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An-Nasr Vendredi #235 (Le coeur, miroir de la présence divine)
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- Title
- An-Nasr Vendredi #235 (Le coeur, miroir de la présence divine)
- Creator
- Ben Hamid
- Publisher
- An-Nasr Vendredi
- Date
- May 30, 2008
- issue
- 235
- number of pages
- 4
- Rights Holder
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-issue-0000409
- content
-
Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon. Le cheminement spirituel se réalise par le cœur. Ce dernier est l’élément essentiel et central de l’homme. Allah dit : « Il y a dans le corps un morceau de chair qui, s’il est sain, rend tout le corps sain, mais s’il est corrompu, tout le corps est corrompu. Certes, il s’agit du cœur. A réussi certes qui la purifie et a perdu celui qui la corrompt. » (S91 V9-10). Puis, il dit : « Allah n’a pas placé deux cœurs dans la poitrine de l’homme. » (S33 V4). Un mystique commente ainsi ce verset : « La Majesté incomparable qui t'a conféré le bienfait de l’existence n’a placé en toi qu’un seul cœur afin qu’avec lui tu n’aimes qu’Allah seul, et que tu renonces à tout le reste et que tu ne te consacres qu’à Lui en t’abstenant de diviniser ton cœur. »
Pour cheminer vers Allah, le cœur doit purifier son but par la sincérité et purifier sa recherche par la véracité de l’effort, car Allah, comme le dit le messager, est pur et n’aime que... Ce qui est pur. Toute âme est le cœur, miroir de la présence divine aspirante à la connaissance d’Allah. Au plus secret d’elle-même, elle est consciente de cette recherche et de ce désir de retour. « Et quand ton Seigneur tira une descendance des reins des fils d’Adam et les fit témoigner sur eux-mêmes : « Ne suis-Je pas votre Seigneur ? » Ils répondirent : « Mais si, nous en témoignons afin que vous ne disiez point le jour de la résurrection : « Vraiment, nous n’y avons pas fait attention. » » (C7 V172).
L’homme, dans sa nature première et originelle, est profondément croyant de par le pacte qu’il a noué avec son créateur dans le monde invisible des âmes. Le souvenir de cette rencontre est à jamais gravé dans chaque âme humaine. C’est ce qu’explique le prophète dans ce hadith : « Chaque nouveau-né vient au monde avec une nature pure, mais ce sont ses parents qui font de lui un juif, un chrétien, un zoroastrien. » Cette nature pure (fitra) est une prédisposition innée chez chaque être humain, à connaître et à attester. l’unicité d’Allah. Mais par l’influence néfaste, le cœur peut être dévié de son orientation originelle : « malheur ce jour-là aux négateurs qui démentent le jour de la rétribution. Or ne le dément que tout transgresseur, pécheur qui, lorsque nos versets lui sont récités, dit (Ce sont) des contes d’anciens ! Pas du tout, mais ce qu’ils ont accompli couvre leurs cœurs. En vérité, ce jour un voile les empêchera de voir leur Seigneur. » S83 V10-15. Ainsi le péché voile le cœur dans son cheminement du retour. À l’origine, l’âme était encore dans sa nature première pure, elle pouvait recevoir la parole et « percevoir » le Majestueux. La purification du cœur et la transparence auront pour but ultime de permettre à l’homme de « revenir à cet état », et de retrouver en lui-même la trace de cette rencontre sublime. Comme le dit El Ghazali : « chaque âme, malgré ses différences individuelles, est prédisposée à connaître la « réalité ». C’est pour que l’âme se distingue des autres systèmes du monde, car elle est le lieu. de la science divine. La seule dimension de l’homme capable de ressentir les réalités spirituelles est le cœur, miroir de l’âme. Cette âme fait partie intégrante du monde de l’au-delà et possède les moyens de l’explorer. Ceci prend origine dans la raison et passe par l’adoration exotérique par les sens et les membres, et finit par l’adoration ésotérique du cœur.
