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An-Nasr Vendredi #229 (Quand le voile devient un repoussoir / Dix profits à baisser le regard)
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- Title
- An-Nasr Vendredi #229 (Quand le voile devient un repoussoir / Dix profits à baisser le regard)
- Creator
- Asma Lamrabet
- Publisher
- An-Nasr Vendredi
- Date
- April 18, 2008
- issue
- 229
- number of pages
- 4
- Rights Holder
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-issue-0000414
- content
-
Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon. Il est souvent regrettable de constater que l’image de la femme voilée, engagée, laisse un temps soit peu à désirer. Qu’elle éprouve une renaissance de la foi dans son cœur et qu'elle décide de modifier son comportement et son attitude en fonction des principes de l’islam, c’est tout à son honneur et ce n’est en aucun cas critiquable. Ce qui le sera en revanche, c’est la façon dont elle va s’y prendre.
Tout d’abord, son aspect extérieur est le premier à pâtir : plus d’islam voudrait dire pour elle, plus d’austérité. Plus son apparence est dure et rigoureuse, plus elle prétend être en conformité avec les normes religieuses. Ajouté à cela, l’absence de sourire et de gaieté dans le visage, et elle aura cet air renfrogné, gris et tristounet qui, selon elle, est directement proportionnel à son degré de croyance ! Il ne s’agit pas de se perdre dans des détails futiles. Mais généralement, c’est cela qu’on appelle une femme voilée, à son étonnante capacité de se mettre à l’écart des normes générales qui caractérisent la société aujourd’hui. Si l’islam prône un comportement vestimentaire discret, il n’exige pas de la femme qu’elle s’enlaidisse. Le propre de la nature de la femme est d’être plus coquette et pleine de petites attentions pour sa personne ; l’islam permet que la beauté féminine soit pleinement mise en valeur quand la femme est en présence de son mari, alors qu’il lui est demandé d’être plus discrète avec les autres personnes.
Il y a une grande différence entre avoir un aspect plaisant, soigné et être provocante et indécente, entre la correction et la vulgarité, entre la sobriété et l’inconvenance. Par ailleurs, certaines femmes adoptent une « standardisation » du port du voile ; on rencontre les mêmes uniformes par-ci et par là suivant des règles assez strictes, alors que nulle part, il n’est dit en islam de porter un vêtement déterminé répondant à des normes qualifiées. d’islamiques. Ni le Coran ni la tradition du Prophète ne formulent un type précis de vêtement. Ce qui est islamique est plutôt dans la façon d’être générale : on n’est pas plus musulmane qu’une autre par le type de vêtement que l’on porte ; la foi ne se mesure ni aux mètres de tissu ni à la qualité de celui-ci. La foi se mesure à l’aune d’autres critères.
Il est vrai que l’aspect extérieur est important, mais il demeure complémentaire, faisant partie d’un tout immense où foi et abnégation sont primordiales. Chaque femme qui a pris l’engagement de suivre les préceptes de l’islam fait en sorte que son aspect extérieur soit en harmonie complète avec sa foi intérieure. Elle aura dégagé de la sagesse et une beauté sereine que seule peut donner la véritable croyance. Avoir l’air terne, crispé et renfermé lui donne l’impression d’être pétrie de complexes, de doutes, voire d’instabilité psychique, ce qui en aucun cas ne peut coexister avec la plénitude qu’offre la foi en Dieu.
Une peine rigide à l’image de leur apparence physique, qui consiste bien souvent en un repoussoir pour les autres, certaines femmes, portant le voile, ont aussi une façon de concevoir la religion caractérisée par un mode de vie particulièrement rigoriste, empreint d’interdits et de contraintes qui ont finalement pour conséquence de marginaliser celle-ci par rapport au reste de la société. En effet, un certain nombre de ces femmes font d’abord une fixation terrible sur le voile : toute leur vie va tourner autour de ce point de repère fatidique. Le voile sert alors de référence unique pour porter un jugement : la femme voilée est au-dessus de tout soupçon ; la femme non voilée est dénigrée car elle ne répond pas aux critères de la foi musulmane. Le voile est aussi brandi pour rallier la cause des voilées. En d’autres termes, on essaie de captiver les foules féminines en jouant sur cette unique corde : des pamphlets sur le voile, ses bienfaits, ses vertus et ses atouts sont déclamés devant une assistance souvent ignare en la matière et, avec Beaucoup de véhémence parfois, on rappelle les risques terribles qu’encourent les femmes désobéissantes, en utilisant des scénarios lugubres sur la mort, la souffrance dans le tombeau, l’Enfer. Beaucoup de femmes, le plus souvent incultes, succombent alors à ce type de discours ; elles se voilent la tête, se plient aux exigences vestimentaires que leur ont enseignées d’autres femmes voilées sans aucune compréhension ni assimilation du sens des principes religieux. D’autres femmes, à revanche, révulsées, refusent de se voiler, ressentant ce précepte comme une contrainte ridicule.
