savez, on dit que les congés sont un droit, mais moi je n’ai jamais véritablement bénéficié de ce droit. Quand il y a un devoir national à honorer, on ne songe pas à prendre des congés. Les congés ne sont un droit qu’une fois les devoirs accomplis.
Que retenez-vous de vos quatorze (14) années passées à la tête de la Haute Voita ? Comme le disait l’un de mes anciens chefs, “ce petit orphelin qui part de son village pour aller à l’école française, se trouve un jour au sommet de la hiérarchie, c’est-à-dire à la tête de son pays. Vous voyez, c’est un peu exceptionnel !" Cette déclaration résume mon destin. Comme je l’ai déjà dit, par le travail et la volonté de réussir, rien n’est impossible. Je suis très heureux d’avoir servi ce pays.
Votre commentaire sur la fin de vos responsabilités (en 1980) à la tête de la Haute Voita. Je ne suis pas resté inactif puisque j’ai écrit mes mémoires. qui commentent largement une partie de notre histoire et précisément la période allant de 1961 à 1991. Je relate dans ce livre ma vie et celle de la nation sur tous les plans. Si les gens se donnent la peine d'acheter les deux tomes et de les lire, ils auront suffisamment d’informations sur la période en question. Compte tenu de mon âge, j’ai pensé qu'il fallait laisser à la jeune génération la possibilité de découvrir et d'apprécier par elle-même ce qui s’est passé durant cette période.
Quel âge avez-vous ? On dit que j’ai 84 ans. Quand je m'engageais dans l’armée, j’en avais seulement dix-huit, mais on m’en a collé vingt (20), je les ai gardés. En réalité, j’ai 82 ans. L'unanimité est établie que vous avez dirigé la Haute-Volta avec beaucoup de sagesse. Est-ce que cela avait un lien avec votre foi, quand on sait que vous êtes un musulman convaincu ? Ah oui, il y a certainement un lien avec ma foi en Dieu. Quand on est aux commandes, il faut craindre Dieu. Deuxièmement, J’ai acquis une certaine expérience en faisant un peu toutes les guerres du demi-siècle. Cela m’a donné une certaine expérience de la vie d’un homme. J’ai vite appris comment un homme devait se comporter, d’abord en tant que citoyen, ensuite en tant que chef. Je suis heureux d’avoir assumé ces responsabilités.
C'est assez exceptionnel ; de 1936, date de mon entrée dans l’armée française, à ce jour, je peux dire que j’ai été tout le temps sur la brèche, avec très peu de congés. Je ne totalise, dans toute ma vie d’homme, qu’à peu près onze (11) mois de congés.
Comment le musulman que vous êtes a-t-il pu gérer sa vie religieuse en tant que président de la République ? Le président Lami-Zana avait-il un tapis de prière dans son bureau ? Je l’ai gérée comme tout bon musulman. Vous savez comme moi, (puisque vous appartenez à une organisation qui, d'ailleurs, rend service à nos jeunes et à nos enfants) que le musulman doit prier, jeûner, faire le hadj... C’est ce que j’ai fait. J’ai jeûné, j'ai toujours prié et en tant que... Que chef d’État, j’ai respecté toutes les religions. N’oubliez pas que le pays était déjà laïc. J’ai donc participé à des cérémonies organisées par des membres d’autres religions afin de partager leurs joies et leurs peines. Quand on aime Dieu, il faut aimer tous ceux qui l’aiment. Mes relations avec les autres confessions ont été très excellentes.
Le président avait-il un tapis de prière dans son bureau ? Je l’avais plutôt toujours sur moi, notamment dans ma voiture. Partout où j’allais, je l’avais avec moi et à l’heure de la prière, je priais. Mes responsabilités ne m’ont nullement empêché de prier. Lorsque des cas de force majeure ne me permettaient pas de le faire à l’heure, je le faisais aussitôt que je m'en libérais. Dans tous les cas, je me suis toujours acquitté de mes cinq prières quotidiennes.
Les relations entre la Haute-Volta et les pays musulmans, comment étaient-elles sous la présidence Lamizana ? J’ai eu le privilège de me retrouver à la Mecque en 1973, pour la première fois d’ailleurs, pour le... Hadj. Depuis ce temps, je suis très souvent allé dans les pays arabes, soit en visite privée, soit en visite officielle, mais toujours dans l’intérêt de la Haute-Volta. Ça n'a donc pas été seulement que pour l'islam. Je suis allé vers ces pays à la recherche de financement, puisqu’à l'époque, beaucoup d’organisations de ces pays soutenaient les pays pauvres, que leurs populations soient musulmanes ou non. Les relations que j’ai donc pu tisser ont contribué à apporter davantage à l'économie voltaïque.
Vous l’avez dit, vous avez effectué votre 1er hadj en 1973 au moment où vous étiez encore président. Comment, en tant que Président et pèlerin, avez-vous vécu cette communion avec Dieu ? En tant que Président, j’ai bénéficié de certains avantages, notamment logement et voiture. Mais en dehors de ces avantages matériels, j’ai accompli, comme tout pèlerin, mon hadj. Je me suis mêlé à la foule et j'ai fait tous les rites à la recherche aussi de l'au-delà et du paradis, comme tout le monde. Du temps où vous étiez président, à Quels problèmes majeurs la communauté islamique de la Haute-Volta a-t-elle été confrontée et quelle a été la contribution du Président à la résolution de ces problèmes ? Vous savez, ces querelles, il y en a toujours eu peut-être du fait d’un manque d’expérience ou de réflexion de la part des uns et des autres. Mais ces querelles sont mineures par rapport à l’essentiel : Dieu que tous, nous devons implorer. J'ai toujours intervenu par des conseils chaque fois que des problèmes se sont posés, pour que les gens se ressaisissent et se pardonnent. Dieu Lui-même pardonne, pourquoi les hommes ne le feraient-ils pas ? J'ai toujours œuvré dans le sens du pardon.
