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An-Nasr Vendredi #168 (Comment guérir la persistance dans le péché?)
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- Title
- An-Nasr Vendredi #168 (Comment guérir la persistance dans le péché?)
- Publisher
- An-Nasr Vendredi
- Date
- February 23, 2007
- issue
- 168
- number of pages
- 4
- Rights Holder
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-issue-0000364
- content
-
A W^-2^ n168du23 février 2007
Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon. Lorsque l’homme se trompe et commet un péché, il a un délai pour se repentir. S’il fait acte de repentance, dans les règles, Dieu accepte son repentir car Dieu — Exalté soit-Il — aime les pénitents. Mais, s’il ne se repent pas, commence pour lui un périple de malheurs par l’inscription d’un point noir dans son cœur. Le Tout-Puissant Vengeur le châtie alors pour la perpétration de ce premier péché, en facilitant pour lui la voie menant à un autre péché, jusqu’au jour où Il Se saisit de lui tel un puissant vengeur. La noirceur du cœur se trouve augmentée d’un deuxième point, puis d’un troisième, puis d’un quatrième, et d’un cinquième, tant et si bien que ce cœur initialement blanc et sensible se transforme en un cœur noir et endurci, tel une pierre sourde à tout sermon ou conseil, insensible aux... aléas de la vie qui, désormais, ne le détournent plus de son injustice et de son égarement. Il voudrait se repentir, mais une barrière l’en empêche. Si sa moitié mourait, son autre moitié ne se repentirait pas devant Dieu tant il est submergé dans un océan de péchés et enlisé dans un marécage de turpitudes. À mesure que ses péchés s’accumulent, il s’enfonce dans ce marécage de la déchéance. Ensuite, la noirceur du cœur se transforme en un halo noir et ténébreux qui recouvre le visage, en dépit de la beauté physique dont il serait doté naturellement. 'Abbâs qu’Allâh Ibn l’agrée ainsi que son père — dit : « Le péché induit une noirceur dans le cœur, un voile de ténèbres sur le visage, une difficulté dans la subsistance et une inimitié dans le cœur des gens. » Ces ténèbres attirent le malheur et l’affliction à leur porteur : Dieu ne bénit pas sa fortune quand bien même elle serait grande, ni son savoir quand bien même il serait abondant, ni sa progéniture quand bien même elle serait nombreuse. Toutes ces Les sources de bonheur deviennent autant de sources de malheur pour lui. Puis, Dieu — Exalté soit-Il — le châtie davantage ; désormais celui-ci aimera suivre le diable et ses suppôts et se plaira dans leurs assemblées. Il n’aura de cesse de se retrouver dans les soirées de débauche et de stupre et il ne manquera quasiment aucune assemblée d’iniquité et d’égarement. Les gens ne parlent de lui sans évoquer les attributs de la bassesse et de l’ignominie.
Il devient menteur après avoir été véridique, traître après avoir été loyal, injuste après avoir été juste, débauché après avoir été vertueux, pervers après avoir été bon. Les gens ne l’aiment pas et il ne leur manque point, excepté ses semblables qui convoitent ce qu’il détient. Avec cela, il est content de sa transgression, en fait la publicité et en tire une fierté devant ses compagnons.
Il passe la nuit jouissant du couvert de Dieu, et lorsqu’il se réveille le lendemain, il déchire le couvert de... Dieu, et relate ce qu’il a commis la veille. Les gens de cette veine sont les pires parmi cette communauté comme l’a déclaré le Prophète — paix et bénédictions sur lui. Ce sont ceux qui se vantent publiquement de leurs péchés. Ils auront un châtiment à l’heure de leur mort et dans leur tombe ; le jour où ils comparaîtront devant Dieu sera encore pire et bien plus terrible.
Ô Musulman, méfie-toi de leur voie et rattrape-toi par le repentir avant de sombrer avec eux dans ce précipice. L'imâm Abû Hâmid Al-Ghazâlî nous propose à juste titre un ensemble de moyens à même de nous permettre de sortir du cercle infernal du mal et de la désobéissance à Dieu.