On ne peut se permettre de porter un jugement catégorique sur ces femmes qui, sans doute motivées par leur bonne foi, utilisent ce genre de méthode. Mais on a le droit de critiquer les procédés utilisés qui « ne sont en aucun cas dignes de notre religion ». Réduire l’ensemble du merveilleux message de l’islam à cette parodie est inacceptable. À travers les versets du Saint Coran, il y a des leçons de pédagogie divine qu’on ferait mieux d’apprendre avant. d’émettre des sentences ou des leçons de morale rigide dépourvues de toute objectivité. Aborder la religion en imposant ainsi des concepts dogmatiques sans prendre la peine d’expliquer l’essence même de l’islam, c’est commettre du tort à l’image de cette religion en croyant lui rendre service. Le voile n’est pas une fin en soi, c’est un signe de soumission à Dieu, d’obéissance parmi tant d’autres que la musulmane doit ressentir pour pouvoir le porter avec plénitude et harmonie. Le voile est le résultat d’une démarche autonome, de la liberté de disposer de son corps et de son cœur. Le voile, comme la prière, le jeûne, la bonté, sont des notions qui ne peuvent être séparées, ni décortiquées une à une ; c’est un ensemble indivisible que l’on ressent, selon le degré de sa foi, un peu, beaucoup ou intensément.
Extrait de : Musulmane tout simplement de Asma Lamrabet. Dix profits à baisser le regard. Baisser le regard permet de se conformer aux ordres d’Allah, ce qui constitue l’essence même du bonheur de l’homme. Rien n’est plus bénéfique au serviteur d’ici-bas comme dans l’au-delà, que de se conformer aux ordres de son Seigneur. Aussi, personne n’atteint le bonheur dans ce monde et dans l’au-delà qu’en s’y conformant et personne n’est touché d’un malheur si ce n’est pour les avoir négligés.
Baisser le regard empêche cette flèche empoisonnée (le regard illicite) d’atteindre le cœur, ce qui le conduirait sans doute à sa perte. Baisser le regard permet de ressentir une intimité avec Allah et d’amener le cœur à se consacrer entièrement à lui. Par opposition, poser son regard sur l’illicite disperse l’attention du cœur, le distrait et l’éloigne d’Allah. Et rien n’est plus nuisible à l’homme que de regarder tout ce qui peut être proscrit, dans la mesure où cela provoque chez celui-ci un comportement désinvolte envers son Seigneur.
Baisser le regard renforce le réjouit. Inversement, le cœur de l’homme s’affaiblit et s’attriste lorsque celui-ci ne contrôle pas son regard. Baisser le regard illumine le cœur qui, au Contrairement, s’assombrit lorsqu’on le porte sur l’illicite. C’est pour cette raison qu’Allah a révélé le verset de la lumière à la suite du verset sur le regard. Allah dit : « Dis aux croyants de baisser leur regard et de préserver leur sexe. » Ensuite, Il en a donné les fruits : « Allah est la lumière des cieux et de la terre, Sa lumière est semblable à une niche dans laquelle il y a un flambeau. » C’est-à-dire semblable à Sa lumière dans le cœur du croyant qui a accompli ses obligations et s’est éloigné des interdictions.
