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An-Nasr Vendredi #257 (Dialogue catholico-musulman à Rome : une initiative à perpétrer)
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- Title
- An-Nasr Vendredi #257 (Dialogue catholico-musulman à Rome : une initiative à perpétrer)
- Creator
- A. B.
- Publisher
- An-Nasr Vendredi
- Date
- October 24, 2008
- issue
- 257
- number of pages
- 4
- Subject
- Pluralisme religieux
- Tariq Ramadan
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Hadith
- Terrorisme
- Rights Holder
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-issue-0000388
- content
-
H M K IM M Lorsque vient le secours d’Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon.
Les propos du pape Benoît XVI tenus à Ratisbonne le 12 septembre 2006 auront sans doute eu, sur le long terme, des conséquences plus positives que négatives. Au-delà de la polémique, cette conférence a provoqué une prise de conscience sur la nature des responsabilités portées par les chrétiens comme par les musulmans en Occident.
Du 4 au 6 novembre dernier a eu lieu à Rome un Dialogue catholico-musulman : une initiative à perpétuer, séminaire qui a regroupé les deux communautés sur le thème : « Amour de Dieu, amour du prochain ». C’est sur l’initiative du forum catholico-religieux qu’a eu lieu cette rencontre. Il rappelle que ce forum a été formé par le Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux et par une délégation de 138 signataires musulmans d’une Lettre ouverte appelée « A Common Word ». Vingt-quatre participants et cinq experts de chaque religion ont participé à la. Rencontre. La discussion, qui s’est déroulée dans un esprit chaleureux et convivial, s’est concentrée sur deux grands thèmes : « Fondements théologiques et spirituels » et « Dignité humaine et Respect mutuel ». Nous vous proposons les grandes lignes de la déclaration finale conjointe de ce séminaire. Des points de ressemblance et de divergence ont émergé, réfléchissant le génie spécifique et distinctif des deux religions :
1. Pour les chrétiens, la source et l’exemple de l’amour de Dieu et du prochain est l’amour du Christ pour son Père, pour l’humanité et pour toute personne. « Dieu est Amour » (1 Jn 4, 16) et « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle » (Jn 3, 16). L’amour de Dieu est mis dans le cœur humain par l’Esprit Saint. C’est Dieu qui nous aime en premier, nous permettant de l’aimer en retour. L’amour ne blesse pas le prochain mais plutôt cherche à faire à l’autre ce qu’on voudrait qu’on nous fasse (Cf. 1 Co 13, 4-7). L’amour est le fondement et la somme des autres commandements (Cf. Ga 5, 14). L’amour du prochain ne peut pas être séparé de l’amour de Dieu, parce que c’est une expression de notre amour de Dieu. C’est le nouveau commandement : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 15, 12). Enraciné dans l’amour oblatif du Christ, l’amour chrétien est pardon et n’exclut personne, il inclut donc aussi les ennemis. Il ne doit pas être seulement en paroles mais en actes (Cf. 1 Jn 4, 18). C’est le signe de son authenticité.
Pour les musulmans, comme il est dit dans « A Common Word », l’amour est une puissance transcendante intemporelle qui guide et transforme mutuellement le regard humain. Cet amour, comme l’indique le Saint et Bien-aimé prophète Mahomet, est antérieur à l’amour humain pour l’Unique Vrai Dieu. Une hadith indique que la compassion aimante de Dieu pour l’humanité est même plus grande que celle d’une mère pour son enfant (Musulman, Bab al-Tawba : 21) ; il existe donc avant et. indépendamment de la réponse humaine à Celui qui est « L’Aimant ». Cet amour et cette compassion sont si immenses que Dieu est intervenu pour guider et sauver l’humanité de façon parfaite, à de nombreuses reprises et dans de nombreux endroits, en envoyant des prophètes et des écrits. Le dernier de ces livres, le Coran, décrit un monde de signes, un cosmos merveilleux de l’Art divin, qui en appelle à notre amour total et notre dévotion, si bien que « ceux qui ont la foi aiment Dieu davantage » (2:165), et que « le Miséricordieux engendrera l’amour entre ceux qui croient et qui font des œuvres bonnes » (19:96). Dans un hadith, on lit : « Nul d’entre vous n’a la foi tant qu’il n’aime pas pour son prochain ce qu’il aime pour lui-même » (Bukhari, Bab al-Iman : 13).
