Issue
An-Nasr Vendredi #337 (La fraternité : plus que la vie)
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- Title
- An-Nasr Vendredi #337 (La fraternité : plus que la vie)
- Publisher
- An-Nasr Vendredi
- Date
- April 16, 2010
- issue
- 337
- number of pages
- 4
- Spatial Coverage
- Médine
- Rights Holder
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-issue-0000494
- content
-
Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon. Dans un monde caractérisé par l’individualisme, le chacun pour soi et Dieu pour tous, on assiste malheureusement et sans pouvoir à l’effritement des valeurs cardinales comme l’entraide, le souci pour l’autre. Aujourd’hui, la fraternité n’a plus de valeur aux yeux des gens. Dans ce numéro, An-Nasr vous rappelle vos devoirs de frères.
La fraternité est un lien de solidarité et d’amitié entre des êtres humains, entre les membres d’une société. C’est le sentiment d’avoir la même appartenance. Ainsi, on distingue plusieurs types de fraternité. Mais pour ce qui nous concerne, nous allons nous arrêter sur la fraternité islamique, la plus fondamentale et la plus essentielle pour nous, les croyants. La fraternité, c’est l’héritage du prophète (SAW), c’est ce qui nous reste de lui : une reconnaissance, une bénédiction pour chacun de nous. Au-delà de cela, la fraternité est plus que la vie et la piété. Filiale et les liens sacrés du sang que nous avons entre frères et sœurs, nous sommes aussi appelés à entretenir des liens de fraternité, car la communauté musulmane ne doit jamais perdre cette bénédiction octroyée par Allah. De ce droit béni des frères et sœurs en religion. Ainsi, le premier de nous tous qui a mis en exergue cette bénédiction fut le prophète Mohammad (Saw). En effet, dès l'avènement de sa mission prophétique, notre prophète a semé dans le cœur de chaque croyant ce sentiment qu’est la fraternité. De son vivant, le prophète de l’islam a revendiqué et pratiqué le fait d’être frères et sœurs. Ce n’était pas seulement le partage d’une affection, mais il fallait aussi honorer l’amour de son prochain. Cet acte qui est exprimé uniquement pour Allah se maintient depuis maintenant quatorze siècles.
La fraternité dans la Fatiha. Chaque fois que le musulman récite la Fatiha, parvenu au verset « Iyyaka na'budu », il intercède pour tous les autres fidèles ; ainsi ce croyant ne perd jamais ce lien. Affectif. Soyons une communauté qui vivifie la fraternité dans chaque Eatiha puisque cette sourate donne à la fraternité tout son sens sacré. Tous les jours, il nous arrive de réciter au moins dix-sept fois cette parole, par conséquent, nous sommes appelés à être fidèles au sens sacré que représente dans chaque cœur la fraternité.
Le don de soi. Malgré que ses lèvres furent desséchées et sollicitaient la fraîcheur de l’eau, Harith avait préféré proposer l'eau qu’il possédait à son frère plutôt que de se l’approprier. Et, dans un souffle brûlant, il offrit sa vie à Allah. À l’endroit même où il rendit l’âme, il y avait trois corps de martyrs et une cruche d’eau qui n'a pu être bue. Ainsi, préférer notre frère en religion plus que nous-mêmes est comparable à une jarre d’eau qui transmettrait la vie au désert si aride. C’est un don sublime de soi à son frère.
Aujourd’hui, notre société, surtout la communauté musulmane, gagnerait à prendre comme exemple ce sentiment de don de soi à son frère ou à sa sœur. Le prophète. (Saw), vraiment une miséricorde. La fraternité est née et a grandi auprès du sultan des prophètes ; elle est un rappel perpétuel de son comportement. Il était si sincère lorsqu’il disait « mon frère » du fond de son noble cœur, à tous ces pauvres attristés vivant dans des maisons en ruines ou dans les bas-fonds. Le prophète (Saw) savait comment sécher leurs larmes et réchauffer leurs mains et leurs pieds nus rien qu’en utilisant le feu béni de son affection. Il leur donnait tant de réconfort... Apprenons de lui... Devenons nous aussi un réconfort pour les plus démunis. Soyons un port d’attache pour tous ceux qui veulent nous confier leurs peines comme Ali (RA), lorsqu’il déclara : « je n’ai jamais été aussi heureux que pour ces deux actions. J’aime apaiser les peines de mon frère et j’apprécie qu’une personne qui a un problème vienne à moi dans la mesure où j’ai la possibilité de lui venir en aide. » Devenons un port, un refuge pendant les jours d’orage. La fraternité ne se trouve pas dans le don que l’on accorde. à autrui, mais elle prend sa source dans un mot réconfortant. C’est dissiper la peine de ton frère avec un sourire accueillant. La fraternité nous interpelle dans tous nos actes : elle est une question consciencieuse sur nos lèvres, quand les bombes sont dans nos mains, quand les feux brûlent. Apprenons à connaître la valeur de nos actes et vivons pour ne plus ressentir cette absence de fraternité.
La fraternité nous oblige à annoncer les paroles affectueuses comme le feraient les personnes sages et délicates qui filtrent tous leurs mots : c’est ainsi que la joie naît à l’intérieur des cœurs lorsque tu dis « mon frère ». La fraternité ne se base aucunement sur la critique des erreurs que l’on peut constater chez son prochain, mais nous renvoie au contenu de nos propres cœurs. Alors on couvre la honte de son frère. La plupart du temps avec un silence, un silence sans un regard sévère ou un mot blessant. Cette meilleure attitude crée un lien de confiance entre tous. Fraternité, c’est éviter de faire mal au pied de ton frère même si ce dernier est en train de marcher sur le tien. La fraternité, c’est considérer sans aucune arrière-pensée tous les faits et gestes de ton semblable avec clarté, puis distinguer et reconnaître qu’il y a du bien en lui. La fraternité ne fait pas de toi un miroir grossissant et enflammant les erreurs de ton frère, mais tu deviens un conseiller en lui assurant que ses erreurs l’encouragent à adopter un meilleur comportement.