Quelle appréciation faites-vous aujourd’hui de l’islam au Burkina, notamment du travail islamique sous la bannière des associations islamiques ? J'apprécie énormément ce qui se fait actuellement, particulièrement par le CERFI, l’A.E.E.M.B., l’APPEL et bien d’autres associations. Cette façon de se mettre à la disposition de ses semblables pour leur... Apprendre ce qu'est l'islam, le vrai visage de l’islam, je le trouve bien. Ce qui fait plaisir, c'est de voir que ce travail se fait dans le respect des autres religions. Je suis d'autant plus heureux qu’au Burkina, il y a de l’harmonie et de la tolérance entre les religions. Le fait qu’il n’y ait pas de problèmes religieux dans notre pays est une chance inouïe.
Je pense que le rôle des associations islamiques, c’est d'enseigner la tolérance telle que prescrite par le Coran. C'est apprendre à nos jeunes, à nos enfants et petits-enfants, d’abord l’islam, ensuite d'autres vertus dont la tolérance. Sans cette tolérance, il n’y aura pas de paix dans un pays. C’est ce à quoi, je crois que vos associations doivent appeler les gens. Il faut le faire d’une manière désintéressée, c'est ce que Dieu aime.
Comment le Président Lamizana mène-t-il aujourd’hui sa vie de retraité en général et sa vie religieuse en particulier ? Je consacre aujourd’hui mon temps chez moi à mes enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants. petits-enfants, car j’en ai. Je participe aussi à des cérémonies sociales, notamment aux mariages, aux baptêmes, aux funérailles... dans un esprit de solidarité. Vous en savez certainement quelque chose puisque, pour que cette interview puisse avoir lieu, vous avez dû faire plusieurs va-et-vient parce que j’étais à un décès. Je participe donc à ces mariages, à des douas, à des funérailles. Pour se retrouver dans un pays aussi pauvre que le nôtre, il n’y a que l’esprit de solidarité qui devrait prévaloir.
Quels conseils avez-vous à donner aux responsables des associations islamiques afin d’aboutir à une unité d’action des musulmans vu que la Ummah au pays des hommes intègres est encline à des divisions et querelles intestines ? L’unité d'action doit nous être un objectif prioritaire. Cela ne peut être atteint qu’en cultivant l’esprit de tolérance. On ne peut pas toujours être d'accord les uns avec les autres. En cas de désaccord, il faut savoir rechercher le consensus. Il faut se mettre d’accord pour rechercher. L’essentiel, pour préserver les intérêts de l’islam, il faut toujours de la tolérance. Voyez ce qui se passe dans certains pays de la sous-région en proie à la violence, c’est par manque d’esprit de tolérance, j’irai loin en disant que c'est par méconnaissance de Dieu peut-être.
En tant qu’homme sage et pieux, quelles sont vos prières pour le Burkina, ce pays que vous aimez tant et qui est actuellement en proie à des crises ? Mes prières, je les fais toutes les nuits pour ce pays. Après mes prières surérogatoires (nawafils) nocturnes, je demande directement à Dieu de faire en sorte que règnent dans ce pays la paix et la compréhension entre les hommes. Sans cela, il n’y a pas de nation.
Je vous parlais d’expérience ; ma longue expérience m'a prouvé que dans un pays toujours en proie à des guerres, il ne peut pas y avoir de peuple saint. Voyez, une guerre civile par exemple, même de quelques mois, ce que ça laisse comme trace : c’est la délinquance, les attaques à main armée, le grand banditisme,... Le pays ne peut se rattraper qu’après plusieurs années et cela encore grâce à la tolérance. Je demande aux uns et aux autres d’être tolérants, de mettre beaucoup d'eau dans leurs vins pour les rendre plus fades. Quand on met beaucoup d'eau dans du vin, on obtient finalement de l’eau, et l’eau est source de vie.
Votre mot de fin. Je vous souhaite une bonne santé. Sans la santé, rien n’est possible. Quand vous avez la santé, la volonté se manifeste, le courage ne manquera pas et voilà la réussite au bout. Je vous souhaite donc bonne santé et du courage. Travaillez surtout car le travail est la raison d’être de l’homme, la condition de sa réussite ici-bas et dans l’au-delà. Persévérez dans le bien. Je vous remercie.
Propos recueillis par Sharif Souley
L’Appel N°042 Juillet 2000
L'Appel islamique
Le traité de Houdaybiyya, une manifestation de la sagesse de Mouhammad (saw). Dans l'histoire de l'Islam, le traité de Houdaybiyya symbolise la trêve de l'an 6 de l'hégire, conclue entre Mouhammad (saw) et les Quraïch (peuple). idolâtre de la Mecque). Ce pacte a, au départ, profondément attristé les Sahabas (compagnons du prophète (saw)) tant il paraissait humiliant pour le camp musulman. Son aboutissement fut cependant une “victoire éclatante” pour Mouhammad (saw) et ses adeptes, attestant ainsi de la sagesse de celui-ci dans cette affaire.
Alors, pourquoi et comment ce traité qui apparut comme un revers pour les musulmans leur est-il devenu, par la suite, une “victoire éclatante” selon le terme coranique ? Pourquoi le traite-t-on de HOUDAYBIYYA ?
