Issue
An-Nasr Vendredi #336 (L'Islam et la solidarité)
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-
Burkina Faso
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- Title
- An-Nasr Vendredi #336 (L'Islam et la solidarité)
- Publisher
- An-Nasr Vendredi
- Date
- April 9, 2010
- issue
- 336
- number of pages
- 4
- Spatial Coverage
- Médine
- Rights Holder
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-issue-0000495
- content
-
À l'heure où vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon. L’homme est un être politique, c’est-à-dire un être dont la vocation sociale est inscrite dans son patrimoine génétique. En effet, de façon naturelle, l’homme semble être condamné à vivre en société, ce qui l’amène à valoriser un certain nombre de valeurs indispensables pour toute vie sociale. La solidarité est l’une de ces valeurs. C’est fort de cette conviction et en prélude de la semaine de solidarité organisée par l’AEEMB, qu’An-nasr vendredi a décidé de s’y pencher sérieusement.
De la signification et l’importance du terme, la solidarité est une dépendance mutuelle entre les hommes. C’est également le sentiment qui pousse les hommes à s’accorder une aide mutuelle. Cette solidarité a toujours existé dans toutes les organisations sociales de toutes les sociétés à toutes les époques, puisqu’elle en est le socle. La solidarité constituait une sorte de ciment des... organisations sociales et plus souvent L’Islam et la solidarité elle était porteuse d’un grand humanisme. Les fondements de cette solidarité sont entre autres la générosité, le souci d’entraide, mais elle était aussi parfois basée sur des croyances, sur des valeurs universelles, sur l’engagement citoyen ou encore sur la justice sociale... C’est pourquoi les valeurs sociales traditionnelles et religieuses la prônent et la mettent en pratique.
En Islam, on se souvient de l’histoire du prophète Mohamad (SAW) lors de son hégire de la Mecque à Médine. Afin de resserrer les liens entre les musulmans et notamment entre les médinois (ansars) et les mecquois (muhajiruns), le prophète (SAW) décida d’établir formellement un pacte de fraternité entre eux. Ainsi, chaque mecquois était lié par un pacte à un médinois, et ce dernier devait l’aider à s’installer, partager ses biens avec lui et lui permettre de vivre à Médine dans les conditions les plus favorables. Leurs relations, sur un plan plus large, étaient fondées. sur la fraternité, le partage et l’accompagnement spirituel (les musulmans exilés de la Mecque enseignaient leurs connaissances à leurs sœurs et frères de Médine). Ce pacte allait donner une force et une unité particulière à la nouvelle communauté musulmane installée à Médine. Ce soutien mutuel ne s’est pas limité à cela. Les nombreuses situations douloureuses, pénibles et dangereuses auxquelles les musulmans ont eu à faire face prouvent qu’ils étaient parvenus à un degré de fraternité et de confiance qu’aucune adversité n’allait réussir à briser. Ce sont ces liens qui constituèrent la force spirituelle et sociale de la communauté musulmane, et c’est en cela que résidait le secret de leur réussite devant Dieu et parmi les hommes. Dans un contexte caractérisé par des famines, la mauvaise récolte, des catastrophes où certains ont perdu toutes leurs économies, nous pensons qu’il est temps que nous prenions l’exemple sur la vie du noble prophète et ce, conformément à l’injonction divine : « En effet, vous avez Dans le Messager d’ALLAH, un excellent modèle à suivre pour quiconque espère en ALLAH et au jour dernier et invoque ALLAH fréquemment. S33 Vji.
Afin de soutenir nos frères fortement éprouvés, des formes de solidarité se sont développées. La solidarité reposait sur des systèmes d’entraide traditionnels, que ce soit au sein des familles, au sein des communautés ou encore au sein des professions. De nouveaux systèmes s’y sont ajoutés. Il y a la solidarité instituée, comme l’assurance santé, les allocations familiales ; il s’agit de permettre aux salariés, à travers un salaire différé ou par des impôts, d'assurer d’eux-mêmes, comme pour ceux qui ne travaillent pas, une vie décente.
On observe également la solidarité d’initiative privée à travers la création d’associations indépendantes des pouvoirs en place, associations se proposant de mener des actions de solidarité de toutes sortes, non seulement à l’échelle d’un pays, mais partout dans le monde. C’est le cas des organisations humanitaires d’autres pays amis qui apportent des soutiens. Multiples et multiformes à nos populations. Notre action de solidarité à l’égard de l’individu doit toujours commencer dans nos familles respectives, en particulier à l’endroit de nos deux géniteurs. Plus qu’un droit, il est inconcevable que notre action de grâce se manifeste dehors, tandis que les plus méritants en soient privés.
Dans un hadith authentique, d’après Abu Huraira : un homme vint voir l’envoyé de Dieu (SAW) et lui demanda : « O envoyé de Dieu, quelle est la personne qui mérite le plus ma bienveillante attention ? » « Ta mère », répondit-il. « Et ensuite, ta mère, et ensuite, ta mère, et ensuite, ton père. » Hadith. Ces actions de bienveillance ont une grande récompense auprès de Dieu. Au cas échéant, les conséquences sont fâcheuses, comme le dit ce hadith dans lequel le prophète (SAW) stipule : « Qu’il soit humilié, qu’il soit humilié, celui dont les parents, que ce soit l’un d’entre eux ou tous les deux, atteignent un âge avancé auprès de lui et qui n’entre pas au Paradis. » personnalités, combien capitales dans notre vie, nous devrions tourner le regard vers les autres membres de la famille puis les voisins et le cercle s’élargit au profit de tous. En tant qu’être vivant en société, les hommes ont toujours entretenu des mécanismes de solidarité. Ils savaient qu’au bout du compte, ils en bénéficieront très certainement un jour, soit directement, soit indirectement, ce qui s’est d’ailleurs quasiment toujours vérifié.