Premier moyen : se rappeler les versets du Coran où Dieu promet Son Pardon à ceux qui se repentent ainsi que les versets qui révèlent le sort des pécheurs irréductibles. De même, la lecture des Hadiths qui vont dans ce sens et des enseignements donnés par nos pieux prédécesseurs aidera le fidèle sur la voie de la pénitence.
Deuxième moyen : la lecture des récits. des prophètes où l’on apprend le sort des peuples et des communautés désobéissants, et persistants dans le péché et les crimes. Dieu les a ensevelis à cause de leur injustice et pour avoir comploté contre Ses messagers : « N'ont-ils pas parcouru la terre et vu ce qu’il est advenu de ceux qui ont vécu avant eux ? Ceux-là les surpassaient en puissance et avaient labouré et peuplé la terre bien plus qu’ils ne l’ont fait eux-mêmes. Leurs messagers leur vinrent avec des preuves évidentes. Ce n’est pas Allah qui leur fit du tort ; mais ils se firent du tort à eux-mêmes. » Sourate 30, Ar-Rùm 9.
Le verset 47 de la même sourate est également on ne peut plus clair : « Nous avons effectivement envoyé avant toi des Messagers vers leurs peuples et ils leur apportèrent les preuves. Nous Nous vengeâmes de ceux qui commirent les crimes ; et c’était Notre devoir de secourir les croyants. »
Il faut garder à l’esprit que les récits mentionnés dans le Coran donnent l’exemple, rappellent, avertissent et font réfléchir ceux qui. sont doués de compréhension. : « Ceci est un message (le Coran) pour les gens afin qu’ils soient avertis, qu’ils sachent qu’Il n’est qu’un Dieu unique, et pour que les doués d’intelligence s’exhortent. • S14 V52.
Troisième moyen : se rappeler que la persistance dans le mal prive de la bénédiction de Dieu et qu’elle se traduit par le châtiment de Dieu dans l’au-delà comme dans la vie terrestre. Parmi nos prédécesseurs, certains soulignaient que la malédiction ne consiste pas à avoir un visage noirci par le péché ou des difficultés financières ou autres, au contraire la vraie malédiction c’est quand la personne quitte un péché pour en commettre un pire, dans la plus grande aisance et sans la moindre difficulté. En effet, la malédiction c’est l’expulsion et l’éloignement de Dieu. La pire privation est de ne pas être guidé vers le bien et vivre dans le péché avec le plus grand confort. Plus la personne persiste dans la désobéissance, plus elle s’éloigne de la. proximité de Dieu et plus elle se prive de la compagnie des pieux. Heureux sont ceux qui vivent dans la bénédiction de l’obéissance à Allah et qui Le remercient pour ses bienfaits innombrables.
Quatrième moyen : rappeler les peines spécifiques à des péchés comme l’adultère, le vol, etc. Enfin, pour vaincre cette persistance et en guérir, il convient de se rappeler que tôt ou tard nous rendrons l’âme. La mort est une coupe que chacun goûtera. Chacun son jour, chacun son tour. Qu’avons-nous préparé pour la rencontre de Dieu ? Ne perdons jamais de vue ce qui attend chaque être après sa mort, que ce soit son passage par la tombe ou les difficultés et les effrois du Jour du Jugement où chacun ira à la récolte de ce qu’il a cultivé toute sa vie sur terre : « Ô hommes ! Craignez votre Seigneur. Le séisme de l’Heure est une chose terrible. Le jour où vous le verrez, toute nourrice oubliera ce qu’elle allaitait, et toute femelle enceinte avortera de ce qu’elle portait. Et tu verras les gens ivres, alors qu’ils ne le sont pas. Mais le châtiment d’Allah est dur. • S22 VI- 2. Nous trouvons dans la sourate 18 au verset 49 le regret et l’amertume de ceux qui se sont privés d’une pénitence avant d’aller à la rencontre de Dieu : • Et on déposera le Registre. Alors tu verras les criminels, effrayés à cause de ce qui y est inscrit, dire : Malheur à nous, qu’a donc