Issue
An-Nasr Vendredi #180 (L'invasion de l'Irak)
- Hierarchies
-
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- Title
- An-Nasr Vendredi #180 (L'invasion de l'Irak)
- Creator
- Ben Idriss
- Publisher
- An-Nasr Vendredi
- Date
- May 18, 2007
- issue
- 180
- number of pages
- 4
- Subject
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Démocratie
- Civilisation occidentale
- Terrorisme
- Islamisme
- Extrémisme
- Rights Holder
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-issue-0000353
- content
-
Il vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon. Le 14 juillet 1958, l’Irak fut ébranlé par une puissante explosion sociale. Une rébellion militaire se transforma en révolution nationale. Le roi et son administration disparurent d’un coup, sous la justice populaire. Le lendemain de cette révolution, 20 000 marines US commencèrent à débarquer au Liban et 6 600 parachutistes britanniques furent lâchés en Jordanie. C’est ainsi que fut élaboré le plan USA en 1958 : envahir l’Irak, renverser la révolution et installer un régime fantoche à Bagdad. Trois facteurs forcèrent Washington à abandonner ce plan de 1958 : le caractère généralisé de la révolution irakienne ; l’annonce par la République Arabe Unifiée, qui faisait frontière avec l’Irak, que ses forces combattraient les impérialistes ; l’invasion de l’Irak s’ils cherchaient à envahir ; le soutien énergétique de la République populaire de Chine et l’Union soviétique. L’URSS commença une mobilisation de. Troupe dans les républiques soviétiques du sud proches de l’Irak. La combinaison de ces facteurs força les dirigeants des États-Unis à accepter l’existence de la révolution irakienne, mais Washington ne se résigna jamais vraiment à la perte de l’Irak. Lorsque éclate le 20 mars 2003 l’invasion américaine de l’Irak, on y voit un retour du plan américain de 1958. La guerre d'Irak est la première guerre du XXIe siècle caractérisée par la doctrine Bush de guerre préventive et la deuxième concernant ce que certains appellent le nouvel empire américain (la première étant celle contre l’Afghanistan).
Elle est notamment l’occasion, pour les États-Unis et leurs alliés, de tester de nouvelles méthodes de guerre urbaine, utilisant les technologies de l'information les plus récentes, et de nouveaux concepts de travail en réseau. Elle est dénommée « Operation Iraqi Freedom ». Les raisons invoquées pour envahir l'Irak étaient principalement : la lutte contre le terrorisme. l'élimination des armes de destruction massive qu'était censé détenir l'Irak, l'arrestation de Saddam Hussein, l’instauration d'une démocratie et la pacification de la région par un effet d'exemple. Mais ces éléments sont contestés par de très nombreux analystes, journalistes et responsables politiques.
Les enjeux officiels de la guerre
Les objectifs politiques : établir le plus rapidement possible un gouvernement de transition qui désignerait pour le peuple un gouvernement démocratique représentatif de toutes les communautés irakiennes (Chiites, Sunnites et Kurdes), capturer les membres du parti Baas et les juger, renverser le régime dictatorial mis en place par Saddam.
Les objectifs humanitaires : libérer l'Irak de son dictateur Saddam Hussein, cet ennemi du peuple qui méprise le droit de la guerre et la morale afin que l'Irak devienne un pays uni, stable et libre ; appuyer la reconstruction et l’aide humanitaire ; minimiser les dommages causés à l’infrastructure du pays et à la population civile ; condamner. Saddam pour ses crimes (violation des droits de l’homme) ; punir l’Irak pour les 16 résolutions des Nations Unies qu’elle n’a pas respectées et le non-respect du programme « pétrole contre nourriture 2 ». Promouvoir la démocratie et les droits de la femme dans le monde musulman.
Les objectifs militaires : écarter une menace qui pèse sur le monde, due aux capacités qu’a Saddam Hussein à mener une guerre ; neutraliser les armes de destruction massive (biologiques, chimiques et nucléaires) ainsi que les missiles à longue portée et les autres armements, frapper des cibles militaires sélectionnées ; rendre au Koweït des biens (œuvres d’art, matériels militaires) et des prisonniers de guerre qui ont été dérobés lors de la première guerre du Golfe.