Après six ans d’exil à Médine, période marquée par de grandes batailles entre croyants et mécréants, le prophète Mouhammad (saw), sur inspiration de son Seigneur, eut envie d’aller visiter la Kaaba à la Mecque. Mais, bien qu'il se soit mis dans les conditions d’un simple voyage de pèlerinage, il se vit refuser l’entrée de la Mecque. Il campa, avec sa suite de 1400 hommes, à Houdaybiyya, localité située à une quinzaine de km de la Mecque. Là, des pourparlers s’engagèrent entre lui et Quraïch. aboutirent à la conclusion d’un traité en quatre (4) points.
La conclusion du pacte
Les clauses du pacte signé par Mouhammad (saw) et Souhayl ibn Amr, l’émissaire quraïchite auprès des musulmans à Houdaybiyya, se libellaient ainsi :
1- Mouhammad (SAW) devra rebrousser chemin à partir de Houdaybiyya mais pourra revenir l’année suivante pour accomplir paisiblement son Hadj (pèlerinage) pendant trois jours, en compagnie de tous les musulmans qui le désireront.
2- La Mecque (cité des mécréants) et Médine (cité des croyants) observeront une trêve de dix (10) ans pendant laquelle elles ne se feront pas la guerre.
3- L’adhésion au camp musulman sera désormais libre tout comme l’adhésion au camp mécréant. Et toute tribu alliée à l’un ou à l’autre camp sera considérée comme faisant partie de ce camp et par conséquent, sera soumise à la trêve ou en sera bénéficiaire.
4- Tout mecquois qui fuirait la Mecque pour se réfugier à Médine devra être rapatrié auprès des siens alors que tout médinois qui fuirait Mouhammad... (saw) pour la Mecque ne sera pas inquiété. Le traité ainsi libellé choqua profondément toute la suite du prophète (saw). Oui, ce traité leur paraissait injuste, humiliant même, si bien qu’ils crurent à la pure capitulation de leur leader. Mais la perspicacité de celui-ci lui permettait d’appréhender le sens réel de ce pacte, au-delà du texte littéral.
Le pacte de Houdaybiyya, au-delà du texte, le premier grand obstacle que le prophète (saw) avait sur son chemin était la non-reconnaissance de sa religion par la monarchie. La conclusion d’un traité avec ce peuple était synonyme de reconnaissance officielle de l’islam. La nation musulmane venait d’être reconnue comme telle et pouvait désormais traiter à part égale avec les autres entités environnantes sinon avec la mécréance toute entière. La preuve en est que l’adhésion à l’islam était désormais libre comme le stipule la troisième (3°) clause du traité. Quant à la deuxième (2°) clause, elle montre implicitement la fin de l’arrogance quraïchite. Car ces mécréants pensaient pouvoir étouffer la religion naissante, mais leur barbarie fut vaincue par l’endurance des croyants et leur puissance militaire capitula devant l’armée montante des musulmans. Voilà pourquoi ils négocièrent une trêve de dix (10) ans pour faire la paix. La première clause fut plus victorieuse. Car les quraïchites ne pouvaient s’en vanter que dans le simple fait qu'elle intimait à Muhammad (saw) l’obligation de rebrousser chemin. Sinon l’année suivante, l’entrée à la Mecque fut une véritable conquête tant elle fut glorieuse. Muhammad (saw) était cette fois-ci à la tête de dix mille (10 000) hommes contre 1400 l’année d’avant. Quant à la dernière clause, elle n’avait pas d’enjeu pour Muhammad (saw). Il savait pertinemment qu’aucun croyant n’oserait fuir Médine pour la Mecque. Autrement dit, seuls les hypocrites pouvaient faire un tel retour en arrière, là ce serait un bon débarras pour les musulmans. Du reste, lorsqu’on expulsait les nouveaux convertis de la Mecque, ceux-ci préféraient rejoindre Abou Bachir que de retourner auprès de Quraïch. En fait, Abou Bachir fut le premier converti à se rebeller contre la Mecque et forma une guérilla contre les caravanes quraïchites venant de Syrie. Le harcèlement était tel que les mecquois se virent obligés de demander leur retour auprès de Mouhammad (saw). Cette clause injuste venait de s’abolir d’elle-même. Voilà comment le seigneur (S.W.T.) apporte son secours à ceux qui lui font confiance. Il a accordé aux croyants une “victoire éclatante” à travers ce pacte qu’ils trouvaient pourtant humiliant. Louange à Allah pour avoir rendu son messager perspicace, sage, endurant et victorieux!
BAKAYOGO NOUHOUN. Récépissé N° : 0355/MU/CA-TGI/OUA/P.F. Directeur de publication Amadou YOUGBARE Administration - Rédaction - Abonnement Siège ~ 01 BP 5716 Ouagadougou 01 Tel.: 36-33-09/37-07-40 E-mail : lappel@caramail.com compte CCP N° 7995 Sis à 100 m de la pharmacie Wend-Kuni Saisie : L’Appel Photocomposition Impression : AICD Tel.: 30-74-93 01 BP 5536 Ouagadougou 01 BURKINA FASO COMMUNIQUE
Du Bureau National du CERFI
Il est porté à la connaissance des Sections provinciales du CERFI et des autres structures qu’à cause de la visite du Frère Tariq RAMADAN, Président de l’Union des Associations musulmanes d’Europe, du 28 Juillet au 02 Août 2000 au Burkina Faso, le programme de l’AG / Séminaire initialement prévu pour la période allant du 04 au 06 Août est modifié comme suit :
1 - L’AG / Séminaire est ramené du 28 au 30 Juillet 2000 ;
2 - L’accueil et l’hébergement sont prévus pour le 21 Juillet au Centre socio-éducatif de l’AMA ;
3 - Le contenu de l’AG reste inchangé, mais le programme du séminaire est sensiblement modifié pour prendre en compte les interventions que le Frère Tariq aura à faire sous forme d’atelier de formation et de conférence publique ;
4 - Les conditions de participation au séminaire restent inchangées, à savoir 1 500 F CFA pour les non-résidents et 2 500 pour les résidents.