La vie humaine est un don très précieux de Dieu à chaque personne. Elle doit donc être préservée et honorée à toutes ses étapes. La dignité humaine découle du fait que chaque personne humaine est créée par un Dieu d’amour et par amour, et a été dotée. des dons de la raison et du libre-arbitre, et ainsi rendu capable d’aimer Dieu et les autres. Sur la base solide de ces principes, la personne requiert le respect de sa dignité originelle et de sa vocation humaine. Elle a donc droit à une pleine reconnaissance de son identité et de sa liberté par les individus, les communautés et les gouvernements, appuyée par une législation civile qui garantisse des droits égaux et une entière citoyenneté.
Nous affirmons que la création de l’humanité par Dieu revêt deux grands aspects : la personne humaine, homme et femme, et nous nous engageons ensemble à garantir que la dignité humaine et le respect soient étendus sur une base d’égalité aux hommes et aux femmes.
L’amour du prochain authentique implique le respect de la personne et de ses choix dans les domaines de la conscience et de la religion. Il inclut le droit des individus et des communautés à pratiquer leur religion en privé et en public.
Les minorités Religieuses ont droit au respect de leurs convictions et de leurs pratiques religieuses. Elles ont aussi droit à des lieux de culte et leurs fondateurs et leurs symboles qu’ils considèrent comme sacrés ne doivent être en aucune manière objets de moquerie ou de ridicule.
En tant que croyants catholiques et musulmans, nous sommes conscients de l’injonction et de l’impératif de témoigner de la dimension transcendante de la vie, par une spiritualité nourrie par la prière, dans un monde qui devient de plus en plus sécularisé et matérialiste.
Nous affirmons qu’aucune religion ni ses disciples ne peuvent être exclus de la société. Chacun doit être en mesure d’apporter sa contribution indispensable au bien de la société, spécialement au service des plus nécessiteux.
Nous reconnaissons que la création de Dieu, dans sa pluralité de cultures, de civilisations, de langues et de peuples, est une source de richesse et ne doit par conséquent jamais devenir une source de conflit.
Nous sommes convaincus que catholiques et musulmans ont le devoir de pourvoir à une solide éducation de leurs membres respectifs dans les valeurs humaines, civiques, religieuses et morales, et de promouvoir une information exacte sur la religion de l’autre.
Nous professons que catholiques et musulmans sont appelés à être des instruments d’amour et d’harmonie parmi les croyants, et pour l’humanité entière, en renonçant à toute oppression, toute violence agressive, tout terrorisme, spécialement lorsqu’il est commis au nom de la religion, et en mettant en avant le principe de la justice pour tous.
Nous en appelons aux croyants pour qu’ils travaillent à un système financier éthique dans lequel les mécanismes régulateurs prennent en considération la situation des pauvres et des désavantagés, en tant qu’individus ou en tant que nations endettées. Nous en appelons aux privilégiés du monde pour qu’ils considèrent la situation de ceux qui sont plus sévèrement affligés par la crise actuelle de la production et de la distribution de. nourriture, et nous demandons aux croyants religieux de toutes les dénominations et à toutes les personnes de bonne volonté de travailler ensemble pour soulager la souffrance de ceux qui ont faim et pour en éliminer les causes.
Les jeunes sont l’avenir des communautés religieuses et des sociétés dans leur ensemble. Ils vivront de plus en plus dans des sociétés multiculturelles et multireligieuses. Il est essentiel qu’ils soient bien formés dans leurs propres traditions religieuses et bien informés sur les autres cultures et religions.
Nous nous sommes mis d’accord pour explorer la possibilité d’établir un comité catholico-musulman permanent pour coordonner les réponses aux conflits et aux autres situations d’urgence et d’organiser un second séminaire dans un pays à majorité musulmane, encore à déterminer.
Nous prévoyons le second séminaire du forum catholico-musulman dans deux ans environ dans un pays à majorité musulmane, encore à déterminer. Tous les participants ont éprouvé de la gratitude. envers Dieu pour le don de ce temps ensemble et pour leur échange enrichissant. Pour Tanq RAMADAN participant à cette rencontre : « Il s’agit de faire face à nos responsabilités respectives et partagées, et de nous engager ensemble à rendre notre univers plus juste dans le respect des croyances et des libertés. Il faudra donc également parler de la liberté de conscience, des lieux de prières, de l’"argument de la réciprocité" : toutes les questions doivent être possibles dans une atmosphère de confiance et de respect. Il importe que chacun s’assoie à la table avec l’humilité qui consiste à ne pas penser qu’il détient seul la vérité. »
En somme, nous osons croire que ce séminaire ouvrira des chantiers qu’il faut explorer et exploiter positivement, afin de construire des ponts et de nous engager ensemble dans la contribution commune aux questions sociales, culturelles et économiques de notre temps.
A.B
Source : www.harounyahya.com