Les objectifs anti-terroristes : détruire les poches de soutien au terrorisme situées en Irak, éliminer un allié d’Al-Qaïda qui aide et protège les terroristes, les finance et... qui procure un refuge pour divers groupes terroristes palestiniens, qui met des armes et des bases militaires à la disposition des groupes terroristes iraniens.
Les objectifs économiques : protéger les richesses pétrolières qui seront utiles pour la reconstruction du pays et aussi pour le programme « pétrole contre nourriture » ; arrêt de l’important marché noir. Ce sont là les raisons avancées par Georges W. Bush et ses alliés pour envahir l’Irak.
Au-delà de ces raisons, il y a plusieurs autres, sous-jacentes, qui se révèlent être les vrais motifs de la guerre contre l’Irak.
Les enjeux officieux.
Les objectifs politiques : installer un régime démocratique qui servira les intérêts américains et qui, de plus, serait une menace pour plusieurs régimes islamiques voisins de l’Irak.
Les objectifs militaires : placer des troupes américaines et des bases en permanence sur le sol irakien pour ainsi avoir un contrôle sur le Golfe Persique, montrer au monde que l’armée américaine est toujours la plus puissante et qu’elle. peut agir efficacement et rapidement sans se soucier de la communauté internationale.
Les objectifs économiques : ce conflit permettrait également à beaucoup d’entreprises américaines proches de l’administration Bush (telles que Halliburton et Bechtel) de profiter du pétrole irakien, prendre le contrôle des puits de pétrole du 2ème producteur mondial ; il s'agirait donc d'une raison motivée par les analystes de la géopolitique du pétrole.
Les objectifs religieux et idéologiques : lutter contre les extrémistes radicaux musulmans qui soutiennent la "résistance" (tel que Moqtada al-Sadr qui refuse que l’Irak soit sous contrôle américain). Il faut, selon Bush, rétablir par la force si nécessaire, les valeurs essentielles de la liberté dans le monde.
Les objectifs « familiaux » : éliminer un ennemi juré de son père. En réalité, ce qui mène la politique des États-Unis envers l’Irak en 2003 est le même objectif qui préoccupait Washington et Wall Street il y a 80 ans : le Pétrole. Les conséquences des guerres au Moyen-Orient sont un désastre pour la région. Le Moyen-Orient est redevenu un nain économique, car la fortune pétrolière n’a pas servi à une industrialisation rapide. La politique des deux poids deux mesures pratiquée par l’Occident a permis à Israël de continuer ses occupations de territoires en infraction du droit international. Elle a contribué à décrédibiliser les principes démocratiques et favoriser la permanence du stationnement des troupes américaines dans la péninsule arabique. En fait, l’Occident a joué dans cette région les pompiers pyromanes. Il a planté les graines des déstabilisations et des violences. La guerre d’Irak, lancée pour obtenir un changement de régime, ne s’arrêtera pas pour autant avec la chute du régime. Pour le camp des néo-conservateurs juifs très proches du Likoud d’Ariel Sharon qui ont conçu cette guerre, l’Irak n’est que la première campagne de la « quatrième guerre mondiale », la troisième ayant été la guerre froide. C’est ainsi que L’ancien directeur de la Central Intelligence Agency (CIA), James Woolsey, a maintes fois répété que la première salve serait dirigée contre les fascistes des partis Baas en Irak et en Syrie, la deuxième contre les islamistes chiites en Iran et la troisième contre les fiefs du mouvement wahhabite en Arabie Saoudite et, sous une forme plus moderne, en Égypte.
Mais au regard des résultats des dernières élections américaines, on peut se demander si un tel projet a des chances d’aboutir. En effet, le Sénat vient de conditionner le financement supplémentaire de la guerre en Irak à un calendrier de retrait des troupes américaines.
Le quotidien panarabe Al Quds al-Arabi : « Les États-Unis peuvent tranquillement cibler un État arabe après l’autre et asseoir leur nouvel empire pétrolier. Espérons que les dernières menaces américaines à l'encontre de la Syrie vont sonner l’alarme et réveiller les dirigeants arabes. »
Ben JDRJSS An-nqsr vendredi n° 180 du 18 mai 2007...... P. 66