5 - Les quotas fixés par associations, sections et structures restent inchangés, mais Le délai de retour des fiches ou de confirmation est repoussé jusqu’au 25 juillet 2000.
Pour toute information complémentaire, appelez le 25 22 79-31 33 78. Tout en faisant appel à votre esprit de compréhension, je vous invite à prendre toutes les dispositions pour vous conformer à la nouvelle situation.
Le président du BEN El Hadj Mamoudou Drabo
L’Appel N° 042 Juillet 2000
L'Appel islamique
Comment attendrir nos cœurs ? Cheick Loureïma Abdou Daouda, que nous avons eu l’honneur d'interviewer dans le numéro précédent, a traduit, de l'arabe, un livret fort intéressant écrit par le Docteur Al Mouktar Achinqity. La version française de cet ouvrage a été révisée par Youssouf Hassane Diallo. Le traducteur, lors de son passage, nous a autorisés à le publier. Nous vous le proposons donc en deux parutions, incitant à louer Allah, le Créateur des mystères, louanges à Allah au souvenir de qui s'apaisent les cœurs. Je témoigne qu’il n'y a point de divinité digne d'adoration en dehors d'Allah. L'Unique sans associé. Il demeure le plus cher de ce que l'on peut rechercher et le plus noble de ce que l'on convoite. Et je témoigne que notre guide Mouhammad est son serviteur, envoyé au devant de l'Heure Dernière en tant qu'annonciateur, avertisseur et convier à Allah par la volonté de Celui-ci, telle une lampe éclairante. Que les prières d’Allah, Son salut et Ses bénédictions soient sur lui ainsi que sur tous ceux qui emprunteront son itinéraire et suivront sa voie jusqu'au jour de la résurrection.
Certes, la tendresse des cœurs, ainsi que la piété ou crainte d'Allah et l'humilité devant le Seigneur-Créateur, constituent un don de la part du Tout-Miséricordieux et une gratification du Souverain Absolu, impliquant la grâce et le pardon d'Allah, servant de protection sûre et de rempart fouillé contre l'égarement et la désobéissance à Allah. Aucun cœur ne s'est attendri pour Allah sans que son porteur ne soit un pionnier dans la voie des bonnes œuvres, prêt à réaliser les actes de dévotion qui procurent l'agrément. Nul cœur ne s’est attendri pour Allah le Très Haut sans qu'il ne devienne plus avide et plus prompt dans l'obéissance et l’amour d'Allah. Dès qu'on lui rappelle Allah, il s’en rappelle, et dès qu'on l’éclaire, il s’éclaircit, et de ici il devient clairvoyant. La tendresse n'a jamais pénétré un cœur sali que celui-ci ne s’apaise au souvenir et au rappel d’Allah, et sans que la langue de son porteur ne devienne éprise et passionnée de gratitude vis-à-vis d’Allah (glorifié et loué soit-il). Nul cœur ne s’est attendri pour Allah le Très Haut sans que son porteur ne s’éloigne de la désobéissance à Allah le Très Haut. Ainsi, le cœur tendre est un cœur qui s’emplit d’humilité devant la grandeur d'Allah et devant la crainte de son courroux. Chaque fois que le héraut de Satan cherche à s’emparer d’un tel cœur, celui-ci se rabaisse et s'adoucit de crainte du Tout Miséricordieux (glorifié et exalté soit-il). Et chaque fois que se présente à lui le héraut de l’égarement et de la passion, les membres de celui qui a... Un tel cœur frémit et tremble de crainte du souverain Absolu (qu'Il soit glorifié et loué). Le cœur tendre est un cœur doux et quelle bonne douceur ! Cependant, qui offre la tendresse et l’humilité des cœurs ? Qui accorde par sa grâce aux cœurs la piété et la repentance ? Qui est celui qui, quand Il veut, transforme ce cœur au point qu’il devienne le plus tendre des cœurs qui soient au souvenir d’Allah le Très Haut ? Qui est celui qui, quand Il désire, transforme ce cœur au point qu’il devienne le plus pieux et le plus craintif des cœurs qui soient à l’écoule des versets et des exhortations émanant d’Allah ? C’est sans doute Allah le Glorifié et le Très Haut, celui en dehors de qui il n’y a aucune autre divinité digne d’adoration. Tous les cœurs sont en effet entre deux de ses doigts. Il les tourne comme bon lui semble. C’est ainsi qu’il arrive de connaître des cas de personnes aux cœurs très durs mais à qui Allah manifeste les signes de Sa miséricorde, de Sa bienveillance, de Son indulgence, de Sa... générosité et de Sa magnanimité qui finissent un jour par faire exploser de manière miraculeuse la foi divine jusqu’au plus fin fond des cœurs de ces personnes. Cela intervient après qu’Allah le Très Haut aura autorisé que les porteurs de ces cœurs soient choisis et élus en passant du registre des malheureux à celui des bienheureux et du groupe des gens aux cœurs durs à celui des gens aux cœurs tendres.
Après avoir été brutaux, grossiers, rudes et méchants, ne connaissant aucun bien à fortiori le recommander, ne censurant aucun mal et ne se soumettant à rien hormis à leur passion dont ils sont épris, voilà ces gens orientés désormais de tous leurs êtres, ces cœurs naguère audacieux et prompts à transgresser les interdits d’Allah le Très Haut se transforment du jour au lendemain pour devenir clairvoyants, c’est-à-dire sachant désormais et de façon parfaite où mettre le pied.