Et lorsque le cœur s’illumine, il accepte une multitude de bonnes œuvres venant de toute part. Au contraire, lorsqu’il s’assombrit, il laisse place à un déluge de calamités qui l’atteint de tout côté. Donc, tout ce que l’on peut concevoir de blâmable, d’innovations, d’égarements, de suivi de passions, d’éloignement de la guidée et de ce qui conduit au bonheur, et d’occupation vers ce qui mène au malheur, discernement d’une part, et la maîtrise de soi d’autre part. Comme il est dit dans un récit. (âthar) : « Iblis fuit toute personne qui combat ses passions. » Et au contraire, le diable suit celui qui est à l’opposé de cela, de par le caractère abject, servile, méprisable et indigne de son âme. Comme l'a dit Al-Hassane : « Qu’ils avancent au son des sabots d’une mule ou du pas souple d’un cheval, l’humiliation du péché ne quitte jamais leur cœur. Ainsi, Allah humilie celui qui lui désobéit. » Allah veut en cela avilir ceux qui Lui désobéissent. Dans le Coran, la puissance et l’honneur sont liés à l’obéissance d’Allah. L’avilissement et l’humiliation sont liés à Sa désobéissance. Allah a dit : « La puissance appartient à Allah, ainsi qu’à ses messagers et aux croyants. » La foi se compose de paroles et d’actes, extérieurs et intérieurs. Allah dit : « Celui qui cherche la puissance, alors la puissance toute entière appartient à Allah, vers lui monte la bonne parole par la bonne action qui l’élève. » C’est-à-dire que celui qui veut la puissance, qu’il la cherche dans l’obéissance à Allah, le rappel des... Bonnes paroles, les œuvres pieuses, comme il est rapporté l’invocation de la prière de nuit. « Certes, ne sera pas humilié celui que Tu as protégé, et ne sera pas honoré celui que Tu as pris comme ennemi ». Celui qui obéit à Allah, Il le protège dans cette obéissance et il en tire honneur en fonction du degré d’obéissance. Et en Lui désobéissant, il s’éloigne de Lui et s’avilit par la même.
Baisser le regard interdit au diable l’accès au cœur, car il pénètre par le regard (interdit) et parvient au cœur plus vite que l’air ne pénètre dans un lieu vide. Le diable lui représente alors qu’il a vue et l’embellit, il en fait alors une idole à laquelle le cœur est accroché. Plus, il le surveille et l’éprouve en embrassant son cœur avec le feu des désirs qu’il alimente par des péchés qu’il n’aurait jamais atteints sans ce regard illicite, tandis que le cœur est d’ores et déjà dans un feu ardent. Chaque souffle ne fait qu’attiser ce feu qui crépite maintenant, il est trop tard, le cœur est encerclé, cerné de toutes parts comme. Une brebis au sein d’un enclos incendié. Ainsi, ceux qui regardent l’illicite seront châtiés dans leur tombe par un lit de feu sur lequel les âmes seront déposées jusqu’à ce qu’elles soient réintroduites dans leur corps (au jour de la Résurrection). C’est ce qui fut montré en songe au Prophète d’après un hadith authentique.
Baisser le regard libère le cœur afin qu’il puisse méditer sur ce qui lui est bénéfique, et s’y consacrer. Au contraire, regarder l’illicite détourne le cœur comme si cela s’immisçait entre l’homme et son cœur. Ses pensées le perdent et il suit ses passions en oubliant le rappel de son Seigneur. Allah dit : « Et ne suis pas celui que nous avons rendu insouciant à notre rappel, qui suit ses passions et dont le comportement est outrancier ». Le regard illicite est la cause de ces trois maux.
L’œil et le cœur sont liés, l’un est occupé par ce qui occupe l’autre. Le cœur n’est pur que par la pureté du regard et l’œil n’est pur que par la pureté du cœur. De même, le cœur se corrompt par la... corruption à regard, et l’œil, par celle du cœur. Donc, si l’œil se corrompt, il entraînera le cœur. Il deviendra alors comme une poubelle dans laquelle se mêleront impuretés, souillures et saletés. Un tel cœur n'est pas en mesure d’acquérir la connaissance d’Allah, il n'est pas apte ni à l’aimer ni à revenir vers Lui. Comment un cœur pourrait-il ressentir une intimité avec son Seigneur et goûter au plaisir de se rapprocher de Lui alors qu’il contient tout ce qui y est contraire.
Extrait de son livre : La maladie et son remède de Ibn Qayyim Al-Jawziyyah.