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An-Nasr Vendredi #252 (Être avec Dieu pour vivre avec Ses créatures)
- Hierarchies
-
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- Title
- An-Nasr Vendredi #252 (Être avec Dieu pour vivre avec Ses créatures)
- Creator
- Baba
- Publisher
- An-Nasr Vendredi
- Date
- September 26, 2008
- issue
- 252
- number of pages
- 4
- Spatial Coverage
- Médine
- Rights Holder
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-issue-0000392
- content
-
N°252 du 26 septembre 2008
Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon. Notre adoration se résume en deux dimensions : une dimension verticale liée aux obligations vis-à-vis d’Allah et une dimension horizontale consacrée à l’entretien de ce qu’Il a créé. On ne peut en effet prétendre aimer Dieu en méprisant Ses sujets. Le prophète (saw) n’affirmait-il pas : « le meilleur d’entre vous est celui qui est le plus utile à sa communauté ? »
Le sens de la fraternité
Le mot « fraternité » dérive de « frère » qui signifie : né du même père et être avec Dieu pour vivre avec Ses créatures de la même mère ; membre de certains ordres religieux ou encore, uni par des liens étroits. Ainsi définie, on peut grosso modo dégager la fraternité biologique (entretenue par le lien de sang), la fraternité communautaire (celle qui regroupe des personnes ayant en partage la même foi ou liées. par un quelconque métier) et la fraternité globale qui peut se résumer en la solidarité entre les hommes. L’historique de la fraternité remonte aux premières heures de l’émigration du prophète (saw) à Médine. Une fois sur le sol de ses ondes maternels et dans l’optique de faciliter l’intégration du peuple nouvellement arrivé, le prophète (saw) attribue à chaque Médinois un Mecquois. Ainsi, le confrère d’Abdour Rahmane boun Aouf alla jusqu’à vouloir lui céder une de ses épouses. Celui-ci refusa tout en remerciant et demandant à ce qu’on lui montre le marché. Il entreprit un petit commerce et devint quelque temps après, un des plus grands riches du pays. Adorer Dieu c’est aussi être en parfaite harmonie avec Ses créatures. Cela nous impose une assistance mutuelle et une prodigalité de conseils de sorte que chaque individu puisse s’épanouir. Le messager d’Allah (saw) a dit : « Aide ton frère qu’il soit juste ou injuste ». Le paradoxe n’est que apparent. En réalité, aider son frère dans la justice consiste à l’accompagner dans ses bonnes actions. Par contre, l’aider dans son injustice, c’est le ramener à la droiture si toutefois il tend vers la déviation. Pour cela, il faut user de sagesse et de diplomatie dans nos approches. S’il est légitime de corriger, force est de savoir que la manière nous manque cruellement dans la plupart du temps. Surtout, évitons d’interpeller les gens en public, car l’intégrité est ce qu’il y a de plus cher chez l’être humain, et lorsqu’il se sent rabaissé et humilié, il tombe sur ses nerfs et n’est plus prêt à nous écouter. Disons même que ce n’est pas nécessaire de vouloir à tout bout de champ corriger. Il faut, dans certaines circonstances, laisser le temps à l’individu de se remettre en cause, de regretter son acte. Mais nous sommes parfois très pressés. Anas Ibn Malick rapporte qu’il a vécu pendant dix ans auprès du messager (saw) comme domestique, mais le prophète (saw) ne lui a jamais reproché quoi que ce soit. Deux hypothèses ont été émises par les savants. La première est que Anas a été vraiment excellent de par son comportement ; la deuxième étant l’expression de la miséricorde du prophète. Connaissant la nature humaine toujours marquée par l’insuffisance, il est quasiment impossible d’opter pour la première. Il ne faut cependant pas abuser de la fraternité. La fraternité, c’est la réciprocité. Il ne faut pas trop exiger de son frère quand soi-même ne fait pas un minimum d’effort. An Nâwâwi rapporte aux termes de Abou Houreira les propos suivants du prophète : « le pire de l’iniquité est de mépriser son frère musulman. Tout ce qui appartient au musulman est sacré pour le musulman : son sang, son bien, son honneur ».