Chers amis d’Allah ! Tel est le bienfait qui n’a point d’égal sur terre : la tendresse du cœur et le retour de ce dernier à Allah. (exalté soit-il). Allah le Très Haut a enseigné que toute personne dont le cœur se trouve privée de ce bienfait, à savoir la tendresse, est menacée du châtiment d’Allah. Il dit (exalté soit-il) : “Malheur donc à ceux dont les cœurs sont endurcis contre le rappel d’Allah.” Châtiment et tortures, voilà donc ce qui attend les cœurs endurcis devant le rappel d’Allah le Très Haut, tandis que les cœurs qui se couvrent d’humilité et craignent Allah le Très Haut bénéficieront des délices, par sa miséricorde, du bonheur et du succès de la part de leur Seigneur.
C’est pour cette raison que tout croyant sincère dans sa foi doit méditer, réfléchir et se demander : Quelle est la voie pour attendrir mon cœur ? Quelle est la voie conduisant à la tendresse du cœur afin de devenir un ami d’Allah le Très Haut, un “Wali”, c’est-à-dire un saint d’Allah, qui ne connaît ni repos, ni sérénité, ni calme, ni quiétude, ni joie hormis dans l’amour d’Allah et dans l’obéissance à Lui (glorifié et loué soit-il) ? En effet, tout... Croyant sincère sait de façon absolue que celui qui est dépourvu de la tendresse du cœur est privé d’un grand bien. Pour cela, il y a beaucoup de pieux à qui se présentent des situations dans lesquelles ou des moments pendant lesquels ils ont besoin de ce qui leur attendrit le cœur.
Le cas des cœurs est en effet très étonnant et très complexe. Leur état est très étrange. Tantôt ils s’adonnent au bien et deviennent du coup les plus tendres envers Allah et envers son appel si bien que si on demandait à ceux qui ont de tels cœurs de dépenser la totalité de leurs richesses pour l’amour d’Allah, ils le feraient sans hésiter. De même, si on leur demandait de sacrifier leurs âmes dans la voie d’Allah, ils le feraient sans hésiter. Tels sont les instants et les moments dans lesquels Allah accorde Sa miséricorde à de tels cœurs.
En revanche, il y a des moments pendant lesquels le croyant se voit changer de teint et de couleur vis-à-vis d’Allah (loué soit-il) : ce sont les moments de la dureté du cœur. En effet, il n’y a point d’être humain à qui ne se présentent des instants dans lesquels son cœur se montre aussi dur qu’une pierre - qu’Allah nous en garde !
Les voies d’accès à la tendresse des cœurs. La tendresse du cœur a des voies tout comme la dureté du cœur en Allah le Très Haut, par Sa grâce et Sa générosité, les a indiquées dans le Saint Coran.
1- La foi en Allah, c’est la plus importante voie d’accès à la tendresse des cœurs. Personne ne découvre Allah à travers Ses Noms et Attributs sans que son cœur ne devienne tendre devant Lui et sans qu'il ne soit prompt à respecter les frontières qu’il a établies. Dans ces conditions, aucun verset du Saint Coran ou aucun propos authentique du messager d’Allah (prière et salut d’Allah sur lui) ne lui parvienne sans qu’il ne dise (à l’instar des compagnons du prophète) : “nous L’Appel NQ()42 Juillet 2000 ............ Q C'Appel islamique.
L’expérience spirituelle selon ATTAR suite et fin de l'article publié dans le numéro 040 de mai 2000. Essayons de comprendre L avec le. Papillon et tirons des leçons qui pourront nous servir dans notre vie de tous les jours. Ce papillon a vécu une expérience spirituelle personnelle et propre à son âme (instinctive). Ce qui sous-entend que la spiritualité islamique se vit au-delà de toute considération d’ordre métaphysique.
Le papillon, en se jetant violemment sur la flamme de la bougie, témoigne de son engagement, de son enthousiasme à vivre une expérience propre à lui-même. Cela rejoint l’idée du soufisme qui affirme que la connaissance de soi conduit à la connaissance de son Seigneur. Et pour les papillons, la connaissance de soi est ésotérique et ne peut être atteinte que par des élus.
Cette connaissance de soi est non seulement ésotérique, mais surtout mystique. Le papillon, ivre d’amour (le vrai, celui de son Seigneur), lançant ses pattes postérieures, affirme par là l’engagement désintéressé à donner un sens à sa vie, à son existence tout court. La spiritualité en ce siècle doit être l’objet de tout agissement du croyant. musulman. Mais attention, la connaissance ésotérique est envisagée dans la perspective islamique non comme un substitut aux formes habituellement disponibles de connaissance, mais comme un complément approprié. Un dicton populaire dans les cercles soufis dit que ce qui est intérieur doit être abordé par l’intermédiaire de l’extérieur.
Le papillon nous enseigne cette leçon ultime : l’expérience spirituelle ésotérique ne peut être atteinte que par ceux qui sont déjà instruits et compétents dans les formes coutumières de la vie. Comment alors se présente cette expérience spirituelle du papillon ? Eh bien, la vérité qui sort de cette histoire est, à notre sens, unique. Le papillon a fait ce qui a besoin d’être fait. Mais bien plus encore, le papillon a fait ce qui a besoin d’être fait quand les autres ne peuvent pas le faire.