Des moyens de sa mise en œuvre. De nombreux moyens sont utilisés dans le domaine de la solidarité. En Islam, le moyen le plus visible est la zakat légale ou « l’aumône obligatoire purificatrice » selon certains traducteurs. Elle a été prescrite et rendue obligatoire pour le musulman par Allah (Le Très Haut) dans le Coran en ces termes : « Prélève de leurs biens une aumône (sadaqa) par laquelle tu les purifies et les bénis et prie pour eux. Ta prière est une quiétude pour eux. Et Allah est Audient et Omniscient » (Sourate V, 103). Dieu en a fait une matière purificatrice. Zakat nettoie les maladies du cœur humain, elle nettoie la richesse par le droit d’autrui et la purifie. De plus, l’aumône offerte avec disposition et générosité du cœur contribue à établir un lien d’amour et de sincérité entre le riche et le pauvre. L’équilibre social qu’allie la justice, le respect mutuel et l'amour entre le riche et le pauvre est maintenu pendant au moins une année. En dehors de ce troisième pilier de l’Islam, nos gestes à l’endroit des personnes démunies constituent une forme de solidarité. Cela a un grand profit pour celui qui le fait, car le prophète (SAW) nous enseigne de fuir l’Enfer ne serait-ce qu’en faisant l’aumône avec la moitié d’une datte.
Les gestes que nous pouvons faire sont de toutes sortes (nourriture, habit, chaussure, argent...). Notre solidarité n’est pas seulement avec les moyens financiers et matériels. Elle est à la fois spirituelle, morale et physique. La solidarité spirituelle dans les sources islamiques a une forte valeur de soutien mutuel. C’est ainsi que des frères... et sœurs demandent d’un moment à l’autre, à leurs coreligionnaires, notamment ceux-là qu’ils estiment spirituellement proches du Très-Haut, des invocations, douas, chose précieuse à leur égard. C’est en référence au propos du prophète (SAW) qui nous enseigne que l’invocation est l’arme du musulman. D’autres hadiths reconnus par leur authenticité nous enseignent ceci, à titre d’exemple, d’après Abu Darda (que Dieu l’agrée) qui rapporte que l’envoyé de Dieu (SAW) disait : « La prière du musulman en faveur de son frère absent est exaucée. À sa tête, se trouve un ange chargé de dire, chaque fois qu’il prie pour son frère : Amin, que la chose te soit accordée. » Rapporté par Muslim.
Le soutien moral prend sa place surtout lors des épreuves difficiles, lorsque une maladie atteint quelqu’un ou lorsqu’une personne échoue à un examen ; ce dernier a besoin de ce soutien moral pour résister davantage et réussir à supporter cette situation difficile. Physiquement, nous pouvons soutenir nos frères et sœurs en leur offrant. Certains services qui faciliteront l’exécution de leurs activités. Nous trouvons aussi une solidarité dans la recherche du savoir. Des élèves et étudiants forment des groupes d’études, s’échangent des documents et s’entraident à traiter des exercices dans le cadre des préparatifs de leurs évaluations. Des étudiants venus de divers horizons se retrouvent dans une seule maison au nombre de 3, 4, 5 ou plus, juste pour leur permettre de supporter les dépenses et permettre à d’autres de dormir sous un toit avec un peu de décence. Les manifestations de la solidarité sont multiples et multiformes dans notre milieu et la liste n’est pas exhaustive.
À l’échelle internationale, des organisations regroupant plusieurs associations, plusieurs institutions, plusieurs pays, voire des continents se réunissent afin d’être plus forts et mieux résister dans le temps : Organisation des Nations Unies ; Union Européenne ; Fédération des Associations Islamiques du Burkina. Les musulmans ne doivent pas être en reste. Le prophète. Mohammad (SAW) nous a enseigné que le loup n’attrape que la brebis égarée. Il s’agit d’un impératif, pour être plus fort, d’unir les forces. Cette solidarité doit être faite pour le bien et par piété. Et Allah le Très-Haut dit : « Entraidez-vous dans l’accomplissement des bonnes œuvres et la piété, et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression. Et craignez Allah, car Allah est certes dur en punition » (S5, V). Aucune religion n’a de sens que dans un contexte social puisque la religion fait la promotion de la société au détriment de l’individualisme et l’islam ne déroge pas à cette règle.
Et comme toute société est basée sur la solidarité, l’AEEMB vous donne l’occasion de participer à l’édification d’une telle société à travers l’organisation d’une semaine de solidarité du 10 au 18 avril. L’actualité nationale et sous-régionale fait état de famine dans la sous-région (BURKINA, MALI) où les gens désertent entièrement leur village. Les autorités nationales vendent des vivres à des prix sociaux. afin de juguler la crise. Étant la meilleure des communautés, il est temps d’agir, chers frères, chères sœurs, chers parents, tout en ayant en tête ce hadith qudsi où Dieu dit : « Ô fils d’Adam, dépense et je dépenserai sur toi ». LE DAS