ce livre à n’omettre ni péché véniel ni péché capital ? Et ils trouveront devant eux tout ce qu’ils ont œuvré. Et ton Seigneur ne fait du tort à personne. • Les réflexions autour de la vie future mènent à la crainte révérencielle de Dieu pour ceux qui sont doués d’intelligence et de sensibilité. C’est justement cette crainte de Dieu et ce qu’elle implique qui détermine le sort de l’homme. • Vos efforts sont divergents. Celui qui donne (de sa fortune) et craint (Allah) et déclare véridique la plus belle récompense. Nous lui faciliterons la voie au plus grand bonheur. Et quant à celui qui est avare, se dispense (de l’adoration d’Allah), et traite de mensonge An-nasr. ven4re4i n'168 4u 23 février 2007............................. P. 17 la plus belle récompense. Nous lui faciliterons la voie à la plus grande difficulté. Et à rien ne lui serviront ses richesses quand il sera jeté (au Feu). » S 92 V4-11
Des œuvres qui suivent la pénitence. Dieu annonce la bonne nouvelle: « et ceux qui endurent dans la recherche de l’agrément d’Allah, accomplissent la Salâh et dépensent (dans le bien), en secret et en public, de ce que Nous leur avons attribué, et repoussent le mal par le bien. À ceux-là, la bonne demeure finale. » S 13 V 22.
Ainsi, après le regret d’une mauvaise œuvre, il convient de la suivre par une bonne œuvre qui l’efface. Les péchés se déclinent selon nos divers organes et nos sens. Il en est de même pour nos bonnes œuvres. C’est pourquoi un péché commis par un certain organe doit être lavé par une bonne action qui concerne ce même organe. Si par exemple le péché est commis par le cœur, il faut que celui-ci supplie humblement Dieu pour demander son pardon, il faut que. Le cœur se débarrasse de l’orgueil, qu’il espère le bien à tous les musulmans et qu’il se remplisse de bonne volonté. Il faut qu’il demande en toute humilité et inlassablement le pardon de Dieu. Nous avons un exemple dans Moïse qui demanda le pardon de Dieu : « Il dit : "Seigneur, je me suis fait du tort à moi-même ; pardonne-moi". Et Il lui pardonna car il est le Pardonneur, le Miséricordieux. » (S28 V 16).
Celui qui demande pardon pour un péché qu’il continue à commettre prend à la légère la parole de Dieu. Il va sans dire que sa demande de pardon n’aboutira pas. À ce sujet, un savant de nos prédécesseurs disait : « La pénitence qui se résume à des paroles (non attestées par le cœur et non suivies par des actions), c’est la pénitence des hypocrites. » Si la langue prononce des mots qui ne trouvent aucun effet dans le cœur, ce sont des mots creux et inutiles. Comme celui qui, ayant mentionné l’Enfer, demande à Dieu de le préserver de ses feux sans que son cœur ne soit touché par ses paroles. remercie Dieu cent fois par jour sans jamais sentir par le cœur la profondeur des mots que sa langue répète. La demande sincère de pardon porte deux fruits. Premièrement, elle efface les péchés. Deuxièmement, elle hausse le rang du fidèle. Les rangs les plus valeureux sont atteints lorsque la langue et le cœur prient et invoquent Dieu avec sincérité et recueillement.
Néanmoins, occuper sa langue par la demande du pardon est une bonne œuvre en soi, même si le cœur, par moments, n’est pas parfaitement éveillé. En effet, au cas où ce dernier n’est pas entièrement recueilli, il vaut mieux occuper la langue par la demande du pardon que par des paroles que Dieu n’agrée point. Mais, alors il faut rester sensible aux états du cœur et être alerté par sa réaction et surtout par l’absence de sa réaction. Il faut veiller à ce qu’il soit toujours éveillé de telle sorte que chaque mot soit pesé et que chaque parole soit prononcée de façon réfléchie.
Source : islamophile.org An-nasr vendredi n°168 du 23 février 2007 P. 18