Tel ce papillon aspirant à l’expérience spirituelle, le musulman doit posséder ainsi une gnose particulière. Le papillon, au sens strict du mot, est considéré comme la transcendance des Limitations ordinaires. C’est pourquoi l’expérience spirituelle est incontestablement, mourir en soi et se réveiller en Dieu. Car s’approcher de la vérité et ne pas espérer en une autre créature de Dieu dispose le croyant musulman à accepter toute épreuve venant de Dieu. Puisque la spiritualité véritable, c’est adorer avec patience, endurance et sans découragement le créateur de toute chose. Car, il est le seul digne d’adoration. C’est ce que le papillon a compris en allant se jeter pieds joints contre les flammes de la bougie. De cette façon, il réalise l’union avec la source dont il provient. Le feu de la bougie est ici celui de la constitution naturelle et représente les exigences de l’âme animale. Et tout comme dans le cas d’Abraham : “Ô feu, sois fraîcheur et paix”, le feu de la bougie identifiant le papillon n’exprime-t-il pas cette réalité ?
Nous avons entendu et nous obéissons. Pardonne-nous, Seigneur, et vers Toi est le devenir. Aucun être ne découvre Allah à travers ses plus... Beaux Noms, Lui dans la main de qui se trouvent la royauté et la maîtrise de toute chose. Lui qui protège et n’a point besoin d’êtres protégés, sans qu'Il ne manifeste la plus grande disponibilité à faire le bien et la plus grande retenue à faire le mal. Ainsi, la plus grande cause par laquelle les cœurs s’adoucissent à Allah et s’emplissent de Sa crainte, est la connaissance d’Allah (qu’Il soit exalté).
Il s’agit ici pour le serviteur de connaître son Seigneur, car tout dans cet univers Le lui rappelle à tout instant. De même, l’espoir de bénéficier de la grâce d’Allah, la crainte de tomber sous Son courroux et le sens inné du bien et du mal chez ce serviteur, lui rappelle sans cesse la présence de son Seigneur, le Puissant, le Généreux qui commande au bien et non au mal.
Ainsi, quiconque a connu Allah, son cœur devient tendre par la crainte de Celui-ci (qu’Il soit loué). Au contraire, on ne trouvera jamais un cœur rude et dur dont le porteur ne figure pas parmi les gens les plus ignorants qui soient des signes. D’Allah le Très Haut, c’est-à-dire les gens qui se croient en sécurité par rapport au châtiment imminent d’Allah. Ceux-là sont en même temps insensibles aux bienfaits et à la miséricorde d’Allah l’Exalté. On les trouve angoissés car ils ne placent aucun espoir en la grâce et en la miséricorde d’Allah. C’est pourquoi leurs cœurs les poussent de nuit comme de jour au péché et à la turpitude comme unique but assigné à leur vie.
C’est pour cette raison que la connaissance d’Allah le Très Haut demeure la voie privilégiée pour aboutir à la tendresse des cœurs. C’est pourquoi chaque fois que l’on voit quelqu’un observer une constance dans la méditation et la réflexion sur la royauté d’Allah, on trouvera son cœur rempli de tendresse, de crainte et d’humilité devant Allah (exalté soit-Il) !
À suivre incha’Allah dans le prochain numéro.
Docteur Al Moukhtar Achinqity
Traduit par Boureïma Abdou Daouda
Révisé par Youssouf Hassane Diallo
LES HÉPATITES
Une hépatite est une inflammation du foie, organe vital de l’organisme. annexé à l’estomac et ayant des fonctions multiples. L’inflammation provoque une nécrose (mort) des cellules hépatiques ou hépatocytes, signée par un ictère ou jaunisse (coloration des yeux, des urines, du sang, des mains en jaune), des troubles intestinaux, une fatigue et une fièvre. Les hépatites se rencontrent dans des centaines d’infections : Virales : aux virus hépatiques A, B, C, Delta, E, virus de la fièvre jaune, le cytomégalovirus (CMV), virus Epstein-Barr (VEB),... Parasitaires (paludisme) et bactériennes.
L’HEPATITE VIRALE A
C’est l’infection du foie par le virus hépatique A (VHA). Le VHA pénètre dans l’organisme par la voie orale à travers les boissons et les aliments souillés et chemine dans le sang jusqu’au foie dont il lyse les cellules. Après 2 à 6 semaines d’incubation, il apparaît un signe grippal et des troubles digestifs puis un ictère. Il existe des formes anictériques, surtout chez les sujets jeunes. Il n’existe pas de traitement antiviral spécifique et la prise en charge sera. Symptomatique. La prévention repose sur l’application des règles d’hygiène afin d’éviter la contamination des boissons et aliments par les selles. Un vaccin chinois serait en bonne voie.
L’HÉPATITE VIRALE C est provoquée par le virus hépatique C (VHC) qui se transmet par voie sanguine (piqûre par les objets souillés par le sang) et par voie sexuelle. Sa transmission fœto-maternelle n’est pas encore établie. Elle évolue très fréquemment vers la chronicité et même vers le cancer primitif du foie. Il n’existe ni traitement spécifique ni vaccin.
L’HÉPATITE VIRALE E est provoquée par le virus hépatite E (VHE) qui est transmis par voie orale (boissons et aliments souillés) et provoque des épidémies. Elle n’a ni traitement spécifique ni vaccin.