La plupart du temps, les mots sont comparables à des flèches acérées qui touchent à l’intégrité d’autrui et le rabaissent. Le frère ne doit pas insulter son frère, mais parfois on est dépassé par notre langue qui, transformée en serpent, mord en s’en prenant à son honneur ; elle pique ses lèvres, son sang coule ; il avale le poison amer des paroles désobligeantes en l’essuyant avec un rire.
Le croyant est soucieux de son prochain ; il est empreint du goût du partage. La fraternité, c’est de pouvoir cligner de l’œil sous le... Ciel... sans se connaître. C'est le lien du cœur. C’est s’aimer sans se connaître. La fraternité, c’est l’absence des paroles enflammées, on traverse des déserts brûlants et on franchit des océans. En réalité, la fraternité est une route imprégnée de sens. Dans ce voyage, le croyant doit être un compagnon humble.
La fraternité, comme nous l’avons vue plus haut, est capitale pour nous musulmans, surtout si l’on se rappelle les ansars et les muhajirun à Médine. Donc, il y a lieu de savoir comment la créer, l’entretenir et la vivifier. Mais avant tout, il nous paraît nécessaire de distinguer l’amitié de la fraternité. Si dans l’amitié on peut choisir ses amis, dans la fraternité on ne choisit pas ses frères, car tous ceux qui portent la foi sont nos frères. À cet effet, Allah dit : « Les croyants ne sont que des frères... » (S49V10). Par conséquent, nous devons avoir de bons sentiments de fraternité envers nos frères.
Son entretien : Voici quelques éléments qui peuvent nous permettre de renforcer notre fraternité. Déclarer. son amour à son frère. Quand on aime quelqu’un pour Dieu, il ne faut pas le taire mais le dire. Ceux qui s’aiment mutuellement doivent exprimer leur amour. Le prophète (Saw) lui-même déclara à Muaz ibn Djabal : « Muaz, je te le jure, je t’aime réellement. » Remercier pour le bienfait que nous recevons de nos frères. Celui qui reçoit un bienfait de quelqu’un, tant qu’il en a la possibilité, il doit répondre aussi par un bienfait. S’il n’a pas de force matérielle pour donner le change, alors il doit prier pour lui. Car celui qui ne sait pas remercier l’homme ne peut remercier Allah.
S’offrir des cadeaux. Notre prophète acceptait les cadeaux qu'on lui offrait et en retour, il faisait autant. Les cadeaux renforcent la fraternité et font disparaître la haine dans les cœurs. On n’est jamais assez riche pour refuser un cadeau de son frère ; il n’y a que la volonté qui compte. On ne nous demande pas de donner tout ce que nous avons mais d’offrir quelque chose, minime soit-il. L’essentiel, c'est que ce don soit accompagné. d’un sentiment de plaire à son seigneur et de fraterniser avec son frère. Se rendre visite et répandre la salutation parmi ses frères. Voilà un des problèmes de notre temps. Personne n’a le temps pour l’autre. Or la visite est un facteur fondamental, voire incontournable, dans la consolidation de la fraternité. Nous devons nous rendre visite. Cependant, dans un monde où l’individualisme a pris le dessus sur l’humanisme et où le souci pour l’autre a diminué, la question des visites est très préoccupante. Mais en tant que croyants, nous devons aménager notre programme afin de pouvoir rendre visite à nos frères et sœurs, surtout lorsqu’on connaît la valeur et l’importance des visites auprès de Dieu, bien sûr faites sincèrement.
Le fait de lancer le salam à ses frères est très recommandé et y répondre est obligatoire. Quand on nous salue, nous devons répondre de la plus belle manière qui soit. Le salam est une condition, voire la base de tout amour fraternel et, partant, gage de la foi en Dieu. Chacun de nous doit se poser. La question suivante : mes frères et sœurs ont-ils été satisfaits de moi, de mon comportement à leur égard au cours de cette journée ? Afin d’apporter une réponse positive à cette interrogation légitime, nous devons avoir ces paroles du prophète à l’idée et les méditer profondément et sincèrement chaque soir avant de nous coucher. Objectif : se remettre en cause perpétuellement et tendre vers la perfection.
Ainsi, le prophète (Saw) a dit : « Méfiez-vous des préjugés, car rien n’est plus trompeur. Ne vous espionnez pas, ne rivalisez pas entre vous, ne vous enviez pas, ne vous détestez pas, ne vous ignorez pas. Soyez des serviteurs d’Allah fraternels, ainsi qu’Il vous l’a ordonné. Le musulman est le frère du musulman. Il ne l’opprime pas, il ne le prive pas de son soutien, il ne le méprise pas. Il n’est de pire mal pour un musulman que de mépriser son frère. Tout chez le musulman est sacré pour l’ensemble des musulmans. Son honneur, son sang et ses biens sont sacrés. Dieu ne regarde ni vos corps ni vos apparences. » Mais il regarde vos cœurs, rapporté par Muslim. Mon frère, ma sœur, sache qu’une fraternité bien vécue, c'est-à-dire au nom d’Allah, n’a d’autre récompense que le paradis. À toi de voir ! Par OM SO.
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