Justice et équité. Nous sommes une communauté de juste milieu. La justice et l’équité sont des valeurs intrinsèques pour la réussite dans le monde d’ici-bas et dans celui de l’au-delà. L’Islam nous recommande d’être bienveillants envers ceux qui ne partagent pas notre foi. Nous devrons les nourrir quand ils ont faim, leur donner à boire quand ils ont soif, les Soigner quand ils sont malades, les tirer du péril et leur éviter tout mal. Il ne faudrait pas qu’au nom de notre foi, nous manquions de respect aux autres. Ils sont avant tout des créatures sacrées d’Allah. Dieu nous dit dans le Saint Coran : « Certes, nous avons honoré les fils d’Adam. Nous les avons transportés sur terre et sur mer, leur avons attribué de bonnes choses comme nourritures, et les avons préférés à plusieurs de nos créatures » (C17V70). Nous comprenons par là qu’il faut restituer à l’humanité toute entière la valeur et la chaleur humaine qu’il faut, sans quoi on aura désobéi à Dieu.
Beaucoup d’entre nous se basent sur une compréhension purement littérale du verset 03 de la sourate 28 qui dit : « Que les croyants ne contractent pas d’alliance avec les infidèles en dehors des fidèles », pour mépriser tout le monde sur son parcours, que ce soit par le regard ou les propos. Ce verset se veut une contextualisation. Il fut révélé au prophète (saw) après la bataille de Badr. Un croyant ayant pris part à Cette bataille auprès du prophète et craignant la destruction de sa famille restée à la Mecque signa discrètement un pacte avec les mécréants mecquois pour la sécurisation de ladite famille et en contrepartie leur fournir des informations si toutefois le prophète venait à envisager une attaque à leur encontre. Ce qu’il fit et Allah dépêcha l’ange Gabriel pour alerter le prophète. Celui-ci dépêcha le calife Ali qui intercepta la lettre en cours de route et la ramena à Médine avec l’émissaire. C’est à la suite de cet évènement que ce verset fut révélé.
Nous pouvons donc avoir de bonnes relations avec eux si nous visons quelque part un intérêt licite, pourvu qu’on ne leur divulgue pas les secrets de notre relation surtout en cas de conflit. D’ailleurs Allah nous dit : « O les croyants. Soyez stricts (dans vos devoirs) envers Allah et soyez des témoins équitables. Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injuste. Pratiquez l’équité ; cela est plus proche de la piété... » C5V8 Et le prophète. ajoute dans un hadith rapporté par Muslim : « Quiconque fait du mal à un sujet non musulman, je serai Moi-même son adversaire le jour de la Résurrection ». Cependant, il faut que nous soyons prudents. Être bienveillants envers ceux qui ne sont pas des nôtres ne signifie pas un « laisser-aller » à toutes leurs requêtes. Le philosophe Alain, de son vrai nom Émile Chartier, dans sa description du statut de l’individu vis-à-vis du pouvoir, disait : « Pour le citoyen, obéir en résistant, c’est tout le secret ». Alain nous montre par là qu’il faut se soumettre aux lois tout en restant vigilant dans la défense de nos intérêts. En partant de cette logique, nous serons miséricordieux envers le commun des mortels, mais en restant fidèles et stricts sur nos principes et valeurs.
Les barrières ethniques
C’est une triste réalité que même dans la oumma islamique, certains groupes ethniques s’estiment meilleurs que d’autres ou, en tout cas, pensent que leur union conjugale avec eux sera source de valeurs. Or Dieu nous dit : « O humain. Nous vous avons créés à partir d’un mâle et d’une femelle. Nous avons fait de vous des peuples et des tribus afin que vous vous connaissiez entre vous. Le plus noble d'entre vous pour Dieu est le plus pieux.
C49V13 est une grave erreur conservée depuis les ancêtres émanant soit de la hiérarchisation des peuples, soit des conflits ethniques dont les teneurs ont juré de ne point se pardonner, excluant ainsi formellement toute union. Allons-nous persister dans la même ignorance sachant que le musulman se caractérise par le pardon et l’indulgence ?