(A suivre)
Aminat 10
L’Appel N° 042 Juillet 2000
La belle histoire du Coran, sourate : la foi déplace les montagnes, dit-on souvent. Cela est plus vrai pour la foi en Dieu. La croyance en un principe quelconque procure force et consistance, cela on peut le constater dans. La vie de tous les jours. La Sourate 12 (“Joseph”) est considérée comme la plus belle des histoires dont le Coran se fait l'écho, a une trame construite autour de la foi. Lisons-la souvent afin de nous en inspirer dans notre vécu quotidien. En voici un résumé : Joseph était un jeune homme d'une extraordinaire beauté. Ses frères, jaloux de la préférence dont il bénéficiait dans le cœur de leur père, le précipitèrent au fond d'un puits perdu afin de lui ravir l'affection de Jacob, que celui-ci n'avait plus d'yeux que pour eux. Joseph fut cependant sauvé par des voyageurs puis vendu à vil prix, à quelques pièces tout au plus. Il devint ainsi serviteur, un esclave exposé à toutes sortes d’humiliations. Le destin l’entraîna, comme valet, dans le palais du grand intendant d'Égypte. Sa beauté physique et son charme ne laissèrent pas indifférente la belle femme de ce dernier qui l’attira un jour, dans une chambre, s’y enferma avec lui et le courtisa, espérant se retrouver avec lui dans le lit conjugal. Nul doute que Cette situation était fort délicate pour ce jeune homme à la vitalité et au dynamisme débordants. Il se trouvait face à un problème qui allait le marquer toute sa vie durant. La Beauté qui s’offrait à lui n’était pas une femme aux mœurs légères mais bien une dame distinguée ; belle et riche. Et lui, Joseph, n’était qu’un valet acheté à quelques sous. Un valet sans famille ni toit dont le travail consistait à exécuter les ordres de ses maîtres. Ce fut une terrible épreuve mais Joseph s’en sortit bien. L’appel de l’instinct qui l’incitait à exécuter ce à quoi la belle femme l’incitait, était très fort chez lui, mais celui de sa foi était plus puissant que jamais. La sagesse de la foi lui inspira d’opter pour la chasteté de sa vie spirituelle. Ce choix en fit un prisonnier mais l’obscurité du cachot ne vint pas à bout de la flamme qui jaillissait de son cœur. Dans sa prison, il continua à prôner et à prêcher l’unicité de Dieu et put même soustraire ses codétenus du paganisme. L’issue des croyants qui craignent Dieu est toujours heureux. Toujours ! Les ennemis de Joseph finirent ainsi par lui reconnaître du mérite et, recourant à lui, ils lui demandèrent son aide. Ils furent contraints d’étouffer leur orgueil, de reconnaître son innocence et de lui rendre sa liberté. Aussi, Joseph, prisonnier, devint-il le gestionnaire en chef des ressources de toute la grande Égypte. Une autre épreuve commençait. Certaines personnes se contiennent quand un malheur leur arrive, mais deviennent arrogantes quand la chance leur sourit. “Nous vous éprouvons, en matière de tentation par le bien et le mal” (Coran 21, verset 35), dit Le Très Haut. Joseph, vainqueur de son instinct sexuel, résisterait à la douceur des honneurs ? Oui, Joseph, le Grand Intendant, resta égal à Joseph le prisonnier ; les richesses, la cupidité, la corruption n’eurent aucune prise sur lui. À ses repas, il ne prenait que quelques bouchées, disant : “Je crains, si je mange à ma faim, d'oublier ceux qui n'ont rien à se mettre sous la dent.” Sublime altruisme ! Quand ses Frères vinrent de Palestine en quête de vivres, il leur fut accueillant, leur pardonna et s’adressa à Dieu pour leur absolution. Ainsi Joseph resta égal à lui-même toute sa vie durant. Il implorait Dieu par cette prière célèbre : “Seigneur, Tu m'as accordé une part de l'autorité suprême, Tu m'as initié au mystère des songes. Créateur des cieux et de la terre, sois mon seul appui en ce monde et dans l'autre ! Reçois-moi à ma mort, en homme soumis à Tes volontés ! Fais-moi rejoindre la compagnie des saints." Coran 12 verset 101. Telle fût la foi invaincue de Joseph, lumière des jeunes croyants de tous les temps. Qu’Allah nous fasse marcher sur ce chemin ô combien lumineux ! Amen.
Sources : “La foi invaincue” in Pour un éveil islamique efficient, de Y. Qaradawi.
Jabir. BONNES PAROLES. Lorsqu'Ibrahim Bin Adham se promenait à Basra, des gens l'entourèrent et lui dirent : “Ô Abou Ishaq ! Allah dit dans son livre : Invoquez-moi, je vous exaucerai” (sourate 40, verset 60). “Mais nous l'invoquons depuis longtemps...” et il ne nous répond pas”. Alors Ibrahim Bin Adham dit : “Ô habitants de Basra ! Dix maux ont tué vos cœurs ; comment vos invocations peuvent-elles être exaucées ?
1- Vous avez connu Dieu mais vous Lui refusez ses droits.
2- Vous lisez le Coran mais vous ne le vivez pas.
3- Vous vous dites ennemis de Satan pourtant vous l'accueillez et le nourrissez.
4- Vous vous dites de la communauté de Mouhamad (saw) or vous ne pratiquez pas sa sunna (tradition).
5- Vous espérez entrer au paradis mais vous n'œuvrez pas dans ce sens.
6- Vous fuyez l'enfer en vous y jetant.
7- Vous savez la mort imminente mais vous ne vous préparez pas à l'attendre.
8- Vous vous occupez des défauts des autres et vous oubliez les vôtres.
9- Vous bénéficiez des bienfaits de Dieu mais vous ne Lui êtes pas reconnaissants.
10- Vous enterrez chaque jour vos morts mais vous n'y méditez pas."
Extrait de “La Vie des Cœurs"
POURQUOI LES DIVERGENCES EN ISLAM ?