Si l’âme a été envoyée dans ce bas monde enveloppée dans sa condition corporelle, c’est pour lui permettre de remplir ce « mandat » (âmâna) de retour qui est la vérité destinée ; ce mandat que les cieux, la terre, les montagnes ont refusé de porter : « Nous avons proposé le mandat aux cieux, à la terre et aux montagnes. Ils ont refusé de le porter et en ont eu peur alors que l’homme s’en est chargé ; il est très injuste envers lui-même et ignorant » (S33V72).
L’homme doit en effet acquérir en ce monde par l’usage de ses sens, et donc par la raison, une certaine connaissance des œuvres d’Allah et par ce truchement, une connaissance d’Allah Lui-même. Ainsi, L’itinéraire spirituel présuppose, tout d’abord, que le cœur soit en perpétuelle purification, car plus le cœur se vide des traces de ce bas monde, plus son miroir devient transparent, au point qu’il renvoie du profond de l’âme le souvenir de la présence d’Allah. Et Allah a donné à Son livre le nom de zikr, qui veut dire le rappel. Cette dénomination n’a de sens que s’il y a eu déjà une rencontre après laquelle l'oubli s’est installé.
Ainsi, la prière, la zakat, le jeûne, le pèlerinage à la Mecque et d’autres actes d’évocation tels que le rappel du nom d’Allah, la demande (du’a), la méditation, etc., ainsi que tous les actes relevant de l’enseignement de l’Islam sont des échelles vers la perfection recherchée et la transparence escomptée, et des confluents vers la purification qui mène à la vraie Vie : « Ô vous qui croyez ! Répondez à l’appel d’Allah et de Son messager quand ils vous appellent à ce qui vous donne la Vie, et sachez qu’Allah s’interpose entre l’homme et son cœur, et que c’est vers Lui que vous serez. » rassemblés. » S8V24 — ----------^ 64 Ibn ‘Atâllah Iskandari disait ces sagesses : « Comment un cœur peut-il s’illuminer pendant que son miroir est obscurci par les formes illusoires de ce monde ? Ou comment peut-il partir vers Allah alors qu’il est enchaîné par ses désirs ? Ou comment espère-t-il comprendre les subtilités des secrets spirituels alors qu’il ne s’est repenti de ses fautes ? » « Le jour où ni les biens ni les enfants ne seront d’aucune utilité, sauf pour ceux qui iront à Allah avec un cœur pur. » S26 V88/89 Mais l’outil est rouillé par les péchés et par l’influence extérieure, et ne peut retourner à sa nature première pure pour percevoir la lumière que par une prise de conscience qui le remet sur le chemin du retour. La noblesse de l’homme, comme le dit l’imam Al Ghazali, par rapport aux autres créatures, est qu’il est prédisposé à connaître son créateur, et ceci non par un de ses sens ou par sa raison, mais par son cœur. C’est lui qui œuvre pour Lui, c’est lui qui chemine vers Lui et c’est lui qui reçoit ce qui advient de Lui. Les sens et les membres ne sont que ses serviteurs. C’est pour cela qu’il faut bien connaître son cœur, car celui qui le connaît, se connaît lui-même et celui qui se connaît lui-même connaîtra son Seigneur. Sinon Allah s’interpose entre l’homme et son cœur, « ...et sachez qu’Allah s’interpose entre l’homme et son cœur, et que c’est vers Lui que vous serez rassemblés. » S8V24
Quand un cœur se détourne continuellement de son Créateur, c’est la mort véritable dont les symptômes consistent à ce que l’on ne réagisse plus aux blessures et aux désobéissances et que l’on sente plus l’effet dévastateur de l’ignorance de la vérité et de l’adhésion aux vaines croyances. Les causes de cette mort sont les séductions (fitna) de ce bas monde qui assaillent les cœurs et qui constituent les causes de leurs maladies. Elles peuvent être résumées dans les désirs de concupiscence (shahawat) et dans le doute (shakk). Les premiers impliquent la corruption du dessein (al ‘azm) et de la volonté à cheminer (irâda) ; Les seconds impliquent la corruption de la connaissance et de la croyance. En effet, le prophète a dit : « Les séductions assaillent les cœurs, une tâche noire s’inscrit sur chaque cœur qui se laisse tenter par ces tentations, et une tâche blanche s’inscrit sur chaque cœur qui les rejette ; jusqu’à ce que le cœur continuellement séduit devienne noirci et enflé comme une cruche usée qui ne reconnaît aucun bien et ne rejette aucun mal, et le cœur résistant à la tentation devienne si blanc qu’une séduction n’atteigne préjudiciablement tant que les cieux et la terre perdurent. »
Aussi faut-il purifier le cœur de tout péché intérieur comme la jalousie (al-hasad), la haine (al-hiqd), l’orgueil (al-kibr), l’ostentation (riya) et surtout l’amour de ce bas monde (hubbu-d-dunya) qui est éphémère et illusoire. Ceux-ci ont un effet néfaste sur le cœur. Selon Ibn Moubarak : « Les péchés tuent les cœurs, les mauvaises coutumences n’engendrent qu’humiliation (le jour dernier), l’abandon des péchés est la vie des cœurs. » Le bien pour toi est de désobéir à ton ego (nafs). Si le cœur se soumet à l’ego, le diable lui embellit ses désirs et les plaisirs, lui présente des séductions de ce bas monde jusqu’à ce que l’ego ordonne aux soldats d’assouvir ses penchants. Mais si le cœur a la crainte d’Allah, il se rappelle que son but sur terre est ce mandat de retour, il commence à chercher la connaissance en se débarrassant de tout ce qui peut perturber la transparence de l’âme.
C’est le sens du hadith qui dit : « Si les diables ne voilent pas (par les tentations égarantes) les cœurs des fils d’Adam, ces derniers auraient vu le Royaume des cieux. » Ahmad. Dans ce combat, rien ne vaut l’aide et la grâce d’Allah. C’est Lui seul qui a créé les cœurs, Lui seul sait comment les préserver de leurs ennemis. Donc, attache-toi à Lui et implore son aide et sa miséricorde, et ne sois pas comme celui qui cherche à ce que le roi lui fasse grâce et le rapproche alors qu’il fait tout pour qu’il le refuse et l’éloigne : « Nous n’avons envoyé ni messager. » Ni prophètes qui n’ait récité ce qui lui a été révélé sans que le diable n’ait essayé d’intervenir pour semer le doute dans le cœur des gens au sujet de sa récitation. Allah abroge ce que le diable suggère et Allah renforce ses versets. Allah est omniscient et sage. Afin de faire de ce qu’insuffle le diable une tentation pour ceux qui ont une maladie au cœur et ceux qui ont le cœur dur. Les injustes sont certes dans un schisme profond. Afin que ceux à qui le savoir a été donné sachent, en effet, que le Coran est la vérité venant de ton Seigneur, qu’ils y croient alors et qu'ils s’y soumettent en toute humilité. Allah guide certes vers le droit chemin ceux qui croient.
S22 V53-54
Dans ce verset, Allah décrit trois sortes de cœurs : Un cœur malade (qalb maridh) c’est un cœur alimenté tantôt par la foi tantôt par la concupiscence. Un cœur dur (qalb qâsi) : c’est un cœur mort spirituellement. Dans cette catégorie, on peut discerner : le cœur de l’hypocrite (monâfiq). C’est un cœur qui sait mais refuse la vérité. Dans le Coran, Allah nous dit : « Qu’avez-vous à vous diviser en deux au sujet des hypocrites alors qu’Allah les a refoulés dans leur infidélité pour ce qu’ils ont acquis en acte ? Voulez-vous guider ceux qu’Allah a égarés ? Et quiconque qu’Allah égare, tu ne lui trouveras pas de chemin (pour le ramener). » S4 V88
Et enfin, un cœur soumis à la parole d’Allah en tout humilité, c’est un cœur vivant. En somme, retenons que le cœur est le centre de toute notre adoration et pour cela, il ne peut contenir à la fois l’amour passionné de ce bas monde et l’amour d’Allah. À chacun de trouver le juste milieu.
Ben HAMID
Lisez et faites lire An Nasr vendredi 66.