Une autre considération du problème est qu’à l’intérieur d’une même ethnie, on refuse le mariage, soi-disant qu’on partage le même nom de famille et que probablement on serait issu de la même grande famille. C’est quand même absurde si nous savons que nous descendons tous d’Adam. Pas de mariage possible alors ! Il faut combattre cette mentalité par tous les voies et moyens possibles. Mais ne soyons pas hâtifs. Les professeurs de cette coutume sont le plus... Souvent des personnes âgées. Allons donc doucement, par nous-mêmes ou par des personnes ressources et on remportera le combat incha Allah. Du reste, ce sont des variances culturelles et chacun doit respecter l’autre dans sa manière d’être ; l’essentiel étant la vertu.
Nos relations avec les animaux et la nature. L’Islam est un code exceptionnel de vie. Avant d’être le chemin du salut, il nous apprend d’abord à réussir notre vie terrestre. C’est pour cela qu’affirmait Hassan Al Banna : « Sache donc que l’Islam est venu en tant que ligne de conduite pour organiser les différents aspects de l’existence. Car l’individu ne saurait évoluer sans une ligne de conduite organisée. »
L’éco-citoyenneté est une vertu enseignée par le prophète (saw) dès le VIIème siècle. Il a encouragé la plantation des arbres (surtout fruitiers) en la citant parmi les œuvres dont bénéficie l’être humain même après sa mort. Outre les hassanates (bonnes actions) qui nous attendent, il y a les faveurs que ça... nous procure sur terre. On ne pourrait finir de citer les bienfaits des plantes en allant de leur ombre aux fruits en passant par les feuilles et l'écorce utilisés dans la pharmacopée traditionnelle et la médecine moderne, sans oublier le bois qui nous sert d’énergie. Toutes ces grâces nous sont offertes par le Seigneur de l’univers mais rarement nous nous en rendons compte. C’est une obligation donc pour nous de protéger et valoriser l’environnement.
La même formule s’applique aux animaux. Selon qu'ils nous servent d’alimentation ou de domestique, il faut les entretenir. Nous ne devons pas les maltraiter car au-delà de leur utilité, ils respirent comme nous et si Dieu le voulait, Il aurait pu nous façonner à leur image. Le prophète (saw) va jusqu’à nous apprendre qu’en abattant un animal, il faudrait que notre couteau soit bien aiguisé afin que l’animal ne souffre pas trop et le laisse mourir paisiblement. D’une manière générale, on tue un animal pour le consommer ou parce qu’il est de nature nuisible. Hormis cela, nous n’avons aucun droit de leur ôter la vie. Ibn Oumar nous apprend, selon les termes du prophète (saw), qu’une femme a été châtiée pour avoir enfermé une chatte en la privant de boissons et de nourritures jusqu’à ce qu’elle meure. Par contre, une autre personne a mérité le paradis en donnant à boire à un chien assoiffé. Soyons donc miséricordieux envers les animaux.
Investir sur le chemin (saw) d’Allah. Nous constatons amèrement que nous continuons d’être soignés dans les cliniques des non-musulmans, nos sœurs accouchent dans leurs maternités tandis que nos jeunes frères et sœurs fréquentent leurs établissements où ils courent le risque de l’endoctrinement. Où sommes-nous, musulmans, nonobstant notre nombre important ? Tous ces défis ne sauraient être relevés par des prières et zikr à longueur de journée dans les mosquées. Il nous faut des moyens importants et nous devons les chercher dans le licite et la bonne intention. C’est dans ce souci que l’AEEMB a eu l’initiative de lancer ces dernières années. De vastes projets nobles tels la construction d’un complexe scolaire et d’un centre culturel (comportant une mosquée de vendredi et une bibliothèque). La réalisation de ces projets demande la souscription de tous, chacun en fonction de ses capacités. Notons que des bonnes volontés se sont déjà manifestées, puisse Allah les en récompenser, mais le bilan financier est loin d’être satisfaisant. Nous osons croire que beaucoup d’entre nous ont fait leur ce projet dont la réalisation est plus qu’un devoir communautaire.
Baba AN-NASR
Vendredi
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