“Un jour, Oumar Ibn Al Kha-tab (qu’Allah l’agrée), alors qu’il était calife, était Très tourmenté. Il envoya appeler Abdallah Ibn Abbas, qu’Allah l’agrée, et le questionna : “Comment se fait-il que cette communauté se divisera alors qu'elle a une religion, un prophète, un livre (Coran) et une Qibla (direction de prière) ?” Il répondit : “Ô calife, quand le Coran était révélé, nous étions présents, nous avons su pourquoi il était descendu, nous avons su l’interpréter et l’appliquer là où il fallait. Mais des gens vont venir, ils liront le Coran sans connaître les circonstances de sa révélation. Chacun l’interprétera et l’appliquera à sa manière, ils se diviseront, ils se disputeront et ils s’entretueront.”
Extrait de “Comment militer sur le chemin du prophète.” MVaogo Issiaka 11 L’Appel N°042 Juillet 2000.
“DISTRAYEZ-VOUS ET JOUEZ. JE DÉTESTE QU'ON DISE QUE VOTRE RELIGION EST RIGIDE” (HADITH)
Sharif Souley ;
Mot caché : Mot de 5 lettres. Boisson : Bol, Buffet, Coupe, Couvert, Cuisine, Déjeuner, Dessert, Dîner, Entrée, Goûter, Menu, Mets, Plat, Plateau, Service, Table, Verre. I S S O N R M P U C U 1 s 1 N' E E L _F_ O R E T U O G N JL F U P L A T E A U T _E_ V E N T R E E E R T E D R M E T S P E A R 1 P R L O B U S B T N U R E P U O S L A E s E R V 1 C JE. E S R E N U E J E _D LX^X^ÉLu E N CROIS LES 5 DIFFERENCES MOTS CROISES E V R Croisement LL Complétez les mots par les lettres suivantes : r^ E-E- E-F-l-N-O-R-R - T-U - U L N 'W& G V E R V R W9Ano - g -siiojp ap apoj -t? ’aiiojp ap uojnog - g qauiqoy - g ’JaAoj - j. El Kl SOLUTIONS AUX JEUX PRECEDENTS* ■ mMHHMHMHH^H^HHMMIIBHMMBMHHMMBBHMHHHMM Croisement Mots croisés 1 2 3 4 5 Mots Croisés Horizontalement I - Légèrement humide sous l’effet de la transpiration. II - Engins de défense ou d’attaque. III - Associés. IV - Revenu annuel. V - Période, époque. Verticalement 1 - Embellir, parer. 2 - Habitants du Sahara occidental. 3 - Composé chimique. 4 - Épreuve de pré-sélection. 5 - Crochet en S. «niXM». M P A D I S M E L U X E M A O Tl Al I I R M [M E N E R I E S R U M R II III IV V G L o S L A i C E S s B 1 -N "Ëj F E S À la Découverte du Comité d’Appel à l’Islam
18 ans au service des Burkinabè
Au départ association de prêches et de sensibilisation religieuses, le Comité d’Appel à l'Islam (CAI) créé en 1982 et basé à Bobo-Dioulasso, réalise aujourd’hui de nombreuses infrastructures au profit des populations du Burkina Faso. Cette évolution positive est due à la sollicitude des bailleurs de fonds (Koweïtien et Qataris), mais aussi au dynamisme des membres du comité. “C’est des petites idées que naissent les grandes œuvres.” Le Comité d’Appel à l’Islam mesure aujourd'hui plus que quiconque la portée de cette maxime. Avec 50 mosquées, 5 écoles, 2 dispensaires, 2 ateliers de couture construits grâce à son action, le CAI peut être fier de compter parmi les ONG qui œuvrent pour l’épanouissement des musulmans en particulier et de tous les Burkinabè en général. D’autant plus que dans le catalogue de ses réalisations, on compte en plus, environ 200 forages, la prise en charge de plus de 300 orphelins et... L’allocation d’une trentaine de bourses d’étude aussi bien dans les écoles de langue arabe que française. L’État burkinabé ne s'est donc pas trompé du tout lorsqu’en 1988, il a accordé un récépissé de reconnaissance officielle à l'association et lui a attribué ensuite un espace à Bobo-Dioulasso pour la construction de son siège et d’un centre islamique. Sur ce terrain, sont édifiés à ce jour 9 salles de classes, un orphelinat d’une capacité d’accueil de 100 enfants, un forage et un château d’eau dotés d'une pompe électrique et une mosquée. Plus tard seront réalisés un dispensaire, une bibliothèque publique, un atelier artisanal et un internat. Ces réalisations ont pu être possibles grâce au soutien financier des ministères koweïtiens des Awqaf, des affaires islamiques et de l’éducation ainsi que de la Maison de la Zakat du Koweït. Au Qatar, c’est l’organisation islamique de secours et l’Association qatarienne de bienfaisance qui appuient les efforts du Comité d’Appel à l’Islam. Dans le domaine des bourses. d’études, les Émirats Arabes Unis interviennent également en plus du Koweït et du Qatar. Pour l’instant donc, les projets initiés par le Comité sont entièrement financés par les bailleurs extérieurs. Mais le CAI nourrit le rêve de voler de ses propres ailes dans l’avenir. Son Président M. Abdrahmane Sidibé confirme cette ambition : “Nous songeons à la prise en charge de nos activités dans l’avenir”, dit-il.
Pour traduire cette ambition dans les faits, le CAI a déjà initié des petits projets pourvoyeurs de revenus comme les ateliers de couture et de broderie, l’exploitation de fermes agricoles. Il a dans son catalogue des projets plus importants comme la création de petites unités industrielles, la création de grandes fermes agricoles dont les bénéfices générés pourront permettre à l'organisation de prendre en charge ses réalisations.
12 L’Appel N° 042 Juillet 2000
Part of L'Appel #42